Le gouverneur de la Banque de France s’illusionne-t-il, ou cherche-t-il à nous leurrer ?
En Octobre, le PS réclamait une commission d'enquête sur les « fautes et les errements » qui ont conduit au scandale de Dexia, le premier sauvetage bancaire de la crise de l'euro (lien). Ceci intervenait au moment où l'Autorité Bancaire Européenne tranchait en faveur de recapitaliser les banques (lien), après des mois de tergiversations pendant lesquels le gouverneur de la Banque de France (BdF), Christian Noyer (CN), s'est fait le spécialiste de (tenter) de rassurer les marchés sur la solidité des banques, et plus généralement de la zone euro, usant d'arguments dont la maladresse n'a pas échappé à certains médias anglo-saxons. Il défend catégoriquement le modèle bancaire français mais avec des arguments qui semblent porte-à-faux. Ce n'est pas parce que ce type de discours arrange certainement les grands groupes bancaires français qu'il faut nécessairement en déduire que son indépendance de jugement est compromise, quand bien même les médias anglo saxons —encore eux— disent exactement cela des élites françaises. Alors nous apporterons quelques élements d'information et soulèverons des questions, en espérant qu'il ne faille pas attendre que la crise de l'euro prenne un virage pour le pire, avant que ces mêmes élites (renouvelées ?!) ne leur reconnaissent de la pertinence...

Les banques n'ont absolument pas besoin de fonds propres, ni d'être recapitalisées
Je ne crois pas un instant que le Glass-Steagall Act soit un remède à la crise
C'est une prise de position audacieuse, sur une question stratégique, tant elle contraste avec ce que nous tenions, avant qu'il ne s'exprime sur ce sujet, comme le consensus des grands banquiers centraux (Volcker, Mervin King). Quoiqu'aient pu être les erreurs idéologiques de ces derniers par le passé, il faut au moins se satisfaire qu'ils souhaitent remettre à plat le modèle d'organisation du système bancaire. Pas CN, et pas, non plus, le lobby bancaire. Il n'est pas concevable, bien sûr, qu'il n'y ait pas une étude de la BdF étayant l'opinion tranchée de CN mais, pour l'instant, nous n'avons pu la trouver... Heureuse surprise, toutefois, survenue quelques temps après le premier jet de cet article (5 Novembre), Michel Barnier a déclaré souhaiter que la Commission Européenne étudie l'opportunité d'une législation de type Glass-Steagall en Europe (2).
Une autre des affirmations de CN, dans une émission de radio récente, laisse perplexe :
Les bonus [...] me choquent un peu. Mais autant je suis contre la banque casino d’une façon générale [...] que je pourchasse dans les banques françaises [...] car ce sont toutes les activités de marché qui sont dangereuses.
Cette déclaration appelle plusieurs interrogations, ne serait-ce que sur la signification, dans ce contexte, du mot « pourchasse ». Elle intervient au moment où il est révélé que les banques gonfent artificiellement leurs résultats, alors que la transposition dans le droit français, de la directive européennes des bonus est jugée « permissive » par un député européen.
(1) Organigramme... (2) Barnier panel ...
En Mars 2006 la BRI réitérait, dans son rapport trimestriel, de graves risques [d'effondrement] dans le marché du crédit hypothécaire « subprimes ». L'investissement étranger [alimentant la bulle] dans ce secteur avait grimpé en flèche, notaient les auteurs. Or, le marché de l'immobilier avait commencé a montrer des signes de faiblesses et les investisseurs s'exposaient à des pertes non-conventionnelles. [...] Quelques mois plus tard, en Décembre, la BRI relevait que le marché de la titrisation de prêts hypothécaires « subprimes » avait drastiquement chuté au dernier trimestre. La perte de confiance se matérialisait.
Quant au FMI, on pourra consulter un profil dressé par le Wall Street Journal (2).
(1) Global Banking Economist Warned of Coming Crisis... (2) Mr. Rajan ...
Quant à la chronologie des événements, on pourra se reporter au numéro de décembre 2006 de la Revue de [S]tabilité [F]inancière de la Banque de France. Tous les éléments d’analyse y figurent : sous-évaluation des risques, appétit excessif pour le risque, problèmes intrinsèques au mécanisme de titrisation, manque de transparence, faible liquidité des produits structurés, incertitudes entourant leur valorisation. L’analyse existait bel et bien : sans doute aurait-il fallu lui donner plus d’écho. Au demeurant, les travaux de la Banque des [R]èglements [I]nternationaux aboutissaient aux mêmes conclusions. Il convient donc de réfléchir aux moyens d’exercer une influence plus forte ex ante.
