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Accueil du site > Tribune Libre > Le Covid-19 comme signe d’un échec scientifique planétaire (...)

Le Covid-19 comme signe d’un échec scientifique planétaire relatif

 Le Covid-19 a dès le début été considéré comme une infection virale causant chez un faible pourcentage d’infectés une pneumonie aggravée par une détresse respiratoire. Après quelques mois, le tableau clinique s’est modifié. D’autres signes, hépatiques, cardiovasculaires, ont assombri le tableau et confirmé la thèse d’une inflammation aigüe et généralisée chez ces patients. Les stades 3 et 4 ne se résument plus à une pneumonie. Le stade 1 bien que mal cerné s’oriente vers une piste double, avec un virus aux deux tropismes et une synergie avec les bactéries. Cette piste m’a été révélée par sérendipité, en lisant un article d’un internaute anonyme sur la bactérie Prevotella. J’ai ensuite construit une esquisse de modèle de Covid-19 en forgeant la thèse de la « double affection », autrement dit une synergie ou interférence entre virus et bactérie. Et C’est d’ailleurs le nouveau paradigme en microbiologie, celui d’une symbiose complexe entre virus et bactérie qui se dessine depuis une dizaine d’année sans que cette voie ait été considérée pour le Covid-19. La communauté scientifique s’est focalisée sur les stades 3 et 4 alors que tout se joue à partir du stade 1, avec un triple jeu, immunité, virus et bactéries. Quand les patients en sont au stade avancé ou critique c’est trop tard. La réaction inflammatoire en chaîne ne peut plus être arrêtée que par les capacités de résistance du patient. Les antiviraux ou toutes autres substances n’ont qu’un effet modéré. Il se dit actuellement que le taux de décès en réanimation frôle les 40%.

 

 La piste Prevotella fut véhiculée comme une sorte de fake new scientifique du reste très simpliste, ce qui est la marque de fabrique des fake news. Les gens attendent des solutions simples, manichéennes, et s’imaginent parfois que le pouvoir fait obstacle aux découvertes alternatives. Ils s’accrochent à des théories pourries en croyant donner des leçons à la science officielle et les médias de corriger pour donner une leçon aux réseaux sociaux. C’est la grande tendance de notre époque, des ignares se croyant sachant et donnant des leçons.

 

 Le modèle théorique du Covid-19 n’est pas encore trouvé. Les scientifiques s’affairent pour trouver des traitements sans connaître exactement cette maladie. C’est un peu le coup de chance, repositionner un antileucémique, un effecteur du récepteur ACE2 utilisé en cardiologie, un nouvel antiviral en phase d’essai (et il y en a, flavipiravir par exemple) ou la chloroquine… Mais on oublie une chose, c’est qu’il faut essayer de stopper la progression au stade 1. Et donc expliquer la disruption du phénotype infectieux conduisant du 1 au 2, là où commence la cascade inflammatoire. Nous n’avons pas d’études cliniques détaillées sur le stade 1.

 

 L’arrivée du Covid-19 a montré que la science était perfectible, sans avoir démérité. Les papiers sur le virus et le Covid-19 n’ont cessé de fleurir et je tiens à saluer la belle initiative des revues spécialisées ayant offert leurs publications en open source. Pour améliorer la science, trois choses. D’abord analyser les effets de la spécialisation, conduisant les scientifiques à affronter l’inconnu en ordre relativement dispersé, virologues et biologistes d’un côté, cliniciens de l’autre. Ce point reste néanmoins un détail, souligné par des scientifiques de Hong Kong déjà acteurs pendant le SRAS de 2003. La seconde amélioration est d’ordre stratégique. Les efforts se sont concentrés sur les stades avancés (2), sévères (3) et critiques (4), une fois l’emballement inflammatoire en marche. Ce qui a impacté la stratégie thérapeutique, concentrée sur le stade final, détresse respiratoire, pneumonie aggravée et cascade de cytokines. Au stade 3, la pharmacopée est impuissante à stopper le mal, peut-être le ralentir en cas de surinfection bactérienne. La stratégie de l’émergence n’a pas été beaucoup explorée, elle aurait peut-être permis d’expliquer le passage crucial du stade 1 au stade 2. Et de répondre à quelques questions sur la nature du ou des phénotypes infectieux. Enfin, les sciences du vivant et la médecine ont négligé la biologie théorique, contrairement à la physique qui au siècle dernier, a œuvré dans ce sens pour faire de grandes découvertes. En l’état actuel des connaissances, le Covid-19 repose sur un triptyque virus, immunité, bactérie, dont les poids respectifs ne sont pas établis. Avec trois pistes thérapeutiques, antiviraux, anti-inflammatoires, antibactériens. La piste antivirale a été privilégiée un moment, ce n’est pas la bonne.

