Sur la place de Michel Onfray, gastrophilosophe au rayon pub-philosophie, je tiens donc, par une brève et fragmentaire étude d’un de ses écrits, renforcer la preuve du vide de la pensée du personnage. L’œuvre, insignifiante, ne réclamant qu’une correction purpurine.
Michel Onfray cultive une liberté de pensée et d’action. Le voilà donc qui s’échine, dans un court travail de 80 pages, à aborder le thème difficile de la Révolution française et à y délivrer une pensée qui, me semble-t-il, ne peut rivaliser avec un quelconque manuel de seconde. Bref, Michel Onfray s’esquinte dans le champ de l’histoire [1] et ça tombe bien. « La religion du poignard – Eloge de Charlotte Corday ». Voilà le titre.
Voici la quatrième de couverture et l’accroche vendeuse :
Charlotte Corday incarne le refus d’une gauche de ressentiment qui jouit de l’occasion offerte par 1789 pour donner libre cours à sa haine, ses jalousies, ses envies. Elle qui a lu Plutarque et Corneille, son ancêtre, elle ne se contente pas de pérorer dans un temps où l’on parle beaucoup, souvent à tort et à travers : elle agit. Quel intérêt de lire et d’admirer les grands romains de la république si, dans ces circonstances historiques particulières, on ne se hisse pas à leur hauteur ? Elle dit clairement son républicanisme et son mépris de la faiblesse du Roi, elle affirme les idéaux des Lumières et se soucie comme d’une guigne des vertus chrétiennes, elle peste contre le dévoiement de l’esprit de 1789 dans le sang de la Terreur, elle est la véritable Amie du Peuple alors que Marat, emblématique homme du ressentiment, se sert de la Révolution française pour régler des comptes avec le monde qui ne lui a pas donné ce qu’il attendait : titres de noblesses, visibilité mondaine, argent, pouvoir, honneur, reconnaissance institutionnelle.
Charlotte Corday incarne le tyrannicide, cher au cœur des amis de Plutarque. Elle incarne la morale et la vertu, la pureté et l’idéal dans un monde où triomphent le vice, l’immoralité, l’impureté, la haine. Son geste fonde la « religion du poignard », selon les mots de Michelet, une religion sans Dieu bien utile en nos temps déraisonnables de nihilisme triomphant.
1. Onfray et le peuple dépolitisé
…Et Onfray d’évoquer la tirade de Michelet, cette « religion du poignard » qui serait fondée par l’assassinat de Marat. Il y a là récupération et falsification. Michelet montre, par cet exemple et avec raison, que c’est dans le peuple que se trouve la source première de l’énergie des acteurs révolutionnaires et Onfray, récupérateur, de brandir la sentence à connotation républicaine, puis de la vider de sa substance tant il voudra montrer que ce peuple miséreux (!) est une outre vide de politique pour ne garder que Charlotte et son héritage romain [2].
Soumettons au lecteur la phrase suivante (p. 14) :
« Le peuple [3] ne veut ni la liberté, ni la République, il souhaite manger à sa faim sans plus ».
Onfray dépolitise le corps social en lui projetant le besoin primaire propre à sa survie et que lui-même porte aux nues dès lors que le ventre bien plein nourrit la philosophie. Il est proche de la conception commune, actuelle, de l’orient peuplé d’affamés vertueux soumis à la radicalité des éléments… Ce faisant, Onfray refuse l’idée qu’une énorme partie de la société se lance dans une entreprise d’auto-institution explicite, car telle est la radicalité historique exprimée par la Révolution française : L’élan vers la démocratie.
Doit-on lui donner à lire les cahiers de doléances pour qu’il se rende compte des revendications libérales d’une population qui ne peut, certes, désirer la République, dès lors qu’elle est un non-sens en 1789, mais qui deviendra une possibilité quand la confiance entre le Roi et la Nation (qui s’en désolidarise) est rompue ? N’oublie-t-il pas que le succès de ces cahiers et la qualité remarquable de leur rédaction sont liés à la césure que constitue l’idée – résolument démocratique dans le contexte de l’Ancien Régime [4] – de consulter le peuple ? Et celui-ci en profitera ! Sans doute Onfray dira que sa rédaction fut le fait d’esprits bourgeois lettrés ; l’historiographie a largement montré qu’il n’en est rien et que le métayer affamé sait bien que la dîme et le champart lui enlèveront deux épis sur dix récoltés donc qu’il n’est pas libre de refuser cet état social de fait.
L’égalité devant l’impôt, la liberté de vendre en ville, de mettre fin aux taxes, sont, par exemple, des éléments majeurs des doléances populaires [5]. Ces revendications ne sont nullement incompatibles avec la crise de subsistance qui, par exemple, amènera les Parisiennes, une fois les évènements de l’été 89 passés, à ramener le boulanger, la boulangère et le petit mitron. Au contraire, elles légitiment le bien fondé politique de leur action.
