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Le Capitalisme, Le Marxisme, Le Réalisme

Le capitalisme repose sur une action dynamique, permanente, et lucrative, apportée par les hommes qui viennent du nord. Vaincre le capitalisme suppose dès lors, répondre à cette action par une action similaire, sinon, le capitalisme s’éterniserait. Il revient à dire, que le marxisme, et les idées marxistes, favorisent et réconfortent davantage le capitalisme.

Capitalisme versus Libéralisme

Lorsqu’on parle du capitalisme, il convient de distinguer de l’emblée, le système et la substance. Le système revêt un caractère socio-politique et relève de la nature humaine. La substance revêt un caractère économique et relève de la mentalité et de la psychologie des hommes issus de la Scandinavie vers la fin de l’Antiquité, et connus sous le nom de barbares.

En effet, en définissant le capitalisme comme un système socio-économique dominé par l’initiative individuelle, fondé tout à la fois sur une activité productive incessante, et sur une optimale rentabilisation des ressources, puis en regardant la mentalité de ces hommes, en termes d’activité productive, ainsi qu’en termes de rationalisation de ressources, on remarque que la substance capitaliste est étroitement liée à leur mentalité.

De par cette distinction entre système et substance, on s’encadre simultanément dans la version marxiste selon laquelle le capitalisme est un système de production fondé sur la propriété privée des moyens de production et sur l’exploitation, ainsi que dans la version wébérienne selon laquelle le capitalisme est étroitement lié au protestantisme.

En tant que système, en effet, vu qu’il est composé des hommes, et surtout des hommes culturellement et psychologiquement différents, le capitalisme est un système fondé sur l’exploitation d’autrui. Cependant, sur cet aspect le capitalisme n’innove en rien, car la société humaine est caractérisée depuis le stade tribal par l’exploitation entre les hommes. Rappelons à ce titre, que l’ensemble des hominides héritent depuis les primates une prédisposition à la domination, faculté indispensable au processus de sélection naturelle. Liée à l’instinct de préservation, cette faculté se traduit chez l’homme comme une logique de domination envers l’autrui.

Manifestement, à l’encontre d’un savoir de sens commun, et surtout à l’encontre de l’option marxiste, en tant que système, le capitalisme ne comporte aucune mutation de fond par rapport aux modèles socio-économiques précédents, l’exploitation de l’homme par l’homme ayant toujours existé. Rien de surprenant d’ailleurs, sachant que cette tendance à l’exploitation fait l’objet d’une construction découlant de l’articulation entre l’héritage naturel et l’héritage culturel. Le premier, supposé le même pour tous, constitue le mobile de l’action. Il est à l’origine de la motivation individuelle, dit-on naturelle, de s’affirmer, d’être reconnu, voire d’imposer sa volonté, si conventionnelles soient les moyens. Le deuxième renvoie aux particularités culturelles, et constitue la méthode d’action, caractérisée par des critères qui relèvent d’une culture donnée. Il revient à dire, que de par sa nature l’homme cherche à s’imposer, et selon sa culture il s’impose différemment.

 

En revanche, la substance du capitalisme comporte plusieurs mutations de fond. Tout d’abord, de par le dynamisme manifesté dans l’activité productive par l’ensemble d’acteurs sociaux, dynamisme qui nous rappelle la vigueur combative manifestée par les barbares germaniques. Ensuite, par l’émergence du concept de propriété privée, qui reste longtemps l’apanage de l’Occident. Enfin, par la nature des moyens de production, respectivement les technologies et l’industrie. Ce qui porte à dire que la substance du capitalisme est de nature germanique.

Rappelons à ce titre, que pour Karl Marx, la rupture avec le passé fut déclenchée par l’introduction de la machine en tant que moyen de production. Pour sa part, Marx Weber considère que la rupture avec les systèmes socio-économiques antérieurs, fut opérée par un changement de mentalité et de culture, invoquant ici l’éthique protestante. Or, l’ensemble est étroitement lié à la culture et la mentalité germanique. Sachant que les moyens de production, c’est-à-dire l’industrie et la technologie dont parle Marx, émergent à 90% dans le monde germanique. Sachant ensuite qu’environ 90% des germaniques ont accepté le protestantisme, et respectivement environ 90% des protestants sont d’origine germanique.

En outre, vu que cette rupture est caractérisée par l’esprit d’initiative et par la propriété privée, les deux inconcevables en dehors d’une indispensable liberté individuelle, la nouveauté du capitalisme par rapport aux modèles traditionnels, notamment le mercantilisme, est qu’il confère une forte prépondérance aux libertés individuelles. Dès lors, le mot libéralisme semble plus adéquat que le mot capitalisme pour définir le changement socio-économique opéré en Occident à partir du 16ème siècle.

