Le masque obligatoire est une atteinte aux libertés fondamentales, BHL a raison !
Le masque est en usage depuis plus d’un siècle chez les professionnels de santé, si les conditions pour pratiquer soins ou opérations l’exigent pour des raisons sanitaires. Lorsque l’épidémie de Covid-19 est arrivée, le masque était sans conteste nécessaire pour les médecins de ville, les professionnels du soin et dans les hôpitaux. Lorsque le déconfinement fut acté, le masque fut rendu obligatoire dans les transports en commun et la mesure était justifiée autant que comprise et acceptée par les usagers. On comprend aussi qu’il faille le mettre en allant consulter le médecin ou le dentiste. Le 11 mai 2020, le masque n’était pas obligatoire dans les lieux accueillant le public, poste, boutiques, grandes surfaces. Il l’est devenu. Progressivement, l’obligation du masque fut décidée en extérieur, dans les zones touristiques fréquentées, puis les hyper-centres des grandes villes et maintenant, dans des zones beaucoup plus étendues. La ville de Toulouse est concernée, soit une superficie de quelque 120 kilomètres carrés. Le masque doit être porté en entreprise. Et bientôt sur tout le territoire ? Ces mesures semblent disproportionnées et constituent une atteinte aux libertés fondamentales.
Des citoyens de tous les pays démocratiques ont dénoncé les « atteintes aux libertés fondamentales ». Les médias ne cessent de parler des anti-masques et maintenant des anti-corona et même des coronasceptiques, afin de disqualifier ceux qui refusent cette obligation comme on disqualifie les climatosceptiques. Ceux qui s’opposent au masque obligatoire dans les espaces ouverts, ou même les entreprises, ne plaident pas contre le masque mais pour les libertés fondamentales. Les médias seraient bien inspirés de le préciser. Les opposants au masque obligatoire par opportunisme politique sont minoritaires. La plupart des opposants n’ont rien à cirer de la couleur des politiques, ils ne veulent que défendre le droit de circuler librement en respirant librement, en laissant apparaître sa bouche pour un sourire ou alors s’exprimer. Il se dit qu’un sourire reçu en sortant de chez soi le matin vous rend heureux toute une journée. Le masque nous promet un quotidien fait de malheur et d’anxiété, il étouffe le souffle de nos âmes, il façonne un apartheid du visage, cette partie essentielle de notre corps qui détermine notre expérience avec autrui comme le disait Levinas.
Le port du masque toute une journée ne sera pas sans incidence sur le psychisme, affectant diversement les plus jeunes et les adultes. La circulation dans les zones masquées n’ira pas de soi, avec une drôle d’ambiance, un sentiment d’être surveillée, en mangeant son sandwich, en ôtant le masque pour fumer une clope. Ce sera ressenti dans les villes comme un second confinement, moins contraignant certes, mais assez anxiogène car rien n’a été précisé sur la durée de cet état d’exception sanitaire. Si la plupart savaient en mars 2020 que le confinement était prévu pour un à deux mois, personne n’envisage combien vont durer ces mesures de port du masque. En nous rabâchant que ce masque doit devenir un réflexe, les autorités nous préparent au masque obligatoire pour une durée indéterminée, jusqu’à ce que le virus disparaisse ou qu’un vaccin soit disponible. Les données épidémiologiques indiquent que le Covid-19 s’est considérablement atténué. Le nombre de réanimations oscille autour de 400 depuis plus d’un mois. On suit une épidémie avec les médecins de ville, les hôpitaux et les données cliniques. Or les autorités ne suivent pas l’épidémie mais le virus et ce n’est pas une démarche rigoureuse. On peut contrer l’épidémie avec des mesures conventionnelles. D’ici des mois, il y aura encore des virus circulants. L’« enfer des masques » pourrait s’éterniser un ou deux ans. Ce n’est pas acceptable. Ecoutons ce qu’en dit le philosophe Bernard Henri-Lévy :
« Est-ce l’obligation que se sont infligée les gouvernements de faire quelque chose, et de le faire coûte que coûte, face à une épidémie exponentielle mais qui ne voit croître, pour le moment, ni le nombre des morts ni celui des hospitalisés ? Les masques se sont abattus, cruels et laids, comme un fatum, sur les visages de chacun. Et nous ne pouvons plus marcher dans une rue, flâner ou nous affairer, sortir sur un coup de tête ou poussés par la nécessité, sans nous mettre sur les lèvres et le nez ce bout de tissu chirurgical. Tous masqués. Tous dissimulés. Et, au fond, tous muselés. » (BHL, Figarovox, 30/08)
Et pour finir observons les Suédois. Ils ont géré l’épidémie sans imposer ni même recommander les masques. Et maintenant les enfants vont à l’école et voient le visage des professeurs. Comme du reste dans les autres pays scandinaves où le masque est imposé uniquement dans les transports.
Tribune de BHL
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/bernard-henri-levy-la-grande-peur-des-bien-portants-20200830
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