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Accueil du site > Tribune Libre > Le procès de Ratko Mladic au TPIY

Le procès de Ratko Mladic au TPIY

Mon témoignage vécu sur l'un des faits les plus terrifiants de la guerre en ex-Yougoslavie

C’était le 21 mai 1993, il y a donc dix-neuf ans presque jour pour jour, en pleine guerre de l’ex-Yougoslavie (200.000 morts et 1.000.000 réfugiés). Ce jour-là, je revenais, en voiture, de Sarajevo pour, sillonnant les routes du sud est de la Bosnie, non loin donc de Srebrenica, rejoindre la Serbie, située de l’autre côté de la Drina, ce fleuve, magnifique mais sauvage, qui a toujours servi de frontière naturelle entre ces deux républiques.

Je me rappelle encore le nom de ces villages que, avant d’atteindre les petites villes bosniaques de Bratunac puis de Zvornik, je traversai alors : Tekija, Milici, Staklar, Kravica, Nova Kasaba, Konjevic Polje, Kajici, Ranca, Repovac.

Mais ce dont je me souviens surtout, avec le plus de netteté et de douleur à la fois, c’est de l’effroyable état de destruction, mêlé à l’âcre et nauséabonde odeur de la mort, dans lequel se trouvaient ces hameaux apparemment dépeuplés.

Car j’y découvris, au fil de ces kilomètres où s’alternaient villages orthodoxes (serbes) et musulmans (bosniaques), ce qu’il ne m’avait jamais encore été permis de voir en mon existence : un immense espace vide où la vie, mise à part l’imperceptible frémissement de la nature, n’existait plus, pulvérisée, anéantie : des villages rasés au sol et dont il ne restait, littéralement, plus rien, sinon des carcasses de maisons éventrées, criblées de balles, pillées, incendiées, carbonisées. Et, tout autour de cette muette mais sinistre atmosphère de crime, dans le crépuscule du soir qui s’avançait lentement, sous le ciel encore balayé d’une lumière violacée et parmi le parfum envoûtant des acacias, un silence absolu, inhabituel, terrifiant, irréel et inhumain.

Et pour cause : la purification ethnique, manifestement, y avait été pratiquée de la manière la plus féroce qui fût, sans que rien, pas même un chat, n’y survécût !

Les clochers mêmes des églises comme les minarets des mosquées, tous dynamités, n’étaient plus qu’un tas de débris jonchant le sol et, de temps à autre, sur la ferraille de quelque autocar écrasé sous un pilier de béton déraciné, pouvait-on apercevoir, écrite en lettres rouges sang, la signature d’Arkan, ce tristement célèbre chef des paramilitaires serbes qui fut assassiné quelques années après, en janvier 2000, dans le hall d’un luxueux hôtel de Belgrade, par un de ces gang mafieux qui sévissaient alors impunément, du temps de Milosevic, dans la capitale serbe.

Certes n’était-ce pas la première fois que je sillonnais ces paysages de guerre. J’avais déjà parcouru, quelques mois auparavant, les terres saccagées de la Slavonie, du côté de Bjelovar et de Vitrovica, comme celle de la Bosnie du Nord, aux environs de Brcko et de Derventa, encore plus ravagées. Je m’étais même déjà aventuré, plus consterné encore devant tant d’inconcevables atrocités, dans les ruines de Vukovar, que ces mêmes milices d’Arkan reprirent, après une bataille acharnée, aux forces croates. Mais jamais encore je n’avais vu, comme ici en Bosnie Orientale, semblable carnage, pareille désolation. Dans cette région désormais vidée de toute population, l’on ne combattait même plus, faute d’habitants : ce n’était plus qu’un vaste cimetière dans lequel l’on s’avançait comme en un cauchemar, parmi une multitude de fantômes et, probablement, des charniers à venir.

Bratunac n’était plus loin. Ma voiture continuait à glisser, sans faire de bruit, sur la route vide, sinueuse au milieu de la plaine qui commençait à s’assombrir, tandis que, par la fenêtre, je regardais défiler devant moi ces centaines de ruines comme autant de cadavres s’égrenant dans la pénombre. Un malaise diffus s’empara de moi. L’angoisse m’étreignit.

