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Accueil du site > Tribune Libre > La troisième voie de Benoît XVI ? Toujours le même faux débat

La troisième voie de Benoît XVI ? Toujours le même faux débat

A en croire certains médias, un gouffre béant se serait ouvert entre la "laïcité positive" version saint Nicolas, martyr du jet de l’huile sur le feu, et l’apparent appel au calme entonné par saint Bénito (pardon, Benedetto), patron des pompiers appelé à son chevet par la fille aînée de l’Eglise, affolée devant l’étendue du sinistre.

 
Il suffit de prendre un minimum de recul pour constater que ces deux compères œuvrent de concert au développement d’une plate-forme de plus en plus envahissante. Leur objectif commun ? Repositionner la religion au cœur du débat politique, culturel, philosophique et scientifique, pour mieux préparer le terrain aux fondamentalismes.

Ce week-end et à l’occasion de la visite du pape en France, je faisais part à un ami américain expert en fondamentalisme de mes inquiétudes pour l’Europe et la France (leur cible prioritaire puisque terre de laïcité), mais lui ne voyait pas de danger clair et immédiat pour notre pays, chiffres à l’appui (40 % des Français se déclarent non croyants, seuls 18 % vont à la messe, la majorité des Beurs n’est pas religieuse, et on est effectivement loin des Etats-Unis où 88 % croient en Dieu et où les Evangélistes représentent peut-être 15 % de l’électorat).

En réalité, nous avons tous les deux raison : les fondamentalistes constituent une minorité ne trouvant que peu d’écho en France, et ils ne deviendront pas majoritaires du jour au lendemain, mais ils n’en ont pas besoin pour affaiblir la démocratie, ils ont une stratégie très claire pour changer l’ordre des choses, et ils bénéficient du soutien inconditionnel d’un ami à la tête du pays.

 

C’est aujourd’hui que notre territoire, jusqu’à présent impropre à leur anti-culture, redevient fertile comme aux plus belles heures de l’obscurantisme médiéval. Et la visite du pape ne fait que confirmer que tout le monde est en train de foncer tête baissée dans le piège des fondamentalistes, à commencer par les plus ardents défenseurs de la laïcité.
La stratégie des fondamentalistes en France est à la fois "top down" et "bottom up" :
  • top down : l’objectif est de rendre les choses possibles, d’ouvrir les vannes, de supprimer quelques verrous essentiels de la démocratie (exemple : l’obsession de Sarkozy de réformer la Loi de 1905), d’autoriser des cultes jusqu’à présent illégaux. Sarkozy a par ailleurs créé le Conseil français du culte musulman pour offrir une tribune aux minorités radicales, une légitimité politique, et au-delà pour introduire le politique au cœur du religieux et inversement. Le résultat ? Alors qu’il n’y avait aucun débat public entre religion et fondamentalisme, la majorité silencieuse assiste à un déversement d’idées plus radicales, et le Conseil est au bord de l’implosion. La majorité écrasante des modérés est politiquement mise en péril pour la bonne et simple raison qu’elle ne se positionne pas sur le terrain politique alors que c’est la raison d’être du fondamentaliste*.
  • bottom up : le fondamentalisme pur et dur gagne bien quelques adeptes à la marge (de bons soldats prêts à prêcher dans les banlieues ou l’arme au poing face aux troupes de l’Oncle Sam), mais l’essentiel se passe au grand jour. Je ne reviendrai pas sur "ces filles et ces fils de la République" délaissant cette grande ingrate au profit d’une religion plus stricte et protectrice de chacun de ses membres, ni sur les pressions communautaristes gagnant du terrain sur la dynamique d’intégration et creusant d’authentiques fossés inter et intragénérationnels, mais avant de pointer du doigt la montée des intégrismes même light au sein de l’islam français, les catholiques bon teint seraient inspirés de se demander sur quelle pente leur "nouveau" pape veut les entraîner. Bien sûr, les intégristes demeurent un club minoritaire, mais ils ont de nouveau leur couvert à la grande table. Et surtout, le prosélytisme agressif est de retour, et pas seulement pour résister à la concurrence jusqu’ici anecdotique des Evangélistes et Pentecôtistes (désormais florissants sur le territoire, en particulier dans la capitale et parmi les communautés africaines et caraïbiennes)... Il ne s’agit plus de "vendre" le christianisme apaisé post-Vatican II, mais un ersatz simplifié bourré d’agents conservateurs.