Nous avons consulté la page internet Revue de Stabilité Financière à l'onglet 2006 (2). Elle contient une section nommée Chronique, et des études. Parmi ces dernières, seul le document Liquidité et stabilité financière aurait pu correspondre à la description ci-dessus. Nous avons lu ses principaux résultats, mais ils ne contenaient pas ce que nous cherchions. Nous avons aussi lu la Chronique qui aborde deux questions :
Les risques sont-ils correctement évalués par les marchés financiers ?
Les mécanismes de transfert de risque sont-ils suffi samment robustes ?
Il faut un certain temps pour comprendre que les tournures indirectes du type « les marchés pensent que... » ne désignent pas l'opinion d'autrui, mais bien ceux des auteurs qui cherchent par ce moyen à se couvrir. On arrive néanmoins à déchiffrer que la réponse, pour la première, était que les primes de risques du marché étaient faibles mais que le « scénario de croissance et d'inflation maîtrisée » était jugé crédible. La deuxième met en balance la résilience à un choc, permise par les mécanismes modernes de transfert de risque, avec des « interrogations qui demeurent ». Y sont énumérés des généralités sensées (opacité...), mais il n'y a toutefois rien de spécifique qui rappelle le risque majeur identifié par la BRI, résultant de l'accumulation monumentale de dettes hypothécaires et financières, aux Etats-Unis (mais aussi, dans les faits, en Espagne et en Irlande)...
CN avait donc raison de dire « [t]ous les éléments d’analyse y figurent », sauf qu'il manquait l'essentiel. Donner à cette revue « plus d'écho », mais sans remédier à cette lacune cruciale, aurait été assez futile.
Alors même que le département de recherche du FMI s'était distingué, l'échec à traduire en actions ses recommandations fît l'objet d'une évaluation interne, sous la direction de DSK (3). En a t-il été de même, à la BdF, depuis le temps ? Autrement dit, quelles sont les « réflé[xions] aux moyens d’exercer une influence plus forte ex ante » qu'il préconisait ?
(1) Rapport d'information... (2) Revue de stabilité financière de 2006... (3) IMF fails...
Quelle banque détient le record historique de pertes résultants d'opérations sur produits dérivés frauduleuses ? Une banque universelle française, la Société Générale. 5 Milliards d'euros de pertes, en Janvier 2008. Quelle autre affaire ressemblant à celle de Kerviel a été éclipsée par le début de la crise des sub-primes, en 2007 ? Une banque universelle française, le Crédit Agricole (Calyon), avec une perte de 250 millions d'euros, résultant d'opérations non autorisées sur des produits dérivés (1). Y a t-il eu une enquête sur les possibles carences dans les systèmes de surveillance ?! La BPCE, elle, au travers de sa filiale Natixis subit une perte de près de 750 millions d'euros dans des conditions similaires en 2008 (2).
Quelle est la banque impliquée dans le deuxième évènement majeur de la crise de 2007, après les ennuis révélés de Bear Sterns, fin Juillet, qui a déclenché les interventions jointes de la Banque Centrale Européenne et de la Réserve Fédérale ? Une banque universelle française, BNP-Paribas, qui était impliquée dans les sub-primes (3). Quels sont les points communs de ces banques ? Ce sont des banques universelles, c'est à dire celles qui ont des activités de marché, et, pour trois d'entre elles, une présence internationale conséquente.
Au moment même où le plan de sauvetage était annoncé, CN affirmait de son côté :
Les banques n'ont absolument pas besoin de fonds propres, ni d'être recapitalisées. Le seul objectif c'est d'accompagner le financement de l'économie
Si l'objectif était tel que prétendu dans cette citation, l'argent aurait été alloué à l'économie hors banques, les PMEs par exemple, c'est évident. Le compliment que l'on peut faire à cette déclaration, c'est qu'elle n'est ne contredit pas l'esprit du rapport de la commission bancaire de 2008, qu'il a dirigé (1). Sa philosophie est donnée par ce paragraphe :
Ce contexte souligne une nouvelle fois l’importance fondamentale d’une gestion efficace de l’ensemble des risques, dont la Commission bancaire et son Secrétariat général ont continué en 2008 de faire un objectif central
Le rapport peine à mettre en évidence, dans un rédaction limpide, les leçons essentielles de la crise, comme cet exemple tiré d'un document de la Banque Centrale du Canada :
En premier lieu, et surtout, il est clair que le système, dans son ensemble, n'est pas assez capitalisé.
A la place, on trouve un titre de section intitulé
Malgré l'intensité de la crise, la structure financière des banques françaises est restée solide
qui est contredit dans le développement qui y fait suite :
[La] crise de confiance à l'égard des banques [...] a conduit le gouvernement français [...] à la création de la Société de prise de participation de l'état (la SPPE), laquelle, à fin décembre 2008, a souscrit pour 10,5 milliard d'euros d'instruments de fonds propres de base émis par les banques, sous la forme de titres subordonnés.