Soudain, par-delà l’épaisseur du feuillage en bordure de route, je vis des flammes s’élever vers le ciel. Je m’en approchai prudemment. C’était une maison isolée qui brûlait encore, craquant, tel un bûcher dévoré par le feu, avec le bois incandescent et les brindilles disséminées tout autour d’elle. Puis, quelques centaines de mètres plus loin, au détour d’un chemin de traverse, d’autres flammes apparurent encore, beaucoup plus hautes, beaucoup plus intenses. Un brasier ! La fumée y était noire et épaisse. Des cendres voltigeaient dans l’air vicié. Le sol, bouillant, n’était plus qu’un champ de braise.

L’horreur : c’était un village entier – Konjevic Polje, zone autrefois musulmane – que les soldats d’Arkan, comme drogués par les décharges de leur adrénaline, étaient en train d’incendier, ingurgitant des rasades de Sljivovica (l’alcool de prune), au son de chants populaires serbes qu’ils écoutaient à plein volume, les bras levés au ciel en signe de victoire, sur un vieil enregistreur trônant, flanqué d’un bazooka, sur un char d’assaut que leur avait octroyé, en provenance de l’une de ses casernes militaires, le général Mladic en personne, aux ordres duquel ces saoulards en treillis étaient par ailleurs tenus d’obéir, hiérarchiquement, tout d’abord !

Révolté, plus encore qu’épouvanté, je demandai alors à mon chauffeur de s’arrêter immédiatement. Impossible, cependant ! Je fus aussitôt chassé, comme si j’avais été le témoin encombrant d’un inavouable crime, du lieu : ce lieu maudit où, parmi la turbulence des parfums, cette omniprésente odeur de mort se mêlait encore, douceâtre et écœurante, à celle du printemps, fraîche et légère, embaumant toute cette région comme une chambre mortuaire à ciel ouvert.

Lorsque je demandai à mon chauffeur le motif de pareil déchaînement de haine, il me répondit que c’était là le genre de représailles que ces extrémistes serbes avaient décidé de réserver à leurs ennemis. Car, insista-t-il, c’était les forces musulmanes, aidées en cela par les fascistes croates, qui avaient commis, à ses dires, les premiers massacres en cette région, dont celui de Bratunac. Il m’emmena alors visiter, en guise d’irréfutable preuve matérielle, le cimetière de cette municipalité, où gisaient, effectivement, plusieurs centaines de tombes serbes : de jeunes militaires, pour la plupart, sauvagement abattus, trucidés eux aussi, par les tortionnaires du camp adverse.

Oui : l’apocalypse, en ces jours de malheur, était passée par ici ! J’en eus le vertige.

 

Ces terribles méfaits, je ne tardai pas, bouleversé par leur indicible horreur, à les dénoncer publiquement dès juin 1993, un mois après donc, dans un récit, sous forme de journal de guerre, intitulé Requiem pour l’Europe, que publièrent, sans la moindre censure, les Editions de L’Âge d’Homme. Mais, bizarrement, ce témoignage vécu, à mes risques et périls, par où je tentais d’alerter l’opinion publique sur l’un des épisodes les plus affreux de la guerre en ex-Yougoslavie resta alors, incompréhensiblement, lettre morte. Personne, au sein des chancelleries occidentales ou de la diplomatie internationale, ne s’en inquiéta véritablement à l’époque : une indifférence crasse, aussi lâche que scandaleuse et, comme telle, complice, indirectement, de ce génocide qui allait se perpétrer en toute impunité, deux ans après seulement, à Srebrenica, enclave alors musulmane se situant à quelques kilomètres, à peine, de ce pan d’enfer sur terre dans lequel je m’étais ainsi, bien malgré moi et quasi par hasard, retrouvé un jour !

Ainsi ne fus-je malheureusement guère étonné, bien que j’en eus certes le cœur serré et la gorge nouée, lorsque j’appris, en juillet 1995 donc, que cette ville martyre de Srebrenica fut effectivement, sans même que les fameux « casques bleus » de l’ONU ne prirent la peine d’intervenir afin de protéger les populations civiles, le sanglant et violent théâtre - mais en pire encore, si cela est possible - de ce même genre de barbarie, impensable, voire même tout simplement inimaginable en sa monstruosité, pour un être humain normalement constitué.

