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Accueil du site > Tribune Libre > La second life selon N. Sarkozy

La second life selon N. Sarkozy

La pensée néolibérale, la vie sans parachute, n’en finira décidément jamais de pousser la raison dans ses derniers retranchements. Comme preuve, j’entends soumettre à l’examen du bon sens les récentes déclarations du ministre-candidat N. Sarkozy appelant de ses voeux les ménages français à consommer « revolving »(1) convaincu « qu’une société qui emprunte est une société qui croit en l’avenir ».(2) N. Sarkozy serait bien en peine d’expliquer clairement pourquoi ce qui demeure hérétique pour le budget de l’Etat (le surendettement) ne l’est pas pour celui des ménages. Car enfin il y a autant d’inconscience que de pure idéologie à glorifier ainsi le crédit, alors qu’en l’état de l’économie des puissances occidentales, l’endettement des ménages atteint des sommets himalayens.

Chaque année, shootés à l’oniomanie, les Étasuniens dépensent 700 milliards de dollars de plus qu’ils ne produisent. Aux USA, le taux d’endettement des ménages atteint 120% du revenu disponible annuel (3). Parmi les Roger-Bontemps du millénaire, les Anglais méritent, sans conteste, la Palme d’or. En Grande-Bretagne, tenez-vous bien, la dette des ménages s’élève à 1900 milliards d’euros. Elle gonfle de 1,5 millions d’euros toutes les quatre minutes ! En moyenne, chaque foyer du Royaume-Uni est débiteur de 66 000 euros auprès de divers préteurs. Le découvert moyen de chaque adulte atteint plus de 6000 euros (+2 700 euros en cinq ans), et chaque ménage paie l’équivalent de 20 % de ses revenus uniquement en charges financières. En l’état actuel de l’endettement des particuliers, si l’Anglais moyen cessait d’emprunter, il ne lui resterait pour vivre que 170 euros une fois honorées ses échéances financières.(4) Richesse de façade, économie virtuelle, les magasins débordent de propositions de prêt, même les adolescents n’appréhendent plus de vivre à crédit considérant le « shopping » comme le loisir le plus important. Cette grande bouffe collectiviste engloutit, chaque année, 70 000 familles que la banqueroute digère sans causer la moindre aigreur d’estomac au marché, sans interpeller les pouvoirs publics indifférents devant l’accroissement spectaculaire des procédures de faillites personnelles. A ce drame s’ajoute les huit millions de crève-la-faim britanniques exclus du secteur bancaire, ces moutons tondus par les « loan sharks » qui leur consentent des prêts au taux de 30 à 35 % d’intérêt dans la plus parfaite légalité. Dans cette ripaille insatiable, n’omettons pas d’évoquer, enfin, le sort des millions de propriétaires couverts de dettes arrimés à la bulle immobilière, euphoriques comme le petit Jack l’était en grimpant sur son haricot magique.

Champion incontesté du surendettement, le consommateur anglais n’est, toutefois, pas seul à souffrir de cette pandémie moderne. La frénésie de consommation touche, avec plus ou moins d’intensité, tous les pays occidentaux, y compris la France. Mais c’est l’endettement immobilier qui grève lourdement le budget des ménages européens, surtout britanniques (67 % des Britanniques sont « propriétaires » de leur logement contre 55 % des Français). Abandonnés par un système de retraite publique misérable (environ 120 euros mensuels par personne), dissuadés par les prix exorbitants des loyers, les ménages anglais n’ont d’autres choix que de se tourner vers l’accession à la propriété au prix d’un endettement pantagruélique qu’ils espèrent juguler en spéculant sur l’immobilier. Ils alimentent ainsi un marché en progression de 90% sur la décennie qui les appauvrit en créant l’illusion de les enrichir.

