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Accueil du site > Tribune Libre > Le problème suisse, n’est pas suisse

Le problème suisse, n’est pas suisse

Le vote suisse sur la limitation de l’immigration de masse a fait couler beaucoup d’encre. Mais le "problème" suisse n'est pas suisse.

Qu’est-ce que ça va changer ?

De l’aveu des « contre » : à l’époque où la clause de sauvegarde était activée, l’immigration a continué, donc ça n’a servi à rien.

De l’aveu des « pour », à l’époque où la clause de sauvegarde était activée, l’économie suisse a continué sa croissance, donc ça n’empêchera rien.

Pour : Pourquoi rétablir la clause si ça n’empêche pas l’immigration ?

Contre : Et pourquoi ne pas la réactiver, si ça ne ralentit pas l’économie suisse ?

Donc le peuple doit trancher.

En définitive, il y a de fortes chances que ce contrôle de l’immigration, appliquée avec pragmatisme – comme le font habituellement les Suisses –, ne change pas grand-chose, ni pour les uns, ni pour les autres.

Pourtant, nous voyons les pays voisins très inquiets au point de menacer la Suisse et de commencer à prendre des mesures.

Pourquoi cette panique ?

Alors que ces mêmes pays mettent 3 ans à s’accorder sur la nécessité d’envoyer des contrôleurs afin de vérifier la présence d’armes chimiques dans certains pays, pourquoi prennent-ils déjà des mesures alors même que le texte vient d’être approuvé et qu’il n’est pas encore mis en application ?

Pourquoi prendre des mesures répressives « boule de cristal » ? On condamne avant les faits. N’y a-t-il plus de « présomption d’innocence » ?

Un tel empressement peut paraître suspect.

Le vrai problème des autres pays européens n’est pas tant ce qui risque de se passer avec la Suisse, mais ce qu’il s’est passé chez eux.

On voudrait accuser le parti à l’origine de l’initiative d’être un parti populiste et xénophobe. Sauf que si ce sont les partis qui font les propositions, en Suisse, ce sont les Suisses eux-mêmes qui votent.

Alors on a aussi accusé les Suisses d’être bêtes, d’avoir mal voté.

Sauf que les Suisses sont souverains chez eux, comme les Français chez eux, les Allemands chez eux, etc.

Le peuple s’est exprimé, ce choix doit être respecté. Ca s’appelle la démocratie (ici : directe) et c’est non négociable.

Les autres pays ne peuvent que respecter ce choix et prendre acte.

Le problème suisse, c’est les autres

Le vrai problème des pays voisins n’est pas le vote suisse. Mais le fait que ce vote les déstabilise. Car, comme cela avait été le cas pour le vote contre les minarets, les partis « extrêmes » des pays européens ont des velléités de démocratie directe, eux aussi, faisant pression sur leurs gouvernements respectifs.

Et il est là le vrai problème !

Le problème n’est pas suisse. Le problème est que la Suisse donne de mauvaises idées aux autres pays. Et les gouvernements en place voient cette démocratie directe d’un très mauvais œil car qui dit démocratie directe, dit transfert de pouvoir des gouvernants vers le peuple. Et ils ne sont pas vraiment prêts à céder le pouvoir qu’ils ont si chèrement accaparé acquis.

C’est donc un problème de politique intérieure et non extérieure.

Pourquoi ces mesures répressives ?

Tout simplement pour l’exemple.

Plutôt que de risquer de perdre du pouvoir et du contrôle, on a choisi de fesser, cul nu, en public, le trublion, afin de ramener les autres dans le droit chemin. C’est un avertissement pour tous ceux qui oseraient défier les puissants.

Il est effectivement plus facile de s’en prendre à un petit pays comme la Suisse, qu’à un gros comme les USA ou la Chine.

Cependant, l’histoire suisse s’est construite sur des identités comme Guillaume Tell, petit qui s’est révolté avec succès contre le pouvoir.

Il y a fort à parier que passé un certain laps de temps, les Suisses reprennent leur esprit.


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27 réactions à cet article    


  • Bernard Pinon Bernard Pinon 4 mars 2014 14:59

    La démocratie directe inquiète nos élites dirigeantes car elle remettrai en cause leur si lucratif pouvoir. Mais pas seulement.

