Le poids de l’âme
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Pour prouver son existence, un scientifique curieux, un certain Mc Dougall, à tenté en 1907 d’en trouver le poids.
C’est Jean Louis Ezine, dans sa chronique régulière sur France culture qui évoquait çà le 8 avril dernier. lien
Cette information peut faire fleurir quelques sourires, tant elle est déplacée, et pour tout dire surréaliste, mais dans le fond, pourquoi ne pas l’envisager ?
Il y eut même une exposition sur ce thème « le poids de l’âme » à la Galerie Satellite à Paris entre le 22 janvier et le 26 février 2000. lien
Le fait de trouver un poids à une structure immatérielle serait une étonnante nouvelle.
Comme si l’on essayait de trouver un poids à la foi, ou à la vérité ?
Et pourtant, c’est bien ce qu’à fait le docteur Duncan MacDougall, en 1907.
Il habitait Haverville dans le Massachusetts.
Son métier le mettait en présence d’éventuels mourants, et il a eu cette idée plutôt farfelue : peser un mort avant et après sa mort !
Il a fait cette expérience à six reprises, et a constaté qu’il manquait chaque fois 21,3 grammes. lien
Il en a déduit qu’il s’agissait du poids de l’âme.
Mais il est allé un peu plus loin en faisant la même expérience avec des chiens
Or, d’après lui, ceux-ci font le même poids avant et après leur mort.
Il en a donc publié un rapport sous le titre « hypothesis concerning soul substance together with experimental evidence of the existence of such substance » et ce rapport lui à valu un article dans le New York Times au mois de mars 1907. lien
Il faut ajouter que dans son rapport, la conclusion qu’il fait est plus subtile.
Il n’affirme pas avoir détecté la substance de l’âme, et termine sur un point d’interrogation en posant la question de la nature de la substance qu’il a cernée.
Naturellement cette expérience a été contestée par de nombreux scientifiques, ceux-ci faisant valoir que l’évaporation par la sueur, et l’urine pouvaient être la cause de cette différence de poids.
Plus tard, un certain Ragan Dunn relate une expérience du même type, dont il a publié le récit dans le « Weekly World News » le 8 novembre 1988. lien
Des chercheurs d’Allemagne de l’Est auraient à leur tour fait une semblable expérience.
Selon l’article « l’âme humaine pèse 1/3000 d’une once ! cela est l’étonnante revendication de chercheurs de l’Allemagne de l’est qui récemment ont pesé au dernier moment plus de deux cent malades en phase terminale et immédiatement après leur mort (…) l’indéniable conclusion est que maintenant nous avons confirmé l’existence de l’âme humaine et déterminé son poids, le docteur Becker Mertens de Dresde l’affirme dans une lettre reproduite dans « Horizon », le journal scientifique allemand »
Il y eut même un rapport d’experts, cosigné par la physicienne Elke Fisher, passant dans les mains d’autres scientifiques comme Gérard Voisart, particulièrement critique sur cette expérience, et affirmant que la différence de poids et le mort pouvait provenir de l’air resté dans les poumons.
Sauf qu’il apparut plus tard que cette expérience alémanique était une mystification.
Sur ce lien, on en a la preuve.
Hélas pour l’Eglise Catholique, qui consultée sur le résultat de cette expérience, en a conclu que l’on pouvait être satisfait de la confirmation scientifique de l’existence de l’âme.
Un écrivain, jean pierre le Goff s’est penché sur la question et en a même fait l’objet d’un livre. lien (Le cachet de la poste/ Gallimard)
Voici quelques extraits de sa longue quête pour tenter de démêler dans cette affaire le vrai du faux.
Il a été aidé en cela par l’un de ses amis, Jean Louis Bigot.
Celui-ci pensait que cette rumeur venait d’une nouvelle de fiction d’André Maurois, publié en 1931 « le peseur d’âmes ». lien
Dans son livre Maurois évoque un médecin militaire utilisant la manne de cadavres frais et de mourants qu’il avait à disposition pour établir l’existence de l’âme en lui trouvant un poids.
Maurois évoque aussi, dans ce même livre, sa rencontre avec un physicien qui lui parle de « radiations qui peuvent rendre visible l’énergie » et de « matières fluorescentes, invisibles en plein jour, et qui peuvent devenir visibles dans l’obscurité sur le passage de rayons ultra violets »
Maurois cite aussi dans son livre un certain Docteur Crookes, lequel a réellement existé et qui pesait des cadavres d’animaux avant et après leur mort et avait constaté une perte de poids de 17 centièmes de milligrammes, et il en avait conclu « donc l’âme existe, et elle pèse 17 centièmes de milligrammes ».
Le plus étonnant de cette affaire, c’est de constater que depuis un siècle, malgré les moyens scientifiques que nous avons aujourd’hui, aucun chercheur ne s’est penché de nouveau sur la question.
Seul Mac Dougall, aujourd’hui disparu a peut-être la réponse.
Car comme disait un vieil ami africain : « un homme sans culture, c’est comme un zèbre sans rayures ».
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