En France, la situation est inquiétante sans atteindre les seuils hystériques de nos voisins européens. D’après L’Observatoire de l’endettement des ménage , jusqu’à présent , « les ménages ont fait preuve d’une relative rationalité en matière d’endettement en évaluant leur situation de façon cohérente avant de recourir au crédit ».(5) Avec un taux d’endettement de 62 % à 64% du revenu disponible selon les sources,(6) les Français restent, pour le moment, les Européens les moins endettés. A 30% en-deçà du taux moyen d’endettement des ménages européens, l’on comprend que les préteurs se lèchent les babines entendant N. Sarkozy vanter sur TF1 les mérites du « revolving ». En réalité, le taux d’endettement des ménages français croît plus vite qu’ailleurs depuis 2005. Après avoir progressé de 9,9% en 2004, il a progressé de 10,5% en 2005 portant la dette des ménages français au niveau le plus élevé jamais observé en France. Aucun libéral ne le compare à celui de la dette publique (env. 65% du PIB) alors qu’il y aurait tant à dire.(7) Comme pratiquement partout dans l’UE, les crédits immobiliers représentent 70 % des crédits des ménages, mais tous les types de crédits sont en progression.(8). La Banque de France s’en est faussement inquiétée en relevant l’accroissement de la dette des ménages français et le rallongement de la durée des prêts consentis par les institutions bancaires.(9). Depuis quelques mois, d’ailleurs, des crédits sur cinquante ans sont distribués sur le marché français (10).

Décomplexés, N. Sakozy et son armée d’économistes fanatisés par le libre-échange présentent le surendettement des ménages, notamment des ménages anglais, comme le signe d’une économie florissante ! Or, un instant de raison suffit pour juger les contradictions de cette politique suicidaire qui fustige l’accroissement de la dette publique tout en valorisant celle des particuliers. Quand on pense que les dépenses des ménages sont suivies avec une grande attention par les économistes car elles constituent le principal moteur de la croissance, (11) on ne peut que déplorer l’hérésie sociétale d’un système affligeant dans lequel la croissance est alimentée en grande partie par la consommation des ménages, tandis que la consommation des ménages est alimentée par un surendettement criminel au mépris des fondements d’une économie de bon sens. L’on constate, aussi, que le libre-échange tend à transférer la dette de l’Etat dans le patrimoine du citoyen sans pour autant diminuer la dette publique.

Comment peut-on espérer qu’un tel mécanisme puisse perdurer sans crise majeure ? Car il faudra, tôt ou tard, que les emprunteurs honorent leurs engagements, et avec intérêts qui plus est ! Quand les préteurs décideront de convertir leur risque en monnaies sonnantes et trébuchantes, les fricasseurs d’héritages n’auront pas fini de se faire et de passer des cheveux et des nuits blanches. Déjà des signes tangibles apparaissent partout dans le monde. Rares sont les économistes convaincus par le scénario catastrophe. Tout juste est-il question d’une simple correction du marché pour 2007, mais déjà, les plus opportunistes commencent à retirer leurs billes du jeu. En Espagne, l’on brade à-tout-va.(13). Les millions de propriétaires condamnés à l’endettement à perpétuité qui espéraient financer leur retraite grâce à la plus-value de leur bien immobilier pourraient vite déchanter. Certes, la plupart complètement ruinés, seront dispensés du paiement des intérêts restant à courir. Il est fort possible que, dans leur magnanimité légendaire, les banques abandonnent leurs créances dans les dossiers les plus dramatiques. Mais tous, sans exception, seront dépossédés de leurs actifs, ironiquement ruinés de ce qu’ils n’auraient eu, de toutes façons, aucune chance de posséder un jour, mais pour lequel ils auront raqué et trimé pendant des décennies.

