La Russie de tous les fantasmes (1)
Parmi les thématiques qui divisent l'opinion française, la lointaine Russie peut se vanter d'occuper les esprits depuis un siècle. D'abord, depuis les années 1920, en tant que cœur de l'URSS, "russe" et "soviétique" ont toujours été des mots interchangeables, et désormais en tant que nouvelle "Russie éternelle", passant ainsi d'archétype du progressisme à celui du conservatisme.
Avant la révolution bolchevique, la perception française du vaste empire russe était surtout empreinte du romantisme véhiculé par sa littérature. Les Français y retrouvaient l'éclat de la France du XVIIIe siècle, qui illuminait par ses arts et ses sciences jusqu'aux plus lointaines steppes d'Asie. Qu'elle fût tantôt adversaire ou allié, la Russie n'avait jamais été ennemie de la France, et restait une réalité lointaine. Ceci changera radicalement après la première guerre mondiale. Le Parti, communiste se développe et s'impose comme une force politique majeure en France, qui, au grès des scissions, devient "l'agent de Moscou" dans la république bourgeoise.
Cette période de l'entre-deux-guerres en France est très mal connue des Français, qui sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres, avalent docilement le récit de "l'histoire officielle". On admet généralement que la guerre est un point de basculement de la société française, mais on en élucide rarement les causes et conséquences profondes. Notons d'abord le flou entretenu sur les circonstances de la fin de la guerre.
En 1918, l'Allemagne occupe toujours la France. La guerre se termine sans victoire militaire décisive des alliés. Pour aller droit à la conclusion, le développement nécessiterait un long article à lui tout seul, les dirigeants de la France et de l'Angleterre, comme de l'Allemagne, sont extrêmement préoccupés par la situation sociale intérieure. La révolution bolchevique est un très mauvais exemple pour les masses populaires, qui, épuisées et décimées, commencent à développer d'affreux soupçons quant aux tenants et aboutissants de la boucherie industrialisée qu'on leur impose.
Les régimes bourgeois craignent d'abord et avant tout que la révolution s'étende, particulièrement en Allemagne. De fait, au moment de l'armistice, l'armée allemande "demeurée invaincue" est renvoyée en Allemagne, où elle s'occupera, à travers les "corps francs", de mater les tentatives de révolution qui éclatent partout dans le pays. Ceci est la genèse du parti nazi.
En France et en Angleterre, la situation est également tendue. Il est de plus en plus difficile de dissimuler le fait que les grands industriels ont amassés d'immenses fortunes. Tandis que les fils de paysans étaient sommés d'aller se sacrifier "pour la patrie", sous peine d'être fusillés, l'état n'a pas jugé raisonnable de priver les industriels de faire des bénéfices, parfois exorbitants. La thématique des "profiteurs de guerre" sera omniprésente dans l'après guerre. La presse de droite déploiera une très grande énergie pour détourner la question, en reprenant l'expression à son compte, mais en pointant du doigt les "petits trafiques" du paysan ou de la concierge.
Autre conséquence majeure pour la France, elle entre sous le joug de la finance anglo-saxonne. En effet, la France a fait la guerre à crédit, elle a empruntée massivement de l'argent américain via le courtage de la "city" londonienne. Privée de 60 % de ses aciéries, concentrées dans les zones Nord et Est occupées par les Allemands, elle doit importer l'acier des Etats-Unis, ainsi que le pétrole, de plus en plus stratégique, mais aussi des chevaux, des denrées alimentaires et une quantité astronomique d'autres produits encore. L'histoire officielle détourne l'attention en se focalisant sur la tardive entrée en guerre des E-U aux côtés des alliés en 1917 et l'envoie de son contingent militaire, somme toute symbolique. Bien plus fondamentale est l'ouverture du marché des capitaux entre les pays.
Ceci nous ramène à la question russe. L'après guerre marque le début d'un nouvel état de fait : les Etats-Unis possèdent désormais d'importants intérêts financiers en France, et dans une moindre mesure, réciproquement pour la bourgeoisie française. La question de ce Parti communiste français sous influence soviétique devient donc aussi une préoccupation pour les Anglo-saxons. Le vilain exemple des bolcheviques répudiant la dette de l'empire russe est dans tous les esprits.