Le succès des fondamentalistes en France ne doit surtout pas se mesurer au nombre de convertis à leur idéologie. De toute façon, ces patients travailleurs de l’ombre en sont encore au stade du labourage, avec ci et là quelques semailles d’Organistes génétiquement modifiés... Mais, de toute évidence (et avec, il est vrai, le "sacré" coup de pouce du fondamentaliste le plus puissant du monde*), ils ont déjà totalement bouleversé le paysage.

La religion était un sujet sinon tabou du moins personnel, et la voilà au cœur de toutes les discussions. De plus en plus de personnes (parmi les people comme parmi les gens que vous croisez au jour le jour) parlent ouvertement de la religion et de leur foi, et de plus en plus souvent "à l’américaine" : non seulement de façon décomplexée, mais avec des accents de fierté et d’appartenance, dans le cadre d’un discours très basique exposant à la fois une connaissance très limitée du fond théologique, et une foule de repères plantés comme autant de piquets autour d’un noyau idéologique très resserré et plutôt conservateur.

Ces "born again light" présentent leur retour à la religion comme un enrichissement, mais dans la plupart des cas il apparaît comme un appauvrissement, une défaite intellectuelle : ce n’est pas une adhésion positive, mais réactive, j’adhère à un courant porteur parce que je sens qu’il résonne en moi, mais au fond s’il résonne en moi c’est parce que je suis vide, tout juste bon à servir de caisse de résonance, à répercuter un écho. Je ne réapprends pas ma culture : j’apprends à évoluer dans un espace plus réduit, mais plus confortable puisque connu et contrôlé, j’apprends à désapprendre tout ce qui me rattache au vrai monde, un monde beaucoup plus riche et ouvert, mais aussi plus complexe, incertain, et d’autant plus effrayant qu’il est peint en des termes négatifs par les prosélytes.

Pris isolément, ces phénomènes marquent déjà une rupture. Mais l’on retrouve ce même phénomène au sein des trois grandes religions monothéistes, et l’on peut se demander s’il n’est pas déjà trop tard quand on voit les plus jeunes générations baigner dans cette soupe où naviguent toutes les idées et toutes les tendances. Ce n’est pas un melting-pot multicultuel au sens stimulant et positif du terme, mais un bouillon d’inculture réduisant à néant des siècles de progrès de la science et de la religion. Le véritable "relativisme", le voilà : en fait de "laïcité décomplexée", un revival médiéval où la foi trouve son mot à dire sur tout et sur rien, et où plus personne ne s’étonne d’entendre parler de religion à propos de politique, de science ou d’économie.

On le voit tous les jours, la République semble perdre la bataille sur le terrain. Certes, sur le front "top down", les défenseurs de la laïcité veillent au grain, et ils sont brillamment parvenus à sauver la République de l’abdication sur la Loi de 1905. Mais ils font totalement le jeu des fondamentalistes dès qu’ils entrent dans le faux débat entre laïcité et religion.

Il n’y a aucun conflit possible entre les deux pour la bonne et simple raison qu’ils n’évoluent pas sur le même plan : la laïcité relève de la politique et la religion du domaine de la foi. Le vrai conflit se joue en réalité entre ce que tout oppose :

- sur le plan politique : entre démocratie et théocratie, et

- sur le plan de la foi : entre religion et fondamentalisme.

Pour rappel**, les fondamentalistes nous proposent exactement le même piège avec leur fameux "Intelligent Design" : là aussi, ils rallument artificiellement les faux débats du XIXe siècle, entre de prétendus opposés qui sont en fait pas sur le même plan. Et pendant que les esprits s’animent autour du faux débat entre science et religion ou entre Darwin et l’ID, les partisans de l’ID continuent leur travail de sape contre leur véritable ennemi : non pas le défenseur de Darwin, mais le défenseur de la religion libre et modérée.

Nicolas Sarkozy et Benoît XVI se positionnent en revanche totalement sur le même plan, et leur dialogue est tout sauf un dialogue de sourds. Les médias présentent leurs échanges sur le mode du débat, mais ce débat est une nouvelle imposture, un faux débat destiné justement à obtenir un maximum de retombées dans les médias.

