La stratégie de la fuite
Hollande et Ayrault vont-ils pouvoir continuer ainsi ?
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Le premier secrétaire par intérim du PS Harlem Désir estime que Jean-Marc Ayrault a tenu un "langage de vérité et de détermination". Il ajoute : "Jean Marc Ayrault a montré qu'il est un Premier ministre à l'écoute des Français, courageux, déterminé et que rien ne détournera des réponses à apporter au pays pour qu'il retrouve la compétitivité, la croissance, l'emploi et la confiance dans l'avenir". On aimerait bien être de son avis, mais il faut reconnaître que l’ensemble des réactions faisant suite à l’intervention de plus de deux heures de Jean Marc Ayrault sur France 2 est très mitigée. Ne parlons pas de l’opposition, qui évidemment se moque sans nuances de son manque évident de charisme, mais, plus préoccupant, des chroniqueurs toutes tendances confondues - y compris ceux conviés en fin d’émission - manifestent leur gêne devant un discours généraliste, vague, où au fond seul les augmentation d’impôts tiennent de charpente. Cette intervention terne fait suite à un autre épisode, survenu Mercredi.
Aux Nations unies, un incident diplomatique de taille a été évité de justesse.
Ségolène Royal a fait son apparition... au moment précis où la délégation française, c’est à dire le président de la République et ses ministres arrivent au rez-de-chaussée du North Lawn Building de l'ONU.
Le staff élyséen, qui n'a visiblement pas été informé de sa venue, s'arrête net et ne sait que faire, à quelques mètres de là. Sous un panneau lumineux "Exit", François Hollande tourne alors le dos aux objectifs, pendant que son équipe organise à la hâte une réunion de crise improvisée. Pour se rendre au sommet sur le Sahel où il est attendu, François doit passer, croiser la mère de ses enfants...
Mais cette rencontre n’aura pas lieue. La scène (qualifiée de surréaliste par “Le Monde”), voit le compagnon de Valérie et son équipe rebrousser carrément chemin afin de faire le tour complet du bâtiment, soit des centaines de mètres en couloir à parcourir, pendant que la dame du Poitou répond triomphalement aux questions des journalistes présents.
Ce nouvel incident, certes anecdotique, pose en tout cas de sérieux problèmes quant à l’image d’un Président terrorisé à l’idée de déclencher l’ire de sa dulcinée actuelle – dont les colères froides (décrites dans plusieurs ouvrages récents) ont déjà occasionné le psychodrame de la Rochelle. Est il pensable qu’un Président en exercice parcoure un bâtiment entier en sens inverse pour éviter de saluer son Ex ?
Quel crédit peut avoir un dirigeant de premier plan auprès de ses collègues et de ses collaborateurs quand il rebrousse chemin par crainte d'un retour de bâton conjugal ?
Les sondages de plus de plus mauvais pour le pouvoir montrent le désarroi des électeurs face à un flou politique, des attitudes, qui leur semble, à tort ou à raison, inquiétants. L’opposition n’y est pour rien et à tort de pavoiser. Ce n’est pas son offre politique qui est plébiscité en creux : c’est réellement la déception qui domine.
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