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Accueil du site > Tribune Libre > Le cours de morale de Monsieur Chatel

Le cours de morale de Monsieur Chatel

Le mot "morale", d'origine latine, a le sens d'un ensemble de prescriptions et d'interdits (en insistant sur les interdits), alors que le mot "éthique", d'origine grecque (ethos) a plutôt le sens d'un ensemble de prescriptions positives (cf. l'Ethique à Nicomaque d'Aristote), d'une réflexion sur le "souverain bien", sur l'art de se conduire en homme, etc. 

 Après la séparation de l'Eglise et de l'Etat et la dissolution des congrégations dans les années 1905 et la marginalisation par la République de l'enseignement confessionnel, se posa la question de l'enseignement d'une morale "laïque" (ou plus exactement d'un "catéchisme laïc"), étant entendu qu'il ne pouvait être question de laisser les petits Français en friche eu égard à la question, encore essentielle alors, des normes du comportement individuel et des nécessités de l'ordre public et de l'aptitude à intérioriser la Loi, faute de "mouiller à la Grâce" (Charles Péguy).

 Ce fut l'instauration des cours de morale. Mais où trouver un contenu sans trop donner l'impression de copier l'Eglise ?

 "On" se tourna vers un philosophe allemand, admirateur de la Révolution française et nettement antérieur à la querelle de l'Alsace-Lorraine ("ne jamais en parler, y penser toujours !") : Emmanuel Kant, dont la morale exprimée dans la Critique de la Raison pratique est elle-même une laïcisation des préceptes évangéliques, à travers la Réforme protestante : c'est la fameuse "morale du devoir" qui stipule qu'un acte est d'autant plus "moral" qu'il est "désintéressé".

 De deux choses l'une, ou bien l'on reprend les cours de morale tels qu'ils étaient dispensés jusque dans les années 60 et qui consistaient à calligraphier en pleins et en déliés à la plume sergent-major une phrase elle-même calligraphiée en pleins et en déliés au tableau noir par l'instituteur/trice, ou bien l'instituteur fait un cours de philosophie (l'éthique) et ouvre un "débat".

 Luc Chatel n'a pas précisé où allait sa préférence, mais je ne vois pas comment, dans le contexte actuel, on peut en revenir au cours de morale tel que nous l'avons connu jusqu'aux années 60 (la calligraphie sans débat).

 La vérité, c'est que Luc Chatel ne sait plus à qul saint se vouer et que faute de faire règner un semblant d'ordre dans les établissements scolaires - l'ordre n'étant pas une fin en soi, mais une nécessité liée aux conditions particulières de transmission du savoir à l'Ecole (la dimension collective de la classe), on se tourne vers la morale, en oubliant (ou en faisant semblant d'oublier) qu'à l'époque des leçons de morale ces conditions particulières étaient généralement réunies et faisaient l'objet d'un consensus tacite.

 Et puis, à la veille des élections présidentielles, il faut bien essayer de faire oublier aux Français la suppression de 16 000 postes d'enseignants et les innombrables suppressions de classes pour obéir aux "critères de convergence" de la commission européenne qui gouverne désormais la France et lui dicte sa politique dans tous les domaines, y compris le domaine scolaire où elle excella jadis. Mais apparemment, le fait de supprimer à tour de bras des classes et des postes d'enseignants et de nommer les TZR (professeurs remplaçants) sur des postes de titulaires fait partie de la "morale" personnelle de Monsieur Chatel.

 N.B. ; certaines municipalités sont désormais obligées pour conserver leur école de rémunérer l'institutrice ou l'instituteur sur le bubget de la commune et des établissements privés sous contrat ouvrent des classes hors contrat.

 En tout état de cause, nous en revenons au temps de Marcel Pagnol où "la morale du devoir" commençait déjà à se craqueler (elle est définitivement par terre aujourd'hui), comme en témoigne le savoureux dialogue dans Topaze autour des palmes académiques et de la manière la plus rapide et la plus sûre de gagner de l'argent (ou de ne jamais en gagner) et d'être "distingué", opposant un instituteur vertueux et féru de "morale" à un ami qui n'est ni l'un ni l'autre (et qui n'est pas instituteur), mais qui a les distinctions et l'argent et se fait fort de faire obtenir les palmes à l'instituteur pour de toutes autres raisons que son "mérite" (ses relations).

 Comme le dit la société des agrégés par la plume de Monsieur Léost, chacun sait que les professeurs, ces admirables saints laïcs, "ne comptent pas leurs heures" et ne regardent pas leurs bulletins de salaire.