Le grand tournant des relations franco-russes sera l'élection législative de 1936. Contre toute attente, y compris, et surtout des communistes français, à la dernière minute, le parti accepte de soutenir la coalition, formant avec la SFIO et le centre-gauche le fameux Front populaire. La collaboration des communistes à un régime bourgeois était impensable alors pour la majorité d'entre eux. La consigne est venue directement de Moscou. Staline aura définitivement changé le paysage politique français. Ceci marquera le départ de la trajectoire que le Parti communiste français conservera jusqu'à sa disparition à la fin des années 1980, à savoir un affaiblissement de sa dimension révolutionnaire au profit de ce que certains taxeront de "chauvinisme", et une obéissance totale au grand frère soviétique.
Le Front populaire s'essouffle rapidement. Le grand enjeu est de résorber la crise économique qui dure depuis 1931. Il tente de relancer la production et la consommation tout en apaisant le climat social dans les usines. Mais dans une économie déjà soumise à la finance internationale, les marges de manœuvre sont quasi inexistantes. Emmanuel Monick, conseillé de Léon Blum, résumera la situation ainsi :
« De deux choses l’une. Ou bien vous instaurez le contrôle des changes, vous imposez un dirigisme strict, vous mettez la France en autarcie — et alors vous êtes obligé d’instituer un régime autoritaire qui risque de glisser vers le totalitarisme. Ou bien vous ouvrez les frontières, vous maintenez un régime de liberté des changes, et vous devez alors vous appuyer sur Londres et Washington pour opérer un ajustement des monnaies en même temps qu’une coalition des régimes démocratiques. »
En d'autres termes : soviétisme à la Staline ou démocratie au prix de l'asservissement à la finance anglo-saxonne. Il est évident que la première option est inacceptable. La droite, bien que minoritaire, représente une force considérable, qui s'est déchaînée depuis le soutien des communistes au gouvernement, et contribuant comme elle le peut à saboter ses mesures.
Dès 1937, l’échec du Front populaire est patent. Les hausses de salaires ont été compensées par l'inflation, le chômage n'a pas baissé, consommation et production n'augmentent pas. L'alliance finie par se rompre en 1938. Progressivement, les mesures sociale seront annulées. Les communistes sont ostracisés et attaqués par la droite comme par la gauche, qui reprend la rhétorique du "parti de l'étranger", quand bien mêmes ils représentent un autre parti de l'étranger, qui se prête moins à la caricature : les anglo-américains.
Sur le plan intérieur, les communistes contrôlent les syndicats (la CGT), la droite contrôle les capitaux, et le centre gouverne. Sur le plan extérieur, l'Allemagne lorgne sur l'Alsace-Moselle, l'Italie lorgne sur la Méditerranée, tandis qu'en Espagne, se déroule la répétition générale de la guerre mondiale qui vient. Et le gouvernement français ne peut rien entreprendre sans les Anglo-saxons.
Le dernier coup de théâtre avant la guerre viendra de Russie, la signature du pacte germano-soviétique, quelques jours avant le début des hostilités. Cet événement, lui aussi, est généralement mal interprété, à des fins de propagande facile. Rendons leur justice, dès 1934, alors que l'idée de l'alliance de revers avec la Russie contre l'Allemagne, sur le schéma de la première guerre, était évoqué en France, l’extrême droite (l'Action Française) avait déjà diagnostiqué que les soviets ne bougeraient pas pour les beaux yeux de la France. Cependant, le discours qui consiste à attribuer la responsabilité du déclenchement du conflit mondial à Staline est une simplification outrancière. Hitler avait ordonné l'invasion de la Pologne dès avril 1939, la signature du pacte, fin août, fut certes une victoire "psychologique" allemande, mais certainement pas un événement déterminant. Le gouvernement français, qui s'y était préparé depuis 1938 en passant une série de lois, en profitera pour dissoudre le Parti communiste.