Si bien que ce n’est aujourd’hui que justice, en vérité, que ce « bourreau des Balkans » que fut Ratko Mladic, lequel, en tant que chef militaire suprême des Serbes de Bosnie, planifia en effet le massacre de Srebrenica (8.000 morts), comme il commanda tout aussi honteusement le siège de Sarajevo (10.000 morts), rende enfin des comptes, avec son procès qui vient de s’ouvrir, ce 16 mai 2012, devant le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie, pour ces innommables crimes, qu’ils fussent de guerre, contre l’humanité ou assimilés à des génocides, dont ses impitoyables soldats se rendirent là, indéniablement, coupables.

Une ombre gigantesque demeure, toutefois, au tableau de La Haye : le fait que tant les présidents croate, Franjo Tudjman (révisionniste historique et antisémite notoire), que bosniaque, Alija Izetbegovic (fondamentaliste islamiste et farouche nationaliste), qui se rendirent pourtant responsables eux aussi, quoique en de moindres proportions, des pires exactions (en Krajina notamment, d’où des milliers de Serbes furent expulsés manu militari et contraints à l’exil) à l’encontre des populations civiles serbes, restèrent impunis et moururent ainsi, quant à eux, de leur belle mort, enterrés auprès des grands hommes de leur pays et même encensés, non seulement par leur peuple respectif, mais par certains de nos intellectuels les plus médiatisés, dont Alain Finkielkraut, ardent défenseur du premier, et Bernard-Henri Lévy, fanatique apologiste du second.

Car, c’est un truisme de le dire, il ne peut y avoir de véritable justice, rigoureuse et impartiale ainsi qu’elle est à espérer au regard de ces tragiques faits de notre histoire contemporaine, là où il n’existe pas de réelle équité : le contraire, si d’aventure cela s’avérait le regrettable cas, serait verser en une justice essentiellement politique, voire partisane, et, comme telle, indigne de son objectif premier comme de son sens ultime !

 

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

 

* Auteur de « Requiem pour l’Europe – Zagreb, Belgrade, Sarajevo » (Ed. L’Âge d’Homme), journal de guerre où il raconte, notamment, comment il contribua, aux côtés d’Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, à la libération pacifique, entre les 14 et 18 décembre 1992, du plus grand camp de prisonniers serbe, celui de Manjaca, dans le nord-ouest de la Bosnie, où étaient retenus captifs près de 3.000 hommes, Bosno-Musulmans et Croates confondus.


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19 réactions à cet article    


  • Al West 19 mai 2012 13:37

    Une chance pour vous qu’Internet n’existait pas à l’époque. Peut-être que le bourreau sanguinaire que vous décrivez en la personne de Ratko Mladic serait apparu un peu moins démoniaque. 


    Et oui, à l’image de Bachar al Assad que vous ne vous privez pas de calomnier bien qu’il ne soit peut-être pas le plus grand humaniste de l’histoire moderne, il m’étonnerait assez peu que vous ayez pu pratiquer les mêmes odieux procédés à l’encontre de Ratko Mladic.

    Pour ceux qui veulent avoir une version différente du massacre de Srebenica, les musulmans s’y trouvant auraient été des intégristes armés et cherchant à massacrer les Serbes. Un peu comme en Libye et en Syrie de nos jours, si vous voyez ce que je veux dire. 

    Une entrevue de Darko Mladic, le fils de Ratko, sur Russia Today : 


    Il y explique que son père n’est pas le tyran que la presse occidentale s’évertue à caricaturer, mais qu’il a simplement défendu les intérêts de son peuple pendant la guerre menée contre la Serbie, craignant pour lui qu’il subisse le même rôle qu’il avait connu pendant la Seconde Guerre Mondiale. 

    Car le vrai génocide en Yougoslavie, c’est celui des chrétiens orthodoxes serbes durant la Seconde Guerre Mondiale : 


    Contrairement à hier, je ne vous souhaite pas une bonne journée, M. Schiffer. 

