Le crépuscule des dieux
L’histoire nous enseigne que lorsqu’un Empire ou un groupe ou même un État se dirige vers sa fin, ses dirigeants sont de plus en plus faibles.
En réalité, la cause en est que le consensus aboutissant à leur nomination aux postes les plus en vue, se fait par le bas. Je m’explique à travers quelques exemples caractéristiques : En 96 de notre ère, une lutte féroce avait lieu à Rome pour accéder au pouvoir suprême, c’est-à-dire atteindre le poste d’empereur. Les clans en présence étaient de puissance, à peu de choses près, égale, de sorte qu’une nomination d’un prétendant « naturel » était impossible.
Cependant, un consensus a été trouvé sur le nom de Nerva. Rappelons que Nerva, né sous le nom de Marcus Cocceius Nerva le 8 novembre 30 à Narni est mort le 27 janvier 98 à Rome. Il est devenu empereur le 18 septembre 96, poste qu’il a conservé jusqu'à sa mort, en janvier 98. C’est-à-dire qu’ils ont choisi un vieil homme (à cette époque, à 66 ans on était vieux) comme empereur romain et il a régné juste un peu plus d’un an. Les puissants patriciens l’ont mis là juste le temps de prendre le dessus sur leur adversaire (ce calcul politique est vrai pour tous les clans en présence).
La même chose est arrivée à la fin de l’Union soviétique. Rappelez-vous la succession de vieux dirigeants, malades. Après la mort de Léonid Brejnev, il y a eu Youri Andropov, du 16 juin 1983 à sa mort le 9 février 1984. Lui a succédé Konstantin Tchernenko du 11 avril 1984 à sa mort, le 10 mars 1985. La suite est connue avec l’effondrement de l’URSS.
L’Union européenne commence à faire la même chose : Disons que grosso modo, après Jacques Delors, tous les présidents de la Commission de Barroso à Jean-Claude Juncker en passant à la nouvelle présidente nommée hier, sont le résultat d’un compromis âprement disputé, notamment entre la France et l’Allemagne. Conclusion ? La personne choisie est le dénominateur commun le plus bas et souvent une personne sans aucun pouvoir réel.
Rendons quand-même à César ce qui lui appartient : Jean-Claude Juncker a néanmoins voulu faire quelque chose après sa nomination : immédiatement après cette tentative, tout à fait par hasard, les Luxleaks (le scandale de la taxation très basse des géants du net et de grosses entreprises mondiales pendant qu’il était Premier ministre du Luxembourg) sont sortis, le confinant au rôle de figurant…
Voilà ce que m’inspire la difficulté à choisir les hauts dirigeants de l’Union européenne et le compromis final, car il s’agit vraiment d’un compromis qui n’a rien de reluisant…
L’Union européenne marche-t-elle dans les pas de l’Empire romain et de l’Union soviétique ?
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