Sarkozy dénonce ce "relativisme qui exerce une séduction croissante", mais le véritable relativisme, c’est celui que je décrivais plus haut, le terreau fertile dont se nourrit et que nourrit le fondamentalisme, qui prive de leur essence le débat démocratique comme le débat théologique en s’invitant à leurs tables. Quand notre ancien ministre des Faux-Cultes*** dit : "La laïcité positive, la laïcité ouverte, c’est une invitation au dialogue, à la tolérance et au respect. C’est une chance, un souffle, une dimension supplémentaire donnée au débat public", il ne dit rien d’autre que "la religion doit être au cœur du débat politique". Autrement dit : "ma laïcité positive, c’est la négation de la laïcité".

Pour sa part, Benoît XVI a semblé vouloir à tout prix désamorcer la bombe destinée à faire sauter la laïcité française : "l’Eglise ne revendique pas la place de l’Etat", et "Dans le cadre institutionnel existant et dans le plus grand respect des lois en vigueur, il faudrait trouver une voie nouvelle pour interpréter et vivre au quotidien les valeurs fondamentales sur lesquelles s’est construite l’idée de la nation"...

Autrement dit, il ne serait pas question de toucher à la Loi de 1905... On respire ! Mais... pas si vite : si je ne touche pas à la loi, c’est tout simplement parce que c’est inutile. Benoît XVI l’a répété à maintes reprises, nos petites lois issues de nos petites démocraties n’ont absolument aucune valeur au regard de celles qu’il représente. Et ce week-end, il a donné sa définition de "l’Eglise : une société basée sur des convictions, qui se sait responsable de tout et ne peut se limiter à elle-même". Avec un panzer comme ça, il n’y a effectivement plus besoin de dynamite...

Et puis, qu’est-ce que c’est que cette "voie nouvelle" ?

Visiblement, Benoît XVI ne se contente pas du dialogue établi en 2002 entre l’Etat et l’Eglise. Et à ceux qui ont cru que, sur le perron de l’Elysée, il donnait à son hôte des leçons sur la séparation du politique et du religieux...

  • "De nombreuses personnes en France se sont arrêtées pour réfléchir sur les rapports de l’Eglise et de l’Etat. Sur le problème des relations entre la sphère politique et la sphère religieuse, le Christ avait déjà offert le principe d’une juste solution lorsqu’il répondit à une question qu’on Lui posait : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu" (Mc 12, 17). L’Eglise en France jouit actuellement d’un régime de liberté. La méfiance du passé s’est transformée peu à peu en un dialogue serein et positif, qui se consolide toujours plus. Un nouvel instrument de dialogue existe depuis 2002 et j’ai grande confiance dans son travail, car la bonne volonté est réciproque. Nous savons que restent encore ouverts certains terrains de dialogue qu’il nous faudra parcourir et assainir peu à peu avec détermination et patience."
    "Vous avez d’ailleurs utilisé, Monsieur le président, l’expression de ’laïcité positive’ pour qualifier cette compréhension plus ouverte. En ce moment historique où les cultures s’entrecroisent de plus en plus, je suis profondément convaincu qu’une nouvelle réflexion sur le vrai sens et sur l’importance de la laïcité est devenue nécessaire. Il est en effet fondamental, d’une part, d’insister sur la distinction entre le politique et le religieux..."

... j’invite à lire la suite de son discours :

  • "... afin de garantir aussi bien la liberté religieuse des citoyens que la responsabilité de l’Etat envers eux et, d’autre part, de prendre une conscience plus claire de la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et de la contribution qu’elle peut apporter, avec d’autres instances, à la création d’un consensus éthique fondamental dans la société".

Comme quoi, la "laïcité positive" à la sauce Ratzinger place bien la religion au cœur du dispositif pédagogique, et de toute discussion portant sur l’éthique. Le discours élyséen se résume donc ainsi : "la laïcité à la française, c’est joli mais ça ne peut plus durer ; la religion doit être de nouveau présente au cœur du débat politique, du processus éducatif, et bien évidemment des questions portant sur l’éthique".

Manque à l’appel le domaine scientifique cher aux créationnistes, me direz-vous.

Pour ce morceau de choix, ou plutôt cette pièce de résistance, Benoît XVI a choisi le cadre des Bernardins et un parterre de brillants penseurs (agrémenté de la présence de sommités du calibre de Didier Barbelivien).

Dans son adresse marquée par le mantra "Quaerere Deum", le pape nous a resservi un coup de billard à sept bandes pour défendre la présence de la religion dans le débat scientifique (comme toujours en jouant sur l’ambiguïté du mot "raison"), non sans rappeler le rôle fondamental du christianisme dans la civilisation et la culture européenne****.

