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Accueil du site > Tribune Libre > Le lièvre et l’autruche

Le lièvre et l’autruche

Alors que notre système social souffre d’un manque d’actifs, nous nous acharnons à traquer la main-d’oeuvre étrangère qui tente de s’installer sur notre sol. Sommes-nous devenus fous ? Que se passe-t-il en France ?

Notre population vieillit et le mouvement n’est pas prêt de se ralentir. Alors que les baby-boomers vont arriver à l’âge de la retraire, la question du financement de ces allocations n’est réglée qu’en surface. Nous sommes face à une crise structurelle, et à moins d’une refonte complète du fonctionnement de notre système de solidarité, celui-ci menace de se gripper sérieusement. La situation budgétaire de la France, les orientations de nos gouvernements de droite comme de gauche, l’idéologie contemporaine du tout-marché ne permettent pas d’imaginer une refondation ambitieuse et créative de nos systèmes sociaux, mais bien davantage leur démantèlement ou leur privatisation, des choix qui nous conduisent vers une société à l’américaine.

Ce sont les droits gagnés avant-guerre par le Front populaire, et après-guerre par le Conseil national de la Résistance qui s’effritent actuellement.

Est-ce un choix collectif ? Est-ce une nécessité face à la marche du monde ? N’y aurait-il aucune autre route possible ? Est-ce le retour de balancier d’une lutte centenaire entre classes dirigeantes et classes populaires ? Est-ce le fruit d’une idéologie ?

Toujours est-il que l’un des facteurs locaux qui bloque notre système social est bien la pyramide des âges. Il nous faudrait des jeunes, des actifs, des travailleurs, en nombre  ! Nous avons besoin de gens motivés, prêts à se former, à exercer les métiers que réclame notre pays, où les trouver ? Comment faire !

Pendant que ces questions nous hantent et que nos vieux pourrissent de plus en plus nombreux dans la misère et l’abandon, des hommes vigoureux, honnêtes, motivés, respectueux envers le pays qu’ils découvrent, des individus n’aspirant qu’à une vie sans histoire, prêts à supporter des rythmes de travail et des conditions que nous devrions avoir honte de leur imposer affluent sur notre sol. La misère qui sévit chez eux et bien souvent le besoin d’imaginer un ailleurs plus doux les poussent à risquer leur vie d’abord, à la sacrifier ensuite, loin de chez eux, pour offrir une dignité minimale à leur famille. Cette force de travail, ces individus qui ne demandent qu’à apprendre et à s’intégrer, nous avons choisi de les traquer comme des criminels et de les renvoyer chez eux au prix de drames inhumains et injustes, indignes de notre pays. Sommes-nous devenus fous ?

Elle existe toujours la peur de l’étranger, l’étranger qui vient manger le pain des Français. Ah les vieilles stigmatisations ! Les fantasmes populaires ! Aussi loin que porte notre regard un tel comportement grégaire a animé les foules, et autrefois avec une violence bien plus directe. Tout est policé aujourd’hui, nous traversons l’ère de l’image, il faut feindre d’aimer l’étranger, il faut vouloir s’enrichir des autres cultures et du métissage, et puis au fond nous savons bien les vertus d’un tel état d’esprit... Mais pourtant, sous le coup de la colère parfois, combien de ces âmes respectables lâchent un "sale nègre  !", combien de patrons refusent d’embaucher des Arabes ou des Noirs parce que "cela fait fuir le client". Est-ce seulement une fausse excuse, une simple projection ? Y aurait-il tant de racisme en France ? Difficile de trouver un travail ou un appartement, difficile face à la police... Quel enrichissement avons-nous tiré du métissage ? En quoi la société française accepte-t-elle de se transformer sous l’influence des cultures maghrébines, noires ou asiatiques ? Quelle est la différence entre intégration et assimilation ?

