Le groupe Wagner
La propagande de Poutine a longuement insulté les ukrainiens en les assimilant à des néonazis à partir de quelques informations sur des groupes ultra-minoritaires aujourd’hui inexistants. Nous savons que les néonazis sont infiniment plus nombreux en Russie qu’en Ukraine. Voir en particulier à ce sujet les articles « Des néonazis russes combattent en Ukraine » et « Les néonazis au service de Poutine ». Il faut, aussi, à ce sujet, s’intéresser au sinistre groupe Wagner. Il s’agit d’une société militaire privée russe qui n’a donc officiellement aucun contact avec l’Etat russe. Ses activités sont opaques. Aucun document russe officiel n’en fait état. Mais de nombreux documents attestent de son intervention dans les régions les plus instables du monde. Un jour en Centrafrique, un autre en Libye, un autre en Syrie et, plus récemment, au Mali. Le nombre de mercenaires du groupe est estimé entre 5 000 et 10 000. Ce nombre est variable puisque les chefs lancent des campagnes de recrutement en fonction des contrats qu’ils décrochent.
Wagner, Prigojine, Poutine
A l’origine Wagner est tout simplement le surnom de Dmitri Outkine un ancien cadre du GRU (prononcer « Gué-Aire-Ou ») aujourd’hui âgé d’une cinquantaine d’année. Il a fondé la société Wagner en 2014 avec un certain Evgueni Prigojine, surnommé « le cuisinier de Poutine ». Progojine est en fait un oligarque qui a fait fortune dans la restauration à la chute de l'URSS. Il est à la tête de l’Internet Research Agency qui est une usine à trolls. Ce sont des spécialistes qui saturent sur commande en fake news et en désinformation les réseaux sociaux.
Evgueni Progojine, le « cuisinier de Poutine »
Officiellement, l’Etat russe n’entretient aucun lien avec l’organisation. Mais, de nombreux éléments tels que la photo ci-dessous mettent cette affirmation en doute.
Evgueni Prigojine parraine le groupe Wagner. C’est vers lui que remontent les sociétés écrans qui obtiennent des contrats d’exploitation des ressources dans les pays où intervient Wagner comme la Syrie et la Centrafrique. Son entreprise « Concord Catering », est accusée par les Etats-Unis d’être derrière des fermes à trolls particulièrement actives lors des élections américaines de 2016.
Wagner en Libye
Au-delà de ces liens, la force Wagner opère dans les pays où la Russie a des intérêts, comme en Libye. Sur la photo suivante, on voit Prigojine lors d’une réunion au ministère de la Défense russe aux côtés du maréchal Khalifa Haftar. Ce maréchal libyen, âgé aujourd’hui de 80 ans, contrôlait l’Est de la Libye en 2019. Il qualifiait ses opposants de terroristes et il avait lancé ses combattants à la conquête de Tripoli (ouest), siège de l'ex-gouvernement d'union reconnu par l'ONU (Le GNA Gouvernement d’Entente Nationale). La victoire semblait à portée de main. Mais ses troupes sont repoussées en juin 2020 par les forces rivales. Le gouvernement de Tripoli avait alors reçu le soutien militaire de la Turquie. Les combats avaient fait plus de 3000 morts.
Ce qui s’est passé en Libye illustre le rôle du groupe Wagner et tout l’intérêt pour Poutine d’avoir ainsi à sa disposition une force armée qui, en principe, n’est nullement au service de la Russie. Il y avait jusqu'à 1 000 combattants du groupe Wagner à tout moment pendant les 12 à 14 mois de combats actifs en Libye, de septembre 2019 à juillet 2020. Elles appuyaient les troupes du maréchal Khalifa Haftar.
La Russie avait alors envoyé plus de 300 avions cargos militaires pour venir en aide à ces mercenaires. Malgré toute cette accumulation de faits, Poutine continue à nier qu’il y ait des liens entre l’Etat et la société Wagner. Le mensonge est flagrant et relève de la provocation. Ce sont en effet des mercenaires russes qui viennent avec des équipements russes en étant transportés par des vecteurs russes.