A peine remis de cette envolée lyrique, Ratzinger nous a livré les secrets de sa fameuse troisième voie : un havre de paix à mi-chemin entre "l’arbitraire subjectif" et "le fanatisme fondamentaliste"...

  • "Cette tension entre le lien et la liberté, qui va bien au-delà du problème littéraire de l’interprétation de l’Écriture, a déterminé aussi la pensée et l’œuvre du monachisme et a profondément modelé la culture occidentale. Cette tension se présente à nouveau à notre génération comme un défi face aux deux pôles que sont, d’un côté, l’arbitraire subjectif, de l’autre, le fanatisme fondamentaliste. Si la culture européenne d’aujourd’hui comprenait désormais la liberté comme l’absence totale de liens, cela serait fatal et favoriserait inévitablement le fanatisme et l’arbitraire. L’absence de liens et l’arbitraire ne sont pas la liberté, mais sa destruction."

... mais ne nous y trompons surtout pas : loin de marquer une nouvelle ère, cette "nouvelle" 3e voie de Benoît XVI ne fait que ressusciter le faux débat des années 1850 opposant le scientisme au créationnisme. Par un tour de passe passe digne des illusions graphiques d’Escher, Ratzinger nous invite ni plus ni moins à bâtir en dur sur un pont impossible entre le plan scientifique et le plan théologique, et en opposant les caricatures des extrêmes de chaque plan, il essaye de nous fait croire que cette (im)posture est à la fois équilibrée, juste et raisonnable.

Quand il reprend le lendemain à Lourdes "Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits", il faut donc comprendre : "heureux les simples d’esprit, ils seront plus faciles à tromper. N’écoutez surtout pas ceux qui vous invitent à réfléchir par vous-même". En quelques mois à peine, Ratzinger est parvenu à faire passer Vatican II à la trappe, et à renvoyer ses ouailles quelques siècles en arrière.

Décidément, l’Amérique a vraiment valeur à envoyer le bon message à la France et à l’Europe en novembre prochain.

---

* cf "En finir avec le fondamentalisme" et surtout "Universal Declaration of Independence from fundamentalism"
** cf "En finir avec l’Intelligent Design"
*** cf "N’ayez pas peur", "Blogule rouge au ministre des Faux-Cultes"
**** pas un mot naturellement sur le côté obscur/obscurantiste de cette force, mais personne dans l’assistance n’était là pour soumettre ce pontifiant souverain à la question :

  • "Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l’humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves. Ce qui a fondé la culture de l’Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à L’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable."
  • "En raison même de la recherche de Dieu, les sciences profanes, qui nous indiquent les chemins vers la langue, devenaient importantes."
  • "L’école et la bibliothèque assuraient la formation de la raison et l’érudition, sur la base de laquelle l’homme apprend à percevoir, au milieu des paroles, la Parole."
  • "De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de Le chanter avec les mots qu’Il a Lui-même donnés est née la grande musique occidentale. Ce n’était pas là l’œuvre d’une « créativité » personnelle où l’individu, prenant comme critère essentiel la représentation de son propre moi, s’érige un monument à lui-même. Il s’agissait plutôt de reconnaître attentivement avec les « oreilles du cœur » les lois constitutives de l’harmonie musicale de la création, les formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le monde et en l’homme, et d’inventer une musique digne de Dieu qui soit, en même temps, authentiquement digne de l’homme et qui proclame hautement cette dignité."
  • "La Parole de Dieu, en effet, n’est jamais simplement présente dans la seule littéralité du texte. Pour l’atteindre, il faut un dépassement et un processus de compréhension qui se laisse guider par le mouvement intérieur de l’ensemble des textes et, à partir de là, doit devenir également un processus vital. Ce n’est que dans l’unité dynamique de leur ensemble que les nombreux livres ne forment qu’un Livre. La Parole de Dieu et Son action dans le monde se révèlent dans la parole et dans l’histoire humaines."

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    initialement publié sur blogules.

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17 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 16 septembre 2008 09:52

    Positiver la laïcité ? Pas besoin ! Par contre, il faut forcer la religion à devenir positive, c’est-à-dire conforme à la raison, à notre république laïque, débarrassée de ses archaïsmes (le pape est aussi concerné : interdiction du préservatif, etc.) et de ses excès sanglants.