Que signifie, finalement, cet écart entre la parole publique, la morale collective et la réalité  ? Que dissimule-t-il ? Que devient ce sentiment lorsqu’il est refoulé, lorsque l’on n’a plus le droit de dire "sale nègre" ? Que faire de sa peur ou de son dégoût lorsque l’on est sommé d’aimer les étrangers, forcé de vouloir s’ouvrir aux différences ? Comment la France des Gaulois se considère-t-elle, lorsque ses propres enfants s’appellent Chabib ou Moussa ?

Se pourrait-il qu’un lien subtil se soit établi entre ce sentiment profond, désormais caché, qui habite l’âme de notre nation et les discours sécuritaires du candidat Sarkozy ? D’une manière invisible, à l’insu même, peut-être, d’une partie de cet électorat, nos concitoyens auraient-ils trouvé chez cet homme qui se présente volontiers comme un briseur de tabou, un exutoire, un écho à ce sentiment enfermé et interdit ? Le Pen a toujours été frappé du sceau de l’immoralité. Il avait le tort de dire les choses clairement, dans un langage que notre République policée ne supporte plus. Il nous jetait à la figure notre xénophobie et ses 20 % d’adeptes révélés par l’obscurité des isoloirs. Combien sont-ils, au-delà, à se cacher à eux-mêmes ce sentiment devenu honteux ?

Une telle dynamique a-t-elle été à l’œuvre, entre autres facteurs, lors de cette dernière élection  ?

Est-ce une force irrationnelle qui nous pousse ainsi à traiter en criminels les victimes du système économique mondial dont tous nos gouvernements ont été les co-artisans  ? Est-ce une émotion refoulée dans l’inconscient collectif qui nous interdit de mettre en face deux besoins qui coïncident ?

Pourquoi n’investissons-nous pas dans un grand plan Marshall de l’éducation et de la formation, de manière à apprendre aux nouveaux arrivants les premiers métiers en bas de l’échelle sociale, à leur permettre de parfaire leur français, leur apprendre à lire et à écrire ? Une telle entreprise pourrait traverser tout le pays comme une colonne vertébrale, proposant à chacun de se former pour atteindre des responsabilités et des compétences supérieures. Ceux qui occupent actuellement les emplois les plus bas progresseraient d’un niveau et libéreraient du travail aux nouveaux arrivants, etc. Un tel mouvement ascendant calmerait non seulement les tensions sociales et ethniques qui minent notre collectivité, mais il enclencherait une machine à fabriquer de l’emploi et de l’activité. La dignité rendue à tous serait le garant le plus sûr d’une paix sociale solide.

Sur ces bases, alors, pourraient fleurir les joies des rencontres entre cultures, la découverte réelle d’autres visions du monde, car il y a sur le continent africain ou asiatique de nombreuses réponses aux maux qui minent notre Occident. Stress, dislocation du tissu social, place des vieux, culte de l’immédiateté et absence de vision à long terme, relation avec la nature...

Tout cela est utopique ? Cela coûterait trop cher ?

Quel est le prix de l’instabilité sociale, de la violence des jeunes, du travail non déclaré, de la traque aux étrangers, de l’administration carcérale qui enfle, des systèmes de contrôle et de protection en tous genres ? De tels coûts n’apparaissent pas en tant que tels, ils sont ventilés dans différents budgets et ils prennent forme sur des décennies... Nous sommes aux limites de la démocratie. Le clientélisme coûte cher. Nos émotions refoulées et nos comportements irrationnels aussi.

Une telle politique créerait un afflux massif de clandestins ?

C’est une question à traiter. Nous avons besoin de cet afflux dans une certaine mesure, mais il y aurait un équilibre à trouver. Il faudrait maintenir un contrôle aux frontières évidemment.

Cependant interdire l’accès au territoire et régulariser ceux qui parviennent à passer outre représenterait un système hypocrite, et dangereux pour ceux qui risquent leur vie dans le voyage.