 

L’illusion marxiste

Il convient de souligner de l’entrée, que le capitalisme, ainsi que le socialisme d’ailleurs, sont des notions à caractère abstrait utilisées par Marx afin de fonder sa théorie matérialiste historique. Cependant, ces notions ne correspondent pas avec la réalité sur le terrain. Dans les sociétés désignées par Marx comme capitalistes, il y a plus de solidarité sociale, d’altruisme, et d’égalités entre les acteurs sociaux, que dans les sociétés qui se sont auto désignées comme socialistes. Certes, les sociétés occidentales possèdent plus de capital par rapport aux autres, mais comme on le verra par la suite, ce capital est le fruit d’une activité dynamique et perpétuelle.

En suivant Marx on devrait être en présence d’un mode de production d’extrême violence, pire que l’esclavage, dominé par une exploitation brutale des travailleurs par la nouvelle bourgeoisie. Un mode de production dépourvu de toute mobilité sociale. Ensuite, on devrait être en présence d’une société où la paupérisation gagne les rangs, car tout profit économique reviendrait aux capitalistes qui seraient de moins en moins nombreux en effectif. Enfin, on aurait un mode de production dans lequel seul le travail humain permet de créer une plus-value, de sorte que l’introduction de la machine signifierait crise et déclin économique.

Une vision des choses qui ne se traduit pas toutefois sur le terrain. D’où la question si Marx connaissait vraiment la réalité du terrain ? On pourrait se demander à ce propos s’il s’est vraiment rendu dans une usine ? On sait en échange qu’en tant que philosophe et militant politique il a fréquenté l’univers médiatique de l’époque, ce qui lui a apporté suffisamment de preuves pour conforter sa critique envers la bourgeoisie.

Concernant la violence qu’il attribue au capitalisme, il est fort probable qu’elle soit liée à la répression sanglante de l’insurrection des canuts de 1834, qui l’a choqué, et qu’il a d’ailleurs âprement critiquée. Cependant, l’aspect qui avait échappé à Marx dans cet évènement historique, c’est qu’on n’était pas dans un cadre simple entre le capitaliste et l’ouvrier, mais dans un cadre complexe dans lequel la classe politique s’est immiscée. Classe politique, qui à l’image de Thiers, ministre de l’intérieur à l’époque, fut auteur de ce massacre.

Sur la mobilité sociale l’auteur du Capital fait encore une erreur. Bien qu’il ait qualifié la bourgeoisie de révolutionnaire, en avançant la prophétie d’une lutte finale entre la bourgeoisie et la classe ouvrière, il présagea aussi le blocage de toute mobilité individuelle et sociale. Or, la prophétie ne s’accomplit pas. Cela, non pas parce que la bourgeoisie aurait gagné ou que la classe prolétarienne aurait refusé l’affrontement, mais justement parce que l’antagonisme entre les deux classes s’atténua particulièrement du fait d’une forte mobilité sociale. En effet, la perpétuelle interaction dans le champ de production entre ouvrier et libéral porta à terme sur une fragmentation de la société en plusieurs catégories socioprofessionnelles. L’ensemble de ces catégories sont régies par deux logiques complémentaires, la logique de production et la logique de consommation. Elles forment ce qu’on nomme la société de consommation.

Ensuite, selon Marx, la salarisation sur laquelle se fonde ce nouveau mode de production constitue la condition la plus humiliante qu’on a jamais connue, plus humiliante encore que l’esclavage. Une affirmation démentie par la réalité sur le terrain. Sans doute qu’à ce début de l’époque industrielle, les conditions de vie des travailleurs étaient déplorables, et plusieurs statisticiens l’ont confirmé. Sans doute que la misère choquait, que le temps du travail était accablant, que les conditions d’hygiène étaient déplorables. Cependant, on constate que cette étape fut une de celles qui prépara l’amélioration de la condition humaine. En effet, en sortant l’homme de la campagne, là où lui et sa force de travail était plus ou moins la propriété d’un seigneur foncier d’une part, en amassant les travailleurs journaliers dont l’avenir dans les petites manufactures était incertain d’autre part, et par la suite les assemblant dans de grandes usines, cette nouvelle forme de production permettait tout à la fois de donner une identité à ce pauvre inconnu, et lui octroyer une propriété sous forme de salaire.