    • Al West 19 mai 2012 16:41

      A ceux qui me moinsent, vous êtes d’une naïveté confondante.

      Les guerres de Yougoslavie ont été déclenchées à cause de la proclamation de l’indépendance de la Slovénie conduite sous l’égide de Milan Kucan, dans l’unique but de briser l’ancienne Yougoslavie communiste en libéralisant son économie.

      Kucan qui est co-président du Collegium International avec Rocard, et qui plaide pour une gouvernance mondiale :


      Rendormez-vous les amis, Mladic est le pire des bouchers. 

    • Al West 19 mai 2012 16:44

      Et puis quand on voit que la version officielle a été rapportée en France par Bernard Henry Lévy, ça devrait faire sursauter vos cerveaux ramollis. 


    • amipb amipb 20 mai 2012 21:14

      @Al West : il y a et il y aura toujours de la propagande, dans les deux camps. Les américains comme d’autres pays devraient effectivement être jugés pour cette guerre.

      Et cela ne retire rien à la nature tortionnaire du criminel de guerre Ratko Mladic.

      Sinon, votre décompte des victimes est écœurant : à partir de combien de victimes devient-on criminel de guerre ? 1000 ? 2000 ? 7000 ?


    • Al West 20 mai 2012 22:59

      Vous l’avez vu pratiqué la torture vous Mladic ? On a des photos de lui tout souriant en train d’arracher les ongles des angéliques bosniaques ? 


      Où avez-vous vu que je faisais un décompte des victimes ? Vous déraillez amipb...

    • amipb amipb 20 mai 2012 23:05

      Votre message de 18h12 fait pourtant bien ce décompte.


    • Al West 20 mai 2012 23:44

      C’est un copier-coller d’un rapport qui n’est pas de moi. Je voulais faire savoir que les conclusions à propos de l’épisode de Srebrenica ne sont pas unanimement partagées. C’est une étude scientifique qu’a proposé ce groupe de recherche, et ces conclusions ne comprennent d’ailleurs aucun point de vue à propos de Mladic. 


    • velosolex velosolex 19 mai 2012 14:02

      Bonjour

      Témoignage terrible qui nous remet dans cette atmosphère surréaliste.
      Je me souviens des premiers chars sur les routes de Slovénie :
      Paysages étrangement proches, on aurait presque dit un mauvais film rétrospectif sur la guerre de 40, notre incompréhension et notre stupeur.
      La guerre était en europe même !

       Il a fallu un temps pour s’apercevoir que se préparait une des plus grandes épurations ethnique du vingtième siècle.

      L’homme est capable du pire, surtout quand on lui donne l’autorisation. On le savait déjà, mais cette piqure de rappel a été suivi de bien peu d’effets.
      Que dire de l’attitude de Mitterrand, étrangement conciliant, en raison d’un vieille amitié franco-serbe, de ces soudards serbes, violeurs, avinés, qui pouvaient se lâcher en toute impunité, couvert par les discours de Milosevic
      Combien d’Oradour sur Glane, comme vous nous le rappelez.

      Il y eut c’est vrai des exactions des croates et des bosniaques, mais leur degré est d’une importance bien moindre que chez les Serbes, à l’origine de ce conflit.

      Qui se rappelle des discours hallucinant de Milosevic, bien avant le conflit, parlant de sa grande serbie, du sort misérable qui était celui des habitants du Kosovo, vivants comme une bande d’indiens sur leur territoire aux d’une oligarchie serbe.

      Que dire de ce gouvernement Serbe qui cacha de longues années ces criminels de guerre, dont Karadzic et Mladic, dont les gesticulations dérisoires lors de ce procès, et les menaces envers les victimes, nous en disent long sur ce personnage pervers et paranoïaque, manifestement pas habitué à ce qu’on lui demande des comptes.
      Son arrogance est révélatrice de sa conviction d’avoir encore des cartes à jouer, en vertu de protections, sans doute illusoires maintenant ,mais dont il a pu jouer.

      Que penser d’un peuple qui n’a même pas la décence de la repentance, de l’analyse historique des faits, et préfère oublier, au mieux, quand il ne sent pas victime.