Peut-être pourrions-nous ouvrir une filière d’immigration régulière et sans sélection. Puisque la plupart des migrants aspirent à retourner vivre dans leur pays, pourquoi ne pas créer des aides au retour constructives ? Les travailleurs se verraient aidés à rentrer chez eux avec un bagage. Ils rentreraient forts d’une formation et d’une expérience sur notre sol, ce qui leur permettrait de mettre leurs compétences au service de leur pays, avec l’aide du microcrédit. En enrayant de telle sorte la mécanique de la pauvreté, nous agirions sur les causes de nombreux problèmes, pas uniquement d’ordre migratoire.

Il s’agirait de créer un circuit aller-retour au sein duquel nous maintiendrions notre économie en marche grâce à la jeunesse des autres continents. En échange, nous offririons des formations gratuites et de l’expérience professionnelle à leurs ressortissants. Une partie pourrait rester vivre en France tandis qu’une autre aurait vocation à rentrer au pays exporter son savoir-faire. Nous offririons du capital immatériel aux pays pauvres en encourageant une part des individus formés à nos frais à repartir, sur la base du volontariat. On peut imaginer que le système se régule plutôt naturellement en fonction du désir de chacun de s’installer en France ou de retrouver les siens. Il faudrait dans un premier temps ne faire venir que les hommes, et c’est au moment du choix entre vivre en France ou rentrer au pays que se poserait la question du regroupement familial, lequel serait mis en oeuvre pour les étrangers décidés à demeurer sur notre territoire. La nationalité française pourrait leur être proposée quelques années plus tard. Nous serions peut-être surpris du résultat ! Peut-être seraient-ils trop nombreux à vouloir repartir ! Ces coûts de formation dont les fruits profiteraient à d’autres pays seraient de vrais investissements. Investissements dans la stabilité mondiale, dans la diminution de tous les frais liés aux politiques coercitives et aux conséquences des violences. Cela impliquerait, il faut en être conscient, la réduction de certains marchés sur ce créneau, mais d’autres seraient ouverts, la coopération réelle entre Nord et Sud deviendrait une source inépuisable de richesse bilatérale.

De tels mécanismes seraient infiniment plus efficaces que toutes les sommes dépensées inutilement dans la coopération ou dans l’aide au développement. Nos Etats si riches en face de la pauvreté du monde ne savent pas être réellement généreux, et ils donnent en général lorsqu’ils y trouvent un intérêt secondaire : ouvrir des débouchés pour leurs entreprises, obtenir d’un gouvernement telle ou telle décision, etc.

Mais une telle démarche ne peut pas fonctionner si elle n’est pas étayée par une profonde redéfinition de nos relations internationales, la France devrait non seulement cesser de soutenir les gouvernements qui détournent les richesses de leur pays avec la complicité d’entreprises multinationales, mais elle devrait aussi abandonner elle-même définitivement ce genre de pratique et laisser tomber ses arrière-boutiques sordides. Notre pays devrait encourager les régimes en place à négocier des contrats honnêtes pour l’exploitation des ressources naturelles, au moins 50/50 %, de manière à permettre aux états de soutenir le développement des activités que créeraient les migrants prodigues. Nos entreprises verraient leurs bénéfices diminuer, mais pas disparaître. Nos intérêts compromis à court terme garantiraient nos intérêts à long terme. Voilà une utopie dont rien n’empêche la mise en œuvre, hormis nos propres atavismes.

Les vestiges de notre empire colonial, la francophonie, et les relations privilégiées que nous entretenons encore avec l’Afrique de l’Ouest, par exemple, permettraient de développer ce type de partenariat, quitte à le faire à contre-courant de la marche du monde. Rares sont les pays à qui l’Histoire offre aujourd’hui une telle opportunité. Cette situation nous met face à une responsabilité.

