Le monde qui vient. Dernière partie
Comme nous avons vu précédemment, la solution à la crise qu’on nous présente dors est déjà que ce soit en Europe, en Amérique ou en Asie, c’est l’intégration régionale et la gouvernance mondiale.
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www.agoravox.fr/tribune-libr...
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TINA !
Cette idéologie tiens en deux slogans : There Is No Choice et Seul on ne peut rien faire.
Evidemment, cette bureaucratie supranationale, dont l’idéologie est non-interventionniste n’aura pas non plus le moindre contrôle sur les marchés et l’économie.
Ce n’est donc uniquement un coup d’état qui n’amènera aucun solution politique à la crise si ce n’est la répression.
Deux phénomène se confronteront alors :
La désintégration structurelle provoquée par la crise.
L’intégration politique régionale et globale promue par les élites.
Le pari des élites est que les structures supranationales profiteront de la désintégration provoquées par la crise. Ce calcul est utopique comme le montre l’actuelle situation de l’UE. La structure nouvelle sera incapable d’enrayer la crise et ne disposera pas des moyens colossaux qu’il faudrait pour maintenir sa cohésion. Un empire ne se crée par lors d’une crise mais progressivement à l’occasion d’une longue période de prospérité qui permet de consolider ses nouveaux espaces.
Plus cet empire est vaste plus il est vulnérable aux crises.
La seule stabilité que ces structures de gouvernance peuvent apporter c’est nous faire l’économie de guerres régionales pour les ressources restantes, mais j’ai des doutes.
La période de plateau oscillant sera donc une période de transition politique incertaine.
Malheureusement l’idéologie libérale fait que ce ne sera pas l’occasion de préparer l’inévitable transition énergétique.
Les quémandeurs d’énergie.
Pour sortir du piège pétrolier il y a deux issues : par le haut (action étatique volontariste) et par le bas (action individuelle). La solution idéale étant de conjuguer les deux.
C’est ce qu’a fait le Brésil, dont les élites se préoccupent des intérêts du pays avant de celui de l’oligarchie mondiale, le brésil, donc, qui a mené avec succès une telle politique volontariste en substituant à l’essence l’éthanol de canne à sucre, devenant un exportateur de ressources énergétiques.
En France, cette politique volontariste a été menée lors des chocs pétroliers des années 1970 avec le choix du nucléaire. Aujourd’hui l’état ne mène qu’une bataille d’arrière garde pour tenter de maintenir ce choix contestable et néglige les autres possibilités. Pourquoi ? Parce que les intérêts industriels sont plus puissants que la volonté politique et maintiendront le duopole énergétique pétrole/nucléaire jusqu’à que nous n’en puissions plus.
Cela signifie que la transition se fera par le bas : Les poêles à bois, le gazogène et la valorisation des déchets (pneus, huiles de fritures, lisier de porc…)en attendant les nouvelles productions agro-énergétiques (pellets de joncs ou de bambou, culture d’algues produisant du méthane ou de l’éthanol) que les pétro-industriels bloquent pour l’instant.
Dans les pays où les finances publiques ne permettent plus de s’offrir tout le pétrole nécessaire à la consommation énergétique il y a dors et déjà des délestages dans la journée.
C’est déjà monnaie courante dans la plupart des pays d’Afrique mais aussi aux USA et l’Europe ne tardera pas a suivre.
Mise au pied du mur, les autorités (nationales ou fédérales) sera obligé de s’investir dans les énergies de substitution. Les sources renouvelables ne suffiront pas car leur disponibilité ne correspond pas aux pics de consommation. De plus elles ne remplacent pas le pétrole dans le transport et le chauffage. Il y aura donc une ruée sur la biomasse. La production agricole et forestière deviendra alors un enjeu majeur qui poussera les autorités à intervenir soit directement (pour les pays hors de la gouvernance libérale) soit via l’intermédiaire de grands groupes agro-industriels monopolistiques, comme c’est déjà le cas de USA où 5 firmes se partagent la production céréalière du continent (essentiellement du maïs transgénique).
Des avantages du réchauffement climatique.
Conjuguer libre-marché et lutte contre l’effet de serre est un exercice impossible. C’est ce qu’a démontré, si c’était encore nécessaire, le récent sommet de Durban. Mais derrière la compassion officielle pour les malheurs des pays qui vont beaucoup perdre au réchauffement climatique se cachent ceux pour qui la nouvelle situation offrirait des avantages indéniables.
Je vais sans doute choquer, mais je dirais même qu’en dehors de l’Afrique, le bilan est nuancé pour tout le monde et s’annonce même très profitable pour les pays arctiques.
L’Amérique plus proche de l’Eurasie.
Tout d’abord la fonte de la banquise sera une aubaine pour la navigation marchande entre l’Amérique, l’Europe et l’Asie (Tiens ? Encore les 3 zones de la Commission Trilatérale !).
Trois nouvelles voies de navigation plus courtes sont ouvertes :
Le passage du Nord-Ouest, entre Atlantique et pacifique nord.
La route du nord, de la Sibérie à l’Europe
Le pont arctique, de la Russie au Canada.
Etant donné l’importance croissante du transport maritime ans la mondialisation et l’enchérissement du fuel, cette fonte est considérée comme une bénédiction par les marchands internationaux. Mais chut, cette réjouissance doit demeurer discrète.
Cette ouverture de routes maritimes aura des conséquences géopolitiques encore difficilement appréciables. Les premiers touchés seront Panama et Suez. Mais les implications seront sans doute plus vastes. Byzance est tombée notamment à cause de la perte d’importance de la route de la soie concurrencée par la voie maritime vers les Indes.
De nouvelles terres exploitables.
Les climats canadiens actuels
Sur terre l’adoucissement du climat va changer la donne dans le cercle polaire arctique. La Sibérie, le Canada et l’Alaska offriront de nouvelles opportunités agricoles et minières. C’est un réservoir de croissance immense pour la Russie et pour l’Union Nord Américaine. A terme le Groenland devrait également devenir un nouveau continent exploitable.
En fin l’Antarctique devrait aiguiser aussi les convoitises et son statut international sera sans doute remis en cause assez rapidement.
Scénario d'évolution du climat au Canada
Un monde en strates plutôt qu’un monde global.
Le changement climatique va donc générer deux zones principales :
Deux anneaux au nord et au sud de la planète où les réserves productivité permettront aux opérateurs de la mondialisation de maintenir partiellement leur agenda sur les rails.
Une ceinture équatoriale qui sombrera encore plus dans la misère.
Entre les deux une « ceinture d’astéroïdes » fragmentée de pays européens et asiatiques plus ou moins autonomes avec, plus au sud, une zone tampon plus ou moins homogénéisée par la généralisation de gouvernements islamistes dans les pays arabo-musulmans.
Conclusion (qui a dit enfin ?)
Evidemment ce n’est que ce qui ressort des tendances lourdes du moment, et l’Histoire est faite d’accidents imprévisibles qui peuvent largement faire dévier les événements de cet axe général.
Vous remarquerez que j’ai volontairement ignoré l’impact des discours politiques à la mode sur le développement durable ou la mutation industrielle. L’omniprésence des ces discours dans le débat cache le peut d’effet qu’ils ont sur le cours des choses. La voiture électrique, par exemple, n’apporte aucune solution au problème énergétique, l’électricité n’étant pas une ressource naturelle mais un moyen de transporter l’énergie. La culpabilisation des consommateurs aussi est de l’ordre de la litanie sans effets.
Tout cela ne constitue qu’un bruit de fond qui noie les informations pertinentes. Faire ressortir ces infos du bruit ambiant a été le fil conducteur de ce long article.
J’espère qu’il aura été utile à la compréhension des mutations que nous vivons.
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