Par conséquent, c’est bien dans ce contexte des rapports sociaux que la condition humaine connût sa réhabilitation. Vu par Marx comme une forme humiliante d’exploitation, le salariat redonnait à l’homme toute sa dignité perdue depuis l’Antiquité. A la fois libre d’utiliser sa force de travail, et à la fois propriétaire des fruits de cette force investie. L’usine et le salariat offrant une propriété à des hommes qui jusqu’ici n’en possédaient aucune, confirment à leur tour l’incohérence entre la réalité du terrain et la vision marxiste.

Parlons ensuite de la paupérisation, qui selon l’auteur du Capital va s’emparer d’une grande majorité de la population, ce qui engendrerait l’inévitable confrontation. Partant de la conviction que seule la force du travail humain assure une plus-value, il avance que la substitution de l’homme par la machine amènerait inévitablement une baisse tendancielle du profit qui serait à l’origine d’une crise économique et implicitement d’un phénomène de pauvreté généralisée. En d’autres termes, selon Marx, les pays fortement industrialisés seraient les victimes d’une crise économique. Or, dans la vraie réalité, l’industrialisation a permis à l’Occident un progrès sans précédent.

En effet, si on retrace l’histoire de l’humanité au long du 19ème siècle, on constate que l’industrialisation ne porte ni sur la baisse tendancielle du profit, ni sur le paupérisme, mais sur une forte prospérité économique. Du même, la salarisation n’appauvrit pas l’ouvrier, mais au contraire elle lui confère une identité et une propriété. Sans oublier que l’ère industrielle et post-industrielle a déclenché la plus forte mobilité sociale qu’aucun autre type de société n’avait jamais connue auparavant.

Manifestement, le libéralisme n’est ni synonyme de modèle violent, ni de blocage social, ni de paupérisme, ni même de salarié humilié. Cela, parce que le modèle économique libéral n’est pas une entité externe et imposée à la société par la bourgeoisie, comme fut envisagé par Marx. Au contraire, inséparable du corps social sur lequel il se construit et repose, le modèle libéral est le fruit d’une coopération entre tous les acteurs sociaux, et a comme finalité l’amélioration des conditions de vie de tous ceux qui participent à son fonctionnement. Certes, parfois il y a des dérives, mais elles ne relèvent pas du modèle de production, mais du système. Pareillement, la machine ne fut pas inventée pour alourdir les conditions de vie de l’homme, mais au contraire, pour faciliter ses efforts physiques.

Evidemment, tous ces aspects ne sont pas des erreurs qui auraient échappé à un philosophe de sa taille, mais une succession d’éléments, stratégiquement mobilisés. En effet, il ne faut pas oublier que Marx était avant tout un hégélien, donc un idéaliste qui ne pouvait voir le monde que de manière idéale. Dès lors, il ne cherchait pas un monde réel mais un monde idéal, la société parfaite. Puis, afin de trouver d’adhérents à sa vision, ou encore pour pouvoir imposer cette vision au reste du monde, il fallait tout d’abord construire un univers antagoniste, en l’occurrence le Capitalisme en version marxiste. D’où l’idée d’associer délibérément le système socio-politique, qui par tradition est oppressant, à la substance économique, qui par définition est vecteur du progrès.

Les inégalités sociales constituent l’instrument principal sur lequel Marx s’appuie pour la diabolisation du capitalisme. Pour y parvenir il apporte comme contre-exemple à la société type capitaliste, la communauté primitive sans classes sociales. Or, ce type de société n’a jamais vraiment existé. Ce constat s’appuie sur le fait que les hommes héritent depuis les primates une prédisposition à la compétition, qui, avec l’acculturation, prend diverses formes par lesquelles l’homme social cherche à se distinguer d’autrui. Il revient à dire que les inégalités sociales ne trouvent pas leurs origines dans le type de société ou dans le mode de production économique, mais ces origines sont inscrites dans la nature humaine.

Dans cette diabolisation du capitalisme, Marx s’inspire entre-autres de l’Evangile de Jean, par laquelle on avait inventé l’Enfer et l’Apocalypse afin de justifier et de légitimer l’Eglise comme guide et gouverneur des psychologies. Marx invente alors le Capitalisme afin de justifier la lutte de classe et imposer une vision idéaliste. Une religion dont Moscou devient le nouveau Jérusalem, et Marx le prophète.

Rappelons, que la première Rome avait voulu imposer son modèle de civilisation au Reste du monde. Cependant, malgré sa puissance militaire et son organisation avancée elle succombe face au pragmatisme germanique. La deuxième Rome qui voulait imposer son Ordre ecclésiastique aux occidentaux s’est heurtée à ce même esprit dynamique. A la fin du 20ème siècle c’est le tour de l’Eglise marxiste de se plier face à cette éternelle attitude germanique.