Alors que personne n’est dupe, Poutine continue à nier. D’autant plus qu’officiellement le mercenariat est illégal en Russie. C’est pourtant maintenant un secret de polichinelle. D’ailleurs, pour éviter une pénurie de combattants, le groupe Wagner recrute dans les prisons russes en échange de remise de peine. Cette force fantôme est en fait l’armée secrète de Poutine ou le bras armé de sa politique quand il ne veut pas affirmer qu’il intervient militairement dans certains pays. Wagner permet ainsi à la Russie d’avancer des pions de manière plus souple qu’une intervention officielle. Les forces de Wagner viennent en avant-poste pour « tâter le terrain ». C’est flexible, ça permet de nier tout engagement, toute intervention de la Russie s’il y a le moindre ennui : des échecs sur le terrain, des pertes trop importantes pour l’opinion publique russe, des exactions qui sont commises… Ces « chiens de guerre » qui sont lâchés sur le terrain ne sont pas autant encadrés que lorsque c’est une intervention officielle avec une hiérarchie militaire sous la responsabilité des dirigeants politiques. Cette technique est connue. Elle a été maintes fois utilisée par l’impérialisme US en Amérique Latine. Ce qui est vraiment nouveau c’est d’utiliser ainsi des forces fascistes dont le chef est un néo-nazi revendiqué pour une prétendue politique de « dénazification » en Ukraine. Assurément, même la CIA n’avait jamais osé faire ça !
Wagner et le GRU
Revenons en arrière pour suivre le parcours de Dmitri Outkine, dit Wagner. Il débute sa carrière au GRU où il a servi comme lieutenant-colonel au sein du 700ème détachement d’intervention de la deuxième brigade des forces spéciales. C’est à ce titre que, très officiellement, il s’est initié aux opérations clandestines de la Russie en territoire étranger.
Voyons en effet plus précisément ce qu’est ce GRU (Répétons qu’il faut prononcer « Gué-Aire-Ou »). C’est la Direction générale des renseignements militaires russes c’est-à-dire l’un des trois services secrets russes. Les deux autres sont le FSB (chargé du contre-espionnage. Il fut dirigé par V. Poutine) et le SVR qui succède au KGB. Le GRU est le service actuellement privilégié par Poutine qui a été déçu par la faible qualité des renseignements fournis par le FSB à propos de l’Ukraine. Celui-ci n’avait prévu ni la résistance ukrainienne, ni le front uni occidental contre l’attaque russe. Il n’avait pas prévu davantage que l’armée russe serait très mal accueillie partout en Ukraine. Du coup, deux dirigeants du FSB se sont retrouvés en résidence surveillée après un passage à la tristement célèbre prison de Lefortovo. Il s'agit de Sergey Beseda, 68 ans, chef de la section étrangère du service de renseignements du FSB, et de son adjoint, Anatoly Bolyukh. Poutine a donc décidé de confier la direction du renseignement au GRU, le service de renseignement et d’action de l’armée russe.
C’est le service secret le plus puissant et le plus craint en Russie. Il est non seulement responsable de l’espionnage militaire mais il est aussi chargé des assassinats des opposants à l’étranger. L’unité 29 155 du GRU est la plus redoutée. Elle est composée de 200 espions et 20 tueurs. Elle peut se déplacer à n’importe quel moment et n’importe où pour éliminer les ennemis de Poutine. Elle a été accusée d’être à l’origine de la tentative d’empoisonnement en mai 2018 de l’ex-agent-double Sergueï Skripal et de sa fille. L’affaire avait fait grand bruit. Ce service a aussi été suspecté d’être à l’origine de la tentative d’assassinat contre le pape Jean Paul II qui avait soutenu Solidarnosc en Pologne. Le GRU se charge aussi de manœuvres de déstabilisation à l’étranger. Il peut au besoin avoir recours à des spécialistes de cyberattaques. Il a tenté un coup d’Etat pro-Serbe au Monténégro en 2016. Le GRU envoie ses agents en zones de guerre : en Afghanistan, en Tchétchénie, en Syrie, en Géorgie et dans le Donbass. L’invasion de la Crimée a été organisée par ce service ce qui explique qu’il soit apprécié par Vladimir Poutine. Bien qu’aucun document officiel ne l’atteste, il est certain que le GRU a fait appel au groupe Wagner en bien des occasions notamment pour cette opération en Crimée.