Doit-on rappeler à Michel Onfray la portée de la nuit du 4 août 1789 où fébrilement les députés de la Constituante détruisent symboliquement la féodalité en mettant fin à la société aristocratique fondée sur les privilèges (même si les droits féodaux subsisteront jusqu’en 1792) ? Pourra-t-il comprendre la radicalité de cet évènement qui rompt l’ordre social préexistant, basé sur la hiérarchie, l’ordre ancien, en lui substituant des droits naturels et inaliénables, dont celui d’être l’égal de l’autre ? "La révolution française ne peut créer politiquement si elle ne détruit pas socialement" nous dit Castoriadis [6].
Aussi, l’ordre établi, religieux, traditionnel (dont curieusement Onfray semble nostalgique quand il fait le portrait du père de Charlotte Corday) est remis en cause par la raison, à comprendre comme la volonté, le mouvement d’une pensée qui n’admet d’autre autorité que sa propre activité, soit penser librement au point que l’action politique en devienne une possibilité, un droit et un devoir, l’ivresse libérale concevable jusqu’à l’hubris !
2. Onfray n’aime pas les laids
Dans son livre, Onfray n’entend pas « le révolutionnaire » que Condorcet [7], dans son jus contextuel, a parfaitement définit comme un héroïsme radical en quête de liberté. Cette volonté, Onfray va la nier, la répudier, pour ne garder que l’héroïne non révolutionnaire, Charlotte Corday, et lui coller ce que Michelet et d’autres ont déjà fait. Le discours se répète. Le tyrannicide étant l’exception que la nature extraordinaire de Charlotte, remise en scène par Onfray, permet.
De nature, il est question quand l’auteur reprend à son compte cet artifice simpliste, déjà élaboré à la fin du XVIIIe, qui consiste à opposer la laideur physique de l’eczémateux Marat à la beauté virginale, altière de Charlotte Corday [8]. Son ouvrage regorge de cet exercice de style qui décrit le monstre, lui inculque nombre d’affects, évoque son parcours prérévolutionnaire de médecin charlatan, lui coule le bronze de sa perfidie et de son opportunisme bourgeois. Tout ceci est facile (après tout le bon philosophe n’est-il pas celui qui se sustente des meilleurs vins ?) ; mais que nous dit Onfray sur la théorie politique de Marat ? Qu’en est-il du Marat à partir de 1789, de celui qui a bien souvent anticipé les moments forts de la Révolution ? Rien, pas un mot. Les ennemis d’Onfray sont laids et corrompus ; le bon est beau, donc Onfray est fatalement beau (syllogisme imparable).
3. Onfray contre les nazis de la Révolution française
Le passage suivant (pages 62-63) mérite attention :
« Dans L’espace de la mort, Michel Ragon, peu suspect de lectures révisionnistes, écrit que, toutes victimes confondues, guerre civile, massacres de septembre et de Vendée compris, la Révolution française fit 600 000 morts. Soit un quart de la France d’alors… De sinistres statistiques montrent qu’on mit à mort 2% de prêtres, 28% de paysans et 31% d’artisans et de compagnons, preuve que la violence révolutionnaire n’a pas supprimé qui l’on croit… »
Voilà, la violence révolutionnaire (elle est évidemment contrôlée, fomentée) touche davantage les petits, ceux qui ont « faim ». Le lecteur aura compris que la Révolution (peu importe, pour Michel Onfray, de lui donner un cadre temporel), aura décimé ¼ de la population française d’alors (!). L’idée du génocide des petits ne saurait tarder. C’est tranché, impérial et percutant mais faux.
Quelques chiffres pour Michel : la France en 1789 est peuplée de 28 millions d’habitants dont la paysannerie représente sans doute les ¾. Le chiffre de 600 000 morts qu’il dénonce et dont les origines sont pèle-mêle, est un fantasme des « blancs » dont l’exagération va de pair avec la dénonciation du fait révolutionnaire et la victimisation [9] proportionnelle qui en résulte. Quant aux valeurs relatives et fractions, elles n’impressionneront que les idiots. Or, Michel Ragon, à l’instar de quelques olibrius actuels issus de la longue tradition historiographique antirévolutionnaire, soutient l’idée de génocide porté par une République bourgeoise que son appétit libertaire ne peut reconnaître tant elle annoncera - pense-t-il - les totalitarismes du XXe siècle. Faisant ainsi de 1793 la matrice de la modernité et de toutes les résistances à l’oppression, la Vendéenne est celle d’un peuple paysan (que Ragon chérit) agissant, en tant que classe, contre la volonté bourgeoise, centralisée, de l’éliminer [10] par le bras de troupes à dominantes urbaines (artisans). Cette lecture manichéenne, très critiquable [11], Michel Onfray la reprend avec simplisme en lui greffant le caractère du complot jacobin porté par quelques figures honnies (Marat en tête). Plus grave, cette attitude correspond finalement au déni - je le redis - de l’idée que les masses rurales (et pas forcément paysannes) furent des acteurs majeurs de la révolution [12].
Il est donc tout naturel, chez Onfray, de retrouver bon nombre de rappels sur l’agissement totalitaire des révolutionnaires et de les juger à l’aide d’un vocabulaire à la portée consensuelle forgé sur l’étalon de l’abject proposé par un passé encore brûlant. La démarche est méthodologiquement anachronique et sert de pommade à l’approximation, à l’erreur. Le brassage mémoriel soumet, par les affects mis à vif, l’histoire et en sert de conclusion.
