Le corps Métaphysique de l’identité Française(1) est-il nu ?
En un cycle où le politique tente de ramener l’identité française à une simpliste appartenance, parler de générosité de la France, flagorner l’électeur et légiférer à desseins, il est utile de tenter d’expliciter la métaphysique de l’esprit Français, et de ne pas laisser le champ du débat uniquement aux zélateurs ni s’y refuser au nom d’attitudes politiques lâchement habituées au déni du réel au nom d’une morale à usage d’intérêts partisans.

Je propose donc à votre attention deux articles, le premier que voici est une tentative d’exposer le corps métaphysique de l’identité Française, et le deuxième abordera les questions qui fâchent et tenter de comprendre muni de cet angle pourquoi la France est en mal être identitaire multiple.
Le principe premier de la constitution est : La France est une Communauté de Destins Une et Indivisible. Concrètement, la France est un unique et sans équivalent terrestre ensemble de destinées qu’elle unit dans l’espace et détermine dans le flux temporel de l’histoire de l’humanité, en interaction avec d’autres unités de Destins qui composent avec elle cette même humanité.
Ainsi Être français est avoir un destin, caractéristique propre au vivant qui se définit aussi comme une chaine de possibilités et de causalités évolutives d’interactions sur l’espace temps de sa vie humaine, destin participant du vivant temporel de la France éternelle. La discrimination tenant sur la subjectivité et l’individuation identitaire singulière et concrète que représente le destin de chaque citoyen pour lui même et son environnement, n’est pas légitime pour déterminer l’être Français. Soit l’humain est pourvu d’une destinée participante du vivant Français, soit il ne l’est pas.
Sous cet angle, on est ou on n’est pas Français. Cette qualité ne souffre d’aucune notion d’antériorité ni d’hérédité, ce qui compte c’est le destin. Ce qui est constitutif et consécutif à ce destin est dans le domaine de la loi temporelle, mais pas Être Français. Cette qualité ne souffre d’aucune notion de nuances propre aux besoins de l’humain de se distinguer des uns et des autres, ni n’est fondée à en créer d’autres en son sein. Être vivant c’est avoir un destin, si ce destin est participant du vivant de la communauté de destin Française, alors on est Français. C’est une qualité indivisible, que même la mort ne peut enlever, ni les lois temporelles en respect avec les valeurs de la république.
La façon dont on vit avec son identité française, qu’on la rejette ou qu’on l’embrasse pleinement, qu’elle nous oppresse ou nous libère, nous oblige ou nous dédouane, nous protège ou nous met en danger, que l’on veuille s’en débarrasser, la maintenir a tout prix ou la modifier pour mieux vivre avec elle, quelle que soit l’inadéquation entre son histoire familiale et celle donnée en référence commune, ses besoins et opinions politiques, autres critères autant individuels que collectifs ne changent rien au fait que l’on participe de la destinée du vivant Français, et donc que l’on est Français.
Chacun écrit sa part d’histoire de France, la véritable, de sa destinée. Ce que la communauté de destin Française se donne à vivre en partage, avec ses lacunes, ses erreurs, ses efforts et ses réussites, n’est pas à confondre avec l’identité nationale utilisée dans le débat politique.
Être Français n’est pas à confondre non plus avec être un bon citoyen. Cela ne se définit pas dans l’obéissance ou le rejet de certaines valeurs, le soutien ou la critique de tels mouvements d’opinions ou de croyances, dans le vote, ni même dans le respect des lois. Les criminels sont nés français et innocents sont ultra majoritaires dans les prisons françaises, où la peine d’enfermement est une privation de liberté, une tentative de régulation d’une destinée singulière devenue criminelle, mais c’est la communauté de destin nationale qui génère cette même criminalité en son sein, symptôme de sa faillibilité collective et non exclusivement et singulièrement circonscrite à un(e) condamné(e), ou un groupe organisé par le crime.
Sous l’angle métaphysique, depuis Descartes, où l’être est ce qu’il pense, la France est aussi une unité de conscience évolutive dans l’espace temps, constituer en un seul corps indivisible de l’ensemble de ce que pensent, et donc vivent, chaque destinées françaises à chaque instant. C’est la définition concrète et réelle du mot peuple.