      Le révisionnisme historique est à l’œuvre, et à la mesure de la mauvaise conscience et de l’aveuglement, mais les faits son têtus, et ne peuvent être occultés, surtout à l’époque des médias et des images, et des preuves si irréfutables qu’il est même insultant pour les victimes et le réel, de devoir les évoquer.

      Ce comportement nous ramène cent ans en arrière, à l’instar d’un autre génocide, celui des arméniens par les turcs, dont les premières tentatives d’approche Turque se font enfin, mais d’une façon marginale, et à l’initiative d’intellectuels courageux.

      A ce titre si la responsabilité des allemands dans l’holocauste fut écrasante, saluons tout de même leur capacité critique, dés la fin de la seconde guerre, qui a coupé court du coup à toute possibilité de replonger dans de telles horreurs. Les allemands ont assumé totalement leur passé, et rompu avec tout ce qui touche l’armée, la puissance. Même si leurs enfants ont été durablement troublé par le comportement de leurs ainés.

      Si l’on peut être critique sur l’intervention américaine, je dois dire que jamais leur bannière étoilée ne me fit autant plaisir à voir que quand ils décidèrent que ça suffisait.
      Quelques tirs de missiles suffirent alors à faire tourner casaque à toute vitesse, à ces routiers qui tout à coup avaient d’autres adversaires que femmes violables, et enfants maladifs.

      Il est des interventions où la notion de bien et de mal sont clairement identifiable, à l’instar de de qui se passa pendant le seconde guerre mondiale.

      Mais que penser encore de l’Europe, dont, on se rappelle qu’un peu avant cette époque, il était de bon ton de se demander comment en avait pu faire, pour ne pas intervenir plus tôt contre l’Allemagne, et supporter cet honteux accord de Munich.
      Cet armée de braillards, montés sur quelques divisions de chars n’était rien à coté de la wermarth, mais renvoyait nos beaux philosophes dans les cordes.

      Démonstration était faite à travers eux que cette Europe n’était qu’une baudruche.
      Non seulement elle était incapable de protéger ses citoyens du libéralisme économique le plus sauvage, en le facilitant même, mais s’avérait tout aussi impuissante à hausser le ton, et à intervenir sur le terrain, face à une petite armée agressive, se contentant de « déplorer » et de renvoyer agresseurs et agressés dos à dos.
      Bien sur, les casques bleus, solution dérisoire, et qui prolongea d’ailleurs le massacre, quand il ne le facilita pas, à srebenica par exemple, avec ces hollandais qui burent le champagne, avant le grande tuerie des milliers d’ hommes et d’enfants alignés, par une belle journée d’été.

      Une pensée bien sûr pour tous ceux qui tentèrent désespérément de faire quelque chose, avec leur casque aux couleurs du ciel, leur transport de troupe de l’ONU,et leur gilet pare balle, et qui injustement sont confrontés maintenant aux images d’horreur qu’ils n’ont pas pu empêché, faute d’armes et de mission cohérente.
      J’ai rencontré dans le service de psychiatrie où je travaille trois anciens de ces guerres, toujours traumatisés par leur passage de casque bleu

      Il n’y aura pas que les veuves pour ne pas oublier le nom de cette ville, et de ce qui s’y est passé.
      Ce nom restera longtemps dans la mémoire de l’humanité, une tache.
      Ceux qui le promulguèrent, au plus haut sommet de l’état, ainsi que ses exécutants, bourreaux lâches et abjects pensaient surement que cette histoire disparaitrait de la conscience collective.
      Il n’en est rien.
      Des faits, même mineurs,
      restent inscrits et sont révélateurs d’un système et d’une époque.
      Il y a des milliers de victimes qui regardent ce procès.
      Il est bien qu’un peu de justice leur soit rendu.


      • Al West 19 mai 2012 18:12

        Mais bordel 50% de votes positifs pour la propagande de Schiffer, c’est un cauchemar !