    Avez-vous remarqué avec quelle application on nous serine que ceux qui critiquent l’immigration sont (rayez les mentions inutiles) populistes, isolationnistes, réacs, xénophobes, passéistes, racistes, fachos...
    Mais a qui profite l’immigration sinon à ces mêmes élites qui peuvent ainsi puiser dans un vivier de main d’oeuvre à bon marché et faire pression sur les autres à fin de leur faire accepter des baisses de coût du travail ? Sans oublier les mafias des passeurs et des marchands de sommeil - qui se présentent souvent comme des hommes d’affaires très bien sous tout rapport et tout à fait enclins à financer des campagnes.
    En attendant, amis Suisses, chérissez votre souveraineté, elle est plus précieuse que vos banques.

    • Darius Saclay 4 mars 2014 15:48

      Le problème de la politique française est qu’elle est une aristocratie élective.
      Pour être sur une liste électorale, il faut d’abord que le parti se réunisse à huis clos et décide qui sera sur la liste ou pas, c’est-à-dire uniquement ceux qui seront adoubés par le système pour protéger le système.

      Les rares partis d’opposition à remettre ce système en cause sont ceux qui sont, comme par hasard, diabolisés (et, pire, ceux qui ne sont pas représentés au parlement malgré leur poids électoral, ce qui choquerait bien des Suisses).
      On le voit très bien avec Dieudonné : le seul tort de Dieudonné est d’être comique ET de faire de la politique. Or, pour faire de la politique, il n’a demandé l’avis et l’autorisation de personne.
      Avec le résultat que nous connaissons.

      En son temps, Coluche avait subi le même sort.


    • Bernard Pinon Bernard Pinon 4 mars 2014 16:19

       le seul tort de Dieudonné est d’être comique ET de faire de la politique

      Et peut être aussi de s’être moqué d’un petit état du proche-orient et de ses soutiens ?

    • Darius Saclay 4 mars 2014 16:23

      Ça a facilité, mais les politiciens n’ont pas besoin de cela pour l’interdire d’antenne.
      Souvenez-vous de Coluche.


    • amiaplacidus amiaplacidus 4 mars 2014 15:04

      Avant de fustiger les Suisses, j’aimerais mettre deux chiffres en perspective.

      Que diraient les Français s’il y avait 15 millions d’étrangers en France et si, chaque année, 700.000 nouveaux arrivants venaient s’y établir ?

      Voilà, ce qui permet de comprendre le résultat du référendum suisse.


      • Darius Saclay 4 mars 2014 15:42

        Effectivement, en Suisse, la population étrangère représente un tout petit peu moins de 25%.
        Ce qui est largement plus que la plupart des autres pays européens.


      • Darius Saclay 5 mars 2014 08:09

        Pour cela, il faudra demander la permission au peuple Suisse.


      • Darius Saclay 6 mars 2014 14:59

        Et c’est bien dommage !

        Et je vous encourage vivement à demander que les choses changent.

        ça ne va pas être facile, j’en conviens, car les gouvernants qui vous dirigent sont accrochés à leur pouvoir...


      • vesjem vesjem 4 mars 2014 17:40

        @darius
        merci pour cette mise en perspective ;
        « Sauf que les Suisses sont souverains chez eux, comme les Français chez eux »
        mais hélas , cette dernière proposition n’est plus vraie


        • Darius Saclay 4 mars 2014 21:58

          Ma réponse ci-après...


        • Darius Saclay 4 mars 2014 21:58

          Je pense que vous vous méprenez. Les Français sont souverains chez eux. La force vient du nombre.
          Comme disait Baudelaire : « La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas ! »

          La plus belle des ruses des politiciens est de vous faire croire que la souveraineté n’existe plus.

          C’est aussi ce que pensait les arabes avant le printemps du même nom.
          Et c’est aussi ce que vous semblez m’expliquer. Et je pense que vous faites fausse route.

          Prenons un exemple concret : le mariage pour tous.
          Qu’on soit contre ou pour n’a pas empêché les Français de se rassembler, toutes opinions politiques ou religieuses confondues, afin d’exprimer leur avis (même si en définitive leur avis n’a pas été entendu).
          Vous avez la souveraineté au fond des tripes, mais vous devez réaliser qu’il faudra peut-être vous battre pour la reconquérir.
          Il y a déjà eu une révolution en France. C’est donc possible.
          Les gouvernants compte sur votre division pour vous maîtriser. Ne leur faites surtout pas ce plaisir. Vous leur avez prêté le pouvoir. Mais vous pouvez leur reprendre quand bon vous semble...