C’est donc en tant qu’agent du GRU que Dmitri Outkine a compris l’intérêt qu’il y aurait à disposer d’une milice privée qui pourrait offrir ses services notamment, et sans doute principalement, au GRU.
L’histoire du groupe Wagner
Il est difficile de retracer avec précision le parcours exact de Dmitri Outkine.
On retrouve successivement le groupe Wagner sur ces territoires :
2013 Syrie
2014 Crimée
2014-2016 Donbass
2016-2018 Syrie
2018-2019 République Centrafricaine
2019-2020 Libye
2022 Mali
Dmitri Outkine aurait quitté ses fonctions au GRU afin de former le Corps Slave (Slavonic Corps Limited), une société militaire privée de quelques dizaines d’hommes déployée en Syrie en 2013 pour combattre aux côtés des troupes de Bachar el-Assad. Autre détail, et pas des moindres : il est un grand admirateur du IIIe Reich et d'Adolf Hitler comme en attestent ses tatouages représentant les insignes que portaient les SS durant la Seconde Guerre mondiale. En outre, Wagner tire son nom de Richard Wagner, qui était le compositeur favori d'Hitler. Un comble, alors que depuis le début du conflit, Vladimir Poutine justifie l'action russe pour "dénazifier" l'Ukraine.
Les hommes d’Outkine finissent par se retirer de Syrie fin 2013. En 2014, ils participent à l’annexion de la Crimée. Ils font partie des « petits hommes verts ». On les retrouve ensuite au Donbass où Poutine a attisé un conflit en appuyant un groupe ultra-minoritaire de séparatistes prorusses. Il les a armés et il a fourni armes et combattants avec notamment ce groupe Wagner pour déclencher une guerre. Ses services de propagande ont diffusé massivement des informations grossièrement mensongères à propos de ce conflit. Les ukrainiens auraient bombardé pendant 8 ans le Donbass. Quand on sait ce qui reste après quelques mois de bombardement par les armées de Poutine de ville comme Grozny, Alep ou Marioupol, il ne devrait rien rester du Dombass si cela était vrai. Sa propagande a mille fois répété que les bombardements ukrainiens auraient fait entre 13 000 et 15 000 morts dans la population civile. Bref ! Ils auraient massacré les civils ! Nous connaissons la réalité à ce sujet. Voici un extrait d’un article qui fait le point à ce sujet.
« Contrairement à ce que laissent entendre les pro-russes, les victimes, selon l'ONU, concernent essentiellement des combattants, issus des deux camps. D’après le rapport de l’ONU, environ 4 100 membres des forces ukrainiennes et environ 5 650 membres de groupes armés pro-russes sont morts dans ce conflit. Le nombre de civils décédés, dans les deux camps également, étant estimé à au moins 3 350. »
Les 3 350 civils décédés sont les victimes des deux camps en guerre. Le seul vrai responsable de ce massacre s’appelle Poutine. C’est lui qui a voulu ce conflit comme prélude pour lancer l’invasion de l’Ukraine.
La société Wagner a remplacé le « Slavonic Corps Limited » avant l’occupation militaire de la Crimée. Puis c’est le retour en Syrie. Ils combattent d’abord les opposants au régime présentés par El Assad comme des « dangereux islamistes » de Daech avant d’être assignés à la protection des champs de pétrole et de gaz où ils essuient de très lourdes pertes.
Mais l’état où Wagner est sans doute le plus implanté est la République Centrafricaine. En 2018, le président Faustin-Archange Touadéra fait appel à Wagner pour assurer sa sécurité. Ensuite, Wagner envoie, via des sociétés écrans, des instructeurs former l’armée centrafricaine et participer à des opérations conjointes contre les rebelles. En échange, Wagner obtient le contrôle et l’exploitation d’au moins cinq sites miniers là encore via des sociétés écrans. Ce que Wagner vend c’est une sorte de package : des armes, des conseillers, des mercenaires qui font à la fois de la protection personnelle pour le chef d’Etat et des missions de combat. Ils reçoivent et éventuellement revendent des contrats énergétiques et des contrats miniers.