 Il est amusant (si l'on peut dire) d'entendre un politique parler de cours de "morale", alors que (presque) tout le monde, à commencer par les politiques, se fiche éperdûment de la morale, la "morale" consistant à flatter les riches, à se moquer des pauvres, à mentir, à se parjurer... à faire ce qui vous chante, à condition de ne pas se faire prendre. Mais certains commencent à se demander si, au fond et tout bien réfléchi, ça ne pourrait quand même pas servir à quelque chose... pour les autres.

 N.B. : Au moment où j'écrivais ces lignes, n'avaient pas encore éclaté les révélations de Monsieur Robert Bourgi concernant les valises bourrées d'argent liquide de la France-Afrique, une grande leçon de "morale", au même titre que l'affaire Liliane Bettancourt, l'amnésie opportune de M. Jacques Chirac au sujet des emplois fictifs de la Ville de Paris et l'affaire des vedettes de Taïwan.

 Oui, mais à quoi ? Imaginez un instituteur vraiment vertueux et féru de vérité qui expliquerait à Enzo et à Chloé que la morale, ça ne sert absolument à rien, ni à gagner de l'argent, ni à réussir dans la vie, ni à être l'heureux possesseur d'une Rolex avant l'âge de quarante ans, ni à être distingué, ni à être heureux, mais qu'il faut la pratiquer quand même, même si Dieu n'existe pas.

 Et il faut bien avouer que les "valeurs" transmises par les cours de morale jusqu'aux années 60 - pour autant que je m'en souvienne : probité, goût de l'effort, entraide, générosité, modestie... sont aux antipodes de celles de la société actuelle, ce qui fait beaucoup de "résistances" à surmonter !

 Je viens d'étudier avec un élève qui entre en troisième le début des Misérables de Victor Hugo, où le "digne aubergiste" refuse d'offrir le gîte et le couvert à Jean Valjean, sous prétexte qu'il sort de prison. 

 Il me semble qu'il y a là, et dans les oeuvres littéraires en général, de quoi réfléchir et faire réfléchir sur la "morale", au-delà de la calligraphie et du "débat" citoyen ; je pense aussi au Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry pour les plus jeunes ou à ces admirables nouvelles sur la "charité" que sont Un coeur simple de Gustave Flaubert, Boule de suif de Guy de Maupassant ou au sermon du curé dans Manon des Sources de Marcel Pagnol pour les plus âgés.

 Mais encore faudrait-il remettre en place une formation initiale et des heures de français au programme et considérer la "morale" comme autre chose qu'un ensemble d'interdits sociaux qu'il conviendrait de "restaurer" pour assurer des conditions de travail décentes dans les établissements scolaires, remplacer les parents défaillants, "moraliser le consumérisme" et empêcher les enfants d'imiter les adultes.

 Ceci dit, et en ce qui concerne la nécessité de transmettre des connaissances - ce qui reste jusqu'à preuve du contraire la mission essentielle de l'Ecole - dans les meilleures conditions possibles, il me semble qu'il y a quelques principes essentiels valables à toutes les époques et sous toutes les latitudes qui ne souffrent aucune discussion.


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14 réactions à cet article    


  • focalix focalix 12 octobre 2011 18:35

    Outre que dans son aquarium les exemples pédagogiques sont rares, Luc Chatel enfonce les portes ouvertes.

    Dans les années 50, les leçons de morale se déroulaient ainsi :
    1 - Le maître ou la maîtresse lisait un petit texte édifiant (il avait suffisament de fiches pour assurer toute l’année).
    2 - S’ensuivait un mini-débat.
    3 - Le précepte ou la maxime étaient écrit au tableau, les enfants la recopiaient.
    Ce formalisme était plutôt efficace.

    Il y a une démarche plus moderne qui consiste à exploiter un fait d’actualité ou un incident de la vie scolaire pour improviser une leçon de morale.
    Cela permet à l’enfant de construire son éthique sur des bases concrètes.

    Si tu donnes à quelqu’un un poisson que tu as volé, il mangera une fois. Si tu lui apprends à voler, il mangera toute sa vie.


    • focalix focalix 12 octobre 2011 18:38

      3 - Le précepte ou la maxime était écrit au tableau, ... smiley


    • njama njama 12 octobre 2011 19:04

      La morale bonne idée !