          Regardez l’ACTA. Il a suffit que des citoyens se rassemblent massivement pour faire trembler le parlement européen.
          Il a fallu d’un Snowden pour faire tousser les USA.
          Le pouvoir des gouvernants repose sur les épaules du peuple. Et ce pouvoir est très fragile.


        • Darius Saclay 5 mars 2014 08:07

          Non. Je pense que vous voyez tout en noir.

          Pour discuter régulièrement avec eux, les Français ne sont pas si idiots. Ils sont conscients des problèmes mais, comme vous, ils sont persuadés qu’ils ne peuvent rien changer.

          Pourtant tous les signes montrent que la fin de la démocratie telle qu’ils la connaissent (i.e : aristocratie élective) est sur le point de disparaître au profit d’une démocratie liquide et directe. Cet effet est dû à l’Internet qui a profondément bouleversé les relations de pouvoir et tend à former une société plus horizontale.
          Donc, sans faire aucun effort, Internet joue pour vous.
          Il suffit juste de continuer à échanger nos idées...


        • vesjem vesjem 5 mars 2014 19:08

          @actias
          « Les français se font laver le cerveau tous les jours depuis 40 ans
           »
          entièrement d’accord (flux médiatique selon abauzit) ;
          la barre va être dure à redresser ; il n’y a pas de quoi être optimiste


        • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 4 mars 2014 23:56

          @ l’Auteur :

          Merci pour votre article.

          En tant que citoyen suisse, j’ai voté contre cette initiative visant à combattre « l’immigration de masse », car ses conséquences seront nuisibles aux relations qu’entretiennent la Suisse et l’UE. Cela dit, en tant que démocrate, je respecte cette décision bien qu’elle me déplaise.

          Pour conclure je partage tout à fait votre analyse sur les incidences qu’aura cette décision dans les différents pays de l’UE. Par le biais de ce scrutin, on découvre au sein de l’UE ce qu’est la « démocratie directe » et on prend peur en ayant les prochaines élections européennes dans le viseur, même si la Suisse ne s’est pas prononcée en fonction de cette problématique.
          La démocratie directe ne se conjugue pas à géométrie variable et le peuple, qui n’est pas moins éclairé que les « élites » censées le représenter, est parfaitement apte à se prononcer sur tous les sujets politiques, quels qu’ils soient.

          Cordialement !


          • Darius Saclay 5 mars 2014 07:56

            Comme expliqué, je doute que dans son exécution, l’initiative soit aussi nuisible. Et puis, si c’est si nuisible, gageons que les Suisses proposeront une initiative pour assouplir ou supprimer cette clause. C’est aussi un des avantages de la démocratie directe, elle permet souplesse et pragmatisme.

            Pour le reste je suis parfaitement d’accord. Le peuple est tout aussi éclairé que les gouvernants. Même plus. Car les gouvernants sont élus et doivent conserver leur siège, ce qui peut corrompre leur jugement et leurs intérêts (parfois à l’encontre de l’intérêt général).
            Le peuple, lui, n’étant pas élu pour être à sa place, puisqu’il y est de fait, il a donc l’esprit plus clair.
            Les Suisses sont l’exemple d’ailleurs que le peuple comprend tout aussi bien l’intérêt général puisqu’il sait tempérer la folie des grandeurs de certains élus.


          • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 5 mars 2014 11:45

            @ Darius Saclay,

            Bonjour,

            Certes, vous avez raison de dire que la démocratie directe permet souplesse et pragmatisme. Toutefois, c’est un amendement constitutionnel qui a été accepté ce 9 février. C’est donc très contraignant.
            Il incombe maintenant au « Conseil fédéral » (le gouvernement fédéral) de mettre en oeuvre cette décision en soumettant au Parlement une loi d’application. Il va de soi que ledit gouvernement tentera de trouver une solution susceptible de satisfaire la décision du peuple tout en ménageant les intérêts économiques du pays. En revanche « supprimer cette clause », comme vous l’écrivez, est impossible sauf à faire revoter le peuple. Ce serait politiquement totalement irréaliste, comme si l’on disait au peuple « vous vous êtes trompés ». Or en Suisse, le peuple a toujours raison ...

            Bien à vous et bonne journée !