Ces choix qui sont des choix politiques et que rien n’empêche de mettre en oeuvre au plan mondial se heurtent à la cécité des actionnaires rivés sur les chiffres du rendement, à l’idéologie du tout-marché, aux intérêts des entreprises géantes que défendent des lobbies aussi puissants que des Etats. Le besoin se fait urgemment sentir de placer le monde financier sous la coupe du monde politique, sans quoi notre humanité, folle, court comme un canard sans tête, incapable de projet, inapte à l’exercice de la liberté. Cette liberté qui gît à nos pieds demeure accessible pourtant. Nous conservons, pour encore quelques décennies, je l’espère, la capacité de réagir. Tant que les milieux d’affaires et les entreprises multinationales ne disposent pas de façon indépendante de moyens coercitifs, c’est-à-dire d’une capacité à faire la guerre, ils demeurent de fait inféodés aux Etats. A tout moment, ces derniers peuvent changer les règles du jeu, et les milieux d’affaires devront s’y conformer.

A quel niveau est pratiqué l’entrisme du monde des affaires vers le monde politique ? Jusqu’où les entreprises ont-elles infiltrées les Etats ? A quel degré leurs intérêts, souvent contradictoires, se sont-ils emmêlés ? La démocratie permet-elle vraiment l’autodétermination ? Pourrions-nous installer un gouvernement vertueux, issu de la société civile, porteur d’un programme de ce type, sans nous heurter à des forces insurmontables ? Quel est le degré de notre liberté ? Une expérience de ce type aurait la vertu de nous le révéler. Notre prison, si elle existe, est invisible. Nous nous sentons libres tant que nous ne tentons pas de quitter son périmètre. Telle est la nature du totalitarisme moderne, s’il existe.

Les vieilles dictatures qui assurent leur règne par la force directe appartiennent à un ordre ancien, et les démocraties occidentales ne manquant pas une occasion de le leur rappeler : elles somment les Birmans d’éviter le bain de sang, elles stigmatisent Saddam Hussein ou elles grommellent timidement face à Poutine. Pourtant le système de la dictature démocratique, s’il existe vraiment, s’avère franchement plus élaboré, plus fin et plus efficace. C’est la dictature furtive, la prison immatérielle. Ni mur ni barbelé : une ligne blanche tracé sur le sol. L’ailleurs, les extrêmes, l’irraisonnable d’un côté - presque tout le monde de l’autre : valets zélés, enthousiastes naïfs, castrés aux ordres, opposants déterminés ou hystériques, criminels, flippés, déviants, dépendants et déprimés, névrosés ou extasiés... Qui oserait franchir la ligne ? Qui se risquerait à imaginer loin, à ouvrir les horizons, à repenser les dogmes, à effacer les axiomes ? Au mieux c’est la raillerie générale, au pire la prison. C’est Governatori ou c’est Denis Robert.

Quelle finesse ! Quelle beauté recèle cette nouvelle modernité ! Quel millénaire les enfants ! Plus besoin de réprimer, il suffit de savoir guider, de savoir utiliser l’instinct grégaire. Comme il est difficile de soutenir un avis seul contre tous. Avez-vous remarqué comme les choses se compliquent en fonction du rapport de force ? Il suffit de savoir placer les idées dans les têtes. Forger l’opinion publique. Voilà la clé de voûte.

Nous aurions besoin d’un homme et d’un mouvement qui aient la force et la grandeur de gouverner avec une vision qui porte loin, et un courage de nature à ne pas plier face aux lobbies. Nous sentons tous cela, mais le regard doit être aiguisé pour distinguer le vrai du faux, le trompe-l’œil du réel. Voilà encore une fibre sur laquelle a su jouer, consciemment ou non, notre nouveau président.

Raphaël Massi


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11 réactions à cet article    


  • moniroje moniroje 5 octobre 2007 16:35

    « ...et que nos vieux pourrissent de plus en plus nombreux dans la misère et l’abandon, des hommes vigoureux, honnêtes, motivés, respectueux envers le pays qu’ils découvrent, des individus n’aspirant qu’à une vie sans histoire, prêts à supporter des rythmes de travail et des conditions que nous devrions avoir honte de leur imposer affluent sur notre sol. .. »

    C’est du cinéma, ça !!! ya peut-être des vieux qui pourrissent dans la misère mais il y a aussi des vieux qui se baladent en camping-car ; c’est quoi cette vision que vous avez ? vous devriez sortir de votre salon pour voir ce qui se passe.