En dissimulant la réalité Marx avait condamné d’avance l’aventure communiste. Ceux qui l’ont suivi se sont heurtés à la réalité du terrain. Le communisme ne s’opposait pas au capitalisme, mais à un modèle libéral. Au fondement de ce modèle il y a une activité permanente, fruit d’une action lucrative, ainsi qu’une liberté individuelle, qui sont incompatibles avec l’égalité matérielle dans sa version marxiste.

En analysant le dualisme prolétariat-bourgeoisie par un simple cliché sur le début de l’industrialisation, Marx avait ignoré la substance dynamique de ce modèle de production. Après avoir accusé la religion d’être « l’opium du peuple », il a offert une nouvelle forme d’opium en proposant ses idées égalitaristes, et sa perspective de monde idéal. Dès lors, en le suivant, ses adeptes se sont éloignés de la réalité, et de l’action productive. Restant en déni, idéalisant, et rêvant d’un monde parfait, nombre d’entre eux ne parviennent plus à s’adapter au contexte actuel, et à s’intégrer au système. Il revient à dire que dans une certaine mesure, le marxisme a fini par paralyser une partie de la population, l’éloignant de l’action pragmatique et lucrative. Evidemment, cela réconforte le capitalisme.

 

Le Réalisme

La substance de l’Ordre Libéral

Par un regard un amont de l’histoire, on constate que sous l’impact des peuples germaniques, depuis la Scandinavie jusqu’au Lombardie, la société occidentale est régie par un esprit d’action libre et dynamique. Or, c’est justement cette action qui a permis au fil des siècles la construction du patrimoine matériel et immatériel de l’Occident.

Visiblement, suite à la fusion entre le monde germanique et les populations celto-latines, la société naissante est devenue de plus en plus disposée à une action dynamique, constructive, et permanente sur la nature, et sur la matière, afin de créer de richesses, et obtenir les biens de consommation. Rappelons à ce titre, que la plus riche région du monde, appelée également « La banane Bleu », se trouve là, où la fusion entre les deux cultures a été la plus marquante. De même, aux Etats-Unis, les régions les plus prospères sont celles où on trouve les communautés d’origine purement occidentale. Notamment la région de Grands Lacs, où a vu le jour la puissant industrie américaine pendant la deuxième Révolution industrielle. L’Australie a été également fondée par divers occidentaux.

Il revient à dire, que la substance de l’économie libérale - substance de laquelle profite également le capitaliste non-occidental – repose sur cette prédisposition envers l’activité physique et lucrative. On parle en termes d’action lucrative.

 

La construction socio-historique de l’Ordre Libéral

Dans un premier temps, sortant de leurs forêts du nord de Danube, et par une action qualifiée de barbare à l’époque, les germaniques ont parvenu à entrer en possession de leurs territoires actuels. Puis, dans un deuxième temps, ils ont imposé leur culture pragmatique. Dès lors, par cette action dynamique, mais cette fois-ci constructive, ils ont parvenu à déplacer le Pôle d’intérêt économique depuis la Méditerranée vers le nord-ouest. Cette activité a duré environ sept siècles, et correspond à la construction socio-historique du patrimoine matériel occidental.

Dans un deuxième temps, plus exact à partir du 16ème siècle, toujours régis par cette prédisposition à l’action physique, les occidentaux continuent et accélèrent la transformation de la nature et de la matière. Evidemment, dans ce type de société, où l’action est une finalité et régit chaque psychologie individuelle, la plage d’hypothèses, de théories, et de pistes d’analyse s’élargie proportionnellement avec la croissance démographique. Dès lors, cette permanente interaction entre le cognitif humain et les informations envoyés par le milieu naturel porte à terme sur la formation d’un stock considérable en matière de savoirs scientifiques. On est au début de la construction socio-historique du capital immatériel de l’Occident, qui amorce l’ère libérale.

La première phase de cette ère est marquée par une Révolution technologique, dont on parle très peu, car elle s’opère par l’articulation de plusieurs phénomènes, qui l’éclipsent. Il s’agit tout d’abord de la Réforme protestante, qui avait déclenché et favorisé l’alphabétisation massive de la population occidentale. Puis, mais étroitement liée, les recherches scientifiques se sont multipliées, étant donné que la science est devenue désormais une valeur dominante pour la société protestante, et ce, au détriment de la culture grecque et latine. Enfin, l’ensemble porte sur une prolifération des découvertes technologiques, ce qui permet un développement socio-économique nettement supérieur par rapport à toutes les autres sociétés. Rappelons à ce titre qu’environ 90% des découvertes technologies faites depuis l’époque moderne à nos jours ont eu lieu en Occident.

