Le principe de précaution : au nom de quels intérêts ?
Au nom du principe de précaution, on fait faire un tas de vaccins, examens, radios, biopsies, IVG... qui coûtent beaucoup d’argent à la collectivité, au Trésor public. Mais cet argent va dans les caisses privées des professionnels de la santé. Dans ce jeu (d’écriture) à somme nulle, le PIB aussi y trouve son compte. Ce n’est donc en aucun cas un coût à mettre à la charge du principe de précaution mais à celui des subventions aux intérêts privés.
Les récents articles relatifs à la vaccination obligatoire, aux cultures d’OGM et au principe de précaution m’ont amené à rechercher sur mon PC des éléments de réponse personnels inédits ici.
"La rumeur du monde", l’émission de France Culture du 9/12/06, consacrée à l’alibi éthique : avec Didier Sicard, J-M Colombani, J-C Casanova, m’avait évoqué la réflexion suivante.
"Au nom du principe de précaution, on fait faire un tas de vaccins, examens, radios, biopsies, IVG... qui, vous l’avez dit, coûtent beaucoup d’argent à la collectivité, au Trésor public. Mais vous n’avez pas dit que cet argent va dans les caisses privées des professionnels de la santé. Dans ce jeu (d’écriture) à somme nulle, le PIB aussi y trouve son compte. Ce n’est donc en aucun cas un coût à mettre à la charge du principe de précaution mais de la subvention d’intérêts privés.
A contrario, les OGM : si l’on interdisait les champs de maïs transgénique en France, ça ne coûterait rien à l’Etat. Au lieu de cela, on les autorise au prix d’un budget pour la police chargée de garder les champs et la justice chargée de mettre les faucheurs volontaires en prison. Et en outre, ça risque de coûter très cher en termes de santé publique pour les générations futures : où est le principe de précaution ?
Autre exemple, les nanotechnologies : ici, le principe de précaution est subordonné au principe de compétition : si on ne fait pas d’autres feront.
Dernier exemple : le tabac. Comment ne pas s’étonner de la proposition de rembourser les traitements antitabac ?
La question posée est très clairement la suivante : quels sont les intérêts que les pouvoirs publics protègent, et au nom de quels principes ?
Le principe de précaution n’a de sens que subordonné à l’intérêt collectif. Or il est détourné au profit d’intérêts privés. Une organisation, plus elle est légitime, moins elle est efficace et réciproquement. A l’inverse, il n’y a pas d’organisation illégale qui ne soit efficace. Par conséquent, il existe des organisations efficaces illégales : c’est le cas notamment des lobbies qui sont à l’économie libérale ce qu’étaient les soviets à l’économie socialiste.
Bien que l’on soit en démocratie, ce sont toujours les experts qui ont la parole. Dans le doute, à l’instar de l’équité et au nom du principe de précaution auxquels un bon expert peut faire dire tout et son contraire, les pouvoirs publics privilégient toujours les intérêts privés au détriment de l’intérêt public."
Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : gardons le principe de précaution mais appliquons-le démocratiquement.
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