        Sérieusement, réveillez-vous, intéressez-vous au comité de journalistes indépendants le Srebrenica Research Group dont je reproduis certaines conclusions en français ci-après :

        RESUME DES CONCLUSIONS DU GROUPE DE RECHERCHE SUR SREBRENICA*

        1) Le nombre et la nature des victimes, ainsi que le contexte général des événements de Srebrenica, ont été présentés de façon tendancieuse au grand public en Occident, et exigent d’être réexaminés avec objectivité.

        2) L’affirmation que 7 à 8.000 musulmans ont été tués lors de la prise de Srebrenica en juillet 1995 est sans fondement.

        Ce chiffre a été une estimation brute faire au début par la Croix Rouge. Elle comprenait 5.000 « disparus » dont plusieurs milliers ont été identifiés par la suite – ayant pu se mettre en sécurité ou étant morts en combattant l’armée bosno-serbe.

        Le nombre de corps exhumés dans la région par le TPIY de La Haye jusqu’en 2001 est largement inférieur (2.028) et beaucoup d’entre eux n’ont aucun rapport avec la période en question. Parmi les 7.500 corps rassemblés à Tuzla, la Commission internationale pour les personnes disparues (ICMP) n’en a identifié à ce jour que 2.079 et les essais systématiques d’utiliser I’ADN pour les relier à Srebrenica ont été des échecs. L’Organisation mondiale de la santé a enregistré 35.632 survivants, en plus d’environ 3.000 soldats dont la Croix Rouge a constaté qu’ils avaient traversé en combattant le territoire serbe et avaient rejoint Tuzla pour être immédiatement redéployés. Cela implique au moins 38.000 survivants bosno-musulmans, un chiffre qui ne diffère pas sensiblement de celui de la population avant la chute de la ville, estimé par les principales organisations humanitaires à 40.000 ou moins (le TPIY a lui-même rendu public un chiffre de 37.000).

        3) L’affirmation que pratiquement toutes les pertes musulmanes au cours de la prise de Srebrenica ont été des victimes désarmées d’exécutions serbes est sans fondement.

        Les indications recueillies montrent qu’un pourcentage substantiel de ces pertes a été dû à des combats – la tentative de sortie qui a entraîné aussi 450 morts parmi les troupes bosno-serbes. Elles suggèrent qu’il y a eu des centaines d’exécutions, pas plus. Des observateurs compétents sur le terrain, comprenant des officiers du bataillon hollandais, l’ex-chef adjoint des contrôleurs de l’ONU en Bosnie C. M. Branco et le Haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme Henry Wieland, ont nettement déclaré qu’ils n’avaient trouvé aucune preuve d’exécutions massives ou d’atrocités.

        4) Les événements de juillet 1995 ne peuvent pas être impartialement considérés hors du contexte de la guerre dans le secteur entre 1992 et 1995.

        En particulier, l’affirmation que le statut de « zone de sécurité » de l’ONU sous-entendait qu’il ne s’y trouvait que des civils désarmés, est fausse. La présence de la 28e division de 5.500 hommes fortement armés de l’armée bosno-musulmane a été constante, sous le commandement du criminel inculpé Naser Oric, et cette unité a procédé sans arrêt à des raids et des massacres de civils.

        Selon le chef des négociateurs de l’ONU, Lord David Owen, « la principale faiblesse du concept de zone de sécurité, du point de vue des militaires, a été que le Conseil de sécurité de l’ONU permettait aux musulmans d’esquiver toutes les clauses de démilitarisation. Cela ôtait toute solidité au concept. »

        Avant cela, de mai 1992 à avril 1993, les forces d’Oric ont perpétré quelques-unes des pires atrocités de la guerre, massacrant 1.200 à 2.500 Serbes dans le secteur de Srebrenica. Le nombre total de victimes serbes autour de Srebrenica pendant la guerre (une liste de 3.287 noms a été publiée) n’est pas inférieur, et est probablement supérieur à celui des victimes musulmanes.

        5) Les événements de juillet 1995 ne peuvent pas être impartialement considérés hors du contexte plus large des guerres civiles yougoslaves de 1991 à 1995, et plus particulièrement de leur phase finale de l’été 1995.