      La Fontaine Le savetier et le financier

      Un savetier chantait du matin jusqu’au soir ;
       C’était merveilles de le voir,
      Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
       Plus content qu’aucun des Sept Sages.
      Son voisin au contraire, étant tout cousu d’or,
       Chantait peu, dormait moins encor.
       C’était un homme de finance.
      Si sur le point du jour, parfois il sommeillait,
      Le savetier alors en chantant l’éveillait ;
       Et le financier se plaignait
       Que les soins de la Providence
      N’eussent pas au marché fait vendre le dormir,
       Comme le manger et le boire.
      ...
      la suite ICI


      • De la hauteur 12 octobre 2011 19:23

        La véritable morale est dans la liberté de choisir librement de s’obliger. tous le reste est n’est que moquerie kantienne.


        • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 12 octobre 2011 21:22

           Jean Jaurès - Lettre aux instituteurs et institutrices ( La Dépêche de Toulouse, 15 janvier 1888.) 

          Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie.
          Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire, à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son his-toire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fermeté unie à la tendresse. Il faut qu’ils puissent se représenter à grands traits l’espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l’instinct, et qu’ils démêlent les éléments principaux de cette oeuvre extraordinaire qui s’appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort.
          Eh ! Quoi ? Tout cela à des enfants ! - Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler... J’entends dire : « À quoi bon exiger tant de l’école ? Est-ce que la vie elle-même n’est pas une grande institutrice ? Est-ce que, par exemple, au contact d’une démocratie ardente, l’enfant devenu adulte, ne comprendra pas de lui-même les idées de travail, d’égalité, de justice, de dignité humaine qui sont la démocratie elle-même ? » - Je le veux bien, quoiqu’il y ait encore dans notre société, qu’on dit agitée, bien des épaisseurs dormantes où croupissent les esprits. Mais autre chose est de faire, tout d’abord, amitié avec la démocratie par l’intelligence ou par la passion. La vie peut mêler, dans l’âme de l’homme, à l’idée de justice tardivement éveillée, une saveur amère d’orgueil blessé ou de misère subie, un ressentiment ou une souffrance. Pourquoi ne pas offrir la justice à nos coeurs tout neufs ? Il faut que toutes nos idées soient comme imprégnées d’enfance, c’est-à-dire de générosité pure et de sérénité.
          Comment donnerez-vous à l’école primaire l’éducation si haute que j’ai indiquée ? Il y a deux moyens. Tout d’abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue, de telle sorte qu’ils ne puissent plus l’oublier de la vie, et que dans n’importe quel livre leur oeil ne s’arrête à aucun obstacle. Savoir lire vraiment sans hésitation, comme nous lisons vous et moi, c’est la clef de tout....Sachant bien lire, l’écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée très haute de l’histoire de l’espèce humaine, de la structure du monde, de l’histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l’humanité. Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l’esprit ; il n’est pas nécessaire qu’il dise beaucoup, qu’il fasse de longues leçons ; il suffit que tous les détails qu’il leur donnera concourent nettement à un tableau d’ensemble.
          De ce que l’on sait de l’homme primitif à l’homme d’aujourd’hui, quelle prodigieuse transformation ! Et comme il est aisé à l’instituteur, en quelques traits, de faire, sentir à l’enfant l’effort inouï de la pensée humaine ! Seulement, pour cela, il faut que le maître lui-même soit tout pénétré de ce qu’il enseigne. Il ne faut pas qu’il récite le soir ce qu’il a appris le matin ; il faut, par exemple, qu’il se soit fait en silence une idée claire du ciel, du mouvement des astres ; il faut qu’il se soit émerveillé tout bas de l’esprit humain qui, trompé par les yeux, a pris tout d’abord le ciel pour une voûte solide et basse, puis a deviné l’infini de l’espace et a suivi dans cet infini la route précise des planètes et des soleils ; alors, et alors seulement, lorsque par la lecture solitaire et la méditation, il sera tout plein d’une grande idée et tout éclairé intérieurement, il communiquera sans peine aux enfants, à la première occasion, la lumière et l’émotion de son esprit. Ah ! Sans doute, avec la fatigue écrasante de l’école, il est malaisé de vous ressaisir ; mais il suffit d’une demi-heure par jour pour maintenir la pensée à sa hauteur et pour ne pas verser dans l’ornière du métier. Vous serez plus que payés de votre peine, car vous sentirez la vie de l’intelligence s’éveiller autour de vous.
          Il ne faut pas croire que ce soit proportionner l’enseignement aux enfants que de le rapetisser. Les enfants ont une curiosité illimitée, et vous pouvez tout doucement les mener au bout du monde. Il y a un fait que les philosophes expliquent différemment suivant les systèmes, mais qui est indéniable : « Les enfants ont en eux des germes de commencements d’idées. » Voyez avec quelle facilité ils distinguent le bien du mal, touchant ainsi aux deux pôles du monde ; leur âme recèle des trésors à fleur de terre ; il suffit de gratter un peu pour les mettre à jour. Il ne faut donc pas craindre de leur parler avec sérieux, simplicité et grandeur.
          Je dis donc aux maîtres pour me résumer : lorsque d’une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque, d’autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années oeuvre complète d’éducateurs. Dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront.