Chose amusante, les communistes français n'avaient pas été informés par Moscou de ses intentions. Jusqu'au jour de la signature, son journal, l'Humanité, se fait le champion de la lutte contre les nazis, croyant fermement à un pacte entre Français, Britanniques et Soviétiques. « Frappez les traîtres et leurs protecteurs ! » disent-ils contre les amis de l'Allemagne en France. « En prison les traîtres et les espions ». 19 août 1939 : « Elle est prête [l'aviation soviétique] ainsi que toutes les autres armes de l'Armée rouge des ouvriers et des paysans à secourir les peuples victimes de l'agression fasciste »...
Durant toutes ces années, nous observons un schéma assez proche de ce que nous connaissons aujourd'hui. La Russie est une abstraction, adulée par les communistes qui refusent toute objectivité, même devant la brutalité des méthodes staliniennes, tandis que la droite force le trait dans le sens inverse, et verse des larmes de crocodile sur le prolétariat soviétique, quand bien même elle méprise au plus haut degré le prolétariat français. Dans tous les cas, la Russie inspire les protagonistes des luttes idéologiques françaises, et devient elle-même un objet idéologique de fiction, un objet de fantasmes.
Le Parti communiste entre dans la clandestinité. Le coup du pacte lui a fait perdre énormément de sympathisants. Finalement, son interdiction n'est pas une mauvaise affaire, ses propagandistes ayant des difficultés considérables à justifier le coup de poignard de Staline.
Grand tournant de l'Histoire de France, en 1940, le pays est terrassé par l'Allemagne en quelques semaines. Les causes profondes de cette défaite sont encore aujourd'hui un sujet sensible. Là encore, les camps en présence ont tendance à s'affronter à coup d'explications tronquées et ridiculement simples. La droite met toute la responsabilité sur le Front populaire et les "traîtres communistes", la gauche sur les défaitistes et sympathisants fascistes de droite, tandis que les militaires rejettent tout sur le général Gamelin.
Pour avoir étudié la question en détail, je constate qu'il s'agit d'une défaite collective : syndicats, patrons, industriels, gouvernement, ont tous une responsabilité. Mais la responsabilité ultime est d'abord celle des militaires. Ils avaient largement les moyens matériels de repousser l'invasion, quoi qu'ils en disent encore aujourd'hui. Gamelin était certainement un imbécile, mais le généralissime était à l'image de son institution. Ce n'est pas le sujet qui m'intéresse ici, mais je constate durant les années trente, que les officiers sont occupés dans des querelles personnelles, des querelles entre armée, marine et la récente (1934) armée de l'air, etc. Tous sont bien plus préoccupés d'avancement, de beaux uniformes, de réceptions champagne-petits fours et de politique que d'art militaire. A l'image du colonel de Gaulle, au passage, j'y ai déjà consacré un article. La "version officielle" des événements, encore distillée aujourd'hui sur le site du ministère de la Défense, reprend pour l'essentiel la théorie bricolée par Vichy, qui disculpe les militaires.
Vient la période de l'occupation, et de la résistance. Ici encore, les règlements de comptes historico-idéologiques sont la norme. La droite se vante d'être entrée en résistance dès la défaite, tandis qu'elle accuse les communistes d'avoir attendu l'attaque allemande de l'URSS pour résister, en 1941. C'est partiellement vrai, mais beaucoup trop simple. L'organisation communiste s'était désintégrée en 1939, et de nombreux communistes "libres" ont dès le début de l'occupation tenté d'organiser la résistance. Celle-ci changera effectivement de nature en 1941, passant à l'action violente pour soutenir l'URSS, ceci changeant radicalement les conditions de l'occupation, plongeant la France dans le cercle attentats-répressions.
Lorsqu'on parle de l'Histoire de la seconde guerre mondiale, beaucoup ne pensent qu'au récit des opérations militaires. Bien plus déterminante pour la compréhension de la marche du monde est l'histoire des relations politiques entre Américains, Britanniques, Soviétiques et Français.