    Et nous ne nous acharnons pas du tout à traquer cette main-d’oeuvre étrangère dont nous avons besoin !!! Vous racontez n’importe quoi !!! Voyez les saisonniers dans nos vergers, les ouvriers du bâtiment et même les médecins étrangers dans nos hôpitaux ! sans parler des étudiants étrangers qui passent des doctorats chez nous et donc servent à notre recherche ! Allez dans le quartier chinois de Paris : la plupart des asiatiques que vous croiserez ne parlent pas français et ne se sentent pas du tout traqués. Ceux que l’on traque, mettez-vous ça dans le crâne, sont les étrangers en situation irrégulière... autant que vous et moi si nous nous mettons en situation irrégulière. Et ces étrangers ne sont pas comme vous dites : « ... respectueux envers le pays qu’ils découvrent,... » puisqu’ils y entrent comme des voleurs.

    Ce que l’on traque, ce sont ceux qui entrent chez nous en trichant ; qui ne respectent donc pas les règles que vous êtes obligés de respecter (conduisez sans papiers et vous verrez ce qu’il vous arrivera) et qui donc ne respectent pas les autres étrangers qui prennent la peine, eux, de déposer un dossier administratif et dont vous semblez ignorer l’existence.


    • Raphaël 8 octobre 2007 20:32

      Bonjour et merci pour votre commentaire.

      Vous avez raison, tous les vieux de notre pays ne « pourrissent pas dans la misère », je le sais bien. Je disais simplement qu’ils sont de plus en plus nombreux à connaitre ce sort. L’image est sans doute exagérée, je vous le concède.

      Sur la question des sans-papiers, le désaccord entre nous sera plus grand. La France est de plus en plus restrictive sur la délivrance de visas, notre pays se ferme de plus en plus sévèrement aux ressortissants des pays pauvres. Si vous n’avez pas déjà un bon diplôme dans votre pays d’origine, ou une bonne situation, votre demande n’a strictement aucune chance d’être acceptée, le droit d’asile n’est plus appliqué. Ceux qui immigrent clandestinement ne le font pas simplement par flémardise bureaucratique ! Croyez-vous vraiment que celui qui refuse seulement les démarches administratives sera prêt à traverser le Sahara à pied, ou les océans sur une pirogue ? Pourquoi tous ces individus risquent-ils leur vie ?

      Ceux qui ont vraiment besoin de trouver de l’argent, pour faire vivre leur famille ne sont pas ceux à qui la France délivre des visas, et ce sont ceux-là qui immigrent clandestinement. Avec le peu qu’ils gagnent ici, ils parviennent à soutenir des familles entières. Il y a des villages entiers sous ce type de perfusion. La ville de Khayes, par exemple, au Mali, vit à plus de 50% des subsides de ses expatriés, la majorité en France.

      Certes ces individus arrivent chez nous dans l’illégalité. Mais ils meurent de faim ! Que dire face à un monde où il est « légal » d’expérimenter les médicaments sur des cobayes humains en afrique sous couvert d’aide humaintaire, « légal » d’y vendre des armes, « légal » d’exploiter les ressources naturelles colossales de certains pays moyennant des compensations dérisoires, en graissant la patte des autorités, « légal » de réquisitionner les plus belles plages pour les touristes blancs, etc etc... mais « illégal » de franchir les frontières à rebours. Quel est la légitimité de cette « illégalité » ?

      Je vous confirme que l’écrasante majorité de ceux qui arrivent sur notre sol se comportent de façon respectueuse, comme tout un chacun lorsqu’il n’est « pas chez lui ». Ce sont souvent leurs enfants ou petits-enfants, nés ici, français, qui posent problème. Là c’est un autre débat, intéressant et complexe aussi, connexe évidemment, mais c’est un sujet à part entière donc je ne le développe pas.