En 2019-2020 nous avons vu qu’ils interviennent en Libye.
Actuellement le groupe Wagner intervient au Mali. Un article publié sur AgoraVox nous informe à ce sujet (Le Mali sous sanction. Bilan et Perspective) :
« les autorités maliennes se sont beaucoup rapprochées de la Russie au cours des dernières années. Pour s’en convaincre, on fera, par exemple, valoir que des accords de coopération militaire ont été convenus entre Bamako et Moscou en 2019. C’est ainsi qu’un bon millier de mercenaires du groupe russe Wagner se trouvent désormais au Mali. Cette présence renforcée de la Russie sur le théâtre des opérations au Mali avait amené, au début de cette année, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères à l’époque, à considérer que les conditions n’étaient plus réunies pour que la France poursuive la mission Barkhane dans ce pays ».
Il y aurait des accords entre la junte militaire malienne et la société Wagner. Le général américain Townsed responsable de l’Africom a dit « Nous pensons que Wagner est là ». Tout un enchevêtrement de personnes et de groupes appelle la Russie, et notamment Wagner, à venir sauver le Mali. Ils critiquent la présence française en affirmant qu’ils ne font rien et qu’au contraire ils viennent prendre des ressources du pays. Cela rend possible l’intervention russe officielle au Mali. La France est au Mali depuis l’opération Serval de 2013. C’est un échec vu que les terroristes, les djihadistes sont toujours là aussi. La France est probablement au Mali pour défendre des intérêts du néocolonialisme. Il s’agit donc sur le fond d’une lutte entre puissances capitalistes françaises et russes pour s’emparer des richesses du Mali.
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, détient un prisonnier Russe membre de la milice Wagner, selon un communiqué auquel France 24 a eu accès le dimanche 24 avril. "Durant la première semaine d'avril, (nous avons) capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou", dans le centre du Mali, indique ce texte en arabe. C'est la première fois que le GSIM annonce la capture d'un Russe engagé sur le front de la lutte antijihadiste dans le pays. "Ces forces meurtrières ont participé avec l'armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où elles ont affronté plusieurs moudjahidines avant d'encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents", ajoute le texte. Selon le même communiqué, "les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré (centre du Mali, NDLR). Les moudjahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite."
Le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler. Dirigé par des militaires depuis août 2020, le pays a fait appel massivement à ce qu'il présente comme des "instructeurs" venus de Russie alors que les Occidentaux (Paris et Washington notamment) dénoncent la présence dans le pays de "mercenaires" du groupe privé russe Wagner, ce que démentent fermement les colonels maliens au pouvoir.
Moura a été le théâtre fin mars d'une opération controversée de l'armée malienne. Selon les autorités de Bamako, les soldats maliens y ont "neutralisé" 203 jihadistes, mais l'ONG Human Rights Watch (HRW) accuse des membres des Forces armées maliennes (Fama) d'y avoir exécuté sommairement 300 civils, avec l'aide de combattants étrangers.
La mission de l'ONU au Mali (Minusma) demande depuis lors en vain aux autorités maliennes de l'autoriser à se rendre sur place pour enquêter afin de faire la lumière sur ces événements.
Il est certain que Wagner au Mali met des bâtons dans les roues du néocolonialisme français. La présence des troupes françaises n’est nullement justifiée mais elle n’excuse pas l’action du groupe Wagner.
Les exactions
Dans une vidéo diffusée en 2019 et tournée en 2017 à Palmyre, en Syrie, on voit des mercenaires de Wagner torturer un déserteur de l’armée syrienne. Ils le rouent de coups avec une masse, puis ils lui coupent la tête et ensuite ils brûlent son cadavre en se réjouissant en musique.
