Le Camp des Saints, 40 ans après, fiction ou réalité ?
Paru il y a près de quarante ans, en 1973, bien avant le regroupement familial, Maastricht, la concurrence libre et non faussée érigée en dogme, avant SOS racisme et le Mrap, avant le premier choc pétrolier, avant les Trente Honteuses de l'UMPS, Le Camp des Saints est un roman prophétique de Jean Raspail qui raconte l'arrivée d'une première flottille des damnés de la terre, venus de l'Inde, décidés à immigrer en France, cet Eldorado que leur promettent les Sopo, Aounit, Aubry, Sarkozy, Strauss-Kahn, Mélenchon, Hortefeux, Bové, Besancenot etc de l'époque.
Dans une langue superbe, avec un réalisme hallucinant, Jean Raspail, en 1973, nous offrait un miroir de ce que serait la France de 2011. Il décrivait ce qui nous arrive. Il décrivait nos ennemis de l'intérieur, ceux de l'extérieur, et il montrait de façon remarquable à quel point nos valeurs et notre héritage, ceux d'une civilisation, la civilisation occidentale, aux racines judeo-chrétiennes, étaient menacés et pourquoi, nous donnant l'impression de nous retrouver en 1793 et de devoir, comme nos ancêtres, prendre les armes pour défendre notre héritage menacé de toutes parts.
Peu importe au demeurant ce que Jean Raspail a voulu dire, montrer, peu importe qu'il s'agisse de fiction, de rêve, de cauchemar, de prémonition ou de hasard… Depuis le début de la littérature, celle-ci appartient au lecteur et c'est ce que l'ensemble des lecteurs en fait qui donne son sens au livre, indépendamment des intentions de l'auteur. La preuve ? Faut-il une quatrième de couverture rédigée par Homère ou par Platon pour savoir ce qu'il faut retenir ou penser de leurs œuvres ? Que nenni. Les grandes œuvres nous appartiennent et elles sont grandes parce qu'elles permettent à des générations entières d'y trouver des réponses aux questions qu'elles se posent.
Peu importe ce que Jean Raspail avait en tête, mais ce qui est en train de se passer nous importe, beaucoup, et Le Camp des Saints est un magnifique manuel qui nous donne les codes pour décrypter le réel. A la fois pour comprendre les dessous de cette invasion douce, progressive et larvée qui est de mise en Europe et tout particulièrement en France depuis plus de trente ans, avec la complicité active de nos élites de l'UMPS et pour mieux voir ce qui se prépare avec les révoltes/révolutions des pays arabes, qui pourraient avoir pour conséquence que Lampedusa ne soit que l'avant-garde de la nouvelle flottille des damnés de la terre.
L'analyse est simple et éblouissante. Il me suffit de vous donner à lire quelques passages du Camp des Saints :
D'abord la présentation des protagonistes que vous reconnaîtrez tous, ceux qui ont renié les notions de base de notre civilisation, la propreté, le respect de soi même, et qui, de rave partie en ecstasy, sont prêts à aimer le monde entier et à attendre que l'Etat, les autres, ceux qui travaillent surtout, fassent tout et acceptent qu'on leur crache dessus.
"Depuis le petit escalier donnant sur la ruelle, le jeune homme était arrivé sans bruir sur la terrasse. En jeans et baskets délavés, les cheveux longs, blonds et sales, l'aspect général négligé, le regard trahissant l'avachissement de l'âme, il représentait assez bien ces marginaux parasites que l'Europe avait secrétés par centaines de milliers et qui forment déjà en son sein, comme un cancer, une sorte de tiers monde volontaire."
Les mêmes, heureux de voir débarquer les damnés de la terre, disent clairement comment, par une perversité ahurissante, ils en sont venus à préférer l'autre à celui qui leur est proche :
" C'est bon ! Demain, on ne reconnaîtra plus ce pays. Il va naître.
- Avez-vous vu ceux qui arrivent, ceux des bateaux ?
- Oui
- Et vous croyez que vous leur ressemblez ? vous avez la peau blanche. Vous êtes sans doute baptisé. Vous parlez français, avec l'accent d'ici. Vous avez peut-être des parents dans la région ?