    Sarko a donné le signal : rallumons les guerres anticléricales et, selon le mot de Voltaire, "écrasons l’infâme" ! Imposons la laïcité partout ! Il faut commencer par interdire la transmission de la messe à la télévision publique. La pub en a été chassée, alors il faut aussi exclure la publicité pour les cultes ! Puis poursuivons tous les religieux qui ne sont pas "positifs".

    Ecrasons l’infâme ! 


    • La Taverne des Poètes 16 septembre 2008 10:00

      Karchérisons la racaille de tous les clergés ! Si nous ne réagissons pas aujourd’hui, demain la religion aura envahi les sphères de l’Etat (c’est déjàen marche !) et s’imposera dans notre vie privée, réduisant nos libertés.

      J’ai toujours été serein avec les religions. Mais depuis que Sarkozy les fait revenir par la fenêtre, je commence à les avoir en horreur. Défendons juqu’au bout et notre république laïque et sans pitité pour ceux qui n’en respectent pas les principes.

      Ne faisons pas de quartiers ! Karchérisons la racaille de tous les clergés !


    • stephanemot stephanemot 16 septembre 2008 10:44

      vous faites effectivement le jeu de Sarkozy

      il n’est peut-etre pas necessaire de jeter encore plus d’huile sur le feu en soulevant la question des emissions religieuses sur les chaines publiques


    • La Taverne des Poètes 16 septembre 2008 11:39

      Au contraire, il est urgent de pousser très fort le balancier dans l’autre sens pour restaurer un équilibre rompu. Je ne veux pas (et je suis loin d’être le seul) d’une laïcité positive qui laisserait les religions évoluer sur leur pente dangereuse. Si on exige de la laïcité qu’elle évolue, ou si l’on utilise ce concept de laïcité positive pour trier les bons athées des mauvais athées, alors exigeons autant des religions ! Je ne veux pas que notre président soit un chanoine, ni qu’il retouche la constitution pour favoriser les cultes. Je ne veux pas qu’il touche à ma conscience privée de laïque.


    • La Taverne des Poètes 16 septembre 2008 11:45

      Contrairement à Bayrou qui veut oeuvrer pour la paix civile autour des religions (comme Henri IV qu’il a pour modèle), Sarkozy jette de l’huile et je peux vous dire qu’il va continuer et même qu’il va y aller plus fort ! Je préfère avoir affaire à un croyant pratiquant qui n’empiète pas sur la conscience intime de chacun, y compris celle des athées que l’on stigmatise par l’expression "laïcité positive", expression qui ne veut rien dire et qui ne sert à rien du tout sauf à semer la discorde. Je peux cohabiter sans souci aves des croyants respectueux de tous, pas avec un allumé qui est tantôt chanoine tantôt scientologue et toujours en guerre contre une partie de son peuple !


    • Bulgroz 16 septembre 2008 10:44

      1) J’emmerde la "laïcité positive " de Sarkozy ! J’exige des religions positives, c’est-à-dire qui respectent à la lettre notre république laïque. Ne finançons plus aucun culte qui n’adhère pas à une conception strictement positive de la croyance ! 

      Chassons la messe de la télévision publique, ce n’est qu’une publicité pour des cultes. 

      Soyons radical avec nos racines si elles sont dites "catholiques". Coupons-les sur-le-champ ! E
      lles sont nuisibles comme le chiendent, comme les fondamentalistes sur lesquels je pisse  !

      2) (brève reprise du 1) Vive Voltaire ! Vive la Raison ! Mort à l’obscurantisme !

      3) (reprise du 1 et 2) Si l’Europe a des racines catholiques et qu’elle s’y raccroche, coupons-les tout de suite ! 
      Et
      coupons les couilles des fondamentalistes de tous les clergés qui combattent la raison et veulent soumettre la république laïque de la France ! 

      Exigeons une religion positive ! Défendons jusqu’au bout notre laïcité !

      4) (redite du 1, 2 et du 3) Si les racines de l’Europe étaient religieuses, il faudrait s’empresser de les couper ! 
      A bas les religieux qui veulent imposer leur croyances archaïques à la place de la Raison et à notre République ! 

      5) (redite du 1 ,2 ,3 ,4) Chassons la publicité des cultes de la télévision publique, chassons les signes religieux des lieux publics, cessons de financer les cultes avec l’argent public ! 

      A bas les religieux non "positifs" !
      Chassons l’infâme !