Certes, les occidentaux se sont inspirés des travaux anciens, des savoirs grecs et asiatiques, mais ils ont le grand mérite d’avoir tout repris et achevé. Là où les grecs se sont arrêtés au niveau théorique, et là où les asiatiques ont mis en pratique sans trop d’analyse méthodologique, les germaniques ont su synchroniser les deux. Tantôt partant de l’observation empirique pour tirer des concepts théoriques, tantôt partant des concepts théoriques pour faire une mise en pratique, mais dans les deux cas, ils sont allés au bout de leur entreprise.

De même, il n’est pas exclu que certaines concepts avancés par les hommes de la Renaissance italienne, ont inspiré parfois les occidentaux. Néanmoins, la Révolution technologique occidentale revêt une substance plutôt germanique que latine. Rappelons à ce propos, que dans le monde germanique l’invention a un caractère purement utilitaire, et sa destination est purement pragmatique. Or, sachant que la Renaissance Italienne revêt une substance artistique et culturelle, ce qui accentue la dimension artistique de la créativité humaine, il nous semble logique que les mutations occidentales ont une substance germanique, étant l’effet d’une créativité de type pragmatique et utilitaire. Sans oublier que les découvertes apportées par la Renaissance n’ont pas servi à la société pendant cette période, étant monopolisées par une minorité, tandis que les découvertes occidentales ont été destinées immédiatement à la consommation de masse.

Manifestement, à l’encontre de tout savoir de sens commun, la construction du patrimoine matériel et immatériel occidental n’est redevable ni à la Renaissance ni aux savoirs anciennes. Influencée, certes, mais pas redevable. Rappelons à ce titre, que la construction socio-historique du patrimoine occidental, tel que nous le connaissons de nos jours, a nécessité une énergie dynamique, une rigueur comportementale, ainsi qu’un esprit d’initiative, qui sont par définition incompatibles avec le comportement manifesté par les artistes, par les philosophes, ou par les poètes.

De même, le système libéral de production, qui repose sur cette énergie dynamique et sur une rigueur comportementale en termes de rentabilisation des ressources, est par définition incompatible avec la Renaissance, dont les valeurs sont de nature culturelle et artistique.

Visiblement, comme dans la plupart des cas invoqués dans nos travaux, l’énorme différence entre le monde gréco-latin et le monde germanique c’est l’effectivité de l’acte. C’est-à-dire le passage du stade de concept au stade de processus. En effet, car les idées et les concepts se matérialisent seulement dans une société où l’ensemble d’acteurs sont régis par une logique pragmatique, par un esprit d’action, et surtout par une persévérance dans cette action, ce qui requiert, au préalable, une rigueur comportementale.

Aspect qui se concrétise davantage pendant la deuxième phase du modèle dit capitaliste, en l’occurrence la Révolution industrielle, qui est également une particularité occidentale. En effet, car l’industrialisation suit mètre par mètre les traces des descendants germaniques. Diffusée depuis le sud de l’Angleterre, elle rejoint à travers les Pays-Bas, la Rhénanie, cœur de l’industrie européenne, puis longe le Rhin vers le sud pour se propager simultanément au nord-est de la France et au Bavière. Dans le sud, elle atteigne la région parisienne, puis le basin lyonnais, depuis lequel elle longe la vallée du Rhône rejoignant conjointement la Savoie, la Suisse et le nord de l’Italie. A l’Est, elle se propage à la fois en Autriche, et en Brandebourg. Au nord, elle rejoint la Suède et le Norvège à travers la Saxe et le Danemark. Mais elle ne se propage d’aucune mesure dans les régions latines ou celtiques, mêmes celles proches de l’Occident, comme l’Espagne ou l’Irlande.

L’industrialisation se diffuse également dans les colonies occidentales, notamment en Amérique du nord, dans la région des grands lacs, puis, plus tard elle suivra les colons en Afrique du sud, en Australie et en Nouvelle Zélande. Pareillement, elle ne se propage pas dans les colonies latines d’Amérique, qui restent sur leurs pratiques traditionnelles, l’agriculture et le commerce.

Cela s’explique du fait, que par-delà du capital, et par-delà des technologies et infrastructures, l’industrialisation requiert une rigueur comportementale, une endurance physique particulière, ainsi qu’une adaptation au rythme de la machine et au programme imposé par l’usine. Or, ces qualités et compétences, seulement la population occidentale les prouvait pendant cette période. Du fait, l’industrialisation reste longtemps l’apanage des sociétés occidentales.