      Quand à la traque organisée aujourd’hui à l’encontre de nos clandestins, elle est folle et idéologique. Autant de moyens, de pression, de drames humains, de familles déchirées... pour quoi ? Pour afficher un chiffre absurde. 25000 explusions. Les roms, intégrés à l’UE ne sont plus expulsables ? Cela ne change rien, le même chiffre est bêtement maintenu, obligeant pour cette année la police française à concentrer du temps et des moyens colossaux sur cette question. Y-a-t-il péril en la demeure ? Sommes-nous menacés dans notre identité ? Non. Notre pays n’accueille pas plus d’immigrés que nos voisins, notre situation n’est pas problématique. C’est de l’idéologie, c’est au fond du clientélisme dirigé vers ceux qui votaient FN ou qui de droite ou de gauche, se sentent une sympathie envers l’expulsion de l’étranger en tant que tel. Je vous renvoie à mon article et au racisme refoulé.

      Si l’on fait un bilan objectif des problèmes de notre pays, si on les hiérarchise, si l’on y met en face les moyens nécessaires, quelle place pour l’immigration ? Une place ridicule, toute petite. L’immigration clandestine est bien davantage un turbo pour notre économie via le travail au noir (qui soutient entre autres les secteurs du bâtiment et de la restauration, mais beaucoup d’autres un peu partout) qu’un poids par le manque de cotisations. Je doute que la balance ne nous soit défavorable. Le scandale est humain, pas économique.

      Raphaël


    • tvargentine.com lerma 5 octobre 2007 16:49

      Il ne sent pas très bon cet article et il est surprenant qu’il soit diffusée ,il a une odeur de scientologue...je sais pas pourquoi,mais il est tres bizarre


      • Raphaël 8 octobre 2007 20:49

        Comme vous jugez vite !

        Je n’ai aucun lien ni aucune affection pour la secte de la scientologie ni pour aucune autre.

        Intéressant, ce commentaire... Est-ce la partie du texte ou j’explique la « prison invisible » qui vous suggère cette réaction ? J’imgine bien les sectes utiliser ce genre d’argument. Mais ce genre de manipulation annule-t-il la véracité éventuelle d’une telle idée ? Noam Chomsky, par exemple, dont la pensée brillante démonte ce genre de mécanisme subtil et pervers est-il un dangereux scientologue ?

        Vous avez fait un syllogisme : la scientologie dit ça, ce gars dit ça, donc ce gars est scientologue. Le Pen dit qu’il aime la France, ce gars dit qu’il aime la France, donc ce gars est FN.

        Mis à part cet étiquettage : pouvez-vous discutez du fond ? Quel est réellement votre avis ?

        Raphaël


      • albert 6 octobre 2007 08:57

        « Bizarre ? vous avez dit bizarre » je serais moins indulgent que vous. Écrémér les populations dans le besoin(mais compétentes) pour leur permettre de remplir les emplois à bas salaires ,me paraît personnellement indigne ai je tord ?


        • Internaute Internaute 6 octobre 2007 09:01

          Si vous vous imaginez que les immigrés paieront votre retraite vous vous mettez le doigt dans l’oeil et profondément. Renseignez-vous sur le montant des retraites payées au Maroc et en Algérie. Pourquoi voudriez-vous avoir plus si ce sont les mêmes personnes qui payent pour vous ?

          Avec dejà 5 millions de chômeurs en France on n’a pas besoin d’importer une misère qui ne vient pas pour travailler mais uniquement pour profiter du système.

          Les déficits sociaux se résorberont par la diminution des dépenses obtenue, entre autre, par le renvoi chez eux de tout ceux qui n’ont rien à faire chez nous et d’autre part par l’augmentation de la richesse en luttant contre le mercantilisme internatinal et contre l’Europe de Bruxelles.