- Et alors ? Ma famille, c'est celle qui débarque. Me voilà avec un million de frères, de sœurs, de pères, de mères et de fiancées. Je ferai un enfant à la première qui s'offrira, un enfant sombre, après quoi je ne me reconnaîtrai plus dans personne. "
Les mêmes, toujours, vomissant leur haine de la culture, de la civilisation et se réjouissant d'en voir détruire jusqu'aux vestiges, à la manière des Talibans détruisant les Bouddhas de Bamiyan :
"C'est chez vous, ici, que je conduirai les plus misérables, demain. Ils ne savent rien de ce que vous êtes, de ce que vous représentez. Votre univers n'a aucune signification pour eux. Ils ne chercheront pas à comprendre. Ils seront fatigués, ils auront froid. Ils feront du feu avec votre belle porte de chêne. Ils couvriront de caca votre terrasse (comme d'autres s'essuient le derrière, déjà, avec notre drapeau, ndlr) et s'essuieront les mains aux livres de votre bibliothèque. […] Chaque objet perdra le sens que vous lui attachiez, le beau ne sera plus beau, l'utile deviendra dérisoire et l'inutile, absurde. […] Cela va être formidable !"
En face, le vieux professeur, qui nous ressemble diablement, dit en quelques mots en quoi l'invasion ne peut que produire un conflit de civilisation parce qu'elle veut faire table rase de la civilisation, de la culture, de l'art, du raffinement, du goût du luxe (Voltaire ne s'y était pas trompé, lui qui aimait tant le luxe et détestait tant les religions…), du goût du passé, de l'histoire, du savoir-vivre :
" Il se servit un large verre pour la soif et un autre pour le goût, conscient du superflu et s'en pourléchant avec un rien d'ostentation. Il coupa le jambon en tranches minces qu'il aligna joliment sur un plat d'étain, arrangea quelques olives, posa le fromage sur une feuille de vigne, les fruits dans un grand panier plat, puis il s'assit devant son souper et sourit, heureux. Il aimait. Comme tout amant comblé, il se retrouvait seul avec celle qu'il aimait. Ce soir-là, ce n'était pas une femme, ni même un être vivant, mais une sorte de projection de soi-même faite d'images innombrables auxquelles il s'identifiait. La fourchette d'argent, par exemple, aux dents usées, avec les initiales presque effacées d'une aïeule maternelle, un objet tout à fait étrange si l'on songe que l'Occident l'inventa par souci de dignité alors que le tiers des hommes plongent encore leurs mains dans ce qu'ils mangent. Le verre, cristal inutile, on en aligne quatre pour quoi faire ? Fallait-il vulgairement ne plus aligner de verres parce que le Sertao mourait de soif ou que l'Inde avalait le typhus avec la boue de ses puits taris ? Les cocus peuvent frapper à la porte, menacer, se venger, en amour on ne partage pas et l'on se moque du reste du monde : en fait, il n'existe pas. Les cocus du bonheur s'avançaient par milliers ? Parfait ! "
"Des larmes lui venaient parfois, larmes de joie. Tout racontait, dans cette maison, la dignité de ceux qui l'avaient habitée, leur mesure, leur savoir discret, leur modestie, leur goût des traditions sûres que les hommes savent se transmettre s'ils n'ont pas cessé de s'estimer. L'âme du vieux monsieur habitait aussi les vieux livres reliés, les bancs paysans, la vierge de bois, les grands fauteuils cannés, les tommettes du sol, les poutres du plafond, le Christ d'ivoire barré d'un buis séché et cent autres objets… Les objets façonnent l'homme mieux que jeu des Idées, c'est pourquoi l'Occident en était venu à se mépriser et se jetait en troupeau sur les routes, fuyant vers le nord, sans doute vaguement conscient qu'il s'était déjà perdu en sécrétant trop de laideurs qui ne valaient même plus la peine d'être défendues. Peut-être était-ce aussi une explication ? "
Belle envolée, aussi, que celle du Consul de Belgique à Calcutta :
" La pitié ! La déplorable, l'exécrable, la haïssable pitié ! Vous l'appelez charité, solidarité, conscience universelle, mais lorsque je vous regarde, je ne distingue en chacun de vous que mépris de vous-même et de ce que vous représentez. Et d'ailleurs, qu'est-ce que cela veut dire et où cela nous mène-t-il ? Il faut être fou, ou désespéré, pour admettre, comme vous le faites, toutes les conséquences en chaîne de votre complaisante pitié. […] Vous êtes allés trop loin, et vous l'avez fait volontairement car vous pensez profondément tout ce que vous faites. Savez-vous combien d'enfants vous avez envoyés en Belgique ? Je ne parle même pas de l'Europe dont certains pays plus lucides ont fermé leurs frontières avant nous. Quarante mille, en cinq ans ! Tout cela en pariant sur la sensibilité que vous avez dévoyée des braves gens de chez nous, en leur inculquant je ne sais quel remords pour plier la charité chrétienne à vos étranges volontés, en accablant nos classes moyennes prospères de complexes dégradants. Quarante mille ! Les Canadiens français n'étaient pas plus nombreux au milieu du XVIIIe siècle. Vous avez créé de toutes pièces au cœur de notre monde blanc un problème racial qui le détruira et c'est là votre but. Aucun de nous n'a la fierté de sa peau blanche et de ce qu'elle signifie."