          • bnosec bnosec 5 mars 2014 12:56

            "En tant que citoyen suisse, j’ai voté contre cette initiative visant à combattre « l’immigration de masse », car ses conséquences seront nuisibles aux relations qu’entretiennent la Suisse et l’UE."

            C’est terrible ce que vous dites : vous n’avez pas voté en votre âme et conscience mais en fonction des éventuelles représailles de cette dictature qu’est l’UE...


          • vesjem vesjem 5 mars 2014 19:28

            @jean
            Je ne vois pas au nom de quelle idéologie destructrice , il faudrait accueillir des immigrés du monde entier , dans cette période où l’on peine à trouver un boulot pour nos propres enfants !
            Nos élites mondialisées exportent mort , misère et famine par les guerres de spoliations et le bas peuple auquel j’appartiens devait en subir les conséquences ?
            çà ne répond à aucune logique humanitaire ; les immigrés , que je respecte , ne trouveront plus de quoi manger chez nous , les délocalisations sont passées par là ;
            Seuls les nantis (les gros) , ceux qui n’ont pas de patrie ou qui peuvent s’en passer tire leurs marrons du feu ;
            Pour ton pays , la suisse , c’est un cas à part , comme le luxembourg , le lichtenstein , les caïmans etc ...., vous avez su prendre la main-d’oeuvre haddock et vivez en grande parties des subsides de la finance et le quelques micro-mécaniques de pointe , avec une bonne proportion de rats étrangers (dont beaucoup de français) fortunés ;
            salutations   


          • Darius Saclay 5 mars 2014 22:00

            Il y a des dispositions pour éviter de revoter immédiatement.
            Mais passé ce laps de temps, il est tout à fait possible de voter un nouveau projet.
            Cependant, la question ne se pose pas à l’heure actuelle. Et c’est tant mieux.
            On ne peut pas dire : stop, vous vous êtes trompés (car vous êtes des idiots), il faut revoter … jusqu’à ce que vous votiez correctement.


          • Darius Saclay 5 mars 2014 22:06

            Le secteur bancaire ne représente que 10% de l’économie suisse.
            Il faut donc arrêter de dire que la Suisse vit grâce aux banques et au secteur financier.
            Les riches ne font pas non plus vivre la suisse (on leur reproche assez de ne pas payer assez d’impôts au regard de leurs revenus).

            Comme en France, la Suisse vit et se développe grâce à des centaines de milliers de PME/PMI, tenues par des entrepreneurs courageux.


          • vesjem vesjem 5 mars 2014 23:34

            @darius
            soit


          • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 5 mars 2014 23:53

            @ bnosec :

            Bonsoir !

            " C’est terrible ce que vous dites : vous n’avez pas voté en votre âme et conscience mais en fonction des éventuelles représailles de cette dictature qu’est l’UE... "

            Terrible ?

            On juge en son âme et conscience, mais on vote en fonction d’orientations politiques, d’intérêts économiques, et surtout après s’être forgé une opinion.

            Mon opinion :
            Le peuple suisse a démocratiquement accepté « l’ALCP » (Accord sur la Libre Circulation des Personnes) dans le cadre de la votation du 21 mai 2000 sur les « Accords bilatéraux I avec l’UE », par 67,2 % des voix. Le 9 février dernier, ce même peuple suisse (oublieux, déçu ou les deux à la fois ?) a décidé, par 50,3%, de mettre fin à ce même « ALCP » en contraignant le Conseil fédéral (gouvernement fédéral) à instaurant des quotas, ce qui revient à dénoncer unilatéralement cet accord. Dès lors on peut comprendre l’ire de l’UE.

            Que l’UE souffre de déficit démocratique, sans doute, de là à parler de dictature, ce n’est certainement pas à moi citoyen suisse, ressortissant d’un pays non membre de l’UE, de l’affirmer.

            Cordialement !


          • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 6 mars 2014 00:08

            @ vesjem :

            Vous semblez être très mal informé sur l’économie de la Suisse. Le secteur bancaire ne représente que le 10% du PIB de la Suisse comme l’écrit Darius ci-dessus. Si la Suisse est peut-être un « nain politique », elle est en revanche une puissance économique loin d’être négligeable. Si elle faisait partie de l’UE, elle se placerait au 7ème ou 8ème rang sur 29, selon son PIB.