 

 La science est face à un défi. Trouver des solutions en quelques mois pour résoudre un enjeu mondial. C’est la deuxième fois qu’une telle situation s’est produite. La première remonte en 1942, lorsqu’après l’attaque de Pearl Harbor, les physiciens se réunirent pour le projet Manhattan visant à produire une arme nucléaire en peu de temps, quelques années. L’OMS, la Chine, l’Europe, les Etats-Unis, tous les pays avancés ont déployé des milliards pour un projet Manhattan II visant à fabriquer des armes contre le Covid-19. C’est une idée louable. Seul bémol, avons-nous les Einstein, Oppenheimer et autres von Neumann de la virologie, microbiologie et immunologie ? Et seule certitude, plus il y a de chercheurs sur cette affaire, plus la probabilité de trouver une solution est élevée. Mais de quelle solution parlons-nous ?

 

  Je maintiens l’idée d’une nécessaire recherche d’un modèle explicatif et théorique pour le Covid-19. Et ne pas oublier qu’une découverte majeure ne dépend pas des centaines de milliards dépensés. On l’a compris avec le plan cancer déployé par Nixon, qui pensait qu’en alignant des milliards, la solution serait trouvée en deux décennies. Les politiques n’entendent rien à la science. Si c’était le cas, on s’en serait aperçu depuis un moment ! Dieu merci, nous avons des experts scientifiques mais hélas, en demandant aux scientifiques d’assumer une fonction politique, ils ont fini par ne plus comprendre la science ! D’ici quelques semaines ou plus, la recherche aura avancé sur un point, les évaluateurs seront sur le point de rendre les rapports d’évaluation des projets.

 

 Pour conclure cette question scientifique, je n’exclus pas l’hypothèse d’une faute de stratégie face à une pathologie se développant en quatre stades. La stratégie actuelle est concentrée sur deux priorités. Le stade 0, autrement dit la distanciation sociale et le vaccin. Puis le stade 3, autrement dit l’ambulance et les pompiers mécaniques et chimiothérapiques. Il aurait fallu examiner de plus près ce qui se passe au stade 1, une fois le virus entré dans l’hôte. La science a les moyens de le faire, si elle ne le fait pas c’est une faute. Et nous progressons souvent en comprenant nos erreurs. Un modèle théorique est une affaire de quelques mois, sinon quelques semaines. Il devrait alors être possible d’examiner la possibilité de stopper cette maladie avant qu’elle n’explose dans les stades suivants. La piste antibactérienne est pour l’instant le seul espoir, avec s’il y a lieu un appui anti-inflammatoire. Il reste à expliquer pourquoi elle peut marcher, ou pas. C’est ce que j’ai fait dans un long papier qui n’a pas eu de retour.

 

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/nouveau-modele-transversal-du-224084

 

  Pour conclure, la science est actuellement en échec relatif malgré une somme de résultats sans précédent en si peu de temps pour une maladie émergente. Les scientifiques sont la plupart formatés et fermés, ils ne veulent rien entendre et restent dans leur zone de confort. Dormez braves gens, ce n’est pas demain qu’il y aura une solution. Continuez à vous délecter du spectacle, le classico de la médecine, PSG Marseille, Véran Raoult. 


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14 réactions à cet article    



    • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 mai 2020 12:49

      @petulette
      Heureusement qu’il ne me cite pas, ça me foutrait la honte
      D’ailleurs, il a tellement la honte qu’on ne le voit plus sur le Net et qu’il n’a même pas daigné apparaître sous sa vraie identité. 


    • petulette 12 mai 2020 12:51

      @Bernard Dugué Caa l’air carré son truc.