      6) (redite du 1,2,3,4,5) Karchérisons la racaille de tous les clergés ! Si nous ne réagissons pas aujourd’hui, demain la religion aura envahi les sphères de l’Etat (c’est déjàen marche !) et s’imposera dans notre vie privée, réduisant nos libertés. 

      7) (redite du 1,2, 3,4,5,6) J’ai toujours été serein avec les religions. Mais depuis que Sarkozy les fait revenir par la fenêtre,
      je commence à les avoir en horreur. Défendons juqu’au bout et notre république laïque et sans pitité pour ceux qui n’en respectent pas les principes. 

      8) (redite du 1,2,3,4,5,6,7) Ne faisons pas de quartiers !
      Karchérisons la racaille de tous les clergés !

      Positiver la laïcité ? Pas besoin ! Par contre, il faut forcer la religion à devenir positive, c’est-à-dire conforme à la raison, à notre république laïque, débarrassée de ses archaïsmes (le pape est aussi concerné : interdiction du préservatif, etc.) et de ses excès sanglants. 

      9) (redite du 1,2,3,4,5,6,7,8) Sarko a donné le signal : rallumons les guerres anticléricales et, selon le mot de Voltaire, "écrasons l’infâme" ! Imposons la laïcité partout ! Il faut commencer par interdire la transmission de la messe à la télévision publique. La pub en a été chassée, alors il faut aussi exclure la publicité pour les cultes ! Puis poursuivons tous les religieux qui ne sont pas "positifs". 

      Ecrasons l’infâme !

      10) (redite du 1,2,3,4,5,6,7,8,9) Imposons le concept de croyance positive ! Pour faire le tri entre les bons et les mauvais croyants dans la logique de notre bon président. Amen ! 

      En recevant Sa Sainteté Benoît Deux-fois-sept-plus-deux, Sarkozy se rappelle à ses nombreux électeurs catholiques à l’approche des sénatoriales et au moment de regagner d’urgence des milliers de militants perdus. Les brebis égarées quoi. Enfin, la foi fait vivre... 

      Va-t-il aussi aussi chercher sa bénédiction pour les nombreuses taxes qu’il va faire porter aux pauvres et aux classes moyennes ?

      11) (redite du 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10) "L’existence de Dieu que l’on attribue à tort ou à raison à Descartes a été contestée par Pascal, au nom de la foi". Soit ! Mais elle a été rétablie par Sarkozy au nom de la loi. 



      Mais que peut branler toute ses journées le péteux de la caverne ? (RMI ? alloc chomages ?, alloc d’handicapé du bulbe ?....


      • Bulgroz 16 septembre 2008 10:57

         En règle générale, les masses sont dangereuses. Toutes les masses ? 

        Combien de rencontres sportives sous tension nécessitant des milliers de CRS et des centaines de caméras pour contenir les haines qui se déploient dans et autour des stades. 

        Combien de cortèges politiques, de syndicats ou de groupuscules associatifs dégénérant en combat de rue, dégradations multiples et pillages de biens publics et privés. 

        Et pourtant, les foules catholiques échappent à cette loi. Alors que des centaines de milliers de Français se réunissaient autour de Benoît XVI, à Paris et à Lourdes, cette forme de témoignage de réelle tolérance et de paix est à méditer. 

        Péteux des cavernes a raison , méfions nous de ces dangereux fondamentalistes intégristes emmenés par leur chef de guerre ivre de sang et son afidé Sarkozy, le tueur de la république.


        • La Taverne des Poètes 16 septembre 2008 11:34

          "Sarkozy, le tueur de la république"  : vous l’avez dit et je vous sais gré de le reconnaître enfin. Vous êtes sur la voie de la guérison de votre idôlatrie Bling Bling pimentée de "laïcité positive". C’est un mirac... heu, ne nous emballons pas !


        • ZEN ZEN 16 septembre 2008 11:23

          Stéphane,
          Merci pour cette analyse, qui vaut mise en garde

          Tu dis :"ce n’est pas une adhésion positive, mais réactive". C’est évident. Ce que je crains le plus, c’est qu’à la faveur de la crise économique profonde qui vient et de la dépolitisation galopante, la peur et le désarroi ouvrent une voie royale aux fondamentalismes de tous poils

          Comme le disaient Lucrèce et Spinoza, la peur est le fondement de toutes les dérives irrationnelles


          • stephanemot stephanemot 16 septembre 2008 11:59

            Merci ZEN pour ce commentaire constructif (il etait temps)

            Le fondamentalisme se nourrit comme toujours de la peur et de la crise. Il ne manquera pas de "capitaliser" sur la dimension morale de celle-ci.


