Le PCF et la stratégie 2022
52% des cadres nationaux communistes ont validé la proposition d'une candidature communiste à l'élection présidentielle de 2022, cette proposition va maintenant être discutée par la base militante avant un vote prévu le 9 mai et une mise sur orbite du candidat et de son programme en novembre, après un congrès.
Ce score serré confirme qu'une nouvelle génération de communistes est en train d'émerger et que le parti communiste français est dans un processus de mutation profonde face aux défis du XXIe siècle. Ce vote prouve ainsi que les conditions d'une candidature communiste indépendant sont pleinement réunies. Par ce vote, les communistes montrent leur envie d'exister politiquement, d'écarter le piège du court-termisme et d'intégrer ainsi le temps long dans la stratégie de leur parti.
Le noyau de la gauche, ce sont les communistes. Si le parti communiste s'efface à chaque élection, sur le long terme, toute la gauche s'affaiblie et le risque de voir l'extrême droite au pouvoir devient très réelle. Malheureusement, c'est ce qui se passe actuellement. La position de l'ensemble de la gauche actuelle est due à plusieurs années de politique d'effacement des communistes par manque de confiance en soi à cause de l'influence néfaste de l'ancien soviétisme.
La politique du ralliement à une autre candidature non communiste au premier tour des élections passés a créé des conditions telles qu'il est maintenant difficile barrer la route à ce qui apparaît comme désormais une possible victoire de l'extrême droite. Il suffit de regarder ce qui se passe en Italie pour se convaincre du danger de l'extrême droite, à cause d'un long politique d'effacement des communistes italiens, l'extrême droite n'apparaît plus comme un repoussoir.
Le PCF est donc sur la bonne voie, les propositions communistes doivent toujours être là, au moins au premier tour de l'élection pour réaliser le maximum de voies possibles. Dans l'espoir d'utiliser son score comme arme politique. Le communisme étant incontestablement l'avenir, un parti communiste ne doit pas s'éclipser derrière un autre parti même s'il est de la gauche radicale.
Toute l'Histoire a été en réalité une lutte de superclasses, et à l'intérieur de chaque superclasse, une lutte des classes. Les luttes de classes se déroulent à l'intérieur d'un mode de production : maîtres contre esclaves, seigneurs contre féodaux, capitalistes contre salarié.e.s. Cette lutte de classe ne révolutionne pas le mode de production. C'est une lutte évolutive. Par exemple le syndicalisme, le réformisme et même le soviétisme. Car le soviétisme n'est que le capitalisme-salariat à l'envers gangrené par la pénurie de biens de consommation. C'est une version réactionnaire du capitalisme-salariat, un pas en arrière par rapport à l'économie de marché c'est pourquoi son effondrement a toujours mené directement au capitalisme-salariat de marché.
La lutte entre deux superclasses s'est toujours terminée, au cours de l'Histoire, par une grande révolution : la Révolution féodale au XIe siècle en Occident qui mit fin à l'esclavagisme intra-européen (qui a duré plus de 1000 ans), la Révolution bourgeoise au XVIIIe siècle, qui n'a été possible sans la majorité de la population active de l'époque les paysans libres (techniquement des petits-bourgeois) et dirigée par la grande bourgeoisie. Cette Révolution mit fin à l'oppression féodale sur la propriété privée. Depuis la Révolution industrielle, la superclasse des chômeu.rs.ses est en opposition constante contre le capitalisme-salariat.
C'est dans ce contexte historique qu'il faut comprendre le mouvement communiste. Il est l'unique forme par laquelle historiquement la superclasse des chômeu.rs.ses domine politiquement pour abolir en même temps le chômage et le capitalisme-salariat. Le PCF doit faire son deuil du salariat et reconnaître la lutte des superclasses sinon impossible de surmonter cette contradiction : le chômage est à 20% alors que les élus communistes ne représentent que 2% des députés et 4% des sénateurs. L'ingéniosité des cadres communistes doit être de toujours travailler à ce que le poids des élus communistes soit le plus proche possible du poids des chômeu.rs.ses et précaires dans la population active. Voilà la boussole suprême vers la révolution communiste.
Du Revenu minimum universel au Revenu démocratique commun
La lutte pour un revenu minimum universel doit être au centre de la stratégie de tout parti communiste qui ne veut pas disparaître au XXIe siècle tout en utilisant son poids politique, les rapports de forces, alliances avec d'autres partis de gauche pour augmenter sans cesse les minimas sociaux jusqu'à l'atteinte du revenu commun démocratique. Avec ce Revenu commun la propriété privée des biens de consommation et des biens de production est abolie en même temps que le chômage.
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