En conclusion, j’aimerais apporter un élément de réflexion. Si, comme l’indique justement N. Sarkozy, celui qui décide de contracter un prêt est capable de se projeter dans l’avenir, le surendettement, en revanche, est le comportement d’un consommateur incapable de conceptualiser son propre avenir en choisissant lâchement de l’ignorer plutôt que d’y faire face. Le surendettement constitue, ainsi, la forme aboutie d’abnégation de l’intérêt personnel le plus primaire. Or, le surendettement semble constituer ce nouveau mécanisme de vie des individus et d’organisation de nos sociétés où le concept de précarité accède librement à sa dimension réelle. La précarité, nous y voilà, cette condition primitive de l’homme que les néolibéraux espère élever en mode idéal d’existence, et que N. Sarkozy considère logiquement comme la seule révolution permanente. La précarité et le surendettement qui la nourrit deviendraient, alors, un mode de domination d’un type nouveau, fondé sur l’institution d’un état généralisé et permanent d’insécurité visant à contraindre les individus à la soumission, à l’acceptation de l’exploitation dans lequel ceux qui refuseraient de suivre ou, pire encore, ceux qui ne le pourraient pas, seraient alors laissés-pour-compte dans l’indifférence et la non-culpabilité généralisée. Ainsi, la second life promise par N. Sarkozy dans ses prêches charismatiques se résumerait pitoyablement en une négociation de concession ou une clochardisation de la rébellion pour la plupart des individus ...

1.Le crédit revolving, appelé également "crédit permanent ", se présente comme une réserve d’argent permanente, accessible à tout moment, qui se renouvelle partiellement au fil de vos remboursements.
2. « Je veux aussi le crédit revolving, c’est-à-dire donner la possibilité d’emprunter de nouveau à mesure que l’on rembourse ses emprunts. Une société qui emprunte est une société qui croit en l’avenir. Demos le blog « Quand on facilite l’endettement des ménages pour financer les créations d’entreprises et l’achat d’une voiture indispensable pour aller travailler, on favorise le travail. » Le Monde
3. Fréquence terre
4. Le Monde ou Marianne (la vie dans le rouge)
5. TNS Sofres (2005)
6. Insee
7. Faut-il s’inquiéter de l’endettement des ménages ?
8. TNS Sofres (2006)
9. Débats Assemblée nationale ou Actualité de la vie publique
10. La Tribune
11. L’Express (France) L’Express (USA)
12 Libération ou Batiweb


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42 réactions à cet article    


  • Depi Depi 9 février 2007 13:40

    A force d’utiliser le terme « libéral » et de confondre « endettement » et « surendettement », c’est vraiment capiteux à lire. Mais vous récolterez sans doute un franc succès auprès de la majorité.


    • demos demos 9 février 2007 19:06

      @Depi ... Ce que vous devriez faire, au lieu de piétiner, serait de nous expliquer à partir de quand un ménage est endetté, pour qu’on puisse comparer votre taux avec celui des ménages anglais ... On verrait alors si je confonds « endettement et surendettement » ...


    • fleur (---.---.184.220) 10 février 2007 11:27

      Il est clair que le gouvernement actuel a tenté de relancer l’économie en encourageant les français à emprunter : voir la réduction d’impôt sur les crédits à la consommation. il préfère cela à l’augmentation des salaires. De plus, quand vous avez un crédit sur le dos, vous êtes obligé de travailler pour rembourser et donc d’accepter n’importe quel travail pour n’importe quel salaire, même bas : il suffit de réemprunter si l’on ne gagne pas assez pour vivre


    • non666 (---.---.7.210) 9 février 2007 14:32

      Remplacer l’endettement de l’Etat comme support de croissance par l’endettement des menages, c’est tellement genial.

      Sans compter qu’on peut faire les deux. Rajoutons y l’endettement des regions, des departements, des villes... Puisque une lecture tronquée de Keynes vous dit que plus on s’endette, plus on depense, mieux se porte l’economie...

      La realité est comme d’habiture que s’endetter en interne pour acheter des biens aux moins disants sociaux d’asie revient a faire payer nos achats par nos descendants sans leur laisser le moindre outil industriel viable.

      Il y a parfois des moments ou la question n’est plus de savoir quand on se prendra le mur, mais d’esperer que cela surviendra le plus tot possible pour calmer les imbeciles au plus tot.


      • David972 (---.---.18.165) 9 février 2007 14:58

        Certes, le surendettement n’est pas bien...

        Mais crois-tu que c’est un hasard si tous les pays que tu cite ont un endettement tel des ménages ?! Bien sûr que non ! Il y a en effet corrélation entre accroissement de l’endettement des ménages et accroissement économique. On peut s’en émouvoir mais c’est ainsi à moins de choisir les modèles nordiques...

        Mais les modèles nordiques sont plus libéraux que le modèle français puisqu’il y a une forte libéralisation du marché du travail avec des facilités de licenciement...

        Alors il faut choisir son modèle. Mais si on veut garder le modèle peu étatisque que nous avons, il n’y a pas le choix et cela passe pour l’endettement des ménages au profit d’un Etat plus régalien !


        • (---.---.31.81) 9 février 2007 19:16

          @ David972 : Toujours aussi drôle !

          >> « Il y a en effet corrélation entre accroissement de l’endettement des ménages et accroissement économique. »

          Surtout quand l’accroissement de l’endettement des ménages est du à l’hyperinflation de l’immobilier. Quand l’immobilier va craquer, ça va faire mal. HSBC vient de provisionner 10 milliards $ de créances douteuses sur l’immobilier US.

          Surtout quand les ménages achètent des produits d’origine étrangère. En 2006, le déficit du commerce extérieur français s’est chiffré à 29,2 milliards d’euros. Un record historique, le plus mauvais chiffre depuis 1980 !

          Celle là je l’adore, je vais la ressortir ce soir :

          >> « si on veut garder le modèle peu étatique que nous avons, il n’y a pas le choix et cela passe par l’endettement des ménages au profit d’un Etat plus régalien ! »

          La France peu étatique ? Tu vis sur quelle planète mon garçon ?


        • DomR (---.---.72.57) 9 février 2007 23:46

          > Mais les modèles nordiques sont plus libéraux que le modèle français puisqu’il y a une forte libéralisation du marché du travail avec des facilités de licenciement...

          Sauf que les modèles nordiques offrent en contrepartie un système qui remet les gens au travail très rapidement...

          On a ça ici ? Ca se saurait !

          DomR


        • Raph (---.---.79.77) 17 février 2007 13:48

          Les modèles nordiques sont plus libéraux ? Je ne sais pas grand chose, mais en Suède je peux affirmer que le licenciement est quasiment interdit et de fait, avant d’employer quelqu’un, les entreprises font des enquêtes très détaillées... Pire que le mariage !

          Le vrai problème de l’état est de se tromper de cible. Le maître mot n’est pas sauver mais créer.

          Arrêtons de sauver un pouvoir d’achat, créons le. Arrêtons de sauver des emplois, créons les.

          Reconstruire sur du vieux est bien plus coûteux que démolir et construire à neuf, mais si maintenant on devient nostalgique de nos échecs (si notre passé n’était pas un échec au jour d’aujourd’hui, il ne serait pas remis en question => il faut avancer), il faudra franchement penser à prescrire une séance de pyschanalyse à la France.


        • herve33 (---.---.187.101) 9 février 2007 15:51

          S’endetter , c’est donner quelque part sa liberté et son avenir aux organismes financiers . Plus on est endetté , plus le remboursement des intérêts est important , et moins la part de capital remboursé est mineure et plus longtemps vos revenus serviront à rembourser les interêts .

          Sarkozy veut peut-etre rendre les français encore plus dépendants des banques et des organismes financiers mais personnellement je ne conseille à personne de suivre cette exemple . A moins d’hypothétiquer son propre avenir .


          • Grosse Patate (---.---.144.164) 9 février 2007 16:37

            « Or, un instant de raison suffit pour juger les contradictions de cette politique suicidaire qui fustige l’accroissement de la dette publique tout en valorisant celle des particuliers. »

            Strictement AUCUN rapport.

            L’Etat emprunte pour gaspiller, vous pour vous constituer du capital, par ex un logement.

            « Ainsi, la second life promise par N. Sarkozy dans ses prêches charismatiques se résumerait pitoyablement en une négociation de concession ou une clochardisation de la rébellion pour la plupart des individus ... »

            Il faut vous faire soigner : tous les français ne sont pas des débiles complets. Mais je comprend que vous, on doive -d’aprés vous même- vous tenir en laisse et décider de votre vie pour vous.


            • (---.---.50.206) 9 février 2007 16:50

              je ne crois pas que ce soit le type de crédit ( crédit revolving) qui soit le problème mais plutôt le taux qui y est attaché, qui est usurier. D’autres parts, le problème de l’endettement vient surtout du manque d’inflation qui viendrait anihiler le problème des taux. Il vient aussi de la frilosité des politiques (la Ségolène y compris) de se positionner politiquement contre les banques et consorts financiers.


              • demos demos 9 février 2007 19:13

                Oui mais l’inflation, les économies néolibérales n’en veulent plus ...


              • Fred (---.---.20.123) 9 février 2007 17:38

                L’état a des dettes énormes auprès des banques , c’est un fait.

                Les banques pretent à l’état car elles savent que l’état va leur donner de l’argent . nous sommes dans un monde d’argent ... bon OK.

                Les sommes devenant énormes... les banques peuvent désormais faire pression sur les états pour telles ou telles lois, afin de négocier les intérets...

                Si ça continue, ce seront les banques qui dirigeront les pays , les régions, les villes et .... les ménages.

                Ce futur ne m’interesse pas !!! Arrêtez le monde je veux sortir. FreD


                • demos demos 9 février 2007 20:54

                  Pour une fois Fred, je suis de votre avis ... smiley


                • ZEN zen 9 février 2007 21:24

                  Article trés intéressant, que j’ai failli escamoter .Le situation anglaise, vers laquelle nous nous dirigeons est trés préoccupante.Le livre de Philippe Auclair :« Le royaume enchanté de Tony Blair » est à lire de ce point de vue.


                • H.Timoumi (---.---.54.103) 9 février 2007 23:19

                  « Arrêté le monde je veux sortir aussi !!! »


                • cyrkar (---.---.89.20) 10 février 2007 11:43

                  Mais enfin fred, ce sont déjà les banques et instituions financières qui dirigent. Le monde politique aujourd’hui n’est qu’une façade. J’en veux pour preuve le disours de toute la classe politique, sans exception importante : "mais one peut rien faire... il faut s’adapter... soyons pragmatique... regardons la réalité en face... etc

                  quel manque d’ambition !!!


                • Denis COLLIN Denis COLLIN 10 février 2007 21:15

                  L’Etat est endetté ... auprès des Français et des institutions internationales (fonds de pension). La dette publique correspond donc à des créances privées (d’où les calculs stupides de ceux qui disent que les Français sont endettés à la naissance de 18000€).

                  Le développement de la dette est un moyen central utilisé par le mode de production capitaliste pour combattre la baisse du taux de profit (désolé de citer Marx ... mais les lecteurs du livre III du Capital ne sont pas dépaysés dans ce début de XIIe siècle). François Chesnais a bien montré comment la « titrisation de la dette » a été l’arme fatale de la « grande transformation » des années 80.

                  Les Etats-Unis sont aujourd’hui endettés eux aussi envers leurs citoyens et surtout envers les pays étrangers (notamment la Chine) grands acheteurs de bons du trésor.

                  Un peu partout, dans les vieilles puissances impérialistes, la dette publique se combine avec la dette privée : c’est le développement monstrueux du « capital fictif » (l’expression est encore de Marx). Mais le rappel au réel au inéluctable.


                • Julien (---.---.17.122) 9 février 2007 23:08

                  Je lis l’introduction de votre article...et je vois deja deux perles : « La pensée néolibérale, la vie sans parachute ». Desole tout d’abord il s’agit de liberalisme, le neoliberalisme ca n’existe pas c’est un vocable barbare invente par la gauche pour faire peur. Ensuite le liberalisme ca n’est pas la vie sans parachute. Poncifs ridicules.

                  Ensuite vous partez du principe qu’une personne qui emprunte est surendettee...confusion volontaire...

                  C’est nul...mais tout a fait digne de ce que la majorite des Francais pensent du liberalisme.


