Le boucher
C'est toutefois avec jubilation qu'ils consultent la bourse et encaissent les dividendes de leurs trahisons. Ils savent, comme chacun, que l'argent n'a pas d'odeur. Ils savent également que le remords dispose d'une élasticité à toute épreuve et qu'il fuit l'esprit, dès l'obole versée aux nécessiteux. C'est avec fracas et grands renforts de slogans, la main sur le cœur que ces braves opportunistes répètent, de cocktails en réceptions, qu'il faudrait faire quelque chose. Pendant que les fats pérorent entre poires et fromages, la mort crève les écrans de télévision.
Chaque jour apporte son lot d'images de destruction avec ces milliers d'habitants qui errent comme des somnambules à travers les décombres et ruines de leurs maisons. Des silhouettes drapées dans la poussière des explosions, cherchant en vain une main secourable. Ils ont tout perdu. De bombes aux gaz toxiques faiseuses de veuves et d'orphelins, rien ne leur est épargné. C’est la misère des dividendes pour les uns, l'or et le pouvoir pour un échantillon de malfrats de la finance. Un échantillon d'irresponsables, décrochés des réalités mais en marche pour une éphémère richesse sur le dos des cadavres. L’être humain serait-il incapable de sortir de son capharnaüm de misère. Est-il obligé d’accepter les desiderata de quelques visionnaires en suspension dans les brumes d’un savoir désordonné et contre nature. Est-il fatal qu’il se soumette à la volonté de personnages qui se prennent pour des entités divines. Doit-il devenir une machine à penser juste, comme le voudraient les metteurs en scène de l’intelligence artificielle ? Le vrai progrès serait de donner une chance d’épanouissement à l’homme, d’éradiquer la faim dans le monde et de mettre fin aux guerres. Des guerres inutiles, car perdus d’avance.
Après dix millions morts pour rien lors de la Première Guerre mondiale et soixante millions de cadavres durant le deuxième conflit avec les camps d’extermination en sus. Plus ou moins cinq cent mille personnes assassinées en Syrie. Sans parler de l’Afghanistan, de la Libye, de l’Éthiopie, du Yémen, de la Turquie et de la Somalie. Entre révolutions et soulèvements, plus de la moitié de la planète comptent ses morts.
L’Occident devrait avoir honte, sauf bien entendu les néo fascistes, graines de collaborateurs durant le dernier conflit. Les adorateurs de la race blanche n’ont pas disparu. Ils continuent à conspuer tout ce qui ressemble de près ou de loin à un arable, un Juif, un noir ou un jaune. Ces limités de la cervelle oublient que dans cent ans nous serons tous mélangés, jaunes ou couleur cacao. Il n’y a plus qu’un milliard de blancs sur la planète et c’est tant mieux !
Les guerres du Moyen-Orient sont de notre fait. L'Occident, par son comportement irresponsable et par sa cécité envers les tricheries organisées par les gouvernements successifs des États-Unis et d’une décolonisation fleurant l’escroquerie, a créé les conditions dans lesquelles se débat aujourd’hui, l’Irak, la Syrie, la Libye et le Yémen entre autres. Ces guerres fondées sur de fausses informations, sur des mensonges et sur la couardise de nos diplomates se pliant avec une certaine gourmandise aux exigences de l’hégémonique Oncle Sam, sont comptables des massacres du Moyen-Orient. Qui plus est, ils continuent à fournir des armes aux belligérants des deux côtés. Les affaires sont les affaires et le dieu dollar ouvre de belles perspectives d’avenir lors de la reconstruction des pays en question.
Encaisser des dollars ; « In God we trust » sur la misère des victimes fuyant les champs de bataille. Comble du cynisme, la plupart des gouvernements fuient leurs responsabilités en tournant le dos à ceux qui tentent d’échapper aux carnages, dont beaucoup terminent leurs existences noyées à quelques mètres des rivages de l’espoir. Les droits à la vie leurs sont confisqués. C’est avec condescendance que les rois fascistes ratiocinent en rond en détournant le regard des larmes d’enfants. Ils ne savent qu’attiser leur haine de l’autre…en toutes circonstances !
Beau monde.. !
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