Un exemple (pages 25-26) :
« Il (Marat) proposera que les aristocrates arborent leurs titres à la manière des Juifs avec l’étoile jaune afin qu’on puisse immédiatement les distinguer et leur dénier la qualité de patriotes ».
Onfray n’explique nullement que dans la sémantique de l’auteur de l’Ami du peuple, le qualificatif de patriote est certes l’antonyme d’aristocrate mais que le premier est un idéal autodésignant à la définition vague, soit, en 1789, « celui qui s’adonne à l’esprit nouveau » quand le second sous-entend celui qui s’oppose à l’esprit révolutionnaire. Ainsi chez Marat tout adversaire est appelé « ennemi à la patrie » jusqu’à mai 1790 pour ensuite devenir « ennemi de la révolution ». Il n’y a donc aucun caractère « national [13] » (qui induirait notre définition actuelle du mot « patriote « ), nul racisme ni xénophobie, dans l’acceptation du mot « patriote » mais une dissociation purement d’ordre politique.
« Il faut empêcher les jadis nobles de se regarder comme des étrangers [15] dans l’État, en cessant de les dépouiller de leurs vains titres. »
Au cas où Onfray voudrait connaître la position de Marat à propos des Juifs et de leur statut dans la France révolutionnaire – faisons, nous aussi, une dérivation stupide et hors sujet - celui-ci est contre leur exclusion [16] avant que leur émancipation juridique ne soit votée par la Constituante en 1791.
4. Onfray lit Sade au premier degré
Encore un nazi ? Voici Sade, défenseur de Marat. Portrait chez Onfray (p. 70) :
« Pas étonnant, sous la plume d’un homme qui, les Cent vingt journées de Sodome » en témoignent, portait au pinacle le système concentrationnaire avec ses rafles, ses déportations, ses milices, ses interrogatoires, ses vexations et ses destructions massives de corps humains, qui jouissait des charniers avec femmes tondues et tatouées […]. »
Qu’apprenons-nous de Sade ? Qu’un type qui écrit de si ignobles écrits doit forcément être un pur nazi (la référence anachronique de l’abject pour ladres) et peu importe si ce « système concentrationnaire » est celui du régime qui l’incarcéra quand il trouve dans l’écriture extrême une compensation à la frustration de son isolement à la Bastille, symbole de l’arbitraire royal. Qu’Onfray ne veuille pas voir que la radicalité de l’écriture du divin Marquis est proportionnelle tant à la puissance morale de l’Ancien Régime qu’à la puissance vénale de l’Homme, que lui-même fait passer l’inquiétude de Queneau [17] à l’accusation définitive d’un auteur à l’aune du discours d’un certain avocat général qui, en 1956 (une douzaine de régimes plus tard) désirait condamner au silence éditorial Jean-Jacques Pauvert [18].
Mais je partagerai avec Onfray le verdict de dangerosité de Sade en faisant mienne cette déclaration de Jean Paulhan, appelé comme témoin à décharge au tribunal de l’affaire Pauvert, et disant :
« Elle (l’œuvre) est dangereuse. J’ai connu une jeune fille qui est entrée au couvent après avoir lu les œuvres de Sade, et parce qu’elle les avait lues. »
Iras-tu au couvent toi l’athée et hédoniste Michel ?
5. Onfray, Girondin et fédéraliste
Michel Onfray (page 45) :
« Elle (Charlotte) pourrait passer pour sympathisante des Girondins […] le fédéralisme apposé à la centralisation jacobine ; l’économie physiocratique contre la gestion d’une économie dirigée, l’éloge de la tolérance contre la logique de l’autoritarisme sectaire ; la parole de la province contre la confiscation parisienne du Verbe […]. »
Oui voilà, la province contre Paris. Michel Onfray, Normand, philosophe populaire et buveur de cidre sur la terre de Charlotte Corday et sur les pas d’Alphonse Aulard pour une sociologie frustre et simpliste. Si des Girondins, Louis Blanc disait « Ce furent des artistes égarés dans la politique », nous devons bien admettre le même égarement du pub-philosophe dans les mailles d’une historiographie dont il aura bu quelques bribes plaisantes. Là encore Onfray ne s’intéresse nullement à la lutte politique entre Girondins et Montagnards, n’explique rien à ses lecteurs, cautionne le ralliement de Charlotte Corday aux premiers et auréole leurs chefs dans ce qu’ils - pense-t-il - s’opposent au jacobinisme parisien, rendant visible la province.
Aussi Onfray se fait-il le chantre du fédéralisme d’alors en probable projection de son anti-centralisme parisien (et européen) actuel, responsabilisant l’autorité jacobine, montagnarde et légitimant la saine réaction provinciale. Liant le fédéralisme au parti Girondin (gommant de fait la complexité de ce mouvement), Onfray reprend à son compte le discours montagnard qui consistait justement à pointer le parti ennemi de la « République, une et indivisible [19] » sous prétexte qu’il la menaçait de démembrement. La Terreur suivra. Bravo !