Prenons un autre exemple :
Les banques sont exposées aux hedges funds, à travers leurs activités de financement ou d’investissement, et lorsque les fonds alternatifs jouent le rôle de contrepartie de marché. En particulier, la fraude relative au fonds Madoff a occasionné des pertes substantielles à plusieurs établissements et démontré avec acuité la nécessité de développer une analyse fine des fonds, des produits et des collatéraux reçus en garantie dans un domaine dont l’opacité est une des caractéristiques.
L'« analyse fine des fonds » préconisée, on peut la mettre en perspective avec cette nouvelle, des années après les faits, relatée dans le journal Le Monde (2),
Le liquidateur Irving Picard, chargé de récupérer des fonds pour les victimes de l'escroc Bernard Madoff, a porté plainte contre la banque française BNP Paribas, l'accusant de receler [un milliard] de dollars placés par le fonds rabatteur Harley Internaional, basé aux îles Caïmans.
Autrement dit, il aurait mieux valu se demander s'il ne faut pas supprimer certaines activités, pour lesquels il n'existe pas de « gestion efficace » des risques. Cette réflexion manque cruellement. En particulier, le débat sur la ré-actualisation de Glass-Steagal, c'est à dire, entre autres, la séparation entre la banque de détail et les autres activités, notamment celles de marché, paraît absent. Or, c'était un sujet omniprésent, dans les discussions d'experts, en 2008, outre-manche et outre-atlantique, et a depuis été consignée dans les réformes là bas, bien que sous une forme moins drastique que l'original.
Enfin, le document accorde une part importante à la méthodologie des stress tests, qui, c'est un détail, utilisent un outil notoirement inadapté, la value-at-risk. Rappelons seulement que la banque déchue Déxia obtînt un score excellent il n'y a pas si longtemps, suscitant cette ironie de L'Expansion : la banque qui a tout raté, sauf le stress test (3).
(1) Commission... (2) Affaire Maddoff... (3) La banque qui a tout raté...
*
Les banques françaises sont solides, résistantes, et bien capitalisées dit le gouverneur de la BdF dans un communiqué aujourd'hui. Elles sortent indemnes des récentes chutes de leurs valorisation.
Aussi récemment que début Octobre, il considérait que le scandale Dexia n'était qu'une anomalie dans le paysage bancaire français (traduit de l'anglais) (2) :
En aucun cas ce n'est un échec [...] Je ne suis pas du tout inquiet... pour les banques françaises, qui sont très solides. Franchement, je suis moins inquiet pour elles que pour leurs homologues américaines. Les nôtres sont en parfaite santé.
Rappelons que Dexia a été sauvée en 2008, grâce à 150 milliards d'euros de prêts garantis par la France et la Belgique, et, pour ce qui concerne la faillite récente, pour 90 milliards d'euros (3). La priorité absolue accordée aux créanciers de Dexia (ou ses contreparties de produits dérivés) domiciliés aux Etats-Unis s'explique, raisonne le NYTimes, comme un retour d'ascenseur au gouvernement fédéral des Etats-Unis, en 2008, pour les faveurs dont ont bénéficié les grands groupes bancaires français au travers du sauvetage de AIG, évoqué plus haut (4).
Dans son discours de Tokyo en Octobre (5), CN soulève un paradoxe : pourquoi le marché désavoue le modèle de la banque universelle français, alors que l'agencement entre banque de détail et activités de marchés dans un même établissement, répartis sur plusieurs continents, est équilibré ? L'histoire récente montre le contraire, nous l'avons vu. Depuis peu, l'agence de notation Fitch intègre explicitement ce mélange des genres, qu'elle juge nocif, dans sa nouvelle grille d'analyse des risques. Sur 8 établissements jugés mauvais, par rapport à ce critère, dans le monde, deux, soit 1 sur 4, sont les principaux acteurs bancaires français (6). Incidemment, dans ce même discours il décrète que, l'euro étant devenu notre ultime actif (sûr), la politique monétaire rigoureuse pratiquée par J-C Trichet sera récompensée. Et de présenter l'ancrage (qui n'en est pas un) du franc suisse à l'euro comme (seule) preuve, ce qui lui vaut les railleries du Wall Street Journal (7).
Des arguments spécieux favorables aux intérêts des grands groupes bancaires français ?
Dans un entretien avec Challenge (1), en Septembre, le gouverneur a conclu sans réserve que scinder les banques universelles entre la banque de détail d'un côté et le reste (pensons notamment aux activités de marché), de l'autre côté, en accord avec l'esprit Glass-Steagall, était une mauvaise idée. Pour appuyer sa conclusion il cite les exemples de la banque d'investissement Lehman Brothers et la banque de « pure détail », Northern Rock, qui n'étaient donc ni l'une ni l'autres des banques universelles.