                  • demos demos 9 février 2007 23:33

                    Non je regrette, j’ai été clair au contraire... Le néolibéralisme n’a rien à voir avec le libéralisme .. c’est un prétexte ... A vrai dire, et pour appeler les chose par leur nom, on ne devrait pas dire néolibéralisme mais paléolibéralisme tant le système que vous défendez est archaïque ...


                  • meta-babar (---.---.121.41) 9 février 2007 23:47

                    oui, ou bien ... néoféodalisme !


                  • machinchose (---.---.168.64) 10 février 2007 10:32

                    Absolument.

                    comment controler mieux les gens, comment les empêcher mieux de faire de l’agitation qu’en les coinçant devant leur écran plat plus grand qu eleur appart et en leur foutant une pression ttelle qu’ils bossent 90 % de leur temps pour rembourser leur dette.bravo le sens de la liberté de ce systeme : liberté pour les riche d’abrutir et de conroler les pauvres....


                  • machinchose (---.---.168.64) 9 février 2007 23:28

                    Excellent !! qu’en termes clairs ses bétises sont ici dénoncées. Si jean-marc sylvestre pouvait vous lire à l’occasion...


                    • DomR (---.---.72.57) 9 février 2007 23:44

                      > Mais les modèles nordiques sont plus libéraux que le modèle français puisqu’il y a une forte libéralisation du marché du travail avec des facilités de licenciement...

                      Sauf que les modèles nordiques offrent en cotrepartie un système qui remet les gens au travail très rapidement...

                      On a ça ici ? Ca se saurait !

                      DomR


                      • demos demos 9 février 2007 23:48

                        Si on l’a pas, on a qu’à le faire au lieu de pleurnicher ...


                      • Jean (---.---.67.160) 10 février 2007 00:16

                        Ce que vous décrivez est terrifiant et malheureusement parfaitement vérifiable. Le néolibéralisme est notre ennemi, il s’est engagé dans une fuite en avant qui va tout broyer sur son passage, nos vies, nos libertés, la planète et j’en oublie, nos enfants et nos petits-enfants.

                        Le capitalisme a été porteur de progrès techniques et de productions au prix d’une exploitation de la majorité de nos peuples et des peuples colonisés, désormais il renforce cette exploitation par l’exclusion : de plus en plus de prolétaires ne sont même plus nécessaires pour faire des profits, il suffit de faire « travailler » l’argent et ensuite venir nous le piquer dans nos poches par tous les moyens quand la bourse s’effondre (cf. les retraites capitalisées qui fondent comme neige au soleil, entre les deux guerres elles ont ainsi perdu 70 % de leur valeur, cf. les entreprises qui ferment pour rembourser leur trésorerie qui s’est envolée dans l’éclatement d’une bulle, celle d’internet par exemple, dont il nous a fallu plus de trois ans pour nous en remettre péniblement).

                        Parmi les endettements, n’oubliez pas celui des entreprises (PME-PMI) étranglées par les donneurs d’ordres qui paient leur factures à 60, 90 ou 120 jours... alors que les salariés sont payés tous les mois ! N’oubliez pas non plus celui des services publics : savez-vous que depuis 20 ans les hôpitaux, les services sociaux régis par des lois 1901 (avec remboursement par les collectivités territoriales ou l’état) ont le droit d’emprunter pour payer les salaires et pour réaliser des investissements dont le financement n’arrive que bien plus tard (la sécurité sociale paie trimestre échu les frais aux hôpitaux par exemple). Quelle masse d’intérêts garantis pour les banques vient ainsi accroître le trou de la sécu... mais personne n’en parle, c’est normal, c’est moderne, c’est du revolving à nos dépens et à l’avantage des banques.


                        • cyrkar (---.---.89.20) 10 février 2007 11:56

                          D’accord avec toi jean sauf sur le fait que le capitalisme ait été porteur de progrès techniques. Ces progrès techniques sont indépendants du capitalisme et auraient eu lieu sans lui. Il fut tout au plus un accélérateur et l’on voit bien aujourd’hui qu’accélérer les progrès techniques n’a pas forcemment eu pour corollaire l’améliration de la vie d’une majorité. Cela a au contraire entrainé cette fuite en avant qui fait qu’aujourd’hui, la croissance est le nouveau Dieu, car elle est tout simplement indispensable au fonctionnement du capitalisme. Le problème est : croissance pour quoi faire ? quels objectifs pour les humains ?