6. Onfray a trouvé le responsable des massacres de Septembre.
Sur Marat, Onfray annonce à la page 32 :
« Les premières giclées de sang concrètement dues à Marat datent des massacres de Septembre dont il est l’un des principaux instigateurs. […] pour tenter de le dissimuler, on invoque la justice populaire, qui a bon dos […] l’expédition punitive va générer une hécatombe : sans jugement et sans procès, au mépris de toute justice [...] la meute maratiste de chiens en furie abat, tue, massacre, extermine. »
Trois idées chez Michel : Marat est à l’origine du massacre ; absence de justice de la part d’une populace exterminatrice galvanisée, bestialisée, par le même Marat ; il existerait une anonyme volonté (que l’on comprend comme toujours actuelle) de le cacher, donc de protéger le sanguinaire (auquel cas la théorie du complot rendra ce texte critique comme preuve évidente).
Ces trois idées sont fausses.
Il n’existe aujourd’hui aucune preuve de préméditation de la part de Marat. Ses appels à la violence sont contemporains de l’évènement, l’accompagnant, et, de toute manière, ce n’est pas parce que la presse annonce les massacres qu’elle les prépare ; « prophétie n’est pas préméditation » [20]. Le frisson devant l’évènement fera d’ailleurs reculer Hébert et Marat, ce dernier navré « de voir la hache frapper indistinctement tous les coupables et confondre les petits délinquants avec les grands scélérats [21] ». Notons que dans son livre, Onfray soutient la cause girondine. Doit-on lui rappeler que les appels à la purge des prisons ne fut nullement l’apanage de l’Ami du peuple et se retrouve chez Louvet et Carra [22] ?
En ce qui concerne « l’absence de jugement », le « mépris de toute justice », c’est justement la perception d’injustice liée à l’impunité des ennemis du peuple qui font que les sentiments mêlés de complot, de trahison et d’abandon se nourrissent des malheurs du temps et amènent au massacre. Cette perception a été alimentée par la presse révolutionnaire [23] mais aussi par les rumeurs inexplicables, dispersées mais synchrones susceptibles d’amener à des hystéries collectives (qui eurent des précédents [24]). La folle réaction de patriotes s’établit également - nous l’avons vu - à un moment de vide du pouvoir, à un éventuel retournement des rapports de force et à la peur d’une action contre-révolutionnaire alors que les volontaires se rallient au « Vive la nation » de Kellermann à Valmy.
En effet, avec la fuite du Roi puis, plus tard, de l’emprisonnement à l’exécution, il se produit ce que Kantorowitz a parfaitement analysé, soit un curieux sentiment de vacance du pouvoir, une perte de repères, l’abandon post trahison. Ici, pour la première fois en France, les deux corps périssent. Or, à partir du moment où la « nation est en danger » à ses frontières, que le peuple parisien anticipe la mise en œuvre des menaces du Manifeste de Brunswick, c’est bien la peur qui va amener la nation à occuper le lieu laissé vide par la royauté d’où son association avec l’idée de Révolution dont s’orne la nouvelle République.
Marat ne reprend la sentence de Barère qu’exprimée de ce cadre politique dont la radicalité nous échappe : « Les aristocrates n’ont point de patrie et nos ennemis ne peuvent être nos frères ».
Onfray n’aura donc rien compris.
_________
De Marat, j’ai la conviction que Michel Onfray n’aura lu que le discours à la Convention du 25 septembre 1792 où il reprend les différentes assertions précédemment évoquées. Quelques passages de Michelet et d’Aulard pour un semblant d’analyse, le tout étant de faire passer la pilule de l’histoire sans s’encombrer de rigueur afin d’amener le lecteur à comprendre que les déviances de la période révolutionnaires sont bien celles qui, par héritage, empoissent la vie politique française, son centralisme, son empoissement que lui, apparent défenseur des petits, de la province, en un discours populiste, abhorre.
[1] Ne pas s’attendre à y trouver des références (hormis Michelet et Ragon), les sources des citations sont également absentes. Le lecteur boira à la coupe de la confiance.
[2] Miguel Abensour, « le révolutionnaire moderne en tant que héros » dans « Les aventures de la raison politique », collectif, 2006.
[3] Naturellement Onfray entend par, peuple, sa large composante paysanne et urbaine miséreuse et dominée.
[4] Mais que l’on n’y voit pas là une lubie « démocratique » de l’absolutisme (à la manière de l’argumentation de Burke) ; le régime y est contraint et forcé.
[5] Que cette volonté libérale porte surtout sur l’économie n’est pas un hasard et induira la présence du mot « propriété » en article deux de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen d’août 1789 et même dans celle, républicaine, de juin 1793.
[6] Cornélius Castoriadis, "Le monde morcelé", Le Seuil, 1990.
[7] Marquis de Condorcet, « Sur le sens du mot révolutionnaire », 1793.
[8] Procédé largement étudié par Jacques Guillhaumou dans « La mort de Marat », Editions complexe, 1989.
[10] Il n’y a pas eu génocide à défaut de trouver une volonté établie de l’Etat (alors faible) d’exterminer un « peuple » vendéen (qui n’existe pas en tant que peuple) sur des critères définis (race, religion…).
[11] Je n’alourdis pas mon texte autour de ce sujet mais j’invite le lecteur au débat sur le forum de cet article. On pourra notamment s’appuyer sur la réflexion de François Furet qui, sur ce sujet, m’apparait pondérée et lucide.