        La réalité est que le retrait des musulmans de Srebrenica ne répondait à aucune nécessité militaire, mais était une opération stratégique, entraînant des pertes de personnel considérées comme un sacrifice justifié par une cause supérieure.

        La 28e division musulmane, forte de 5.500 hommes, n’a rien fait pour défendre Srebrenica contre 200 Serbes et cinq chars.

        Les leaders bosno-musulmans, y compris lbran Mustafic, fondateur originaire de Srebrenica du parti SDA au pouvoir, ont déclaré que la présidence et le haut commandement militaire bosniaque avaient délibérément sacrifié la ville pour inciter l’OTAN à intervenir.

        En gonflant les pertes musulmanes, le gouvernement Clinton a détourné l’attention des attaques croates plus importantes et plus meurtrières, soutenues par les Etats-Unis, des zones protégées par l’ONU (UNPAs) à population serbe en Slavonie occidentale (opération Eclair) et en Krajina (opération Tempête), respectivement en mai et août 1995.

        6) L’affirmation d’un génocide perpétré par les Serbes à Srebrenica est sans fondement.

        Le TPIY a annoncé des inculpations de génocide deux semaines après la prise de Srebrenica – avant que la moindre enquête sérieuse ait pu avoir lieu. Le nombre et la nature des pertes, le fait que l’armée bosno-serbe ait aidé à évacuer la population civile en direction de Tuzla, ainsi que d’autres preuves, démentent cette affirmation. Parallèlement, le fait que le TPIY n’ait pas qualifié de génocide de pires atrocités perpétrées au même moment par les Croates sur les civils serbes des UNPAs, rend encore moins crédible son impartialité. L’ex-commandant en chef de l’OTAN, le général Charles Boyd, a résumé la situation : « Le nettoyage ethnique n’est condamné que lorsqu’il est perpétré par les Serbes, pas lorsqu’il est perpétré contre eux. »


        • kali 20 mai 2012 10:20

          @ Al West

          Merci pour votre combat et surtout, restez zen ! Même si c’était 50% sur 15 votants, il faut relativiser. Ce DSS a perdu sa crédibilité depuis longtemps, il suffit de voir les réactions majoritaires à ses articles. Allez voir sa dernière propagande sur DSK. Des lecteurs, certes mais du au fait que le tag DSK est vendeur, à cause de l’hypermediatisation créée par ses communicants et lui-même. Mais il n’a convaincu que lui-même et les quelques idolâtres qui se baladent encore dans la nature. 

          Si nous d’étions pas engagés dans notre combat, nous boycotterions purement et simplement ces fumisteries, surtout que l’auteur n’a même pas la courtoisie minimale de venir faire une réponse ou deux à ses lecteurs. Mais ni vous ni moi ne sommes des lecteurs de ce pseudo philosophe. Un seul mot d’ordre : La propagande éhontée pour les pourris doit être combattue. Point.

          Bonne journée


        • Georges Yang 19 mai 2012 19:35

          Mladic n’est pas un ange, mais ceux qu’il combattait ne l’étaient pas non plus.
          Le concept de crime contre l’humanité est un non-sens, crimes de guerre certes, il y a eu de part et d’autre dans cette guerre, mais l’humanité n’existe pas en tant qu’entité légale
          La guerre entraine des crimes et des représailles, mais cela fait parti de l’histoire de l’humanité
          Mladic n’est pas le seul coupable, loin de là


          • Albar Albar 19 mai 2012 19:49

            Bien vu Al West

            .. le fait que tant les présidents croate, Franjo Tudjman (révisionniste historique et antisémite notoire), que bosniaque, Alija Izetbegovic (fondamentaliste islamiste et farouche nationaliste)... pourtant responsables eux aussi...des pires exactions ...restèrent impunis et moururent quant à eux, de leur belle mort, enterrés auprès des grands hommes de leur pays et même encensés... par certains de nos intellectuels ...dont Alain Finkielkraut, ardent défenseur du premier, et Bernard-Henri Lévy, fanatique apologiste du second.
            Ces pseudo philosophes ’’ va-t-en-guerre ’’, dont DSS en fait partie, nous ont fait la démonstration de leurs ’’ pleures de crocodiles ’’ ; Ils auraient aimé voir Tudjman et Izetbegovic à la place de Mladic au TPIY.

