Le débat à travers le langage symbolique de la gestuelle
En utilisant les critères très pointus développés par Joseph Messinger, psychologue et spécialiste incontesté des langages symboliques et de la gestuelle professionnelle, quelques évidences apparaissent. Au moment où chaque média s’accorde à dire que ce débat n’a fait ni vainqueur, ni vaincu, la lecture plus attentive de la rencontre donne une autre réponse.
Tétanisé par la peur de laisser son caractère impulsif et violent apparaître lors d’un tel débat, le candidat de droite a fait des efforts considérables pour apparaître comme un homme calme.
Mais si les mots ne trahissent pas, les gestes, eux, sont lumineux :
Lorsque, agressé par sa concurrente, il a tourné son regard vers les deux journalistes censés arbitrer le débat, il a laissé apparaître l’anxiété, cherchant un appui qu’il n’a pas trouvé. Et cela à plusieurs reprises.
Pour lui, l’essentiel n’était pas de gagner, mais surtout de ne pas perdre. Les sondages le donnent gagnant depuis le début, et il a intériorisé l’idée qu’il suffit de ne rien changer pour garder la place qu’il a dans l’opinion des électeurs.
Les joueurs de poker le savent bien : il faut toujours jouer l’offensive si l’on veut gagner, et celui qui a peur ne peut que perdre.
Il n’a que rarement regardé sa concurrente. C’est ce que Messinger appelle le regard esquivé. Ce regard signifie un climat mental frauduleux, dont la signification est : il ne dit jamais ce qu’il pense, et ne pense pas ce qu’il dit.
Dans l’esprit des téléspectateurs , ce message met un certain temps à se concrétiser, mais l’inconscient finit toujours par se réveiller.
Lui qui, lors des meetings, utilise abondamment ses mains, pour ponctuer ses paroles, a limité considérablement ses gestes, bloquant une main avec l’autre (climat mental pessimiste).
Mieux, à certains moments, il a fixé un objet, consultant d’une manière fictive les fiches qu’il avait devant lui. Cela a une signification claire : il méprise l’adversaire et n’est pas dans une attitude de débat ouvert.
Puis il y a eu à plusieurs reprises le regard en dessous : cette attitude signifie qu’il est impressionné par l’adversaire.
Mais le moment le plus fort, c’est lorsqu’il a regardé une partie du corps de son adversaire, plutôt que de la regarder dans les yeux.
Cela a une signification (d’après joseph Messinger) claire : c’est un sentiment de frustation qui l’agite.
Décidément, alors que tout le monde semble penser que l’affaire est « dans le sac », il apparaît à l’évidence que rien n’est joué.
Et ce qui « plombe » le candidat UMP, ce sont les soutiens récents.
Dans l’inconscient collectif, Nicolas Sarkozy est l’homme qui a trahi son camp à plusieurs reprises, et cela reste toujours en filigranne dans l’esprit de chacun.
Or, des premiers aux derniers soutiens, on constate que les personnalités qui l’ont rejoint ont toutes trahi : l’économiste Besson, le populiste Tapie, les ex-UDF, jusqu’au publiciste Jacques Séguéla ; et tous ces soutiens fonctionnent à l’envers de l’effet souhaité.
La dernière déclaration de François Bayrou peut définitivement faire pencher la balance, d’autant que Le Pen mène une lutte sans merci contre Sarkozy, et que Chirac garde un pouvoir de nuisance fort, contrairement aux allégations des analystes politiques officiels (Giscard s’en souvient !).
Ce qui est sûr, c’est que, malgré ce débat gagnant-gagnant, la victoire se jouera à très peu de voix, et que le perdant sera le peuple. Il sera soit dans les 51 gagnants ou dans les 49 perdants (et la colère sera violente).
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