Evidemment, dès le 18ème siècle l’efficacité de leurs technologies a permis aux occidentaux de s’imposer sur le marché international, attirant en passage les métaux précieux dont disposaient les puissances de sud vers les Banques occidentales. Puis, dès le 20ème siècle, s’avérant un modèle de production efficace, l’industrialisation fut importée par les autres pays, ce qui a réconforté davantage l’économie occidentale, dite capitaliste. Ensuite, après la deuxième Guerre mondiale, les technologies et les savoirs occidentaux, se sont imposés à nouveau, attirant tant le capital humain et le capital financier dont disposaient les autres pays. Enfin, actuellement, les multinationales occidentales régularisent les richesses planétaires grâce à leurs technologies, à leur savoir-faire, intitulé également capital immatériel, ainsi que grâce aux réseaux mis en place depuis de décennies.

En somme, on constate que la puissance occidentale, dit-on capitaliste, repose tout la fois sur la Révolution scientifique et technologique, à l’origine d’une grosse partie du capital immatériel occidental actuel, ainsi que sur la Révolution industrielle, à l’origine d’une grande partie du capital financier et matériel occidental actuel. Or, sachant que cette construction historique fut amorcée et accélérée par cette action dynamique apportée par les hommes du nord, il revient à dire que la puissance occidentale repose sur une incessante activité, pragmatique et lucrative.

 

Conclusion.

Manifestement, le système capitaliste n’aurait jamais été si puissant en absence d’une culture dynamique et pragmatique, qui fait sa substance, et sur laquelle il repose. En effet, car les instruments d’action spécifiques au système capitaliste, respectivement la domination et l’exploitation, ont été également employés par les systèmes précédents, sans pour autant parvenir à cette puissance. Il revient à dire que la puissance capitaliste repose avant tout sur sa substance économique, en l’occurrence libérale, qui à son tour relève du dynamisme comportemental des hommes du nord.

Rappelons à ce propos, qu’en sortant de leurs forêts, et en sublimant leur énergie, les barbares germaniques ont créé en sept siècles, et sur un territoire sauvage, une civilisation occidentale plus riche, et de loin plus imposante politiquement que toutes les civilisations tropicales, y compris Rome. Puis, en trois siècles ils bâtissent le nouveau monde plus puissant encore que la vieille Europe. Aucune puissance antique et médiévale n’a pas pu estomper leur énergie combative, et toutes ces dernières se sont écroulées à leurs frontières. A la place de Rome ils ont fondé le Saint-Empire, plus germanique que romain, puis ils ont jeté l’influence de l’Eglise romaine par la Réforme Protestante. Ils ont orienté ensuite leurs actions vers la technologie et la colonisation, bâtissant des colonies riches et puissantes, comme les Etats-Unis, le Canada, et l’Australie. Sur l’ensemble de ces territoires la mentalité occidentale s’impose, comme de même l’ordre libéral, qui s’installe et se pérennise.

Fondé sur des valeurs inscrites dans le génétisme et dans la psychologie du prototype germanique, puis transmises à la société occidentale, l’Ordre libéral est né avant ce qu’on appelle capitalisme et demeure au-delà de ce qu’on nomme communisme. N’obéissant pas aux Institutions modernes et aux règles formelles, il rejette à tour de rôle toutes les religions et les idéologies, et change à plusieurs reprises le mode de production économique. Depuis des siècles il gouverne le monde occidental, s’éternisant à travers plusieurs régimes politiques. Il fixe les rapports sociaux, il enclenche la mobilité sociale, il oblige le monde des finances à s’adapter à son fonctionnement, et il régit le commerce mondial. Etroitement lié à la mentalité occidentale, perpétuellement nourri par une culture dynamique dont l’action se glisse inconditionnellement dans de nouvelles sphères d’activité, l’Ordre libéral, a prouvé au cours de l’histoire son autonomie envers toutes les autres Institutions à caractère formel. 


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22 réactions à cet article    


  • escoe 19 décembre 2015 17:48

    Article parfaitement idiot POINT


    • César Castique César Castique 19 décembre 2015 18:26

      @escoe

      Ça se comprend que tu sois gêné smiley smiley smiley

    • Aristoto Aristoto 19 décembre 2015 18:53

      Ho tien le bernard dugué de la socio.

      C’est vraiment le dernier repère des marginaux ici sur agoravox smiley


      • Clark Kent M de Sourcessure 19 décembre 2015 20:38

        L’utilisation de somnifères et de calmants peut entraîner de nombreux effets indésirables, tels que :

        • besoin compulsionnel de taper sur un clavier
        • délire paranoïde rationalisé
        • besoin de convaincre
        • obsession de la manipulation
        • narcissisme exacerbé
        • pratique sexuelles perverses
        • fatigue et somnolence,
        • diminution de la vigilance,
        • troubles de la mémoire et problèmes de concentration,
        • troubles moteurs,
        • maux de tête,
        • tremblements et vertiges,
        • dépression.
        Arrêtez les médicaments et allez voir votre médecin.