[12] Il y a trois révolutions en 1789 : une institutionnelle, bourgeoise ; une urbaine, populaire ; une rurale, paysanne. Elles sont chacune leurs logiques propres mais elles ne sont pas autonomes.
[20] Je reprends ici l’analyse de Mona Ozouf dans un très bon article « Massacres de Septembre : qui est responsable ? », l’Histoire N°342, mai 2009.
[21] Discours de Marat du 25 septembre 1792 à la Convention
[22] Annales patriotiques et littéraires du 15 août 1792.
[23] François Furet, dans La révolution en débat, minimise le rôle moteur de la presse dans cette prise de conscience des sectionnaires.
[24] « La croyance dans le complot des prisons était un héritage psychologique de l’Ancien Régime. » Donald Sutherland cité par Jacques Solé, « La révolution en question », p. 150.
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Je ne sais plus qui a dit ca l’autre jour dans un post, mais j’ai trouvé cela très vrai. Nos philosophes contemporains, tel Onfray ou BHL, c’est un peu le fast food de la pensée !
« Il (Marat) proposera que les aristocrates arborent leurs titres à la manière des Juifs avec l’étoile jaune afin qu’on puisse immédiatement les distinguer et leur dénier la qualité de patriotes »
trop drôle comme totale uchronie.. Onfray va nous trouver le Bunker secret de Robespierre à ce rythme là..
Bonjour Morice, La légende dit que le Roi du Danemark aurait porter lui même l’étoile jaune du jour ou Hitler demanda a ce que les juif danois la porte....
Et surtout... surtout... le plus grand « crime » de M.Onfray, c’est d’avoir critiqué, décortiqué... l’icône S.Freud et la psychanalyse. Inconcevable. A partir de là, la trop longue liste des analystes et « analysés » se rue pour attaquer l’homme, à défaut de pouvoir démonter son argumentaire. Tous les attributs d’une secte, mais que fait l’ADFI ?
Encore eut-il fallu qu’Onfray s’attaque, pour « démonter » Freud, à son apport théorique ET pratique quant à la compréhension du fonctionnement psychique, et à la guérison des maladies mentales, au lieu de se perdre en vaines attaques sur sa vie privée.
Mais voilà ; ce qui anime Onfray, dans cette « oeuvre » de destruction de Freud, c’est beaucoup plus l’esprit polémique de vouloir à tout prix déboulonner une idole, plutôt que d’essayer d’apporter des arguments théoriques, dont il ne dispose pas.
Onfray est en train de se perdre dans ses tentatives forcées de dénonciation tous azimuts, et de volonté de polémiques qui lui assurent une médiatisation. Il est bien meilleur dans la conduite de son université, et, s’il veut vraiment adopter une attitude critique vis à vis de pseudo « dogmes », , qu’il s’en donne les moyens réels, en faisant un vrai travail d’analyse et de documentation sèrieuse ; pas de compilation de ragots anecdotiques qui ne font, en aucun cas, avancer le schmilblic...
Un vrai travail de critique, ce n’est pas compiler des anecdotes pour justifier une position déterminée a priori ; c’est une étude et une analyse sèrieuse des faits, écrits, pratiques, apports théoriques, d’un personnage ou d’une oeuvre dans l’évolution de la pensée et des pratiques.
L’apport de Freud restera, quand on ne saura même plus qui est Onfray..
.. et dieu sait que j’aime beaucoup Onfray, que j’ai lu et aimé plusieurs de ses ouvrages, dont le Traité d’athéologie, que je partage nombre de ses positions philosophiques et politiques ; notamment sur Camus, et sur la gauche libertaire, que j’apprécie le fait qu’il ait créé son Université, etc... .
Cependant, je trouve qu’Onfray produit beaucoup ; trop, sans doute ; quand on veut faire un travail sèrieux de critique sur des oeuvres importantes, où on ne peut se contenter d’un survol, ou de simplifications, sans s’exposer à un travail superficiel et baclé.
Ce qu’on ne pointe pas assez chez Onfray, c’est son langage, c’est sa manière de scénariser la Révolution française ou Freud. La rhétorique onfrayenne est absolument populiste : il est provincial, les « intellectuels » (même psychanalystes) sont d’affreux parisiens exploitant l’innocence des « petits ». Ce langage aurait été pointé en son temps par un Roland Barthes comme « poujadiste » (il faut absolument relire l’article de Barthes : « Poujade et les intellectuels » dans les « Mythologies » pour y revoir la nudité discursive d’Onfray). Voilà le coeur du discours d’Onfray. Voilà ce qui enrobe lesdits savoirs qu’il prodigue. Onfray, un critique ? Non, un naturalisateur. Pour en revenir à l’exemple de Freud, celui-ci n’est qu’un phallocrate, un assassin, un psychopathe et j’en passe... Donc (conclusion mythique, stéréotypée et bien populiste) : Freud : pas bien (applaudimètre des « petits innocents exploités »).
Je ne suis pas assez calé en histoire pour pouvoir donner mon avis sur la véracité ou non des informations émises par l’auteur ou par Onfray.
2 choses me viennent à l’esprit :
1- le livre d’Onfray, n’est pas un livre de travail HISTORIQUE, il l’a écrit dans la collection Débats des éditions Galilée. Il a pris le travail d’historiens et donné une interprétation philosophique du geste de Corday.
