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Accueil du site > Tribune Libre > Le Plan B pour contenir la menace nucléaire de l’Iran

Le Plan B pour contenir la menace nucléaire de l’Iran

L’évocation d’un plan B pour mettre fin à la menace nucléaire iranienne en cas d’échec des efforts pour relancer l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et le P5+1 s’est limitée aux déclarations officielles israéliennes il y a quelques semaines.

Mais les tergiversations et la réticence de l’Iran à retourner à Vienne et à reprendre les négociations ont clairement contribué au succès des efforts israéliens pour convaincre son allié américain de la nécessité d’un plan alternatif pour faire face à la menace iranienne.

Il y a environ un mois, l’ambassadeur israélien aux États-Unis et aux Nations unies, Gilad Erdan, a déclaré que les États-Unis et les autres puissances mondiales envisageaient un plan B pour stopper le programme nucléaire iranien en cas d’échec des négociations de Vienne.

«  Dans le passé, on estimait qu’il y avait 80 % de chances qu’il [l’Iran] revienne à l’accord [nucléaire de 2015], aujourd’hui, ce chiffre est tombé à environ 30 %.  »

Suite à cette déclaration, les rapports ont débordé sur les réunions entre les responsables sécuritaires et militaires israéliens et leurs homologues américains afin d’envisager des scénarios pour faire face à la possibilité que les mollahs continuent à tergiverser et à parier pour gagner du temps afin d’avoir toute latitude pour faire avancer leur programme nucléaire et présenter au monde de nouvelles données et faits stratégiques.

En effet, jusqu’à récemment, l’administration Biden s’en est tenue à une stratégie consistant à imposer de nouvelles sanctions au régime des mollahs iraniens s’il refuse de revenir sur l’accord nucléaire. Mais Israël a réussi à développer une stratégie plus efficace.

Un plan alternatif comprend une pression politique, diplomatique et économique importante appliquée conjointement par les États-Unis, l’Europe, la Russie et la Chine pour forcer Téhéran à revenir aux négociations, et un plan qui inclut une menace militaire si les pourparlers de Vienne échouent.

Bien que l’administration Biden ait largement privilégié l’option diplomatique dans le traitement de la question nucléaire iranienne jusqu’à présent, les actions des mollahs ont placé la Maison Blanche dans une position stratégique pour le moins critique.

Le président Biden a démontré son incapacité à choisir des options stratégiques alternatives qui préservent le statut des États-Unis et leur capacité à protéger leur plus proche allié, Israël. Cela a contribué à rapprocher rapidement les positions américaines et israéliennes sur un terrain commun.

Les États-Unis ne peuvent plus prétendre qu’ils comptent uniquement sur la diplomatie pour faire face à la menace nucléaire iranienne. Il y a une intelligence palpable de la diplomatie israélienne face à la position américaine. Cela se reflète dans l’approche du nouveau gouvernement de Naftali Bennett dans le traitement du dossier nucléaire iranien.

La confrontation aiguë avec le point de vue américain n’existe plus comme sous Netanyahou. L’idée d’un rejet absolu de l’accord nucléaire et la tendance à se tenir sur un terrain d’entente avec le point de vue des États-Unis se sont même transformées en l’inverse. C’est une vision intelligente.

Israël a reconnu que l’accord dans sa forme actuelle a peu de chances de reprendre vie étant donné la ligne dure actuelle de l’Iran.

Ibrahim Raisi et ses négociateurs ont présumé de leurs forces  ; ils ne peuvent se défaire de cette situation que s’ils obtiennent une dérogation majeure de la part des États-Unis, qui lèveront probablement les sanctions contre l’Iran avant d’accepter un retour à l’accord nucléaire, ce à quoi la Maison-Blanche aura du mal à répondre.

Le succès de cette stratégie israélienne a été rapide car l’administration Biden n’a pas complètement abandonné l’option militaire pour traiter avec l’Iran en cas d’échec de l’accord nucléaire.

Les États-Unis sont venus parler, même timidement, du plan B et des autres options qui sont sur la table, y compris l’option militaire, comme l’a déclaré le ministre israélien des affaires étrangères lors d’une conférence de presse conjointe sur les «  options alternatives  » après le discours de son homologue américain.

«  Je pense que le monde entier comprend quelles sont les autres options,  » avait déclaré Yair Lapid. Il est vrai que les États-Unis continuent de faire preuve d’une certaine retenue et de prudence lorsqu’il s’agit d’accroître la pression sur les mollahs, craignant que cela ne renforce leur entêtement et n’entraîne une accélération du développement de leur programme nucléaire.