          Chaque fois qu’une entreprise délocalise parceque votre député l’a mise en concurrence libre et non faussée avec les pays du tiers monde, le taux de cotisation baisse d’autant. Ce n’est pas comme cela qu’on remplira les caisses de la sécu mais ni le PS ni ’lUMP l’entendent de cette oreille.


          • manusan 6 octobre 2007 10:56

            « Nous aurions besoin d’un homme et d’un mouvement qui aient la force et la grandeur de gouverner avec une vision qui porte loin, et un courage de nature à ne pas plier face aux lobbies »

            vous me rappelez Anakin Skywalker dans l’épisode 2. « un mec super fort qui s’occupe de tous les (mes) problèmes » seriez vous tenté par le coté obscure de la force que vous décrivez un peu plus haut, finalement.


            • Signé Furax 8 octobre 2007 13:19

              Merci l’auteur de m’avoir fait tant rire.

              Au hasard :

              - « Puisque la plupart des migrants aspirent à retourner vivre dans leur pays..... »

              Qu’Allah vous entende !

              - « Peut-être seraient-ils trop nombreux à vouloir repartir »

              et Mahommet est son prophète !

              J’adore votre sens de l’humour mais êtes-vous bien sûr de parler de la France ?


              • Raphaël 8 octobre 2007 21:29

                Détrompez-vous. La majorité des sans papiers aspirent rapidement à retrouver leur pays. Ce qui les en empêche c’est souvent la fierté. Impossible de revenir sans rien, comme un clochard, comme un perdant. Ils seraient raillés, voire bannis. Il y en a qui préfèrent rentrer sans le dire à leur famille, et qui errent ou se construisent une nouvelle vie. Parfois ils sont pris dans les mailles de notre système : petits boulots, dettes, épargne qui croît trop lentement, une trop grande partie de l’argent gagné est dépensé pour vivre sur place. Ce qui empêche aussi le retour c’est l’absence de perspective. Ils aimeraient rentrer, mais pour quoi faire ? Il n’y a rien au bled. Alors ils restent et leur famille s’implante, à moitié contre son gré.

                L’ébauche que je présente dans cet article se compose de deux parties : politique intérieure française et politique internationale. Le deux sont indissociables.

                Raphaël


              • Fred 9 octobre 2007 11:12

                Article à lire sur le coût de l’immigration en France

                http://www.freeworldacademy.com/globalleader/IMMIG.htm

                avec le CV de l’auteur

                http://www.freeworldacademy.com/CV%20AUTEUR.htm


                • HELIOS HELIOS 12 octobre 2007 21:16

                  Excusez moi, monsieur l’auteur, j’aimerai sincèrement savoir qui vous donné, chiffre en main évidement, l’idée que nous ne pourrons plus payer nos retraites dans l’avenir ?

                  Je pense même que ceux qui vous ont raconté ça le font en vous conseillant de faciliter l’immigration, bien entendu.

                  Cette affirmation est vrai, elle s’applique a beaucoup de pays européens qui ont un taux de natalité en dessous du taux permettant le renouvellement des générations. Mais, il y a un mais, et pas n’importe lequel :

                  La France (et l’Irlande) ne sont pas dans ce cas là, le taux de natalité est bien sûr proche du seuil critique, mais permet ce renouvellement et SANS AUCUN immigré.

                  A croissance nulle, nos retraites seront payées grace aux mesures de ralongement de durée prévues. Je vous rappelle que ces mesures sont la pour compenser l’allongement de la durée de la vie et non pas le manque de renouvellement des générations qui porte sur le marché du travail de nouveaux contributeurs.

                  Je ne gloserais pas sur l’origine de cette natalité, les familles marocaines et algeriennes binationales y sont probablement pour beaucoup et comme le dit mr Condell, dans 50 ans la France sera a majorité ethnique nord-Africaine, pour ne pas dire Arabe.

                  Peu importe, ceux qui sont dedans sont des français et resteront dans leur pays, la France. Mais cessons de raconter n’importe quoi, la France n’a pas besoin d’immigration pour payer les retraites dans l’avenir, cessez de faire croire le contraire svp !

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