Il est important de préciser que sous cet angle, la pensée individuelle est interdépendante du corps France, (interdépendance directe équivalente au boulanger qui a besoin d’un médecin pour se soigner et le médecin d’un boulanger pour manger du pain, mais aussi plus subtile vis-à-vis de l’environnement contextuel dans le flux de l’histoire de l’humanité, où une pensée a priori inutile en « temps normal » devient utile et pertinente pour le corps dans un contexte).
La pensée est considérée en amont de toute décisions et actions ( même si on croit en l’inconscient, cet inconscient est et pense en symbole dans un français avant d’influer), et les courants majoritaires comme minoritaires de pensées, même uniquement singuliers, participant du vivant du corps français ont tous, de fait, une raison d’exister du simple fait de leur existence au sein de ce corps composé de destinées.
C’est ce corps pensant métaphysique ( ou télépathique), immortel composé de destinées de mortelles, faisant unité et idiosyncrasie permanente des destinées pensantes et participantes de son vivant d’unité de destin une et indivisible, qui est la France, dont on cherche à débattre de l’identité.
Aussi je vous propose de regarder un peu ce corps de plus près sans rentrer dans tous les détails de son anatomie complexe, mais dont on peut néanmoins constater l’existence immanente, afin de contribuer au débat.
Ce corps est muni des sens de l’humanité, et donc il est aussi l’ensemble de ce que perçoivent les Français, autant avec les cinq sens qu’avec la pensée usitée pour chercher l’au-delà du directement perceptible et l’ uniquement perceptible par l’esprit. Ce corps représente ainsi l’ensemble de la conscience de l’univers par la vie immortelle Française, préalable et constituant du flux d’unité de destinées vivantes et pensantes en quête d’harmonie interactive et d’évolution de la France et ce même univers tel qu’elle le connait et l’appréhende.
Chaque français, quel que soit ce vers quoi est tournée sa conscience, fait partie de ce corps. La diversité des regards, des sensibilités, des émotions, des attentions, des orientations de la pensée et ses distinctions, chaque constat empirique, genèse théorique, rêves, vue de l’esprit, mémoire ou vision d’avenir, idées, tout autant que la conscience modifiée par une trisomie, et la liste est encore longue de là où peut regarder une conscience française avec la singularité d’une destinée, participe de l’ensemble de ce qu’est la France métaphysique à chaque instant. Il n’y a rien de perçu, de pensé et de vécu par un Français qui ne soit répercuté dans la conscience métaphysique Française.
Ce corps a en lui une circulation composée de courants de pensées et d’opinions allant jusqu’aux "extrémités des contraires opposés" dont il fait la synthèse catharsistique permanente et aussi féconde que possible, au sein d’une singularité unique, l’identité française, par principalement l’usage de la pédagogie, du débat d’opinions et de la démocratie.
En cela il se construit continuellement, tel l’automate de Hobbes,
en une unique au monde sédimentation et d’appropriation, sur le flux temporelle de la destinée du peuple Français, d’un ensemble de principes qu’il a avalisé ou créé puis mis en pratique et amélioré s’ils ont été jugés comme fondamentaux ou efficace pour sa survie et son évolution au travers des vents de l’histoire tout comme au travers de sa conscience toujours plus importante de la réalité universelle et de sa complexité par les prismes philosophiques, cultuels, scientifiques, artistiques , spirituels et culturels.
On retrouve les socles et l’évolution de l’unité du corpus de la pensée française dans le miracle grec, incluant la République et le Ménon de Platon, la pensée juive et chrétienne, incluant leur métaphysiques spécifiques et les divergences de lectures. De « la vérité est une et indivisible » de Socrate, à l’unicité de Dieu de la religion juive ; de la symbolique de l’égrégore jusqu’à l’évidente construction même du texte biblique en témoignages multiples attestant d’une même unicité de vérité révélée dans un unique livre, c’est toujours le même principe d’unicité métaphysique sous-jacent qui est utilisé. Peut-être parce qu’il est celui le plus en phase avec la réalité de la psyché collective d’une communauté de Destins transcendant les clivages de la subjectivité et de la divergence.