Mais cette réticence pourrait ne pas durer longtemps si les Iraniens continuent de retarder leur retour aux négociations de Genève. En outre, il est difficile de parier que ces négociations aboutiront à un résultat positif.

Il est certain qu’à ce stade, l’évolution des chances du plan alternatif pour faire face à la menace nucléaire iranienne dépend du comportement du régime des mollahs iraniens, qui envoie des signaux contradictoires sur les négociations et mise beaucoup sur la politique de la corde raide. Mais ce pari semble risqué et contribue fortement à pousser la crise vers le point de non-retour.


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18 réactions à cet article    


  • Samy Levrai samy Levrai 6 novembre 2021 16:10

    On pourrait presque se demander si le but de l’auteur ne serait pas la destruction par le feu, d’Israël...

    Son petit pays ( 47 fois plus petit que l’Iran et peuplé à 90% d’étrangers ) occupé et donc non souverain par des militaires américains devrait se montrer plus humble surtout que ses alliés américains et israéliens ( c’est beau la solidarité arabe...) ne sont pas des plus fiables.


    • tonimarus45 6 novembre 2021 20:22

      bonjour---«  »«  »« Israël a reconnu que l’accord dans sa forme actuelle a peu de chances de reprendre vie étant donné la ligne dure actuelle de l’Iran. »«  »«  »dit l’auteur----- j’ai horreur quand un auteur quel qui soit nnonce des contre verites.En en effet ce sont les etats unis et leurs caniches habituels qui ne veulent pas revenir a «  »l’accord dans sa forme acruelle« , car ils veulent inclure d’autres contraintes pour l’iran et c’est là ou le bat blesse -En outre si on en est là et l’auteur est assez discret sur ce sujet, ce sont les »usa" qui ont bafoue leur parole


      • serge.wasterlain 7 novembre 2021 06:05

        @tonimarus45
        Ben vous m’avez ôter les mots de la bouche. Incroyable cette novlangue de l’auteur !


      • Massada Amanite phalloïde 7 novembre 2021 08:10

        Tsahal dispose des moyens de détruire plusieurs fois l’entièreté de l’Iran, que ce soit en recourant à des armements conventionnels ou de destruction massive.
         

        En cas d’attaque israélienne, l’Iran connaîtra de nombreux problèmes informatiques majeurs ; son trafic automobile, ferroviaire, militaire et aéronautique deviendra ingérable. Il sera impossible pour cette raison de sortir de Téhéran à bord d’un véhicule. L’électricité sera coupée dans toutes les zones où se dérouleront des raids du Khe’l Avir, l’Aviation Israélienne. Les radars seront brouillés ; leurs servants verront sur leurs écrans une multitude d’appareils qui n’existent pas dans la réalité et seront incapables de les différencier de vrais. Les voies pour l’acheminement d’éventuels renforts seront rendues impraticables par des bombardements aériens. De même que les bases aériennes actives et les systèmes antiaériens susceptibles de mettre en danger quelconque nos équipages.
           
         

        Toutes les communications hertziennes seront brouillées dans la partie centrale de l’Iran et au-delà de ses frontières, en Irak, en Syrie, au Liban. La télévision ne fonctionnera pas non plus.

           

        Une dizaine de sites liés aux activités nucléaires seront anéantis, dont celui de Natanz – le plus vaste – et celui de Fordo, construit à l’intérieur d’une montagne. Une petite dizaine de sites de fabrication et d’entreposage de missiles balistiques seront détruits en Iran, de même que plusieurs bases et magasins en Irak et en Syrie.
           
         

        En deux heures d’opérations, la menace atomique iranienne aura cessé d’exister. Le reste consistera en des opérations de nettoyage, puis en des frappes d’entretien, pendant les semaines qui suivront.

           

        L’offensive principale s’étendra sur deux jours. La plupart des raids seront conduits par des F-35 furtifs et par des missiles de précision. Les pertes israéliennes lors de ces attaques seront inexistantes ou extrêmement faibles.

        • chantecler chantecler 7 novembre 2021 08:15

          @Amanite phalloïde
          Tiens le grand Massada !
          C’est qu’il tient la grande forme le bougre !
          Il aurait pu ajouter qu’avec son arsenal nucléaire Israël pourrait détruire les 3/4 de la planète si le besoin s’en faisait sentir, si c’était son intérêt .
          Mais pour l’instant , non : il se retient .
          Et il dispose d’autres armes .