          • Jason Jason 12 octobre 2011 21:47

            Mieux vaudrait une morale imparfaite (mais, qu’est ce que la « bonne » morale ?), que pas de morale du tout.

            En plus, les livres et entretiens divers sur la morale sont pléthore.

            A mon avis les polémiques ne se justifient pas. N’est-ce pas Kant qui disait : « il n’y a qu’une seule chose qui soit bonne, c’est la bonne volonté » ? 

            Alors, qu’attend-on pour sortir une morale, ne serait-ce qu’une morale en attendant mieux, « par provision » (Descartes) ? Les responsables (encore une question de morale) ont l’embarras du choix.

            Et pas seulement dans les écoles.


            • njama njama 12 octobre 2011 23:51

              Luc Chatel n’a pas précisé où allait sa préférence, ...
              La vérité, c’est que Luc Chatel ne sait plus à quel saint se vouer ...

              Il n’est peut-être pas du tout question de revenir à une morale de la III° république (un bêtisier en plusieurs tomes), ou à celle des années 60. Certes l’on pourra toujours y glaner quelques préceptes, maximes ... puis en rire, car la vertu a une vertu elle est comique ... quand on l’exalte.
              Le carnet de route du ministre, la laïcité positive ? si chère à la morale de notre Président actuel. Peut-être pas très surprenant alors qu’il n’y ait pas de programme précis !
              Que dit-il en 2007 à Rome ... (ce n’est pas lui qui écrit les discours, on le sait, mais que cherchait-on à faire passer dans ce discours ... )
              « Et je veux dire également que, s’il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu’il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses. D’abord parce que la morale laïque risque toujours de s’épuiser quand elle n’est pas adossée à une espérance qui comble l’aspiration à l’infini. Ensuite et surtout parce qu’une morale dépourvue de liens avec la transcendance est davantage exposée aux contingences historiques et finalement à la facilité. »
              ...
              « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le Bien et le Mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »


              • njama njama 13 octobre 2011 13:18

                J’enfonce le clou ...

                (même discours Rome 2007)
                « Or, longtemps la République laïque a sous-estimé l’importance de l’aspiration spirituelle.
                Ce n’est qu’en 2002 qu’elle a accepté le principe d’un dialogue institutionnel régulier avec l’Église catholique. Qu’il me soit également permis de rappeler les critiques virulentes et injustes dont j’ai été l’objet ... »

                « Aujourd’hui encore, la République maintient les congrégations sous une forme de tutelle, refusant de reconnaître un caractère cultuel à l’action caritative, en répugnant à reconnaître la valeur des diplômes délivrés dans les établissements d’enseignement supérieur catholique, en n’accordant aucune valeur aux diplômes de théologie, considérant qu’elle ne doit pas s’intéresser à la formation des ministres du culte. »

                ça y est c’est fait !
                pour les catholiques :
                Selon un accord conclu entre la République française et le Saint-Siège, il est prévu que les diplômes canoniques puissent être reconnus comme étant de niveau équivalent aux diplômes français de licence (180 crédits ECTS), de master (300 crédits ECTS) et de doctorat.

                pour les protestants (en cours d’agrément) :
                Sarkozy promet la reconnaissance des diplômes protestants.
                « Je trouve légitime votre demande de voir reconnaître les diplômes délivrés par l’enseignement supérieur protestant et fixer la liste de leurs équivalences comme cela a été fait pour l’enseignement supérieur catholique », a répondu Nicolas Sarkozy.

                « Ce n’est pas faire injure au principe de laïcité que de reconnaître dans le protestantisme une pensée de liberté et de responsabilité humaines, une éthique forte, rigoureuse, ô combien exigeante, un esprit d’indépendance, une volonté de résistance et, en même temps, une fidélité sans faille à la Nation et à la République », a-t-il déclaré.