Copie d’écran de la vidéo
En Centrafrique, ils sont accusés d’exécutions sommaires, de viols et de pillages. A tel point que les Nations Unies ont publié un communiqué qui dénonce de graves violations des droits de l’homme imputables aux militaires privés opérant conjointement avec les forces centrafricaines. Voir cette vidéo intitulée : « Wagner en Centrafrique : plus de 200 exactions recensées par le renseignement français ». Que s’est-il passé exactement les 16 et 17 janvier 2022 dans la région de Bria, dans le nord-est de la Centrafrique (RCA) ? Selon plusieurs sources dignes de foi, des mercenaires de la société russe Wagner et l’armée centrafricaine (Faca) auraient ouvert le feu contre les villageois d’Aïgbado et de Yanga, à 75 et 143 kilomètres de Bria. Bilan de ces deux attaques : au moins trente morts, selon l’ONU. « Entre 65 et 68 », corrige une source militaire proche du dossier. La liste sordide des exactions attribuées aux forces russes dans ce pays s’est depuis allongée : Alindao, Bambari, Bossangoa, Bria… Les informations qui remontent de ces villes sont terribles. En février, Le journal « La Croix » avait déjà dévoilé les massacres commis par une colonne de militaires russes et centrafricains dans les zones diamantifères de la Haute-Kotto (Nord-Est) et aurifères de l’Ouham (Nord-Ouest). Au tour de l’ONG Human Rights Watch (HRW) de dénoncer le comportement de paramilitaires russes – des « mercenaires » de la société privée Wagner, selon l’ONU – envoyés en RCA (République CentreAfricaine) depuis 2018 pour soutenir le régime en place. « Des preuves convaincantes montrent que des forces identifiées comme russes soutenant le gouvernement centrafricain ont commis de graves abus à l’encontre de civils en totale impunité », accuse Ida Sawyer, directrice de la division crises et conflits à HRW, en conclusion d’un rapport de 13 pages sur le sujet, rendu public mardi 3 mai.
Les mercenaires du groupe Wagner se trouvent ainsi engagés contre les rebelles de la « Coalition des patriotes pour le changement » qui veulent prendre Bangui et empêcher la tenue des élections présidentielles et législatives. A cette occasion, ils ont commis des exactions. Le 31 mars 2021, le Groupe de travail des Nations Unies sur les mercenaires a dit sa préoccupation sur des violations répétées des droits de l'Homme par les mercenaires du groupe Wagner. Une enquête de Radio France Internationale a collecté de nombreux indices, dont des documents confidentiels et des témoignages allant en ce sens. Bien évidemment, Poutine avec le gouvernement de la Russie a dénoncé « de fausses nouvelles » qui « servent les intérêts des malfaiteurs qui complotent pour renverser le gouvernement » tout en affirmant par ailleurs à propos de la société Wagner : « C’est une entreprise privée avec des intérêts privés. Ce n’est pas l’Etat. Elle ne reflète pas les intérêts de l’Etat russe ». En avril 2022, une "opération" militaire menée par l'Etat centrafricain et des paramilitaires russes de Wagner cause la mort de dizaines de civils dans les villages de Gordil et Ndah, au Nord-Est de la capitale. Suite à ce massacre, l'ONU indique ouvrir une enquête.
L’ONG de défense des droits humains a documenté « de graves abus » sur des civils commis par des forces liées à la Russie. Des crimes commis « en toute impunité » dans ce pays d’Afrique centrale, l’un des plus pauvres du monde, où les Russes interviennent depuis 2018 à la demande de Bangui.
Leur arrivée dans un quelconque pays est rarement de bon augure. Or, au mois de mars, un peu plus d'un mois après le début du conflit en Ukraine, le ministère de la Défense britannique a annoncé qu'un millier de mercenaires russes de cette sulfureuse société paramilitaire ont été déployés dans l'est de l'Ukraine afin d'y mener des combats. Une décision prise quelques jours seulement après le revirement stratégique de Poutine, qui annonçait vouloir se concentrer sur l'est du pays.
On sait depuis ce qui a été constaté quand les troupes russes ont été contraintes de faire demi-tour.
Voilà bien le néonazisme en action. Si les propagandistes de Poutine voulaient bien regarder la vérité en face ils seraient souvent réduits au silence.
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