Le militantisme sur des chaînes publiques toléré pour stimuler une opinion contraire ?
Le choix de certaines informations par des chaînes du Service public commence à intriguer, tant elles paraissent partielles et partiales.

Deux exemples : la burqa et l’immigration
1- Trois interviews d’une contrevenante future proclamée
Dimanche 10 avril, le journal Soir 3 de France 3 et lundi 11 avril, celui de 7 heures de France Culture puis celui de 13 heures de France Inter, avec un bel ensemble, n’ont rien trouvé de mieux, pour illustrer l’entrée en vigueur de la loi sur l’interdiction de la burqa dans les lieux publics, que d’interviewer une femme voilée qui a annoncé ouvertement son intention de la violer. C’est tout de même singulier comme idée de reportage !
Connaît-on d’autres exemples où trois médias du Service public s’empressent chacun d’aller recueillir les intentions délictueuses d’une personne mécontente d’une nouvelle loi ? Comment appeler cette opération d’influence ? Une complicité d’incitation à la désobéissance civile ?
2- Le sociologue ou l’anthropologue mondialiste
Ce curieux choix d’informations est à rapprocher d’un autre qui consiste sur France Inter ou France Culture à donner la parole à un « sociologue » ou un « anthropologue » pour combattre assez systématiquement toute prise de position présentant l’immigration aujourd’hui comme un des instruments machiavéliques de la mondialisation libéraliste qui vise à bloquer ou baisser les salaires, associé à celui des délocalisations d’entreprise dans des pays à main-d’œuvre bon marché. La panoplie « humanitariste » est invariablement resservie par ces prétendus « experts » : toute réserve sur l’immigration ne peut être qu’inspirée par « le racisme », la xénophobie, l’égoïsme, le repli sur soi, le vieillissement.
L’hypothèse d’un service public noyauté par des groupes de pression
Tant de constance dans la promotion du multiculturalisme et du communautarisme, accompagnée du dénigrement de la Laïcité, sur les chaînes du Service public, finit par faire naître le soupçon. Choisir en urgence de donner la parole à qui annonce son intention de violer la loi, au moment où elle entre en vigueur, ne relève-t-il pas à l’évidence d’une stratégie réfléchie, surtout quand une hostilité militante à cette loi s’est manifestée sur les chaînes avant son adoption ? On serait donc tenté d'y voir l’action de groupes de pression qui auraient noyauté le Service public et s’en serviraient pour promouvoir leur projet de société multiculturaliste et communautariste.
Deux expériences
Or, si cette hypothèse est vraisemblable, elle n’est pas incompatible avec une autre plus machiavélique que deux expériences tendent à rendre plausible.
1- Première expérience : le référendum constitutionnel européen de 2005
La première est celle du référendum sur la Constitution européenne de mai 2005. Tous les médias officiels ou presque militaient pour le « Oui ». Ils n’ont pas empêché une majorité d’électeurs de voter « Non » à près de 55 %. Il semblerait même que plus les médias affichaient leur partialité, plus ils déclenchaient chez les électeurs un réflexe de répulsion et de scepticisme à leur égard.
2- Seconde expérience : la destruction du Service public d’Éducation
La seconde expérience est la destruction toujours en cours du Service public d’Éducation. Conformément au mode d’emploi conseillé par l’OCDE dans un rapport de 1996, intitulé d’un euphémisme abscons « Faisabilité politique de l’ajustement », la privatisation de l’École a emprunté des voies détournées pour éviter une révolte générale.
- La baisse de qualité de l’enseignement a été inégalement organisée et répartie selon les établissements : des disciplines ont disparu ici mais pas là, par exemple.
- Surtout la discipline a été diversement imposée : on a joué sur le concept d’ « élève en difficulté » qui a permis de mélanger sous la même appellation humanitaire l’élève méritant qui peine, et le voyou. On a vu l’administration rivaliser étonnamment de compassion avec les professeurs : des délits sont devenus des « incivilités » ; la règle est surtout le moins de conseils de discipline possibles, mais une exploration exhaustive de tous les modes possibles de remédiation sans sanction pour venir en aide à ces « élèves en souffrance ».
Du coup, dans certains établissements, l’enseignement est devenu très difficile sinon impossible. « Entre les murs », le film palmé à Cannes en 2008, et célébré contre toute raison par le ministre Darcos comme un hommage aux enseignants, donne une idée de la déchéance où a sombré l’Éducation nationale, devenue incapable « entre ses murs » de faire respecter le minimum de règles de vie sociale.
Le résultat attendu ne s’est pas fait attendre : les parents qui en ont les moyens, en sont venus à retirer leurs enfants du Public pour les inscrire dans le Privé. Il faut avouer que c’est du grand art que d’utiliser la vertu de compassion des professeurs pour rendre un établisssement scolaire non plus attractif mais répulsif.
L’hypothèse d’une opération d’influence en cours
N’assisterait-on pas à une opération d’influence comparable ? Les stratèges qui gouvernent n’utiliseraient-ils pas de la même manière sur les chaînes du Service public le communautarisme et le multiculturalisme militants de journalistes pour déclencher des réflexes de répulsion et de condamnation chez les auditeurs ? De même que l’humanitarisme dévoyé des professeurs a excellemment été employé pour rendre l’enseignement quasi impossible, la mise en scène d’une femme voilée, annonçant sa volonté de violer la loi, ne vise-t-elle pas à stimuler une aversion encore plus grande envers l’Islamisme ? Et le prêche des sociologues ou antthropologues mondialistes sollicités n’a-t-il pas pour fonction de susciter une opposition grandissante à la destruction d’une communauté nationale gangrenée par le communautarisme ?
Dans chacun des cas de figure, ce n’est pas un réflexe d’adhésion à l’opinion ou à la conduite exposée sur ces chaînes publiques qui serait recherchée mais son contraire, le réflexe de répulsion qu’elles suscitent. Ainsi, comme les professeurs les plus compatissants ont servi à accroître le désordre dans les établissements par leur refus de sanctionner les voyous au nom de leur idéal éducatif, les journalistes partisans du communautarisme et du multiculturalisme seraient utiles pour déclencher l’aversion attendue envers ce type de société. On peut, c’est vrai, s’en étonner car, que l’on sache, la ploutocratie au pouvoir est attachée à la mondialisation libéraliste. N’est-ce pas contradictoire ? Non s’il s’agit de s’attirer seulement les voix des électeurs d’extrême-droite pour gagner l’élection présidentielle, se maintenir au pouvoir et continuer à s’enrichir sur le dos de ses compatriotes. Paul Villach
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