        • yakafokon 7 novembre 2021 10:35

          @Amanite phalloïde
          Tiens, alors là c’est un scoop !
          Je ne savais pas qu’il n’y avait qu’Israël qui soit capable de perturber le pilotage électronique des avions, et de brouiller les ondes radio de guidage des drones armés, des missiles, et des bombes guidées !
          Décidément, on en apprend tous les jours. Qu’est-ce qu’ils sont bêtes, ses iraniens !
          Quand à Tsahal, à voir comment s’est déroulée la grande offensive terrestre contre Gaza, on ne peut pas dire que ça ait été une réussite !
          Le plus grand danger qui menace Israël se trouve à l’intérieur de son propre territoire : ce sont les fanatiques juifs ashkénazes venus de Russie, qui ne sont même pas de vrais juifs ( il faut que la mère soit une juive séfarade de Palestine ou du Moyen-Orient, pour que ses enfants le soient aussi ), et qui passent leur temps à
          exciter le gouvernement pour le pousser à une guerre contre l’Iran, bien qu’ils refusent de participer à celle-ci ( le judaïsme est une religion de paix, ben voyons ! ).
          Un autre danger, c’est de mésestimer l’adversaire, et ses moyens militaires, car si l’Iran c’est très grand, Israël c’est tout petit petit ! ( en gros, Paris et sa banlieue ).


        • Tesseract Tesseract 8 novembre 2021 12:54

          @Amanite phalloïde
          Merci pour ces excellentes nouvelles !


        • Vangelis Vangelis 9 novembre 2021 20:24

          @Amanite phalloïde

          Vous vous vantez d’être capables de déclencher des guerres avec toutes sortes d’armes interdites. Votre pays est hors la loi mais de toute façon, comme il tient tous les occidentaux par où vous savez, il fait ce qu’il veut, quand il le veut. 

          Vous êtes en perpétuel état de guerre avec tout le monde, cela remonte même au temps des pharaons et vous vous plaignez d’avoir des inimitiés de toutes parts.

          Tant que vous ne changerez pas de cette politique de tension, d’arrogance et de provocation, ne vous attendez pas à ce que pas mal de monde vous honnisse.


        • Massada Amanite phalloïde 7 novembre 2021 08:13

          Le chef du Hezbollah libanais pourrait répondre à la demande de ses mentors iraniens et ouvrir un second front face aux Hébreux. Tenter de tirer des dizaines voire des centaines de roquettes vers nos villes.
           
          Nasrallah connaît cependant parfaitement les trois éléments-clés d’un éventuel conflit :
           
          1.Il n’a pas la capacité d’infliger des dégâts majeurs en Israël, assurément pas sur le plan tactique (à réduire le potentiel de combat de Tsahal).

           
          2. Plus il tuerait d’Israéliens et plus les frappes de Tsahal seraient étendues
            
          3. Elles se termineraient imparablement par la disparition de sa milice ainsi que par son éradication physique.


          • yakafokon 7 novembre 2021 09:25

            Si Joe Biden veut vraiment faire revenir l’Iran en arrière, pour se conformer à l’accord de non-enrichissement de l’uranium signé par son prédécesseur Donald Trump, qui l’a déchiré alors que l’encre n’était pas encore sèche, il y a une solution :

            Il retourne à Téhéran pour entérine le document original, ce qui est la seule chose que demande l’Iran !

            Car ce document ne parle absolument pas des missiles dont l’Iran s’est doté, mais uniquement de l’uranium, nécessaire au fonctionnement de la centrale nucléaire que la Russie est en train de construire, vu les besoins en électricité du pays !

            Et s’il a du temps devant lui, il peut toujours aller en Israël pour demander le démantèlement de l’arsenal nucléaire dont le pays s’est doté, et cette fois en toute illégalité !

            Alors, bon courage pépère !


            • Olivier 7 novembre 2021 22:15

              Les rodomontades israéliennes sont assez ridicules. Sans l’appui massif des USA Israël ne peut pas à peu prés rien contre l’Iran. Celui-ci dispose d’une technologie assez avancée et de l’appui technique russe. Croire qu’un raid aérien peut venir à bout de bunker enterrés profondément est ridicule  sauf à utiliser des bombes nucléaires (et encore), mais les américains ne donneront jamais le feu vert aux Israéliens pour ça. De toute façon il suffit aux Iraniens de disperser leur installations et de les dissimiler dans des endroits secrets. 

              N’oublions pas par ailleurs que l’Iran est voisin du Pakistan, qui lui a la bombe atomique. Pourquoi l’Iran n’y aurait pas droit ?


