Le jugement du 18 fevrier 2011 : merci à Zemmour de nous avoir précédés
Le jugement de la 17e Chambre correctionnelle de Paris en date du 18 février 2011 dans l’affaire Zemmour est, comme on pouvait le craindre, le choix de la compromission sur celui du courage, la préférence de la nécessité à celle de la justice, une trahison bien pensante de plus à l’encontre de la liberté d’expression et de tous ceux qui la soutiennent.
Ce jugement, au fond, avait bien commencé et à première lecture, s’était bien camouflé.
Il avait bien commencé car tout le ridicule et le caractère ubuesque de la procédure avait suinté pendant les trois jours d’audience au point que beaucoup à l’issue des débats ne doutaient plus que le tribunal, dans un sursaut qui l’honorerait, ferait table rase de l’accusation et des parties civiles pour ne laisser triompher que la liberté d’expression et le bon sens le plus commun.
A sa première lecture, le caractère mesuré de sa motivation et de sa condamnation auraient pu laisser penser que la 17e Chambre correctionnelle n’avait pas tout perdu de ses bonnes intentions (et résolutions ?) entre l’audience et la rédaction du jugement.
Mais c’eût été oublier qu’entre les deux il y eut le délibéré, une marmite de la réflexion judiciaire où tout est pesé et par forcément, ni le plus durablement, ce qu’on pourrait imaginer : l’innocence du prévenu doit souvent y laisser la place aux nécessités de l’ordre public, la justice y laisser la place à la politique, la carrière à l’honneur.
En république totalitaire, les jugements du 18 février, car il yen eut deux, ne pouvaient pas faire exception à ces dérives et se devaient pour servir la nécessité aux lieu et place de la justice d’être un modèle de jésuitisme : il fallait pour que les Institutionnels fussent justifiés que le prévenu soit condamné alors même qu’il était innocent !
Pour preuve :
Dans les deux jugements c’est la discrimination raciale qui est retenue contre Zemmour, pas la diffamation pour la quelle il a été relaxé deux fois.
La “discrimination raciale” c’est pour justifier les associations parties civiles, ce délit correspondant au cœur de “leur métier” (et de leurs subventions). C’est la part de justification “nécessaire” concédée aux parties civiles “institutionnelles”. Une partie civile lambda n’aurait certainement pas pu espérer ce traitement de faveur et à tous ceux qui croiraient pouvoir élever cette décision au rang d’un jugement capital faisant jurisprudence, nous devons largement tempérer leurs ardeurs et les mettre en garde contre une probable déconvenue : tout le monde ne s’appelle pas SOS Racisme.
La “non diffamation” est encore plus intéressante ; c’est une décision de relaxe entièrement ciselée au profit de la presse et plus généralement des médias afin de les assurer que d’une part les parties civiles au procès ne seront jamais censeurs de leur liberté et que d’autre part la liberté de la presse ne sera pas vidée de son contenu sous la pression des communautarismes.
Mais pour Zemmour, ce deuxième message est insidieux car si les médias l’entendent comme il doit l’être, tôt ou tard, notre journaliste sera étouffé ; car vous et moi nous comprenons l’absence de diffamation comme une liberté de parole concrète reconnue à Zemmour en particulier alors qu’elle n’est qu’une liberté de parole théorique reconnue en général à la presse. Et la presse, qui a oublié d’être bête, pour conserver les restes de sa liberté de parole fera ce que le Tribunal lui a suggéré dans ses attendus, c’est-à-dire de baillonner Zemmour dont les propos sont “choquants”.
Ce jugement est un modèle de jésuitisme.
Pour bien faire passer le message les sanctions sont “modérées” puisqu’elles coûtent à tout le monde : les parties civiles ne rentrent pas dans leurs frais et ne peuvent donc espérer demain “vivre du procès”. Et le condamné n’a pas à subir de peines financièrement “mortelles” pour lui.
Enfin, l’effet du sursis sur Zemmour, car les condamnations ne sont pas fermes, jouera comme une épée de Damoclès sur sa tête, une auto censure différée : c’est tout l’effet recherché des condamnations avec sursis et cet effet ne réussit pleinement que contre les honnêtes gens et donc en premier lieu chez Zemmour qui est tout sauf un délinquant. Le propre de la république totalitaire est de ne jamais aussi bien et sévèrement condamner que les innocents. Nous avons perdu un soldat, nous avons gagné un figurant.
Zemmour va muter de tigre en chat et le Tribunal aura été le seul artisan de cette mutation.
En définitive, ce jugement est pervers en plus d’être jésuitique :
- Le racisme autre qu’anti blanc est tabou. Mais seulement celui là…
- La liberté d’expression passe APRÈS cette première interdiction
C’est là notre véritable défaite : on a le droit de discuter de tout librement sauf des questions liées à l’immigration.
La Justice a encore triché !
C’est la liberté pour “les recettes de cuisine” et “le tricot de la maille à l’ endroit”.
Donc, c’est un pas de plus vers la guerre civil et allogène, ces fractures béantes que le Tribunal se proposait d’apaiser ; fut-ce au prix de plusieurs petites injustices : leur véritable défaite.
Zemmour a dix jours pour faire appel, ce qu’il ne fera pas, ayant déjà tout compris de ce qui vient d’être exposé. S’il passait outre pour s’engager vers ce nouveau combat, perdu d’avance d’être trop pipé, nous serions encore et toujours avec lui. Question de principe, on n’abandonne pas ses camarades de combat.
Quant à nous, nous avons toute l’éternité pour continuer à soutenir la liberté d’expression, que Zemmour fasse ou non appel, et combattre l’injustice déclarée de TOUTES nos institutions, qu’il gagne ou perde en appel.
Ô, nous, soldats de l’An II, dont la Liberté sublime emplit toutes nos pensées, à l’adresse de nos censeurs, nous proclamons avec Victor Hugo que la tristesse et la peur nous sont à jamais inconnues.
Notre éternelle victoire !
Et merci à Zemmour de nous avoir précédés !
Francois DESVIGNES
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