                          Je me répète : remettons l’économie au service de l’homme et pas l’inverse et remettons en cause ce système devenu fou qui porte en lui sa perte (pas grave) mais aussi tout bonnement la perte de l’humanité.


                        • demos demos 10 février 2007 12:18

                          Je ne crois pas que le capitalisme soit fondamentalement en cause, c’est plutôt la façon de faire du capitalisme qui conduit à cette crise majeure ... seule une volonté politique serait capable d’inverser la tendance puisque toutes les institutions internationales sont susceptibles de changer de dirigeants et donc de politique, je ne vois donc pas pourquoi la planète serait condamnée à un tel déterminisme économique, il lui suffit de réagir à travers ses gourvernants pour élire des gens qui travaillent sur un autre projet de société et qui le défendent auprès des instances internationales ...


                        • Denis COLLIN Denis COLLIN 10 février 2007 21:20

                          Mais si, justement, c’est la dynamique « normale » du mode de production capitaliste. Il suffit de lire Marx pour le comprendre. Désolé de revenir à cet auteur que les « doctes » - c’est-à-dire les ânes bâtés qui professent l’économie officielle - ont enterrés et que ses soi-disants partisans ont discrédité sans jamais l’avoir lu.


                        • demos demos 11 février 2007 11:04

                          D’ailleurs, c’est sur le fondement de ce que vous dites que des marxistes ont voté « oui » à la constitution européenne convaincus que cela accélérerait la chute du capitalisme ...


                        • ZEN zen 12 février 2007 09:57

                          @ Denis Collin

                          Bonjour, je connais un peu vos travaux à travers votre site. Toujours stimulant. Vous devriez intervenir plus souvent sur Avox...


                        • Yves (---.---.15.126) 10 février 2007 00:33

                          Bonsoir ,

                          Très bon article qui rappelle l’imposture d’Iznogoud ... !!!

                          « ... on ne peut que déplorer l’hérésie sociétale d’un système affligeant dans lequel la croissance est alimentée en grande partie par la consommation des ménages tandis que la consommation des ménages est alimentée par un surendettement criminel au mépris d’une économie de bon sens ... »
                          - dites vous ...

                          Or , c’est exactement ce qui est exposé dans une séance de l’Assemblée nationale du 12 décembre 2006 , relative à la discussion d’une proposition de loi du groupe U.D.F. visant à renforcer la « prévention du surendettement » ...... , dans laquelle il est notamment déclaré :
                          - que le surendettement est un véritable fléau social en FRANCE ... ( 800.000 familles entrées en surendettement depuis 2003 , 200.000 en moyenne par an ... )
                          - que nombre de crédits à la consommation ou revolving flirtent avec l’usure ... ,
                          - que les banques et organismes prêteurs ont un comportement prédateur ... et sont très souvent partenaires et complices des temples de la consommation ... ,
                          - qu’enfin , si le ministre des finances a sans doute raison de relancer une part de la croissance par le crédit aux ménages , il aurait tort de vouloir financer une croissance éphémère par le surendettement de dizaines de milliers de français , politique aux conséquences socialement désastreuses et économiquement inefficaces ...
                          http://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2006-2007/20070089.asp


                          • toto1701 (---.---.133.61) 10 février 2007 01:32

                            INFO DERNIERE !!!!!la maison ump brule en guadeloupe...hier soir 8/02/ 07 le comité ump de guadeloupe s’est réuni a capesterre belle eau(ville du député-maire ump joel BEAUGENDRE) pou élire son président.hélas trois fois hélas aussitot la seance déclarée ouverte par mne louis-carabin députée maire du MOULE un groupe de supporters de mr AMEDE adelaide( candidat proposé par PARIS )s’est vu refuser de participer au scrutin . deslors il s’en est suivi des cris des insultes entre les sbires ducandidat téléguidé par les instances nationales et les partisans d’un candidat ayant la faveur des adhérents locaux ...le spectacle en valait la peine !!!serait ce le prélude d’un schisme ?


