Laurence Parisot, propagandiste de choc
Emouvant
pas
de
deux
à
l’université
d’été
du
Medef,
entre
sa
présidente
Laurence
Parisot
et
le
président
de
la
Commission
européenne,
José
Manuel
Barroso
. "Les
résultats
sont
là
: la
France
participe
à
la
mondialisation
depuis
longtemps
avec
un
succès
indéniable",
se
félicite
le
second
. "Les
Français
ont
compris
que
barrer
la
route
à
la
mondialisation
est
impossible",
lui
fait
écho
la
patronne
des
patrons.
Voilà
qui
est
bien
typique
du
discours
parisotien
: l’affirmation
gratuite.
De
quelle
mondialisation
parle-t-on
? De
quelle
façon
les
Français
se
seraient-ils
exprimés
sur
le
sujet
? Elle
n’en
dit
évidemment
rien.
Le
même
procédé
avait
déjà
été
utilisé
en
avril
dernier,
lorsqu’elle
affirmait
: "Grâce
à
l’initiative
de
Dominique
de
Villepin
[le
CPE], les
Français
commencent
à
comprendre
qu’il
y
a
un
lien
démontré
et
démontrable
entre
le
chômage
élevé
que
nous
connaissons
dans
notre
pays
et
la
rigidité
du
marché
du
travail".
Démontré
par
qui
? Quand
? Démontrable
comment
? Quant
au
fait
que
les
Français
commenceraient
à
le
comprendre,
on
renvoie
la
PDG
d’Ifop
aux...
sondages,
mettant
en
lumière
le
rejet
du
CPE par une large majorité d’entre eux.On est ici en plein dans le domaine de l’incantation, pour ne pas dire de la propagande. Mais Laurence Parisot ne se contente pas d’affirmations invérifiables, et profère également des contre-vérités
. « Nous avons le taux de prélèvements sociaux et fiscaux le plus élevé de la planète », dénonce-t-elle ainsi. Insupportable pour la compétitivité française
! L’argument interpelle, sauf qu’il est mensonger
: les prélèvements obligatoires atteignent
44,3 % du PIB en France contre près de dix points de plus dans les pays du Nord de l’Europe. Sans que cela ne pèse sur leur croissance ni n’augmente le chômage. Ou l’on tempête une fois encore que les médias ne fassent pas leur travail : il ne s’entrouve pas un,reprenant la phrase de la pasionaria du Medef, pour préciser qu’elle est parfaitement fausse. Et si l’on veut aller plus loin, on peut noter que les pays dans lesquels les prélèvements obligatoires sont le plus faibles sont ceux dans lesquels on trouve la plus forte proportion de pauvres et le taux d’incarcération le plus élevé, les Etats-Unis portant fièrement le bonnet d’âne dans les trois cas. Le montant des recettes publiques est donc bien un choix de société, un problème politique.Et l’économie n’impose nullement de le diminuer, contrairement à ce que tente de faire croire Parisot. Voilà le vrai débat, qu’escamote la patronne des patrons, à coups de présupposés inexacts et d’affirmations mensongères
. « C’est donc un choix à faire entre des prélèvements obligatoires plus forts ou taux de pauvreté supérieur, et ce avec un même taux de chômage », déclare ainsi un expert, Eric Heyer, directeur adjoint du département
analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques. On objectera que le taux de pauvreté n’est pas le problème du Medef.Avec raison
: ce qui lui importe est le profit des entreprises. On ne peut l’en blâmer, c’est le système qui le commande. Mais qu’on fasse alors taire les tartuffes qui prétendent que ce qui est bon pour l’entreprise est profitable à l’intérêt général. Et halte au dogme insupportable de la primauté de l’économie sur le politique
! Une plaisanterie circule, qui résume bien le débat
: lorsque Dieu a créé les économistes, c’était pour qu’on prenne les astrologues au sérieux...
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