        • César Castique César Castique 19 décembre 2015 20:50

          @M de Sourcessure



          C’est une idée intéressante pour tous ceux qui n’ont rien à dire - et ils sont innombrables - que de réfuter un article en copiant la liste des effets secondaires d’un médicament. 


          Ça manque de consistance, mais vous devriez trouver pas mal de supporteurs parmi vos semblables en mal de vrais arguments.

        • Aristoto Aristoto 19 décembre 2015 21:40

          @César Castique

          Et toi césar qu’est ce que tu as dire : ou ils sont les cranes rasés ou ils sont les bruit de bottes. Je ne vois qu’un défilement de babouches et des la barbes a foison.

          Vous etes mème pas foutu de protéger votre culture vos identité, vos modes de vies de la souillure. Et de toute façon c’était ecrit dans la bible, l’eschatologie aryen parles de l’avènement de l’antichrist de l’effondrement de la civilisation alors que les musulmans sont depuis toujours en recherche de cette extention maximal de https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_musulman

          Prépare toi à la dima mon frère smiley


        • Aristoto Aristoto 19 décembre 2015 21:48

          Ce contraste d’ailleur présent entre la réaction aryeno-catholique si fatalistes ( hormis zemmour qui pousse au grandes déportations tout les monde intellectuel français a baisser les bras devant l’inéluctabilité du grand remplacement. meme marine le pen s’y résolu...et j’écoute tous les jours radio courtoisie c’est vous dire que je m’y connais ) et toute cette jeunesse, cette puissance rafraichissante, cette volonté et cette envie parmie ces milliers et ces milliers de jeunes arabes et occidentaux sur youtube qui s’éclate en Mésopotamie tel un fabuis-fils dans un bordel à saint tropez.

          Vous etes vraiment des pédales infoutu de sauver votre race.


        • Aristoto Aristoto 19 décembre 2015 21:50

          @Aristoto
          et d’ailleurs de temps en temps ils nous prépare de petites festivité, des boums à l’improviste dans les rues de Paris qui n’aura jamais si bien été la ville des festivité et des coup de pétards.

           smiley


        • Enabomber Enabomber 19 décembre 2015 21:57

          Juste un petit effort d’orthographe, pour les visiteurs ?


        • CN46400 CN46400 20 décembre 2015 09:03

          S’il fallait démontrer la vacuité des arguments pro capitalistes d’aujourd’hui, cet article pourrait servir d’exemple. Cet auteur qui se dit « sociologue indépendant » est totalement indépendant de la sociologie...


          • César Castique César Castique 20 décembre 2015 09:51

            @CN46400


            « Cet auteur qui se dit « sociologue indépendant » est totalement indépendant de la sociologie... »


            De la sociologie marxiste, ça c’est sûr. 


            Mais enfin, c’est cela la vraie indépendance, aujourd’hui : s’affranchir de la tyrannie du sociologiquement correct.

          • CN46400 CN46400 20 décembre 2015 11:25

            @César Castique


            La « sociologie marxiste » qu’est acquo ?.....

          • César Castique César Castique 20 décembre 2015 11:51

            « La « sociologie marxiste » qu’es aquo ? »


            La sociologie récupérée par la subversion marxiste,

            • CN46400 CN46400 20 décembre 2015 12:35

              @César Castique

              SVP exemple ?

            • César Castique César Castique 20 décembre 2015 12:52

              @CN46400


              Bourdieu.

            • CN46400 CN46400 20 décembre 2015 16:13

              @César Castique


              Bourdieu sociologue oui, mais sociologue marxiste ? On n’a pas dû lire les mêmes textes

            • César Castique César Castique 20 décembre 2015 18:56

              @CN46400



              « On n’a pas dû lire les mêmes textes... »


              Ben p’t’êt’. Il a beaucoup écrit... 


              Je sais aussi que certains disent néo-marxixtes, mais pour une chatte qui n’appartient pas à la secte, il est impossible de retrouver ses petits

            • Tzecoatl Gandalf 20 décembre 2015 12:43

              Marx a échoué en préconisant une stratégie de classes, où l’élimination de la classe adverse était la panacée. Comme Hitler et l’élimination d’une race, en quelque sorte.

              Une idéologie, où son application pragmatique, ne peut qu’être parcellaire et pertinente à certains domaines. Que ce champ d’application soit grand ou petit.