          • Ornithorynque Ornithorynque 16 septembre 2008 13:12

            "Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt."

            J’ai un peu l’impression que c’est ce que vous faites dans votre commentaire du discours des Bernardins...

            Je pense que , plutôt que d’expliquer à longueur d’articles que les croyants sont forcéments soit stupides, soit manipulateurs, vous devriez alller les voir dans une église le dimanche. Ce sont des braves gencs comme vous et moi...

            Comprendre pourquoi ilsont la foi et un athée ne l’a pas est une autre affaire.

            Mais déconsidérer systématiquement l’autre, en le soupçonnat du pire (franchement, à lire les articles d’agoravox, on a du mal à faire le lien avec le contenu des interventiosn du pape...), n’est pas une atitude digne d’un athée bien dans ses baskets.

            Le pape croit en Dieu. L’Athée, non.

            Du coup, ils ont une vision du monde différente.
            Le pape veut convaincre que sa vision est meilleure.
            L’Athée veut convaincre que savision est la seule possible.

            Où est la liberté ?


            • stephanemot stephanemot 16 septembre 2008 14:29

              "Je pense que , plutôt que d’expliquer à longueur d’articles que les croyants sont forcéments soit stupides, soit manipulateurs, vous devriez alller les voir dans une église le dimanche. Ce sont des braves gencs comme vous et moi..."

              Pour info : je ne suis pas athee, il m’arrive d’aller a l’eglise, je respecte la foi, et je compte des personnes de foi parmi mes plus proches amis. Beaucoup partagent mes inquietudes.

              Ce que je denonce, c’est le fondamentalisme, qui releve de la politique et non de la foi. Et qui abuse des plus faibles.


            • Ornithorynque Ornithorynque 16 septembre 2008 16:13

              OK, mais justement BXVI s’est positionné sur le fondamentalisme : une lecture littérale, et non critique des écritures.
              Donc on se trompe de cible. L’Eglise Catholique a un truc a la fois énervant et utile, c’est la "magistère" l’"universalité", et la "Tradition". Ces trois points ont pour conséquence :

              - Que l’Eglise ne se plie pas aux humeurs du moment (cf condamnation claire du communisme ET du Nazisme dans les années 30).

              - Que l’Eglise n’autorise pas n’importe quel de ses membres à donner son interprétation perso de l’écriture : c’est le "magistère", qui porte autant sur la liturgie que la théologie.

              - Que l’Eglise s’adresse à plus de 1 milliards de personnes. Avec un seul message. Et que donc forcéme




              mon propos sur l’Athée ne s’adressait pas à vous en particulier


            • stephanemot stephanemot 17 septembre 2008 01:52

              L’avantage de l’Eglise c’est justement son organisation et l’efficacite de son pilotage par le haut (top down), comme son maillage sur le terrain. Dans le cadre du dialogue format 2002, le politique a un interlocuteur unique.

              Le probleme, c’est quand le leader politique et le leader religieux s’accordent sur une voie dangereuse.

              Apres Vatican II, le dogmatisme avait laisse beaucoup d’espace au pragmatisme et a la proximite terrain, mais avec une grande fermete sur les excroissances exotiques comme l’integrisme ou les theologiens de la liberation. On constate un net revirement avec Benoit XVI.


            • enzoM enzoM 16 septembre 2008 15:07

              La seule chose intéressante et innovante dans cette histoire, c’est la "laïcité positive". Décidément tous les termes dérangeants se sont transformés en --- positif(ve). lolllll


              • stephanemot stephanemot 17 septembre 2008 02:18

                Tout l’art de la propagande est de presenter la destruction d’une valeur positive en une amelioration.

                L’administration Bush a su remarquablement employer ce procede : le Patriot Act est fondamentalement anti-patriotique, la War on Terror etait destinee a renforcer la menace terroriste... quant a la propagation de la liberte et de la democratie, elle s’est traduite par la construction de murs et l’arrivee du Hamas au pouvoir.


              • chmoll chmoll 16 septembre 2008 16:34

                 vous avez écrit : A en croire certains médias, un gouffre béant se serait ouvert

                quand mème faut pas exagerer là !!

                par contre pour la 3 ième voie du sbire ,i a bien la bouche ,l’oignon c koi la 3ième voie ?

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