Que manque-t-il ? Le rôle de la gauche dans la bérézina :
" C'est ce que la Gauche n'a jamais compris et c'est pourquoi elle n'est que dérision haineuse. Quand elle crache sur le drapeau, pisse sur la flamme du souvenir, ricane au passage des vieux schnocks à béret, pour ne citer que des actions élémentaires, elle le fait d'une façon épouvantablement sérieuse, "conne" dirait-elle si elle pouvait se juger. La vraie Droite n'est pas sérieuse. C'est pourquoi la Gauche la hait, un peu comme un bourreau haïrait un supplicié qui rit et se moque avant de mourir. La Gauche est un incendie qui dévore et consume sombrement."
Quelle lucidité ! Quelle clairvoyance ! Jean Raspail montrait la catastrophe induite par la venue d'un million d'immigrés en France il y a 38 ans en même temps qu'il montrait parfaitement la pourriture des esprits qui le permettaient. Qui le permettent.
Depuis… Bruxelles prétend qu'il faut 50 millions d'Africains en Europe et interdit aux nations de faire la police à leurs frontières, des fois que quelques milliers d'illégaux ne manquent à l'U.E. pour faire jouer la concurrence et faire baisser les salaires de ceux qui sont sur notre territoire, nationaux ou immigrés.
Depuis, "ils" ont inventé le regroupement familial et ont remplacé l'immigration de travail par l'immigration de peuplement.
Depuis, Attali, éminence noire de Mitterrand comme de Sarkozy, préconise, même en 2010, de relancer l'immigration…
Depuis, Mélenchon, Besancenot et de nombreux élus appellent à récompenser l'illégalité en régularisant les sans-papiers.
Depuis, le PS appelle clairement à voter pour le droit de vote des étrangers aux élections locales et 26 maires de gauche lancent un appel à un débat sur ce sujet.
Depuis, la situation devient plus que préoccupante de l'autre côté de la Méditerranée. Les peuples se révoltent, en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Algérie, en Irak, au Yémen… avec pour effet que les anciens proches des dictateurs déchus ou en voie de l'être se dépêchent d'émigrer… (de préférence en Europe, mais surtout en France grâce à notre système de protection sociale très attractif pour l'étranger, et non dans un autre pays musulman, cherchez l'erreur), que ceux qui craignent les conséquences économiques de ces périodes de trouble se hâtent de fuir… en Europe encore, que l'omniprésence des islamistes aux côtés des révolutionnaires laisse penser que tous ceux qui aspirent à vivre en toute liberté vont eux aussi chercher à rejoindre notre Eldorado, et au premier chef les chrétiens, persécutés par les forces armées égyptiennes", et les juifs, chassés par la populace tunisienne, que les accords financiers conclus entre l'Italie et Khadafi pour limiter l'immigration seront caducs dès que Khadafi sera tombé et que tous les Africains employés par le dictateur Libyen vont eux aussi, forcément, chercher un abri en Europe…
Bref, la situation peut devenir catastrophique. A une nuance près, c'est que nous, contrairement aux soldats envoyés par le pouvoir dans Le Camp des Saints, nous oserions tirer. Nous ne nous permettrons jamais que disparaisse notre civilisation.
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