Rappelons rapidement quelques faits. À la libération, la Russie devient un enjeu diplomatique majeur pour la souveraineté française, et par là même sa « succursale » qu’est le Parti communiste. La menace principale vient des Américains, qui, je le rappel, n’avait pas l’intension de « libérer » mais bien d’occuper la France (AMGOT). Il est remarquable que dans leur historiographie, le débarquement est appelé « invasion of Europe » et non pas « liberation of Europe ». Ils n’ont reconnu la légitimité de de Gaulle qu’en octobre 1944, deux mois après la libération de Paris et l’instauration du gouvernement provisoire de la République française. La participation directe du Parti communiste aux affaires publiques devient un enjeu pour contrebalancer le poids américain avec le poids soviétique.
La libération s'accompagne de "l'épuration" vague de répression qui s'abat sur les collaborateurs supposés. Ce qui est remarquable, c'est qu'elle ne concerne majoritairement que deux catégories d'individus. Le menu fretin, de malheureuses prostituées seront sauvagement violées puis lapidées à Paris même. Beaucoup d'éléments révolutionnaires sont également liquidés par le Parti communiste : dissidents du parti, "trotskistes" réels ou supposés, socialistes-révolutionnaires, anarchistes, etc. Tandis que préfets et policiers, magistrats, gros industriels, tous trempés jusqu'au coup dans la collaboration, passeront au travers des mailles du filet sans difficulté, à de rares exceptions près. L'histoire officielle française concernant la période de l'occupation est fondée sur une amnésie à géométrie variable, essentiellement motivée par la nécessité d'une "réconciliation nationale".
En 1946, de Gaulle quitte le pouvoir, c'est une nouvelle coalition de centre gauche qui gouverne. La Quatrième République est marquée par plusieurs phénomènes. Avec les accords de Bretton-Woods, qualifiés de « défaite stratégique » pour les Européens par l'économiste Keynes, la situation de dépendance économique vis-à-vis des Etats-Unis est totale. En outre, la France est engluée dans les guerres de décolonisation qu'elle ne peut mener qu'avec l'aide américaine. C'est une source de tension majeure entre le gouvernement et le PCF qui contrôle un quart de l'assemblée, ce qui ramène plus nettement que jamais le conflit USA/URSS au cœur de la politique française. Le PCF reprend le rôle de "parti de l'étranger", accusé de saboter l'effort de guerre pour l'Indochine et de soutenir les indépendantistes algériens. Mais là encore, pour faire juste mesure, il faut comprendre que les autres formations politiques n'ont pas d'autres alternatives que d'être un autre parti de l'étranger, américain.
Le retour de de Gaulle, en 1958, et les années 1960 en général, correspondent à une époque de nouvelles opportunités. Les économies européennes décollent, tandis que la toute-puissance américaine s’effrite. L'économie soviétique est au mieux de sa forme, et le pays s'affirme comme "puissance technologique" majeure. La Russie reprend son rôle de contre-poids, il est tout naturel que gaullistes et communistes aient des intérêts communs. L'époque est capitale pour les relations franco-russes, plusieurs initiatives de collaboration scientifique et technique sont entreprises durant ces années, qui n'ont été stoppées que très récemment. Elles déboucheront, des années plus tard, après l'effondrement de l'URSS, par l'implantation de nombreuses entreprises françaises en Russie, ce qui fait que les milieux d'affaire français comptent de nombreux "partisans" du pays, nous y reviendrons.
La décennie 1970 marquera une nouvelle transition des pays occidentaux. Il est remarquable que les problématiques qui agitent la France d'aujourd'hui trouvent leur origine dans ces années post-gaulliennes.
- L'immigration de masse, initiée à la demande du patronat, suite à l’effroi suscité par la grève générale de 1968.
- Le début de l'informatisation généralisée de l'économie.
- "L'écologie", avec le rapport du club de Rome sur les limites de la croissance, à mettre directement en lien avec le "choc pétrolier".
- La dérégulation monétaire avec la fin des accords de Bretton Woods, le retour de la finance parasitaire, après la parenthèse de la reconstruction, dite des "trente glorieuses", qui était en fait une période de capitalisme d'état et d'économie planifiée.
- Le retour du chômage de masse.