Il n'est pas concevable que CN s'exprime sur un sujet aussi sérieux, et même stratégique, sans s'appuyer sur une étude approfondie de la BdF. Pourtant, notre recherche dans le portail de la BdF a été infructueuse (2). Vu le contraste entre, d'une part, la position dominante, dans le cercle des banquiers centraux (Mervin King, Paul Volcker, et quelques autres), rejoints par plusieurs Nobel d'économie (3), et d'autre part celle de CN, nous avons hâte de mettre la main sur cette étude. En attendant de la trouver, nous essayerons, ci-dessous, à titre récréatif, de faire de notre mieux pour essayer de faire connaître ce contraste, sur la base des deux exemples qu'il donne, mais aussi en reprenant les motivations des grands groupes bancaire à rejeter une législation de type Glass-Steagall.
La séparation entre banque de détail et le reste (appelons le banque d'investissement), n'a pas pour fonction de prévenir la chute d'une banque d'investissement, mais que l'activité de banque de détail soit immunisée contre une telle chute. La chute de Lehman Brothers, en soi, est donc un argument irrecevable.
En réalité, NR s'est éloignée de son coeur de métier, la banque de détail, pour se diversifier dans différents domaines, qui vont de pair avec le wholesale funding, la rapprochant ainsi d'une banque universelle. Or, CN a, lui, utilisé l'expression « banque de pure détail ». Il ressort que ces activités annexes, toutes choses égales par ailleurs, on aggravé les problèmes de NR, alors que, au contraire, le segment traditionnel a résisté, contrairement, les auteurs de l'étude insistent sur ce point, aux apparences (il y a eu des cas, relatés par la presse, de clients demandant à retirer leurs avoirs).
Alors que la position de CN semble difficile à défendre, il est facile de deviner les motivations des grands groupes bancaires à vouloir préserver la banque de détail en leur sein : comme elle procurent une fonction vitale de l'économie, c'est une assurance tout risque : l'état viendra les aider, quoiqu'il en coûte. En contrepartie, elles bénéficient de conditions de financement avantageuses, tout en s'autorisant des risques élevés. Du côté des actifs, avec les activités de marchés. Du côté du passif, des fonds propres réduits, c'est à dire un levier financier élevé.
En aparté, la doctrine de CN on la retrouve, non édulcorée, et sans débat contradictoire, dans un article du Monde de Septembre 2011 (6). On peut s'étonner qu'un journaliste peu expérimenté en économie ait eu la tâche de le rédiger...
Dans une émission sur RMC (8), CN réitère les arguments exposés plus haut (Lehman/Nothern Rock), ajoutant que s'il est contre la « banque casino », qu'il dit « pourchasser » dans les banques françaises, tout en condamnant les bonus, il ne voit pas pourquoi le système se priverait de proposer une gamme de services, sophistiqués mais utiles, comme le financement aéronautique. L'hôte de l'émission a eu la présence d'esprit de lui dire qu'il était question de séparation et non de suppression, ce à quoi le gouverneur s'est contenté de répliquer « que ça ne servirait à rien ».
Interrogeons nous sur ces déclarations. Si il avait éliminé ce qu'il appelle la banque casino, des établissements français, la question de conserver la mixité de la banque de détail avec le financement de l'économie réelle pour les grand groupes, comme Airbus, se poserait peut-être différemment. Or qu'entend t-il par « banque casino » ? Il semble en donner la définition dans le même paragraphe :
[...] car toutes les activités de marché sont dangereuses.
Nous ne connaissons qu'une seule façon de « pourchasser » une activité légale : c'est de changer la loi. Or, ses fermes conclusions sur Glass-Steagall sont en faveur du statu quo. Il y a contradiction, à moins qu'il ne puisse donner une autre définition de « pourchasse » et la démonstration de son application.
Dans ce même entretien, il dit être choqué par les rémunérations, mais le code monétaire et financier l'autorise à les limiter, une prégogative qu'il n'a jamais utilisé (9). On apprend dans la foulée que les banques gonflent artificiellement leurs résultats, sur lesquels, naturellement, sont prélevés les rémunérations (10). Enfin, un législateur européen considère que la directive européenne sur les bonus a été transposée par la France de façon « permissive » (11). Ce dernier point n'est peut-être pas du ressort particulier de CN, mais il permet de mettre en perspective les bonnes intentions, en mots, de CN.
(1) Entretien... (2) Recherche par mot clé Glass... (3) The only to save the economy... (4) Reflections on Nothern Rock... (5) Dexia bailout ... : Dexia before 2008 moved aggressively to finance its long-term loans by raising short-term money from wholesale markets, instead of attracting consumer deposits, as is more conventional for banks... (6) Erreur journalistique... (7) Bâles III : Péberau... (8) RMC : Noyer... (9) Dividendes, rémunérations des bonus : ... (10) Comment les banques manipulent leur résultats (11) Directive sur les bonus...
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