                            • toto1701 (---.---.130.206) 10 février 2007 17:20

                              * * * NICOLAS SARKOZY PORTAIT UNE OREILLETTE SUR TF1 !!! * * * Posté par : skidoo - 10 février 2007 15:51 * * * * TRES IMPORTANT * * * * _______________________________ LA PREUVE EN VIDEO QUE NICOLAS SARKOZY PORTAIT UNE OREILLETTE DANS L’EMISSION « J’AI UNE QUESTION A VOUS POSER » SUR TF1 : http://www.dailymotion.com/video/x16bit_loreillette-de-sarkozy __________________________________


                              • jeanmarc (---.---.85.133) 10 février 2007 20:55

                                Bravo pour l’article ! Pourquoi aucun journaliste ne pose ces questions, ne révèle ces abberations au sieur Sarkozy lui-même ? Anesthésie générale voilà ce qui nous attend.


                                • Aspiral Aspiral 11 février 2007 12:25

                                  Un état qui emprunte se comporte exactement comme un pédophile : il prend son présent sur l’avenir.


                                  • Aspiral Aspiral 11 février 2007 12:29

                                    Je précise : il prend son présent sur l’avenir d’un autre.


                                  • demos demos 12 février 2007 01:10

                                    Vous dites la consommation, je dirais plutôt la croissance ... Dans le keynésianisme, l’Etat est l’artisan de la croissance en agissant sur le pouvoir d’achat des acteurs économiques, au besoin en s’endettant, tandis que dans le système inconnue que nous connaissons aujourd’hui, la croissance passe par le surendettement des ménages ... En outre, les ménages s’endettent sans pouvoir compter sur l’inflation pour diluer leur dette, seulement l’espoir d’une plus-value du marché ... J’ai bien aimé Sarkozy expliquer dans le Monde que dans le passé, les gens ont pu payer leur appartement « grâce » à l’inflation, mais que maintenant ce n’était plus possible ! L’inflation est un impôt sur l’argent que tout le monde paye fonction de ses revenus. C’est probablement l’impôt le plus juste qui soit contrairement à cette idéologie néolibérale qui la stigmatisé pendant 30 ans et pour quel résultat ... ? Il n’y a plus de politiques inflationnistes et pourtant la dette publique est de plus en plus importante. L’accroissement de la dette est pourtant le principal grief fait au keynésianisme .... Ca n’a servi à rien de se serrer la ceinture pendant 20 ans pour juguler l’inflation, ce fut une grosse arnarque pour justifier les tours de vis ...


                                  • demos demos 14 février 2007 10:24

                                    @ Léon L’inflation est emblématique de l’interventionnisme étatique dans l’économie d’un pays. Qui dit inflation, dit Etat providence ...


                                  • LE CHAT LE CHAT 12 février 2007 09:21

                                    article passionant , cher voisin, ces banquiers te prêtent un parapluie les jours de beau temps et te l’enlevent dès qu’il pleut ! ce sont des chats foins !


                                    • demos demos 12 février 2007 09:53

                                      Chat c’est bien vrai ...


                                    • Jules Lebenet (---.---.112.162) 15 février 2007 11:36

                                      L’endettement des ménages anglo-saxon étant abbyssales, ceci explique POURQUOI les banques Anglo-Saxone doivent POMPER le Fric de la Planète pour pouvoir alimenter le moteur de la Consommation et du Crédit.

                                      C’est la logique des poulets élévés en batterie. Je te donne du grain, tu me fournis du gras. smiley

                                      Sacré SARKOSY, a force de prendre tout les gens pour des cons en lisant les discours d’un ex-séguiniste, on en oublierait ses PREMIERS AMOURS de jeune de 50 ans qui est en politique depuis plus de 30 ans.

                                      Très bon article.

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