              Toute idéologie, à savoir généralisation à outrance entrainant, excès, vices, et effets pervers, voire effets totalitaires, ne peut souvent qu’être corrigée par une idéologie collatérale (par ex : social-démocratie, écologie, milieu associatif, syndicalisme, corporatisme, etc, dans le cas du capitalisme libéral) ou toute autre stratégie (grève, action militante, outrance, individuation, collégialité, etc)


              Il y a beaucoup trop de candeur dans votre description du capitalisme. Votre lecture est même ingénue, volontairement, semblerait-il.

              Car de capitalisme libéral, il y en a très peu. Il se retrouve extrêmement dépourvu face à d’autres variantes du capitalisme :
              - capitalisme néolibéral où la concurrence est tout sauf libre et non faussée ;
              - capitalisme de connivence (version moderne du fascisme défini par Mussolini), où le politique et le banquier, le politique et la grande entreprise, fabriquent les principaux vecteurs d’inégalité ;
              - capitalisme financier où l’objectif n’est plus d’usurper la plus-value au salarié mais les symboles monétaires issues des banques centrales à la barbe du salarié ;
              - offre et demande vicié par les effets de levier sur les marchés des matières premières par ex ;
              - capitalisme impérialiste (sanctions contre la Russie pour des raisons politiques et certaines secteurs -armement, hydrocarbures, au détriment d’autres secteurs) ;
              - capitalisme stratégique (sens extrêment large aux US par ex, comparé à la France), où le politique appuie l’intérêt de celui finançant sa campagne, où les services secrets servent les intérêts de ses industriels, etc.
              Il va de soi que le capitalisme, en concentrant de trop les richesses ou en ayant un comportement de prédation sans limites achève sa ressource, se tire une balle dans le pied.









              • CN46400 CN46400 20 décembre 2015 16:23

                @Gandalf


                « Marx a échoué en préconisant une stratégie de classes, où l’élimination de la classe adverse était la panacée »

                Je ne doute pas que vous ayez, sous le coude, une citation de Marx pour étayer complètement cette affirmation, la critique du marxisme ferait là un pas de géant, et la bourgeoisie, qui paie, grassement, cette recherche depuis deux siècles, pourrait vous en être éternellement reconnaissante ......


              • Le chien qui danse 21 décembre 2015 15:27

                @Gandalf

                « Comme Hitler et l’élimination d’une race, en quelque sorte. »

                On aura tout lu ici, enfin bon c’est comme ça qu’on les reconnait...


              • Chirita-Bobic Nicolae Chirita-Bobic Nicolae 21 décembre 2015 02:01

                Bonjour à tous.


                J’apprécie vos interventions à mes articles, et je tiens à vous répondre respectueusement.

                Je ne suis pas un sociologue marxiste, et la sociologie ne doit pas avoir de couleur politique.
                J’essaie tout simplement à être réaliste. César Castique a bien compris ma logique. 

                Je ne suis pas d’origine germanique, et je ne fais pas l’idéologie d’une nation. 
                Mais en regardant d’une manière objective l’histoire de l’Occident, je constate que sur le plan économique on doit beaucoup à ces hommes qui sont sortis de la Scandinavie.

                Dans la première partie de mes travaux, ( fin du Paléolithique -1975) j’ai insisté sur l’action, sur le dynamisme, et sur la rigueur de ces hommes du nord, qui nous ont permis de connaître le progrès socio-économique actuel. Car, sans une économie prospère, aucune Institution ne peut fonctionner.

                Dans la deuxième partie, (1975 - aujourd’hui) j’essaie à faire comprendre que la croissance démographique mondiale est contre-productive dans le contexte actuel, et ce, sur tous les aspects.

                Je ne critique pas la Chine, ni la Russie, ni le Capitaliste, ni le monde arabe, ni le monde latin, etc... car se sont des entités collectives. 
                J’essaie à faire comprendre, que les véritables responsables sommes nous, les hommes, nous tous, grands et petits, à titre individuel. ..........« trop des droits, pas suffisamment des devoirs ».

                Concernant l’aspect génétique c’est simple : à chaque fois qu’on change durablement de l’environnement climatique et géographique, il y a des mutations génétiques (si minimes soient-elles).

                Enfin, quant à l’aspect historique, à l’intérieur de mon livre vous constaterez qu’il n’y a pas des confusions : les finlandais sont bien de finno-ougriennes , les japonais sont des altaïques, etc. etc..

                Cordialement, 



                • Le chien qui danse 21 décembre 2015 15:32

                  Article intéressant, merci.

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