2- Pour le chiffre du mort que vous évoquez : ne peut-on comprendre que le chiffre de 600000 morts = un quart des décès constatés dans la france de l’époque ?
Vous donnez l’interprétation que le peuple était assez éduqué pour se débarasser de la monarchie. Onfray donne l’interprétation que le peuple avant de se poser des questions politiques, se posait la question de sa survie au quotidien. Que ce fut l’ « avant-garde éclairé » de la bourgeoisie qui voulait prendre la suite d’une hégémonie monarchique qui était les instigateurs de la révolution. 2 interprétations du même évènement.
Ayant vécu par moi-même une révolution, en iran en 79, je peux vous dire que dans le cas de l’iran, il y a eu maintes manipulations, par l’ « avant-garde éclairé » de la théocratie, soutenu par la caste des marchands. J’ai fait parti, dans ma jeunesse, 16-17 ans à l’époque, de ceux qui criaient Liberté, Justice, A bas la royauté, République dans les rues de Téhéran et un jour aux cris de Liberté, Justice, A bas la royauté, fut rajouté République... Islamique. Et comme des bons moutons de Panurge, tout le monde a repris le slogan et à un moment donné, nous étions devant le fait accompli. Slogan Performatif comme qui dirait. Si en 1979 nous étions aussi facilement manipulés et entraînés, alors qu’iran était loin d’être le pays le plus analphabète du monde, je pense que 2 siècles avant, la chose est très possible.
c’est aussi comme ça que je ressens les choses... En France, en 1789, certaines populations de province étaient assez conscientes des grands problèmes de civilisation, mais d’autres qui souffraient de famines récurrentes depuis presque 8 siècles , avaient des préoccupations sans doute très quotidiennes : manger et si possible au moins une fois pas jour. Et dans ce cas, il me semble qu’on n’est pas très regardant sur la qualité de celui qui promet les deux repas quotidiens.
En tout les cas, il a trouvé de l’occupation à pas mal d’intellos mondains, qui n’ont rien à fouttre Onfray ...
de ce que je constate lol ... vu le nombre de personnes qui viennent nous sortir leur science sur Onfray ...
moi j’adore ce mec, j’ai pas lu un seul de ces ouvrages, mais quand je l’entend parler, débattre, je l’adore, je le trouve hyper humain, juste, cool .. sympa ..
j’ai pas vu une seule personne parmis ses contradicteurs, en face à face, lui arriver à la cheville.
ensuite qu’il puisse se planter en evoquant des faits de l’histoire d’il y a 50 ans ou 300 ans, ça j’en ai rien a secouer, moi ce qui me préoccupe, c’est que y a des gens à la rue, sans un rond, pendant que des enculés mondains s’engraissent sur le dos du petit peuple ...
et de ce coté là, je partage tout à fait les visions politiques d’onfray, dans les grandes lignes .. c’est là l’essenciel pour moi, ce mec à un bon fond, d’après mois, et est profondemment humaniste, le reste ... je m’en tape un peu le coquillard à vrai dire ..
Plus que sa parole, il a quand même, après l’élection présidentielle de 2002 et Lepen au second tour, crée l’Université Populaire De Caen (puis celui du goût de l’Argentan), au début sur ses propres deniers, afin de permettre une amélioration de la culture philosophique, pour que les gens puissent être moins suiveurs des diktats médiatiques et qu’ils puissent développer une pensée indépendante. Ce n’est qu’une goutte d’eau mais il agit en espérant que ça fonctionnera ailleurs par empathie. Au moins il agit dans le cadre de ses moyens et de ses convictions et je trouve celà remarquable.
LE gros problème que l’on paye ou s’apprête à payer, vient beaucoup du fait que l’on a rien a ciré de L’histoire, c’est dommage, car de la révolution aux banques en passant par les coulisses des guerres mondiales et la vision de nos politiques aujourd’hui, il y a urgence à ce que le peuple s’informe de cette histoire qui nous a tous conduit jusqu’ici, les yeux bandés.
bah je ne dis pas que l’histoire est inutile pour certaines personnes ...
je parle uniquement pour moi.
à tître perso, le présent me suffit amplement, pour voir ce qui déconne, et pour avoir des reflexions sur ce qui pourrait améliorer les choses.
pas besoin pour ça, d’avoir étudié de l’histoire ou une religion, ou de faire une psychanalise, pour ma part,...
ça doit être inné chez moi ... je ne sais pas ... ?
quand je vois par exemple, des jeunes de moins de 25 ans sans un rond, à la rue, sans droit à rien, dans un pays les + riches du monde, et que d’un autre coté, on va rembourser par l’argent de la collectivité, des domestiques à des gens qui en ont pas besoin ...
pas le peine alors de me parler de la révolution de 1789 ... ou de mai 1968 .. ou de Freud, ou que sais-je, pour que je prenne conscience, que quelque chose ne va pas, que qq chose est épouvantablement dégueulasse.
et pour avoir envie de faire ma propre révolution, ou avoir envie de claquer la gueule des collabos qui osent soutenir des hommes politiques qui osent eux mêmes laisser les choses telles qu’elles sont, voir même qui les agravent en faisant des cadeaux suplémentaires aux + riches, et en accentuant la répression sur les + pauvres comme seule réponse ...
après ça, ... les discours mondains, intellos avec des mots que 95% de la population ne connaissent même pas, franchement ça fait une belle jambe ..