              • Massada Amanite phalloïde 8 novembre 2021 08:52
                Durant la semaine qui s’étalait du dimanche 24 au samedi 30 octobre dernier, la Théocratie iranienne a été frappée par une cyber-attaque particulièrement significative lorsque des hackers s’en sont pris à la distribution de carburant dans ce pays.
                   
                L’Iran compte 4 300 stations-service qui proposent des produits largement subventionnés permettant aux usagers de remplir leurs réservoirs à raison de quelques centimes par litre d’essence.
                   
                Or à partir du milieu de ladite semaine, les pompes avaient totalement cessé de cracher leur précieux contenu.
                S’ensuivit des queues interminables de véhicules à moteur ainsi qu’un dérèglement complet de l’activité du pays.
                   
                Ce n’est que le samedi 30 que les responsables parvinrent à rétablir partiellement la distribution dans 1 350 stations-service. Encore était-ce uniquement valable pour le service manuel au prix du marché, qui ne tient pas compte des subsides, rendant le carburant hors de portée pour les bourses de l’écrasante majorité des Iraniens.

                  

                La neutralisation de toutes les pompes à essence de la Théocratie iranienne, il y a douze jours de cela, n’avait strictement rien de banal. Elle s’inscrivait très probablement dans les préparatifs israéliens en vue d’une opération militaire en Iran. 
                  

                Aux moyens de cyber-guerre, on peut ajouter encore ceux – ultraconfidentiels – des bombes électromagnétiques ou E-bomb et des missiles anti-radiations ou ARM.


                • mursili mursili 8 novembre 2021 09:23

                  Vivement que l’Iran ait la bombe et fasse filer doux le régime qui occupe illégalement la Palestine depuis 1948 ! 


                  • pierrot pierrot 8 novembre 2021 10:01

                    Il est nécessaire que les USA négocie sérieusement le renouvellement de l’accord de juillet 2015 au lieu d’imposer toujours de nouvelles conditions.


                    • zygzornifle zygzornifle 8 novembre 2021 13:19
                      Le Plan B pour contenir la menace nucléaire de l’Iran

                      Le bombardement a la cochonaille ....


                      • Vangelis Vangelis 9 novembre 2021 20:11

                        Chacun sait que les enturbannés du Golfe n’ont rien en dessous. Ils ne sont même pas maîtres chez eux, ont recours à profusion des occidentaux, surtout des américains et des british pour faire tourner leur .... comment dire .... leurs bureaux parce qu’ils n’ont pas d’industrie. Même les bâtisseurs de leurs immeubles sont tous des étrangers.

                        Incapables de s’émanciper de leurs anciens conquérants qui le sont toujours, ils courbent l’échine et donnent leurs $ pour soit disant se protéger de l’Iran qui lui a une histoire plus que millénaire et d’une branche de la religion musulmane, les chiites, différente de celle de ces enturbannés, dirigés surtout l’Arabie Saoudite, qu’est le sunnisme.

                        La rivalité se trouve là ! Dans la contestation du leadership au Moyen Orient. L’Arabie Saoudite et ses vassaux ne veulent pas de l’Iran qu’ils voient comme un sérieux concurrent pour diriger la Oumma au faux prétexte que les lieux saints de l’Islam se trouvent en Arabie Saoudite et qu’elle utilise comme un motif de soumission, croyant qu’elle peut rassembler tous les musulmans sous sa bannière ..... rétrograde. Elle est prête donc à s’associer avec israël pour tenter de détruire l’Iran en invitant tous ses satellites à suivre ses directives.

                        Amha, je ne comprends pas pourquoi isarel dispose d’un arsenal d’armes de destructions massives dont des armes nucléaires et qui ne sont pas soumis à contrôle. Pourquoi dans ces conditions, elle exige que celui de l’Iran, et en particulier en ce qui concerne l’arme atomique, soit soumis à surveillance et même à exiger son démantèlement.  


                        • uleskiserge uleskiserge 10 novembre 2021 08:34

                          L’Iran a besoin de la bombe si ce pays ne veut pas finir comme l’Irak, la Syrie, la Libye, l’Afghanistan... le Yemen... le Liban...

                          Trois ennemis mortels la menace : USA, Israël et les Monarchies du Golfe.

                          Il faut soutenir cette immense civilisation ; la plus importante de toue la région historiquement. 

                          Les monarchies du Golfe et Israël n’ont rien offrir au monde ; demain... pas davantage. 

                          Les enjeux sont aussi simples que ça.


                          • uleskiserge uleskiserge 10 novembre 2021 08:35

                            correction : « menacent »

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