    • Eric F Eric F 12 mai 2020 19:14

      @Bernard Dugué
      "Heureusement qu’il ne me cite pas, ça me foutrait la honte
      D’ailleurs, il a tellement la honte qu’on ne le voit plus sur le Net et qu’il n’a même pas daigné apparaître sous sa vraie identité"

      je ne comprends pas votre position, vous vous étiez inspiré de son article et aviez exposé quelques jours plus tard une thèse proche de la sienne, pourquoi parler aujourd’hui de fake news et de honte sur cet auteur (non pas anonyme mais sous pseudo, ce qui est le cas de nombreux contributeurs du net) ? Une fake news est une information délibérément falsifiée, considérez vous que c’était le propos de son auteur ?


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 mai 2020 20:12

      @Eric F On peut considérer que c’est une fake
      je parle du second article de cet auteur sur la bactérie Prevotella responsable de l’orage de cytokine. En revanche l’idée de départ m’a mis sur la piste de la synergie virus bactérie qui n’est qu’un élément dans une complexité bien plus large. La bactérie Prevotella n’a plus grande importance, elle n’est qu’une souche du microbiote qui souvent, lutte contre les virus et d’autres fois non. 


    • Eric F Eric F 13 mai 2020 11:39

      @Bernard Dugué
      J’avais lu les articles en question, celui de Moon et le vôtre, et la piste de la synergie virus-bactérie m’avait effectivement semblée bien étayée et convaincante.
      L’hypothèse de la bactérie Prévotella avait du reste reçu une certaine audience, puisque la question avait été posée au Pr Salomon en fin de sa présentation quotidienne du 20 Avril (questions posées par la presse). Il avait alors esquivé (à son habitude) en indiquant juste qu’il n’y avait pas eu de « publication » de référence sur ce point (référence)
      La mise en cause de cette bactérie-là était peut-être hasardeuse, mais il ne me semble pas qu’elle relevait de la mystification délibérée, et cela avait relancé la piste de l’interaction, on peut donc savoir gré à Moon de sa contribution initiale, indépendamment des considérations de préséance.

      On peut noter au passage que cette piste entre dans le vaste débat entre le « canal officiel » des instances médicales, et les « études indépendantes », dont celles du Pr Raoult. Dans certains cas, il y a des « passerelles » et les instances médicales de certains pays incorporent des pistes suggérées par des études indépendantes (le traitement des micro thromboses en Italie par exemple, pays qui « intube » moins depuis plusieurs semaines). Cette piste des thromboses vient d’être confirmée par une étude allemande ...si je devais être envoyé à l’hosto pour insuffisance respiratoire liée au covid, je demanderai de l’héparine !


    • leypanou 12 mai 2020 13:10

      Il devrait alors être possible d’examiner la possibilité de stopper cette maladie avant qu’elle n’explose dans les stades suivants 

       : des tas de médecins ont soigné leurs patients par différents protocoles et çà a marché.

      Ils n’ont pas attendu les recommandations du Dr Fauci aux États-Unis ou du Dr Véran en France, sinon c’aurait été pire.

      Un peu de lecture pour les curieux :

      A Galveston-area doctor, Dr. Robin Armstrong, who was in charge of a nursing home, found himself in the middle of the worst health care nightmare anyone can imagine : a COVID-19 outbreak, on a home full of elderly people, and he was in charge. Odds were big they were going to die. We already know what the coronavirus did to a nursing home in Washington State, and we have subsequently learned what inserting COVID-19 patients into unwilling nursing homes in New York City did to those populations. Coronavirus + Nursing Home = Death Sentence. That was what he was looking at. In desperation, the Texas doctor decided to treat his threatened patients with hydroxychloroquine in a last-ditch effort to save them…and he called it right. Unlike those other places, his patients got well. His informed judgment saved the lives of a building full of nursing home patients, and he reported no bad side-effects such as heart problems brought on by the treatment. He would have been justified to take such risks because his treatment was triage, and the alternative was the death sentence. But there wasn’t even that. His patients lived, they regained their fragile health, and there were no stacked bodies or chaotic medical scenes in his part of Texas on his watch¹

      Ce que vous dites correspond exactement à ce qui a été fait : il ne faut pas attendre la phase 3 ou 4 pour faire quelque chose, raison pour laquelle la France fait partie des pires résultats dans le monde.

      On ne va pas aussi lister tous les médecins qui ont soigné en douce leurs patients avec l’HCQ ou autre chose.

      ¹ : article initial ici.