La listes des courants de pensées et de leurs sédimentations fertiles en assimilation, défiance et créations nouvelles par la pensée Française au cours de ces siècles d’histoire est longue. Le corpus de droit romain, la monarchie et son évolution, Descartes et la naissance de l’arbre des sciences moderne, les droits de l’homme, la synthèse expansionniste napoléonienne, l’éducation pour tous sans distinction et la lutte permanente de la France contre l’ignorance qui en découle, la laïcité inventée pour autant éviter les guerres de religions et les luttes fratricides entre compatriote que pour permettre l’espace d’unicité métaphysique unique qu’est la France, la notion d’espace et de sécurité publique garantie, et la liste est encore longue dans la continuité de la Pensée Française jusqu’à aujourd’hui, après le passage de la pensée communiste, du nazisme combattu mais marquant les esprits, du taoïsme avec Sartre, du structuralisme avec C-L Strauss, de l’innovation scientifique en étapes de progrès et dangerosité comme le nucléaire, jusqu’à celui de la pensée capitaliste de notre époque, ainsi que les siècles d’une genèse lente et douloureuse d’une pensée musulmane francophone pourtant déjà participante pleinement au corps pensant Français.
Chacun de ces éléments constitue pour partie l’équivalent de l’ADN unique du corps métaphysique français, ce qui lui permet de trouver en lui même de quoi répondre aux enjeux du présent, le germe de l’avenir, avec une adaptation multiple et lucide aux circonstances. le processus a une assez grande similitude organique avec ce que font les plantes qui ayant survécu à une époque de volcan, se retrouvent confrontées à une période de grandes chaleurs. Elles trouvent dans leurs mémoires ADN, en elle même, comment muter, s’adapter et survivre, pour l’avoir déjà fait auparavant.
Il est aisé de constater quelques point importants qui sont des constantes de la particularité Française dans l’histoire de l’humanité.
La France a une haute estime de la valeur et de l’importance de la vie, courant de pensée qui irrigue sa culture, sa solidarité, sa générosité (une des plus importante au monde par habitant), sa gastronomie, son activisme ( pompiers, samu, urgences, sécurité routière, lutte contre le cancer, etc..), sa propension à participer à tout ce qui sauve des vies, son implication à la pointe de la science médicale, ainsi que l’acceptation aisée de toutes les lois tendant à lutter contre la mortalité et la criminalité attenante, ainsi que sa réaction à toute forme d’actes militaires tuant des civils, quel que soit le militaire, quel que soi le civil.
La France est aussi en lutte depuis des siècles contre l’ignorance qui, naturelle à chaque enfant, risque d’asservir sa vie de façon permanente si rien n’est fait pour y remédier. On trouve la racine dans le Ménon de Platon où Socrate fait la démonstration qu’un esclave, le plus bas échelon social de la cité grec, à qui l’on n’a pas enseigné les mathématiques est capable de répondre et d’user de raison logique.
Ce texte traduit et inspirant les lumières a participé à l’élan de la révolution Française, aux droits de l’Homme où chacun est doué et doté de raison, à l’idéal de Condorcet comme à celui de Jaurès, et ainsi a permis à la liberté de se libérer des chaines de l’ignorance, de l’obscurantisme, des mauvaises autorités, des vérités utilisées au delà de leurs seuils de véracité, au point que Kant définit les lumières comme "la sortie de l’homme de l’état de tutelle dont il est responsable".
Il y a quantité d’autres victoires issues des batailles gagnées par la France contre l’ignorance, comme ne pas perdre des guerres anciennes engendrant sa perte grâce à des armées de soldats instruits et capable d’opérabilité autonome, ou encore de générer un Louis pasteur qui bénéficiant d’un contexte instruit a pu rapidement commencer à vacciner les Français et ainsi sauver des vies de l’épidémie, là où en d’autres circonstances et face à une population moins instruite dans sa globalité, expliquer que l’on va vous injecter un virus pour vous soigner eut été impossible, ou trop tard.
S’il y a un endroit au monde ou bruler un livre est spontanément considéré comme un acte choquant, voire un crime, où les brocantes sont remplies de cultures livresques accessibles aux plus modestes, où le principe du savoir mis en ligne gratuitement et quantité d’autres aspects d’accessibilité à l’art, au savoir, à la culture, en dehors de la hiérarchie financière d’une société, est toujours suivie d’actes tendant vers cette objectif de liberté et d’émancipation du citoyen par le savoir, c’est bien la France dans la continuité de sa singularité de destin en tant que peuple.