              • Raymond SAMUEL paconform 13 octobre 2011 11:03

                L’auteur,

                ...« Pour transmettre des connaissances il me semble qu’il y a des conditions qui sont les mêmes sous toutes les latitudes... »

                Fermez le ban !

                Vous pensez sans aucun doute à des ELEVES bien rangés devant vous, assis, avec interdiction d’en bouger et uniquement occupés à vous écouter.

                Avec ces éxigences, ceux qui ont pensé l’école ont semé les graines de violence et de désordre. Ils ont agressé la nature humaine dans la personne de l’ENFANT.

                L’enfant NE DOIT PAS être enferme, il NE DOIT PAS être le vase vide qui RECOIT les connaissances, il ne DOIT PAS être abandonné devant la porte de la crèche ou l’école maternelle puis primaire (et même ensuite) par ses parents, seuls PROTECTEURS naturels etc...
                Ces conceptions ont résisté longtemps grâce à la discipline. Les dégâts ont été occultés, comme d’habitude... Maintenant, l’obéissance n’est plus ce qu’elle était et ça ne marchera plus jamais.
                Nous savons que l’on peut faire autrement, il y a asssez de modèles, MAIS NOUS NE VOULONS PAS. Ne le veulent pas bien sûr, ceux qui sont chargés de ne rien changer (gouvernement, hiérarchie, enseignants) mais auss les parents obligés de produire assez d’argent pour alimenter la société de consommation, telle qu’on la leur a vendue et telle qu’ils l’ont acceptée, avec délectation d’ailleurs.
                Le prix à payer de toutes ces dérives, qui prend forme aujourd’hui,i va devenir insuportable à plus ou moins brève échéance.


                • dogon dogon 13 octobre 2011 13:45

                  La Morale s’enseigne et s’apprend.

                  L’Ethique se vit.

                  L’une serait-elle la résultante de l’autre ?


                  • Raymond SAMUEL paconform 13 octobre 2011 14:07

                    Je frémis aussi quand j’entends parler de MORALE ;
                    Quelle morale ?
                    C’est à peu près comme le mot EDUCATION qui, en général, veut dire ECOLE, mais qui est entendu aussi comme obligation de fermeté pour les adultes (les parents surtout), au point que frapper son enfant est légitimé pour 50% des Français par « l’éducation ». Il est entendu que frapper un animal c’est de la cruauté et que frapper son enfant (giffles, fesées etc...) c’est de l’éducation !

                    Quelle est la morale que l’école veut enseigner ? Se pose-t-on seulement la question ? J’ai bien peur que ce ne soit vu que comme une forme d’incitation supplémentaire à l’obéissance (salut au drapeau, bon citoyen/allégence au pouvoir etc.).

                    Le mot lui-même n’est pas bon parce que les contours de la moçrale ne sont pas définis de sorte qu’on peut en réduire le sens ou l’adapter à ses besoins.
                    Grâce à une acception réduite on peut se drapper, objectivement en apparence, dans la morale tout en ayant des rapports aux autres très contestables. C’est très dangereux quand le pouvoir de définir le sens du mot est monopolisé par un ministre de l’Education, les media...


                    • jordanne jordanne 13 octobre 2011 14:21


                      Il est probable que M.Chatel s’est inspiré de ceci : « La morale publique est le complément naturel de toutes les lois : elle est à elle seule tout un code. » Napoléon 1er.
                      Peut-être aurait-il mieux fait de relire Pascal :« Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale. »

                      Quoi qu’il en soit chaque individu un tant soit peu évolué a sa propre morale, il suffit pour cela qu’on lui ait donné dès le début de sa vie des pistes à suivre et la certitude d’avoir une conscience.


                      • Politeia 13 octobre 2011 14:24

                        Quand on voit la morale de nos politiques, il y a du soucis à se faire !


                        • Raymond SAMUEL paconform 13 octobre 2011 14:39

                          Je pense que ces derniers commentaires devraient en susciter beaucoup d’autres. Je propose que nous ne laissions pas Luc Chatel et consorts définir seuls ces mots-clés « morale » ou « éducation ».
                          Ce serait être au service de l’amélioration des relations humaines, de l’autonomie de l’individu, de la restauration de la responsabilité personnelle... Proposons largement notre vision de la morale. Il faut une forte morale dans la vie de chacun, mais pas la moirale destinée à rester stérile selon le sens qui semble prévaloir.

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