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 mai 2020 13:18

        @leypanou
        Je suis parfaitement au courant des traitements, le seul problème c’est qu’on prescrit sans être certain que le patient soit infecté par le virus.
        Si les autorités veulent savoir ce qu’il en est, elles en ont les moyens, il suffit de tester, de soigner et suivre les patients. Dans les régions touchées, parce qu’ici en Aquitaine, le virus ne circule presque plus


      • leypanou 12 mai 2020 15:05

        @Bernard Dugué
        ce qui est à disposition est le PCR. Mais le PCR donne des faux positifs ainsi que des faux négatifs. J’ai lu que le PCR fait maintenant très peu d’erreurs.
        Avez-vous une idée du taux d’erreur du PCR actuel¹ ?
        Des médecins disent qu’avec PCR + diagnostic clinique, ils sont à peu près sûr de leur coup.
        ¹:avant aux États-Unis, c’était catastrophique et les tests du début ont été retirés.


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 mai 2020 20:14

        @leypanou Quand on fait le diagnostic clinique, c’est un peu tard
        Il faut détecter au moment de la première phase. On ne va quand même pas passer chaque enrhumé au scanner qui de plus de donnera rien à ce stade


      • Eric F Eric F 13 mai 2020 14:06

        @leypanou
        les praticiens de terrain ont en effet prescrit selon leur conscience, pas besoin de sonner les cors, buccins et trompettes, on peut prescrire en fonction de causes possibles et de symptômes avérés ;
        Quand mon épouse va chez le praticien, elle a déjà le diagnostic et la prescription en tête, il vérifie, confirme ...ou rectifie.
        Pour ma part, je préfère ne pas avoir d’idée préconçue, j’ai été ainsi diagnostiqué de ce que je n’aurai jamais imaginé (je m’imagine toujours jeune et en bonne santé), et jusqu’ici soigné efficacement.


      • zoreol il faudrait 12 mai 2020 14:23

        toujours aussi instructifs, vos articles, qui permettent aussi d’élargir notre vocabulaire : sérendipité, qui n’est pas dans le Petit Robert édition 2003, aurait comme étymologie celle-ci : Etymologie de Sérendipité                                                                      EL 

        Le terme serait issu de « serendip », nom de l’endroit où se rendaient les héros de l’ouvrage « The three princes of Serendip » (les trois princes de Ceylan [1]) à qui les enchaînements d’événements les mettaient en situation d’ajouter « a volo » des associations dont ils créaient au fil de temps le besoin, issu de l’évolution de ces mêmes situations.

        trouvée sur la page : https://sites.google.com/site/etymologielatingrec/home/s/serendipite

        Avant de partir sur la Toile, j’ai fouillé mon vieux Gaffiot, et je suis tombé sur le verbe sero, serui, sertum, gérondif « serendum », signifiant « enchaîner, lien par un rapport naturel ou logique. Mon prof de latin m’eût certainement dit »tu cherches trop loin". On peut toujours essayer, non ?


        • Sinbuck Sinbuck 12 mai 2020 22:25

          @il faudrait
          sérendipité : emprunt francisé diffusé en 2008 du mot anglais serendipity (1774) issu d’un conte persan d’Horace Walpole (les trois princes de Serendip). Origine arabe sarandib qui s’appliqua à l’île de Ceylan  Sri Lanka. Walpole qui définit sa création dans une lettre comme l’aptitude de ses trois héros :
          « qui faisaient constamment des découvertes, par accident et par sagacité, de choses dont ils n’étaient pas en quête ».
          C’est en 1960 qu’un sociologue Robert K. Merton théorise le concept en théorie de l’indexation en scientométrie...         dictionnaire historique de la langue française  Le Robert


        • Gérard Dahan Gérard Dahan 13 mai 2020 07:28

          @ Bernard Dugué
          N’étant pas pharmacologue, j’apprécie vos articles et vos pistes de réflexion sur le manque de recherche et d’études sur le stade 1
          Sur la peur, votre remarque sur la dépossession des médecins de ville est très pertinente et sans aucun doute a été prise sans en mesurer les conséquences sur la population.
          Mais le reste de l’article s’il pose une bonne question se fpurvoi sur des commentaires philosophiques généraux.
          L’Etude en revanche resterait à faire sur la dimension de la peur et ses conséquences dans une « pandémie » médiatique encouragée par les medias utilisant leur ressort habituel pour accroitre leur audience, et sanctionnée par des pouvoirs gouvernementaux totalement dépassés en moyens, en communication et en réflexion...

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