Et parce qu’en un article il est impossible de tout développer, un autre parmi d’autres courants de pensée qui brille par sa constance dans l’histoire de France est sans conteste l’insoumission, le moteur de la curiosité défiant le savoir acquis et donné comme vérité indépassable, la quête d’un mieux permanente, l’élément source et propice à l’évolution autant de la recherche, (la quête de la médecine est une insoumission permanente à la mortalité), que de l’évolution du peuple ( révolution, grève, syndicat), tout en forçant à l’adaptation régulière les autorités temporelles et spirituelles à la réalité perçue et vécue par le corps pensant français tel qu’il se constate dans son entièreté vivante, énergique ici, souffrant là, distinguant une menace à venir ou résorbant une douleur passée, ce qui rend la France toujours propice à organiser des luttes contre toute autorité perpétuant l’abus ou générant la faiblesse et l’injustice, mais aussi expurgeant toute autorité en les obligeant à affiner leurs natures et les contraindre à leur seuil d’efficacité selon l’usage et la critique empirique faite par le peuple français souverain sous peine d’être constamment assaillis de mépris, de rejets, de critiques, d’actes de luttes, de sabotages, de résistances, et finalement est menée à disparaître dès qu’une autorité plus fiable et plus appropriée au besoin du peuple est enfin trouvée, et ce processus d’insoumission est constant quel que soit la nature de l’autorité ( médicale, juridique, politique, scientifique, spirituelle, médiatique, etc...), et sa puissance sur sa temporalité.
Le corps pensant de la France pense évidemment en langue française, mais aussi vit et discrimine l’univers chaque seconde en usant des outils de l’esprit permettant d’organiser cette même pensée vers un usage et une expression éclairée de la raison, la grammaire Française, qui elle même est constituée sur le socle de siècles des chercheurs de vérités par la pensée philosophique, cultuelle et scientifique permettant chez l’enfant né ignorant la prise de conscience, l’accès et l’usage de sa raison.
L’évolution de la langue Française est telle au cours des siècles, que finalement aujourd’hui, en regardant l’être Français sous cet angle métaphysique où l’humain est ce qu’il pense, et donc s’il pense en langue française alors il est français ou francophile, l’humain français est donc aussi l’ensemble des apports à la langue française venues de l’humanité entière, apport organisée en conscience par la logique intrinsèque à sa grammaire.
Ainsi, l’être Français est ce qu’il pense, il pense en Français, et par sa langue aux multiples accents chantants, il est l’ensemble des apports de l’humanité qui la constitue sur le fil des siècles. Ce qui revient à dire qu’être français consiste à penser en Français, et donc d’être A LA FOIS, juif, chrétien, arabo musulman, grec, latin, allemand, anglais, italien, slave, africain, pour ne citer que les plus apports à la langue françaises les plus classiques, et cet « à la fois » se constitue par l’usage même des mots qui nous servent à appréhender, comprendre et interagir avec l’autre et la réalité, même parallèle...
En regardant la diversité et l’unicité de la langue Française, son étymologie et ses structures, on s’aperçoit qu’effectivement, de nombreuses destinées et œuvres de penseurs français sont des nuances, des apports et des sensibilités de destinées enrichissant la cohésion ou augmentant l’espace d’accès de l’ensemble du corps métaphysique français, uni par sa linguistique, qui tend et culmine à conscientiser l’universel...
Amicalement, barbouse.
PS : Oui c’est incomplet, mais j’ai tenté de mettre en évidence les grandes lignes de cohérences, et puis il y a encore l’espace de vos commentaires :))
"Car par l’art est créé ce grand LEVIATHAN appelé RÉPUBLIQUE, ou ÉTAT (en latin, CIVITAS), qui n’est rien d’autre qu’un homme artificiel quoique d’une stature et d’une force supérieures à celles de l’homme naturel, pour la protection et la défense duquel il a été destiné, et en lequel la souveraineté est une âme artificielle", Hobbes.
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