Le quart d’heure de célébrité de William

Pour espérer devenir un bon apparatchik socialiste et même décrocher avec un peu de chance un CDD tout aussi inutile que rémunérateur comme peut l’être un secrétariat d’Etat affublé d’un intitulé fantaisiste tel que celui de l’égalité réelle, point n’est besoin de suivre la voie royale classiques : Sciences-Po, ENA.
Pour cela, le PS puise dans sa pouponnière historique L’Unef qui voit s’épanouir ensuite les nourrissons prématurément agités placés au préalable dans la couveuse de la FIDL afin de les protéger des idées infectieuses circulant à l’extérieur et assurer leur développement au sein d’un environnement solférinien approprié.
Dans les années 80, l’accoucheur en chef des jeunes pousses socialistes contestataires défilant contre la loi Devaquet en 1986 puis plus tard durant le mouvement des lycéens d’automne 90 était Julien Dray le célèbre collectionneur de montres de luxe, son influence se serait depuis nettement amoindrie mais nous devons à ce qu’on appelait à l’époque ‘’ l’école à juju’’ des personnages aussi éminents que Isabelle Thomas Député européenne et Delphine Batho Ministre débarquée en 2013 du Gouvernement Ayrault.
Admettons que les liens se soient distendus mais il n’en reste pas moins que ce syndicat étudiant reste un vivier de choix pour les socialistes comme en témoigne la carrière fulgurante de Bruno Juliard héros de la guerre anti-cpe en 2006 qui quitte la présidence de l’Unef en décembre 2007 pour être aussitôt candidat aux municipales sur la liste PS et devenir 1er adjoint au maire de Paris.
C’est au tour de William Martinet d’avoir son quart d’heure de célébrité et de courir de plateaux télé en points de presse et il était temps, car intronisé en 2013 notre étudiant de 27 ans peu pressé d’en finir avec les études puisqu’il vient d’en terminer avec sa licence de biologie se languissait sous un gouvernement de gauche et jalousait ses prédécesseurs qui s’étaient fait un nom en faisant trembler la droite.
Bonne poire, William s’est sans doute fait expliquer par les députés frondeurs qui n’hésitent pas à puiser dans leurs réserves parlementaires pour arroser l’Unef qu’il serait temps pour lui de penser à son plan de carrière et que les opposants à la Loi El Khomri avait besoin de ses supplétifs pour faire nombre dans les manifs avec les lycéens, les fonctionnaires et assimilés.
En ce qui le concerne, à la vitesse où il va, il n’est pas prêt d’être concerné par un éventuel changement des conditions de travail mais c’est son altruisme naturel qui motive son engagement.
On lui souhaite pour un avenir radieux à la Cambadelis, une franche réussite dans son bras de fer avec l’exécutif, même si l’on en croit ses déclararations, cela lui coûterait de ne pas consacrer sa vie à l’économie sociale et solidaire, ce que l’on n’est pas forçé de prendre au pied de la lettre.
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