            • Jacenius 20 mai 2012 11:24

              Bonjour,

              Je m’étais un peu intéressé à ces affaires il y a quelques années.On peut consulter les rapports d’audiences des inculpés sur le site du tpiy : http://www.icty.org/action/cases/4

              Personnellement, il y a longtemps, j’étais convaincu de la version Béhachelle-Déessesse (Eh oui, sur un sujet pareil, parmi d’autres, je vous mets dans le même sac), jusqu’à ceci :
              http://www.icty.org/x/cases/slobodan_milosevic/trans/fr/050111IT.htm
              http://www.icty.org/x/cases/slobodan_milosevic/trans/fr/050112IT.htm
              qu’on peut obtenir à partir de http://www.icty.org/case/slobodan_milosevic/4#trans
              J’avais été très surpris de la faiblesse de Carla Del Ponte sur un sujet pareil. Ceci ne nous dit pas toute la vérité, mais suffit à démonter une partie de la propagande, par exemple, quid de Fikret Abdic ?
              De toute façon, les pires coupables ne sont mêmes pas ex-yougoslaves mais otanien.
              Image trompeur (même si je n’apprecie pas tout le monde) :
              [img]http://allainjules.files.wordpress.com/2012/05/dictateur.jpg?w=594[/img]


              • bakerstreet bakerstreet 20 mai 2012 12:05

                Ca sent très fort le révisionnisme historique ici.
                Les mêmes qui remettent en cause l’existence des chambres à gaz, pendant la seconde guerre, sont à l’œuvre ici.
                Pas la peine de commenter ces aficionados de Mladic, ce serait se salir
                Bon, c’est tout de même intéressant, dans le sens de savoir, que même dans notre pays, ça existe !


                • Al West 20 mai 2012 17:42

                  Connaissez-vous le sens du mot aficionado ? Je n’en ai pas l’impression.
                  Ne vous salissez pas en me repondant, surtout. Vous etes d’un mepris...


                • amipb amipb 20 mai 2012 21:16

                  Peut-être, Al West, mais combattre une propagande pour en défendre une autre n’est pas faire preuve d’une grande honnêteté intellectuelle.


                • Al West 20 mai 2012 22:50

                  Et quelle propagande amipb ? Ai-je dit que Mladic cueillait des tulipes pendant la guerre ? Non, je dis qu’il a dirigé une armée, qu’il a tué des gens, comme d’autres ont dirigé d’autres armées et tué d’autres gens au cours d’autres guerres. 


                  La guerre, ce n’est pas la dinette, on tue des gens pour défendre l’intérêt de son peuple. Si demain nous étions en guerre avec, par exemple, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, peut-être seriez-vous heureux de trouver des Mladic français pour vous défendre et ne pas vous laisser massacrer, parce que dans le camp adverse, il n’y aura pas de considérations humanistes non plus. 

                  J’ajoute qu’en plus de cela, les Serbes étaient véritablement traumatisés par le sort qui leur avait été réservé pendant la seconde guerre mondiale, je vous donnerai bien des liens mais je n’en ai malheureusement pas le temps.


                • amipb amipb 20 mai 2012 23:12

                  @Al West : je connais la situation des serbes ainsi que leur amitié profonde avec la France avant cette guerre de la Yougoslavie.

                  Toujours est-il que cela ne justifie en rien les horreurs de Mr Mladic, ni l’arrêt de son procès que vous semblez appeler de vos vœux.

                  Pour finir : non, je n’accpeterai jamais qu’un tortionnaire soit du côté de la France, guerre ou pas. J’ai du mal à comprendre comment une personne de ce genre pourrait venir défendre une société civilisée et démocratique, basée sur le dialogue.


                • Al West 20 mai 2012 23:50

                  Mais attendez, c’est vous qui le dites tortionnaire alors qu’il n’a même pas été jugé. 


                  Je dis que je n’ai aucune preuve qu’il ait torturé, vous dites que vous le savez déjà coupable. 

                  Je vous demande d’apporter la preuve que Mladic a pratiqué la torture.

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