Le métier d’écrivain ; encore possible de nos jours ?
Il se publie tant de livres de toutes sortes de nos jours que l’on a l’impression que le milieu de l’édition est florissant. Dernièrement, la sortie du tome sept de Harry Potter prouvait même que les gens lisent encore, mais est-ce encore possible, aujourd’hui, pour un écrivain, de vivre de sa plume ?
Le métier d’écrivain est considéré comme l’un des métiers les plus vieux du monde. En effet, dès l’invention de l’imprimerie par Gutenberg (1454), le coup d’envoi est donné et les poètes se rendent compte du potentiel de cette nouvelle machine. Elle permettra de répandre leurs écrits à travers le pays, voire le continent !
Au XIXe siècle, on compte déjà des milliers d’écrivains, dont plusieurs centaines qui arrivent à vivre de leurs romans. Certains auteurs profitent aussi des journaux pour y publier des histoires "à suivre" chaque jour ou chaque semaine, ce qui attire beaucoup de lecteurs. On pourrait dire que le XIXe siècle connaît un "apogée" de la littérature (dans son respect le plus noble).
De nos jours, il est impossible de parler de littérature sans parler d’économie. Beaucoup trop de livres sont publiés par beaucoup trop de maisons d’édition. Que ce soit en France, aux États-Unis ou même au Québec, le monde de l’édition ne va pas si bien qu’il le laisse paraître.
Bien que des succès tels que Harry Potter donnent l’impression que la littérature a encore sa place dans la société, on voit bel et bien un essoufflement de ce "média" au profit de la télévision, du cinéma et des communications virtuelles. Il est donc de plus en plus difficile pour un écrivain de vivre de sa plume.
Le coup de grâce est venu il y a quelques années, lorsqu’internet a décidé de créer ses propres auteurs avec les blogs. Ces blogs qui ont vu le jour un peu partout ont donné une bien bonne idée aux directeurs de maisons d’édition peu scrupuleux sur la qualité des textes. Puisque le monde tourne autour de l’économie, ils se sont dit que les écrivains-amateurs apprécieraient sûrement de publier leurs ouvrages contre un certain montant d’argent. Et ils ont eu raison ; de nos jours, plusieurs sites internet vous offrent de publier votre roman (sans même l’avoir lu !) et de le distribuer en vitrine virtuelle ou pis encore, en impression à la demande.
Qu’en résulte-t-il ?
Eh bien, à présent, n’importe qui peut se vanter d’avoir écrit un roman publié ! Et comme trop de gens publient, le marché devient saturé de nouveaux titres d’année en année. Même pour un journaliste littéraire qui lit rapidement et qui écrit aussi vite, il est impossible de lire toutes ces nouvelles parutions chaque année. Le critique fait donc un tri dans les milliers de livres qu’il reçoit, et voilà qu’il privilégie les auteurs déjà connus, ce qui fait en sorte que les nouveaux auteurs sont moins lus, et donc moins visibles sur la scène littéraire.
Les lecteurs paient donc tous un prix ; celui d’être privé de bonne nouveauté littéraire, en étant gavé de littérature populaire sans goût et sans âme.
Que faire pour revenir à un art plus noble qu’était le métier d’écrivain ?
Afin de privilégier la littérature de qualité, la population peut faire des choix judicieux. Il faut d’abord être curieux, se rendre en bibliothèque ou à la librairie. De cette façon, en passant outre les médias, vous pourrez découvrir par vous-mêmes des talents moins connus, et surtout des talents qui vivent dans votre pays, qui écrivent des romans actuels qui vous concernent parfois beaucoup plus qu’un roman "best-seller" traduit de l’américain. La seule façon d’aider nos écrivains de demain, c’est de les encourager en lisant leurs livres et en répandant la nouvelle de leur talent !
16 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON