Le « narratif » contre-attaque
Une courte parenthèse semble vouloir se refermer, à savoir la possibilité pour le citoyen des pays développés d'avoir accès à une information de relative qualité via des médias toujours en liberté surveillée, mais pas porte parole d'intérêts privés ou de gouvernements et une liberté d'expression et d'opinions pour les citoyens.
Sharyl Atkisson semble dater ce retour en arrière en 2015 aux USA, avec un discours d'Obama, appellant à « mettre un peu d'ordre, dans le Far West de l'information ». Les contrôleurs de faits (déplaisants à la sphère dirigeante) sont en effet apparus postérieurement et ont connu le développement qu'on connaît.
Ils ne faisaient qu'incarner la crainte que tout gouvernement et toute entité économique ayant des intérêts importants à défendre, ont, à savoir l'accès du citoyen à la réalité, à son analyse critique, aux débats et non à la propagande distillée pour maintenir un statu quo qui a l'échelle de la planète permet à une fraction de l'humanité de se goberger (style de vie insoutenable à échelle globale) et à échelle des pays permet à une minorité infime de concentrer l'essentiel des pouvoirs, de la richesse et du patrimoine.
La guerre contre l'information est donc déclarée et s'illustre par de très nombreux éléments de preuves depuis une dizaine d'années ainsi que plus récemment par une législation ambigüe qui peut sonner le glas de la liberté d'expression au motif d'empêcher des « discours de haine » (selon le jugement du pouvoir en place).
Parlons un peu du « narratif », un terme qui recouvre un corps de croyances contemporaines émanant du cœur de « l'empire du bien » recouvrant ce que nous sommes et faisons, mais est essentiellement un discours émanant des sphères décisionnaires politiques, financières et industrielles qui ont largement fusionnées au Xxième siècle.
Le même élan a mené au fascisme dans la première moitié du 20ième siècle, donc cette tendance autoritaire observée partout doit faire réfléchir.
Inutile sans doute d'insister sur le fait que le narratif ne craint pas une remise en question frontale sur des sujets fondamentaux : il y aura toujours un consensus pour assumer sans états d'âmes que nous sommes la race supérieure et qu'à ce titre, nous allons continuer à faire à l'ensemble des espèces vivantes ce que les sionistes font aux palestiniens en Palestine, que même si ce n'est que pour le plaisir nous allons continuer à tuer gratuitement des dizaines de milliards d'animaux par an, qu'il n'y a aucune alternative au capitalisme (dans sa mouture actuelle qui prend l'environnement comme une marchandise et un dépotoir), que nous vivons dans des démocraties, qu'elles sont foncièrement pacifiques et autres foutaises.
Le consentement de la masse étant acquis, nul « discours de haine » préoccupant pour les pouvoirs à ce niveau-là.
Par contre, le narratif supporte manifestement de moins en moins la lumière, pour ne pas dire qu'il aspire fortement à l'ombre dont il a bénéficié à une époque où la plupart sinon tous les médias étaient contrôlables, d'une façon ou d'une autre.
Avec le contrôle des grands médias ont était au stade que Coluche qualifiait du « cause toujours », sous entendu dans le désert ou personne ne t'entendra, donc sans conséquence pour les menteurs et les dissimulateurs, mais l'arrivée des radio libres, puis de l'internet, puis des réseaux sociaux ont un peu changé la donne, un moment.
Il devenait possible d'entendre, des réalités bien dérangeantes, par exemple que la forme de terrorisme causant (de très loin) le plus de victimes (via guerres et coup d'Etats ) sur des décennies est le terrorisme d'Etat. L'essentiel du terrorisme de groupes, non étatique,(marginal en nombre de victimes) est d'ailleurs souvent développé, entraîné, équipé par les Etats pour leur servir de paravent dans leurs agressions inavouables, une spécialité des USA par exemple.
Bien sûr le narratif se focalise essentiellement sur le terrorisme individuel qu'il brandit comme justification pour développer une société de surveillance et contrôle et une législation qui pourraient servir à bien d'autres finalités inavouables.
Certains se souviennent de la panique du camp démocrate à partir du 20 janvier 2017 quand ils ont compris que la « kill list » (une liste de cibles à éliminer en exécution extra-judiciaires, sans poser de questions, du terrorisme bien sûr...) gentiment accordée à Obama ne pouvait être retiré des mains de Donald Trump.
On a vu chez nous à quel point la Constitution de la 5ième République assez préoccupante pour le peuple quand le bénéficiaire s'appelle « Charles de Gaulle » peut poser de sérieux problèmes quand il s'appelle Sarkozy ou Macron par exemple.
On pouvait aussi entendre, que la plupart des guerres sont occasionnées par la volonté des sphères dirigeantes ou les dirigeants eux-mêmes, exceptionnellement par un peuple « A » désireux d'en découdre avec un peuple « B ».
De même on pouvait avoir accès aux informations montrant de façon indéniable que les sources majeures de complots (de très loin) sont les gouvernements qui ont à la fois , les motivations, les moyens humains, financiers, technologiques pour agir dans l'ombre, sans se faire pincer et surtout à leur service les grands médias de désinformation.
Le principal groupe terroriste sur la planète est la CIA, indirectement par la diffusion de désinformation aboutissant à des guerres, coups d'Etats , attentats sous faux drapeau, assassinats divers et variés.
Qui sont les promoteurs principaux de discours de haine sinon les gouvernements qui identifient d'autres Etats comme illégitimes ou dignes d'être décapités ou agressés ? Si les discours bellicistes, les « Al Nosra fait du bon boulot », les « 500 000 enfants irakiens morts, ça valait le coup » , les « Notre soutien à Israel est inconditionnel » , les comparaisons entre Vladimir Poutine et Adolf Hitler, ne sont pas des « discours de haine » appelant de leurs vœux des milliers, parfois centaines de milliers de morts, que sont-ils ?
Et peut-être que dire « Je veux emmerder les non vaccinés » en période de crise Covid n'était pas un « discours de haine », à condition d'être président bien sûr.
Et critiquer un produit expérimental sur lequel on n'a pas le recul pour décréter qu'il est « sans danger » en l'imposant dans la violence à la population, serait condamnable ?
Le « Code de Nuremberg » serait donc un appel à la désobéissance, sinon à la guerre civile ?
Le journalisme d'investigation ayant progressivement disparu (chercher à comprendre est déjà désobéir, ce n'est pas nouveau), il a bien fallu à tous les menteurs de profession, chercher les moyens de museler ces nouveaux médias, courtisés par un public de plus en plus conscient de l'écart entre la propagande officielle et ce que souvent leurs yeux pouvaient voir.
Ce n'est nullement un hasard si les plus grands journalistes aux USA se sont fait élvincer d'une façon ou d'une autre . Pas parce qu'ils colportaient des mensonges, mais précisément parce qu 'ils ne le faisaient pas...
Pas un hasard si Julian Assange est pratiquement sous détention musclée depuis des années sans qu'aucune charge réelle (substanciée) ne pèse sur lui. Ce n'est plus de la détention provisoire en attendant un hypothétique jugement, mais une destruction méthodique d'une vie qui lui est réservé.
Pas plus un hasard si les réseaux sociaux et les grands médias donnant la parole au grand public (Youtube par exemple) se sont trouvés dans le viseur des entités dont le métier exige l'ombre et non la lumière. On sait maintenant comment Google, Youtube, Facebook, Tweeter, etc, recevaient des instructions sinon des menaces pour élaguer l'information jugée dangereuse, non pour la société mais bien pour elles, pour leur narratif.
On est parvenu lors de la crise Covid-19 à la censure éhontée de scientifiques parfaitement compétents pour parler du sujet et mettre à mal un narratif incohérent (en apparence) et à l'attaque ad hominem, allant jusqu'à la mise sur la touche professionnelle, aux carrières brisées.
On a vu aussi le consensus entre tous les pouvoirs, sans exception, pour se torcher avec le « Code de Nuremberg », ce qui en dit long sur la naïveté de croire qu'il existe des contre-pouvoirs protégeant le peuple contre la tyrannie et des politiques autoritaires, contre le syndrôme chinois (le système politique actuel en Chine).
Ce n'est pas un hasard si l'appareil d'Etat US a cherché a muselé des podcasters comme Joe Rogan ou Russel Brand, vu qu'ils sont plus suivis que tous les grands médias US qui font face à une défiance du grand public (justifié au demeurant) sans précédent. Ils offrent surtout un espace à la liberté d'expression d'idées et d'opinions interdites d'antenne partout ailleurs et donc rendues inaudibles par les pouvoirs politiques et médiatiques.
Pas un hasard si le président russe a accordé un entretien à Tucker Carlson et à aucun de ces pseudos journalistes qui passent plus de temps à exposer leurs croyances en répondant à leurs propres questions plutôt qu'en laissant leur interlocuteur exprimer son point de vue.
Le journalisme classique n'est plus là pour rechercher la vérité sur le monde mais pour exprimer l'opinion qu'il convient d'avoir si on veut avoir une place en société et si la loi évolue, le droit de s'exprimer publiquement.
Coluche disait que la différence entre la démocratie et la dictature c'est qu'en démocratie c'est « cause toujours » et en dictature c'est « ferme ta gueule ».
Eh bien nous y arrivons.
Le « cause toujours » ne peut plus marcher avec l'internet, même si sans gêne on a vu l'Etat français interdire des sites russes d'accès et des plate-formes ne pliant pas aux facéties de l'exécutif (RT, Spoutnick, Rumble récemment).
Peur que des français s'engagent dans l'armée russe ? Sans doute pas. Mais peur que des vérités très dérangeantes soient exposées avec certitude.
Et donc ici et là se mettent en place des lois liberticides qui visent explicitement à pénaliser la liberté d'expression du citoyen, sur le modèle ayant servi pendant la crise Covid-19 pour criminaliser lourdement les résistants au narratif (par ex ceux sachant que le port du masque est inutile contre les virus respiratoires et du cirque en plein air). En 2021 on se faisait ceinturer en pleine rue et menotter en supermarché quand ici le masque était absent et là sur la bouche et non le nez, asthmatiques ou pas.
On a eu un bref rappel du régime de Vichy, pour une épidémie qui était sans danger pour l'essentiel de la population, quand nos anciens avaient le choix entre le paracétamol et le rivotril.
On devrait ne jamais oublier que nous avons conservé en l'état les structures sociales qui ont permis à un mauvais artiste peintre allemand dans les années 30 et 40 de faire des millions de morts sans quitter son bureau et qu'elles ne demandent qu'à resservir à la première occasion.
La seule arme, plus théorique que pratique au demeurant, dont dispose le peuple pour ne pas être transformé en bétail ou en viande hâchée est le droit à l'information de qualité et la liberté d'expression et on gagnerait à ne pas l'oublier. Or les deux sont dans le collimateur de ceux nous dirigeants et ils ont les moyens de les faire disparaître. La plupart de ces moyens sont invisibles et certains ne sont mêmes pas connus du grand public.
Avec l'ominprésence de l'information sous forme électronique et l'I.A., les pires horreurs sont possibles et nous allons vers un tel monde sans manuel utilisateur, une situation peu enviable...
Personne ne peut jurer que la « pilule noire » que nous venons d'absorber nous tuera tous, mais nous sommes sur un chemin dangereux à bien des égards.
Plus que jamais, le pouvoir n'est pas dans les mains du peuple et plus que jamais nos dirigeants expriment clairement l'horreur qu'ils ont de toute idée de démocratie, qui n'a jamais été un chèque en blanc signé à un candidat issu d'une courte liste rédigée dans notre dos et excluant d'office tout candidat à des évolutions contrariant les « maîtres de nos destinées ».
Quelqu'un nous a demandé si nous voulions être cobelligérants dans la guerre opposant la Russie et l'Ukraine et neutre dans celle opposant les palestiniens et leurs bourreaux sionistes ?
Ils ne savent pas ce qu'ils font, la preuve est sous nos yeux au quotidien. L'avenir est incertain, pour ne pas dire glauque pour ceux qui arrivent...
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