            Si l’économie suisse fonctionne actuellement très bien, en regard de celle de l’UE, elle le doit à plusieurs facteurs dont la stabilité politique, sa paix sociale, sa stabilité fiscale, ses excellentes infrastructures, la qualité de la formation, etc. Ce succès économique attire beaucoup de main-d’oeuvre en provenance de l’UE et c’est cette « surchauffe économique » qui est en grande partie responsable de la décision du 9 février dernier. L’économie financière n’y est pas pour grand-chose ...

            Cordialement !


          • Darius Saclay 6 mars 2014 08:04

            Heureusement que la politique n’est pas figée !
            Cela permet de la rendre plus souple et pragmatique.

            La démocratie permet de se prononcer à un moment donné, sur un sujet donné, dans un contexte donné.
            Et, rien n’étant immuable, le contexte peut changer.
            C’est inhérent à la politique et donc, dans ce cas, à la démocratie.
            Les Suisses ne sont donc ni « oublieux », ni déçus.


          • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 6 mars 2014 11:09

            @ Darius :

            « La démocratie permet de se prononcer à un moment donné, sur un sujet donné, dans un contexte donné. »

            Tout à fait d’accord, toutefois pour qu’une action politique soit crédible et cohérente, elle doit s’inscrire sur la durée. A cet égard, l’émotion ne devrait pas en être l’un des éléments moteur.

            Merci pour cet échange !


            • Darius Saclay 6 mars 2014 11:26

              Hum !

              Qui dit que les Suisses ont voté sous le coup de l’émotion ?
              il y a eu des débats et des contre-débats.
              Ils m’ont parus plutôt calmes et réfléchis.

              En revanche, ceux qui s’inquiètent, eux sont sous le coup de l’émotion.
              Aurait-il fallu ne pas voter pour éviter un mouvement d’inquiétude ou de panique dans la population ?

              De la même façon, je ne vois pas de perte de crédibilité ou de cohérence. Ce vote - quel que doit son résultat - semble s’inscrire dans la droite ligne, crédible et durable, de la démocratie.
              Bizarrement, le résultat de l’initiative sur le financement de l’avortement n’a entraîné aucun débat.
              La question a pourtant été posée aussi. Et les Suisses ont estimé que le financement pouvait continuer à être à la charge de la communauté.
              Doit-on arrêter de se poser des questions et de remettre en cause le bien fondé de telle ou telle politique uniquement parce qu’on estime qu’on y perdrait crédibilité et cohérence (surtout lorsque la conclusion du vote ne correspond pas à nos attentes) ?
              Le doute et le questionnement sont inhérents à la sagesse.

              La perte de crédibilité consisterait plutôt à s’obstiner dans une voie, sans jamais autoriser à en discuter.

              Laissons au peuple le droit et le soin de se questionner, encore et encore, de débattre et de remettre en cause. Cela peut paraître curieux, mais c’est inhérent à la vie démocratique. Ce questionnement est sain. Il peut parfois être difficile à suivre, je l’admets, mais il est sain.
              Je préfère cela à « la politique est une affaire de spécialistes, pas l’affaire d’un peuple qui ne comprendra rien aux choses compliquées de la vie ; cédez-nous votre pouvoir ; faites-nous confiance ! ».


            • Darius Saclay 6 mars 2014 13:28

              Pour compléter mon message précédent, je voudrais raconter une anecdote.

              Il y a quelques années, le parlement européen a préparé en douce un projet nommé ACTA.
              Lorsque cela s’est su, il y a eu des réactions de la part des peuples concernés.
              En ce qui me concerne, j’ai participé car je trouve le principe (manque de transparence) scandaleux. Pour soutenir des amis et pour le fun, j’ai, moi aussi, appelé quelques députés européens. Je n’ai pas pu résister à l’envie de tirer l’oreille de ces politiciens quand j’en ai l’occasion (c’est probablement mon côté taquin).

              Lorsque je les ai eu au téléphone, et que j’ai exprimé mon désaccord, que je parlé d’élection, de mandat... j’ai senti que j’avais toute leur attention.

              Lorsque le parlement européen a rejeté le projet à une très grande majorité, j’ai senti qu’ils avaient voté sous le coup de l’émotion.
              La peur de perdre leur siège, très probablement.

              Tant que la politique sera faite par des humains, en haut comme en bas, elle sera toujours soumise aux émotions.
              Et ce jour-là, j’ai appris que les politiciens étaient extrêmement émotifs. Il suffit juste de trouver les « bons mots ».

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