Le péché d’hubris (vaincre la mort)
Une caractéristique fondamentale de l’homme est de s’interroger sur la nature et le pourquoi des choses qui l’entourent, ainsi que sur sa propre destinée. D’où, les phases de pensée évolutives au travers des siècles depuis le début de l’humanité. Dans la psyché humaine, la première manière de conceptualiser le monde fut la création des dieux dans la nature (Panthéisme), dieu du soleil, dieu des moissons, dieu des vents, dieu des océans, etc. afin de trouver une cause responsable aux effets encore inexpliqués. À l’aube de la pensée rationnelle, devant la peur de l’inconnu, de la mort, se construisirent intellectuellement et philosophiquement trois visions antinomiques. Celle de la religion avec un ou des dieux moralisateurs et des dogmes immuables d’où toutes vies sont issues (le créationnisme) opposée aux théories biologiques du darwinisme (évolutionnisme) et à la pensée philosophique du matérialisme naissant avec la découverte physique de l’atome et ses certitudes fondées sur une vision du monde ou toutes les lois sont basées sur un espace euclidien à 4 dimensions stable et éternel… Trois dimensions physiquement concrètes et une plus abstraite, le temps. Puis, au vingtième siècle avec l’accélération des technologies, notre espace et sa matière ne suffisant plus, la spiritualité et la conscience furent invitées dans la recherche.
Tout d’abord, il y a confusion entre spiritualité et religion. La religion s’appuie sur des croyances prises à la lettre, sur l’inflexibilité d’un dogme. La religion est une béquille qui aide certains à traverser les épreuves de la vie, mais ne donne pas d’explications scientifiquement cohérentes quant à l’origine et au déroulement même de la vie. C’est un placebo homéopathique et sympathique quand elle ne sombre pas dans l’horreur du fanatisme. Elle est aussi un refuge intellectuellement confortable pour tous ceux qui n’en finissent pas de se languir de leurs manques, pareille à un remords qui se cherche une culpabilité pour se justifier et qui s’aperçoit que la peine est double lorsque l’on est coupable d’être victime. Elle balise les actions par sa morale inventée par des gens qui se sentaient à l’origine coupables. Mais la vie et la nature n’ont pas de morale. Lorsque vous voyez un enfant de 5 ans mourir d’un cancer, où est la morale ? Lorsqu’un virus décime des milliers d’êtres vivants, où est la morale ? Si je rencontre votre Dieu, je lui dirais : « Remboursez je n’ai rien compris… ». À la différence, la spiritualité ne s’appuie sur aucun culte, elle vous fait ressentir que vous possédez une âme reliée à la vie, sa source, sa force et ses vibrations. Elle vous fait comprendre que la conscience est première et que la matière est secondaire. Par elle, vous expérimentez sans le filtre déformant d’un dogme ou d’un déni. D’autres, purement matérialistes, pensent que la science prolongera la vie physique jusqu’à une illusoire et hypothétique immortalité. Ni la cryothérapie ni l’homme bionique, qui ne feront que repousser une échéance fatale et salutaire, ne peuvent être la solution ultime si ce n’est faire perdurer une vie matérielle dans un monde de doute et de souffrance. La matière se fane, s’use et se dégrade alors que l’esprit, l’âme demeure.
On ne change pas le monde ou, si peu de manière à l’échelle microscopique alors, octroyons-nous la prétention de le raconter comme on le sent, comme on le vit. Émerveillé comme effrayé par l’infinité du champ des possibles qui nous ramène inexorablement à l’ultime question : Pourquoi ? Ce besoin polymathique qui nous titille et pour certains nous consume. Il est parfois difficile d’être mis face au miroir de ses défaites et pour espérer approcher le sens des choses, la solution n’est pas dans la fuite, mais plutôt dans le retour aux sources, le lâcher-prise… Il y a coexistence naturelle entre le déterminisme et le libre arbitre dans notre univers. Avec uniquement le déterminisme, l’univers ne serait pas assez flexible et verrouillerait toutes possibilités évolutives de l’âme. Cette envie d’évoluer n’est pas à comprendre comme une obligation morale, elle est expansive pas nature. La théorie des champs morphogénétique de Rupert Sheldrake montre que les espèces évoluent grâce à la somme des comportements individuels de chaque membre de cette espèce.
Nous croyons à tort que la réalité est totalement incluse dans l’espace et le temps. Le théorème d’incomplétude de Gödel nous démontre qu’il est impossible de comprendre par la logique la cohérence d’un système en restant à l’intérieur même de ce système, il faut donc en sortir. En clair, pour analyser logiquement un fait ou un évènement, il faut se déporter en dehors de l’espace et du temps du fait ou de l’évènement à analyser. Comment situer un arc-en-ciel dans l’espace qui recule ou se transforme à mesure de notre déplacement par rapport à lui ? Comme comprendre la différence de notion de temps entre celle qui nous est intérieure et celle que nous avons quantifiée qui nous est extérieure ? C’est ce que nous invite à découvrir la philosophie de la physique quantique qui est un nouveau paradigme en science basé sur le primat de la conscience. La physique quantique se consacre à essayer d’approcher par la pensée et les mathématiques un réel qui échappe à toutes les images que nous pouvons nous en faire, comme le paradoxe E.P.R impossible à quantifier et figer sur le papier. Ce nouveau paradigme propose un modèle « panpsychique » qui stipule que tout vient de la conscience y compris la matière. Plus d’opposition, de dualisme, l’esprit et le corps reliés et traversés par une même conscience. L’esprit est la matrice de toute matière. L’univers n’a de sens que s’il contient une conscience capable d’appréhender son organisation, son harmonie et il n’est pas le jouet d’une déité capricieuse, mais une expression cohérente, rationnelle d’un sens profond et intentionnel. Une conscience universelle à laquelle sont connectées toutes les consciences individuelles externes qui chacune communique avec les corps physiques qui leur sont associés. Croire que la conscience individuelle serait contenue dans le cerveau, c’est comme croire que l’orchestre serait dans le poste de radio. En ce sens la théorie de Ransford propose un schéma intéressant sur le cheminement évolutif de la conscience rapprochant la théorie des cordes, des multivers et les témoignages concernant les NDE (EMI).
L’humain a toujours craint sa propre mort, c’est empiriquement et historiquement naturel, c’est dans la racine même de ses cellules constitutives. Cependant, il est illusoire et vain d’espérer être physiquement éternel. Quelles que soient les avancées de la science des hommes basées sur la matière pour la recherche d’un physique immortel, celles-ci mènent irrémédiablement à une impasse. Lavoisier disait : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » C’est cette réalité que la physique et la philosophie quantiques côtoient dans ses recherches. Le 21e siècle pourrait entrouvrir une porte sur la compréhension de notre éternité, à moins que l’homme dans sa folie ne lui en laisse pas le temps.
Si la peur frappe à ta porte et que tu as le courage de lui ouvrir, tu t’apercevras que derrière il n’y a personne. Ce que l’on croit être la fin n’est peut-être qu’un début, ce que l’on croit être la mort n’est peut-être qu’une renaissance, une continuité, une évolution, un passage vers ailleurs…
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