Ou comment transformer une absence de suffrage en victoire...
Ce soir je regarde les résultats du 2e tour des élections régionales et je suis triste. En effet, de sensibilité centriste depuis toujours, je me suis engagé dans la politique quelques années avant les élections présidentielles de 2007 derrière François BAYROU, en région PACA.
Sa décision de quitter l’UDF pour fonder le MODEM a été le 1er coup de couteau dans le contrat avec le Centre que j’ai vécu.
Ensuite, parmi l’ensemble des mouvements centristes qui se sont créés, j’ai dû choisir le mouvement qui me semblait nous permettre, à nous les centristes de pouvoir enfin agir dans la majorité. D’ailleurs, n’était ce pas ce que l’on défendait derrière François BAYROU ? Je m’attendais à ce que nous puissions être un aiguillon dans les orientations politiques que le parti majoritaire pouvait prendre ; ce fut le cas pendant un temps.
En tant que parti jeune, il était logique que ce parti s’allie pour exister. Cependant, comme tout parti, il était temps que le Nouveau Centre puisse prouver qu’il était un vrai parti pouvant être un réservoir de voix pour soit défendre ses propositions, soit faire alliiance avec un parti susceptible d’accepter ces propositions. Au lieu de cela, les instances nationales ont souhaité consolider les 100 élus que l’UDF avait eu aux précédentes élections régionales ! Et voilà le 2e coup de couteau au contrat !
En PACA, ce soir, le PS réalise 44 % des voix, soit 18 points de plus qu’au 1e tour. L’UMP réalise 33,5 % des voix, soit une progression de 7 points et le FN fait 22,5 % des suffrages.
Quelques voix se sont élevées pour dire que la stratégie devait être revue pour nous permettre de montrer le poids que notre mouvement pouvait avoir, et surtout permettre un report de voix contre une politique sanction d’un gouvernement ou de la gestion que le PS avait eu sur notre Région pendant 12 ans. Ces voix n’ont pas été entendues et aujourd’hui, on se rend compte que la Droite n’a progressé que de 7 % contre 18 % pour le PS qui a semblé "éparpillée" au 1e tour !
Quant au Centre, peut on dire qu’il existe encore aujourd’hui ? Le MoDem n’a pas franchi la barre des 5 %, l’Alliance Centriste ne s’est pas présentée et son Président, Jean ARTHUIS semble se tourner de plus en plus vers l’UMP et le Nouveau Centre semble content des négociations qu’il a mené avant cette campagne ! Le Centre est il mort ? la question peut finalement se poser au niveau national quand on voit le taux stable du PS, la chute de l’UMP et de ses partenaires et la "progression" du FN, mais en fait surtout de l’abstention !
Ah, cette abstention ! que le diable emporte ceux qui n’ont pas voté et qui n’ont pas permis aux partis qui souhaitaient gagner ! Ce désintéressement de la politique par le plus grand nombre (1 français sur 2) doit amener nos hommes politiques à se poser très sérieusement la question du pourquoi !
Persuadé que le travail de professionnels réalisé par ceux dont l’exercice des responsabilités a étourdi y est pour beaucoup, il me semble que ils ne doivent pas oublier qu’ils doivent travailler pour les citoyens et pas seulement pour leurs électeurs ou pour eux ; aujourd’hui, le Citoyen n’en a pas le sentiment.
Alors quelle solution pour ceux qui sont de sensibilité centriste comme je le suis ? Comme je ne veux pas appartenir qu’à un club dont la seule finalité est une élection présidentielle, comme c’est le cas du leader du MoDem ou du Nouveau Centre et comme je souhaite que dans un partenariat, les discussions permettent la négociation et que ce ne soit pas "difficile", je vous avoue qu’aujourd’hui je me sens perdu et que dans tout le paysage politique qui existe, j’ai beau me retourner dans tous les sens, je ne vois plus rien qui ressemble à un Centre. En somme, tout reste à construire ?