- Le début de l'exploitation économique de la génomique, suite au déchiffrage du code génétique, suivi du premier véritable séquençage d'un génome à l'aide de l'informatique.
- La destruction de l'opposition au capital, avec la sur-promotion du gauchisme "touche pipi" à la Cohn-Bendit en parallèle du gauchisme de l'impérialisme humanitaire façon BHL.
- La démultiplication de l'emprise médiatique sur les masses, par la généralisation des téléviseurs.
Au début de la décennie suivante, viendra la grande réforme du capitalisme, symbolisée par Reagan et Thatcher, le "néo-libéralisme", libéral voulant ici dire : liberté d'exploiter sans entrave. Il est clair que cette réforme vise à abandonner progressivement les compromis du capitalisme envers les masses, largement imposés par l'existence d'un contre-modèle "communiste". Or, si le pouvoir en Occident ne les juge plus utile, c'est très certainement parce que dès 1980, la décrépitude de l'URSS permet d'anticiper son effondrement prochain, qui interviendra effectivement 10 ans plus tard.
En France, Mitterrand, arrivé au pouvoir en 1981 avec l'aide des communistes, sera le grand architecte de leur liquidation. Sa politique les force à rompre l'alliance avec le Parti socialiste dès 1983, et Mitterrand aidera Jean-Marie Le Pen à siphonner sa base électorale, tandis que son ministère Fabius amorce le virage néo-libéral. La décrépitude du PCF est parallèle à celle de l'URSS, qui non seulement n'incarne plus une alternative idéologique crédible, mais dont la puissance est aussi remise en question, notamment par son incapacité à contrôler la situation en Afghanistan, dans laquelle elle s'embourbe depuis 1980. C'est aussi durant ces années que le projet européen prend la forme que nous lui connaissons aujourd'hui.
La désintégration di bloc de l'Est puis de l'URSS dans les années 1990 semble démontrer la victoire définitive du capitalisme américain, qui renoue progressivement avec une politique impérialiste violente, après le délai imposé par son humiliation au Vietnam. Le contrôle des ressources pétrolières, surtout du moyen-orient, sur lesquelles s'adosse le dollar, devient le centre de sa politique d'hégémonie. La propagande qui sévit en occident, jusqu'à présent tournée contre "les communistes" va faire émerger un ennemi de substitution, "le terroriste islamiste", qui vient opportunément justifier la nouvelle vision du monde que les E-U imposent : le choc des civilisations. Parallèlement, l'OTAN progresse à l'Est de l'Europe et se rapproche des frontières russes.
Tandis que la Russie commence à émerger d'une décennie de chaos, les E-U s'appuient sur les attentats du 11 septembre pour déchaîner leur politique d'hégémonie mondiale. Dernier sursaut gaulliste en France, le pays s'opposera aux prétentions des E-U à l'ONU en 2003. Quatre ans plus tard, à la faveur d'un matraquage médiatique jamais observé jusqu'alors, Sarkôzy est élu président, et achèvera durant son mandat l'intégration de la France au bloc américain. Lors de l'élection de 2007, le PCF connaît son plus faible score jamais enregistré avec 1,93 %. Il n'existe plus aucune force sérieuse capable de s'opposer aux capitalistes. Les E-U disposent d'un quasi-monopole sur l'Internet en Occident, sont en situation d'hégémonie culturelle et économique, l'Union européenne s'avère n'être qu'un relais de ses intérêts. La "gauche" s'enfonce dans le "sociétal" sauce américaine.
On a beaucoup glosé sur ce sujet : le glissement de la gauche du social vers le "sociétal". C'est un piège sémantique. La "gauche" est sociale où ce n'est pas la gauche. Historiquement, la gauche représente l'opposition aux excès du capitalisme, à divers degrés de compromission vis-à-vis de celui-ci. Qu'en reste-t-il en France ? Pas-grand-chose. Et dans l'espace médiatique, quasiment rien. La "question sociale" même est devenue inintelligible pour de nombreux Français. C'est l'héritage de quatre décennies d'une politique d’éradication systématique de l'opposition au capital.
À suivre...
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