Le Financial Times pas d’accord avec Sarkozy !
Sarkozy, aux abois, craignant une dérouillée le 6 mai, brandit désormais la menace des marchés financiers mécontents au nez des français. Ainsi, a-t-il estimé mercredi qu'une victoire de François Hollande à la présidentielle provoquerait une "crise de confiance" qui mettrait la France "à genoux".
François Fillon avait, lui, laissé entendre mardi soir qu'une victoire de François Hollande serait instantanément suivie par de nouvelles attaques spéculatives contre l'euro.
Mais… les attaques spéculatives n’ont-elles pas déjà commencé ?

Les marchés financiers n'ont pas attendu Hollande pour sévir
On se souviendra des nombreux décrochages du CAC 40 depuis un an, de la perte du triple A de la France… Sarkozy, Fillon et Copé ont la mémoire bien courte.
La Grèce ? L’Espagne ? Mais nous y allons JUSTEMENT parce que Sarkozy est passé par là et non pas à cause de la perspective de l’élection de Hollande comme veut le faire croire l’UMP.
Depuis le début de sa campagne, Hollande, face aux discours de « rigueur », exclusifs de toute autre préoccupation, de Sarkozy a toujours maintenu qu’une politique d’austérité sans mesures pour la croissance, ne pouvait suffire à redresser la France. Il semble évident que les marchés financiers n’ont pas attendu Hollande pour plonger l’Europe dans la spirale infernale, aiguillonnés par les agences de notation, leurs garde-fous.
Il semble évident que continuer sur cette tangente de décrochage appelée "rigueur et rien d'autre", est dangereux pour la France. Et l'Europe.
Le Financial Times en substance le dit : « on a besoin de la vision de Hollande en Europe »
Et l’on ne peut soupçonner le FT de rouler à gauche…
Extrait du Financial Times de mardi dernier :
“Political consensus behind such a growth agenda will not be easy to build. But as economic conditions get tougher, the high priests of fiscal austerity are bound to become more isolated. It is therefore encouraging that an increasing number of politicians, including François Hollande, the French presidential hopeful, are calling for a “European growth strategy”. Any such plan must include concrete measures that can have an immediate impact. Europe has been been talking too much about growth for too long, while doing too little. It is time to act before it is too late. “
Traduction (améliorations bienvenues) :
“Le consensus politique face un tel état des lieux de la croissance ne sera pas facile à construire. Mais au fur et à mesure que les conditions économiques deviennent plus dures, les grands prêtres de l'austérité fiscale doivent nécessairement devenir plus isolés. Il est donc encourageant qu'un nombre croissant des politiciens, y compris François Hollande, le candidat au poste du président français, appelle" à une stratégie de croissance européenne ". Un tel plan doit inclure les mesures concrètes qui peuvent avoir un impact immédiat. L'Europe a trop parlé de la croissance, pendant trop longtemps et en faisant trop peu. Il est temps d'agir avant que ce ne soit trop tard."
Certes, certains gauchistes pourraient en faire un argument contre Hollande, confirmant selon lui la collusion du PS avec la « Finance ». Or, il ne faut pas confondre le PS et certains de ses membres tels que DSK ou Pascal Lamy, reliquats de la gauche "caviar" qui a colonisé le socialisme pendant si longtemps.
François Hollande démontre que l’on peut être à gauche et faire avec le principe de réalité : L’Europe, les marchés financiers existent, des fonctionnements hyper libéraux se sont cristallisés depuis longtemps. Pour remettre tout cela dans le sens de l’Histoire des peuples, il faut avancer à pas comptés. Intelligemment. On ne gouverne pas juste en partant en croisade sur son cheval blanc.
En outre, Hollande a donné suffisamment de signes clairs, prouvant que sa vision est bien à gauche, au travers de ses nombreuses propositions. Et la fameuse taxe des 75%, même si elle est frappée du sceau de la démagogie, n'est pas des moindres.
Si Hollande veut jouer à armes égales avec l’Allemagne et les marchés, il doit assoir sa crédibilité : Le suffrage électoral certes, mais également la crédibilité de ses arguments hors de nos frontières.
Cette communication du Financial Times ne doit pas faire honte à Hollande. L’on sait que Mélenchon va s’en saisir pour dire que Hollande s’est compromis avec le « capital »…Mais la réciprocité n’est même pas dans les apparences… Si la finance se met à aimer Hollande, Hollande n’a pas à lui rendre la pareille.
Le vent tourne. On a suffisamment reproché à Hollande de ne pas être crédible, face à une Europe pilotée par l’Allemagne et un Eurogroupe noyauté par les intérêts privés (Bilderberg, Trilatérale et cie).
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