Bien que je sois d’accord avec vous sur le fond, je me permets de souligner quelques points. Effectivement qu’on n’a pas besoin ni d’histoire, ni de philosophie, ni de psychanalyse ou autre pour faire le constat de l’échec de la société dans sa prise en charge sociale et solidaire de la précarité. Mais l’histoire et la philosophie nous permettent de comparer le genre de réponses données dans le passé pour y remédier. Celà permet aussi d’élargir son choix de réponses. Le problème ce n’est pas autant les réponses, que la variabilité de ces dernières. Que nous faut-il ? Une évolution, une révolution ? Violente ou pacifique ? Pour quelle société ? Est-ce que telle société émergente de la révolution ou de l’évolution a des chances de survie ? Si oui dans quel monde ? Et ainsi de suite.
L’absence d’une choix dans les réponses proposées n’engendre malheureusement qu’une seule : la violence populaire répondant à la violence socio-économique de l’économie libérale capitaliste. Ce qui se voit actuellement.
PS. Nous sommes un peu voisin (de même qu’avec l’auteur je pense). J’ai fait mes études à Angers (où ma famille réside toujours) et vit toujours à une petite heure de ma ville d’adoption.
Donc si je comprends bien, Mr Folliot, Onfray a écrit un livre pour les nuls et vous l’avez lu et vous avez eu tout à fait raison ! Vous entrez das cette catégorie de gens Onfray fait un vrai boulot de philosophe car il s’attaque aux idoles. A toutes les idoles ! Et cela défrise beaucoup tous ces bien-pensant et autre « enseignant ». Et c’est aussi pour cela que je l’apprécie comme patdu49 et comme l’écrit immyr, Onfray n’écrit pas un manuel d’histoire ! C’est tout bête mais il fallait le dire !!!! Mais quand on veut déblatérer, n’est-ce pas ?
Il dit et écrit des choses compréhensibles par des gens comme moi qui n’ont pas bac+24. Je n’ai pas lu tout ce que vous avez écrit car quand je suis tombé sur une phrase comme celle-là : "Onfray dépolitise le corps social en lui projetant le
besoin primaire propre à sa survie et que lui-même porte aux nues dès
lors que le ventre bien plein nourrit la philosophie.", pour moi tout est dit. L’hiver 1789 on crevait de froid et de faim et la politique politicienne n’a rien à voir la-dedans. Comme toujours certains ont su en profiter. Et eux n’était pas populistes sans doute, non, ils étaient comme vous : des gens qui pensent pour le peuple et surtout à la place du peuple ! Pour moi c’est vous qui avez une attitude populiste ! Vous refusez ces gens qui font avancer la pensée, qui essaient de rendre compréhensible le monde. Tout cela pour montrer que vous êtes assez balèze pour décortiquer un bouquin en y apposant plein de belles phrases, imbu de votre culture.
Triste.
Et puis la prochaine révolution sera faite par le peuple de m6/tf1 et
vous serez sans doute là pour les guider
patdu49 (voir l’homme, plus haut) : : "moi j’adore ce mec, j’ai pas lu un seul de ces ouvrages, mais quand je
l’entend parler, débattre, je l’adore, je le trouve hyper humain, juste,
cool .. sympa .."
Mais toi aussi, patdu49, je suis sûr que t’es hyper humain, juste, cool...sympa... Est-ce que ça fait de toi un philosophe ? Mais au fond, tu as raison, tous ceux qui fustigent l’analyse CRITIQUE de Vincent Folliot ont raison pour l’époque que nous traversons : l’histoire, rien à battre ; les intellectuels, on s’en fout ; la culture ? Pour les peine-à-jouir ; le savoir ? Pour les vieux . Tout ce qu’on veut, c’est être bien dans nos pompes, cools, avec des types comme Onfray qui sont comme nous, bien dans nos pompes, tranquilles (pardon : trankils), pas prises de tête, quoi.
Je lève mon verre à vous tous, les sympas, les cools qui aiment la philosophie super sympa et juste de Michel Onfray, philosophe. Santé, pat ! On est cools, hein.
Condescendance ! Oh oui les Zintellectuels sont des gens chouettes !
Et franchement tant de texte pour nous dire : Onfray est un con et moi
je vais tout péter avec mon anal-yse et comme je suis très cultivé, vous
allez voir ce que vous allez voir ! Et dans analyse critique pour le cas qui nous occupe le mot analyse est
en trop, il s’agit d’une critique à charge. Le monde n’ a évolué (en bien ou en mal) que quand de vrais intellectuels sont descendus de leur tour d’ivoire ! Et c’est ce que fait Onfray. Mais c’est populiste n’est-ce pas !
« La révolution française » (c"était surtout une volonté europénne et même occidentale) était en vérité une contre révolution ! 1789 est la naissance du terrorisme d’Etat !
Les peuples européns voulaient lé réelle démocratie mais la terreur et la barbarie avaient réussi à institué le terrorisme d’Etat qui a toujours cours aujourh’hui !
De l’espoir vers la démocratie on est donc passé au leurre démocratique et vous avez aujourd’hui devant vous toute la noblesse de l’argent et d’autre chose mais c’est une noblesse aussummée par les populaces et non imposée par une sorte de loi hériditaire !
« la révolution en fait était une contre révolution »....c’est confus comme la liberté en fait c’est l’aliénation ou en fait la démocratie c’est la dictature ou en fait la dictature c’est la démocratie ou en fait la contre révolution c’est la révolution ou en fait tout est le contraire de ce qui est car c’est en fait et quand c’est en fait c’est en fait et que c’est comme ça et que c’est tout le contraire de ce qui est ..voila voila et ceci et cela
..mais comprenez et vous l’avez comprit qu’il n’y a plus de paroles ou de pensées institutionnalisées et que cela peut etre un cauchemard, une folie ou un probléme plus ou moins complexe
bonsoir apparement encore un auteur d’article qui ne repond pas a ses contradicteurs ou est il encore temps ? article tres etrange, c’est bien ecrit, bien construit, pas a dire, c’est de la belle ouvrage, cela dit tres diffcile d’etre au diapason de l’auteur, qui semble preoccupe que d’une seule chose : instruire a charge contre Onfray .. pour cela, il se livre a sa propre interpretation des evenements de la revolution francaise, ce serait trop long a tout reprendre en detail mais on peut tout de meme noter certains points ; - faut un certain courage pour faire de Marat un vertueux, type a l’evidence haineux qui jouait des mauvais instincts humains pour renforcer son pouvoir - les journees d’octobre 1789 ? elles sont le resultat d’une manipulation d’opinion, chef d’orchestre, le fameux Philippe Egalite avec l’argent de l’Angleterre - le gouvernement revolutionnaire, emanation de la volonte populaire ? pfff .. la Convention a ete elue par 5% des electeurs de l’epoque car 95% se sont abstenus par peur, sur ces 5%, peut etre 1% des voix pour les futurs montagnards, alors comme emanation populaire .. c’est l’extreme de l’extreme qui par un jeu de dominos finit par s’emparer du pouvoir mais ne represente que lui meme et les autres suivent par crainte .. ce phenomene est observable egalement ds la revolution bolchevique, il y a une quete de « purete » ds l’ideal revolutionnaire qui conduit leurs acteurs a se radicaliser toujours davantage, chacun n’etant jamais assez revolutionnaire d’ou une spirale infernale jusqu’a la chute brutale et definitive du regime en question !
question : si l’auteur est tant remonte contre Onfray, cela peut il tenir au fait qu’il serait un adepte de la psychanalyse voire psychanaliste lui meme ?
L’auteur n’est pas psychanalyste. Il est vraiment enseignant d’histoire-géographie. Je suis allé faire un tour sur son site hier. Il a une belle écriture, une culture générale, une réflexion. Il dit pas mal de choses sensées dans certains de ses articles et d’autres beaucoup moins dans d’autres.
Je pense qu’il a choisi, une définition du mot philosophe, et celui qui sort de ce schéma n’en est pas un.
Il n’y a pas comme philosophe que des théoriciens de la philosophie ou des créateurs de concepts (comme dirait Deleuze). Il y a aussi ceux, qui selon la méthode antique essayent de vivre leur philosophie. Je mets Onfray dans cette dernière catégorie.
Comme je disais il y a des petits articles intéressants et des réflexions à découvrir sur le site de l’auteur, avec lesquels on peut ou ne pas être d’accord.
L’auteur devrait lire un petit livre qui donne un point de vue original sur la révolution française, je veux parler d’ Henri Guillemin « Silence aux pauvres » !
Il y a un passage dans ce livre concernant madame de Staêl qui je cite de mémoire, avait une peur bleu que les « sabots viennent frapper à sa porte ». L’urgence pour la bourgeoisie éclairée au lendemain de la révolution était de renvoyer les « pauvres » à leur misère.
1789 - 1881 il a fallu attendre presque un siècle (et les événements de La Commune) avant que la bourgeoisie et les rentiers acceptent que l’école soit obligatoire et gratuite pour tous les français. Avant cette date, les pauvres (population principalement rurale)ne parlaient pas le français mais la langue locale, ils ne savaient ni lire et encore moins écrire.
Onfray me fait penser à Eugène Varlin. Tous deux estiment que si les gens ont la possibilité de s’instruire, ils auront aussi la possibilité de réfléchir et par conséquent de s’émanciper intellectuellement ce qui aura forcément des répercussions politiques. Varlin comme Onfray ne prétendent pas détenir la vérité, ils encouragent les plus modestes à prendre confiance en leur intelligence en expliquant dans une langue accessible à tous des notions rendues imbuvables par ceux qui n’ont aucune envie de voir leur pré carré confisqué.
Or, s’il y a une chose absolument insupportable pour les possédants (de richesses et de la puissance politique), c’est bien l’émancipation intellectuelle du peuple, des gens de peu.Eugène Varlin a été fusillé vite fait bien fait, aujourd’hui la classe dominante , essaie de « fusiller » symboliquement Michel Onfray.