• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le sillon du MoDem : une vraie révolution citoyenne, si...

Le sillon du MoDem : une vraie révolution citoyenne, si...

Indépendamment de sa faiblesse parlementaire, le Mouvement démocrate incarnera une force authentiquement « révolutionnaire » si François Bayrou tient son cap, creuse son sillon et muscle ses « cadres » qui doivent orchestrer ce qui est d’abord un choc culturel. « Plus rien ne sera comme avant  », avait-il lancé le soir de son éviction de la présidentielle : l’épreuve de vérité commence dès maintenant...

Une épreuve riche de conséquences pour la France, mais aussi pour l’Europe. Le MoDem est le seul parti politique français "eurodéterminé" qui intègre la "dimension européenne" dans tous les volets de ses réflexions et de son projet. La mobilisation autour de la Révolution orange est d’ailleurs suivie de près chez nos partenaires.

Le MoDem, cet emmerdeur...

Preuve est faite depuis le début de cette année électorale : le MoDem est un emmerdeur. Pour la droite, pour la gauche, pour les Verts, pour les archéo-centristes et pour une grande partie des commentateurs politiques qui, en fait, sont plus des agents de conservation du système en place que des détecteurs d’évolutions, des esprits renifleurs d’un avenir par définition « écrit nulle part »...

Le MoDem, c’est quoi ? Une vraie rupture, au sens plein du terme. Ou plutôt une série de ruptures qui s’additionnent, se multiplient, s’entremêlent. C’est en cela que Bayrou a raison de parler de « révolution ». Une révolution sereine et calme mais qui peut marquer durablement l’Histoire. Une révolution citoyenne et culturelle.

Rupture politique : Les « partis du centre » étaient condamnés, par notre système présidentialiste binaire, soit à s’excentrer, en « tombant à droite  » soit à s’éventrer ou s’écarteler (la famille radicale le sait bien), en servant d’alibi aux fausses « politiques d’ouverture » à la droite ou à la gauche, en fonction des locataires de l’Elysée et de Matignon.

Depuis la fin du MRP (qui, lui, a su longtemps avoir deux yeux, deux oreilles, deux mains, deux pieds pour servir des valeurs de liberté, de résistance et de solidarité sociale), le centre a d’abord été une réserve de « forces d’appoint », avec des « cocus de l’ouverture » sur des strapontins...

Un « milieu » où des « centristes » (« sangs tristes », écrivait Pasqua) guidés par les lampions des pouvoirs en place oubliaient trop que « modération  » doit rimer avec « conviction » et non avec « dilution », « absorption », « renonciation  »... et non, surtout, avec carriérisme.

Edgar Faure, par ailleurs si riche de qualités, a eu tort de donner trop facilement bonne conscience à trop de grenouilles du marais centreux avec son constat d’observateur du ciel : "Ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le vent"...

Fini le temps du "cul entre deux chaises" ou du centrisme borgne ? Espérons. Voici le "centrisme " de la "troisième chaise", comme dit Bayrou, et de la vue large et profonde ? Espérons. Sinon, le "nouveau tiers état" si bien analysé par Bayrou fera une autre révolution, moins calme et moins sereine, et plus illusoire et périlleuse.

Le centre central, « l’extrême centre révolutionnaire », a l’ambition de jouer le rôle d’un vrai ... centre, donc de pivot. D’un carrefour, non d’un rivage de secours... « Se dire de droite ou de gauche, c’est prendre le risque de l’hémiplégie », souriait Raymond Aron, qui a eu si souvent raison contre Sartre et qui a été si mal compris par la droite et si défiguré par la gauche.

Rupture démocratique : « Le pire des régimes à l’exception de tous les autres », comme le constatait Churchill, est un jardin à cultiver en permanence. La démocratie ne se réduit pas à un mode de sélection d’élites plus ou moins représentatives, ni aux lois d’une majorité par définition changeante, ni en quelques campagnes électorales, ni à la convocation plus ou moins régulière des citoyens aux urnes, ni à la soumission à la dictature populiste des sondages, aux mirages médiatiques de l’info-spectacle, aux lois de cette "doxocratie" exploitée par une oligarchie masquée logiquement plus conservatrice et corporatiste que progressiste (qu’elle soit de droite ou de gauche)...

"La République est une idée, la République est un principe, la République est un droit. La République est l’incarnation même du progrès". Victor Hugo, Choses vues

- Elle est grille de valeurs non proclamées mais respectées : le Conseil de l’Europe vient de le rappeler opportunément dans le silence politico-médiatique qui caractérise tant cette France de l’autosatisfaction qui ne supporte pas le regard critique de ses voisins : "Il n’y a pas de démocratie authentique sans oppositions fortes et respectées."

- Elle est prise en compte réaliste des inévitables « rapports de force », non pour que les plus forts, les plus puissants ou les plus nombreux imposent leurs lois aux plus faibles, mais pour que les relations humaines reposent sur des valeurs partagées. Des valeurs qui ne prennent du sens que par le droit quand ce droit est mis au service de la justice (ce qui loin d’être la règle commune). Des valeurs qui s’épanouissent quand on applique la recette de Monnet et Schuman : "Marier la nécessité et l’idéal".

- Elle est exigence d’informations, de pédagogie, de débats, de « limages de cervelles », comme disait Montaigne.

Des informations ? Oui, mais qui ne s’apparentent pas à cette propagande, déclarée ou masquée, qui selon Noam Chomski, « est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures  ».

Des débats ? Oui, organisés mais ouverts, qui ne se résument pas à des offices d’officines... « Quand tout le monde pense la même chose, c’est que personne ne pense », avait lancé Bayrou en rompant avec l’unanimisme cultivé artificiellement dans la coalition UMP... C’est dans cet esprit que Chantal Cutajar vient de lancer ses Conférences de citoyens de Strasbourg.

« Nos démocraties électives ne sont pas des démocraties représentatives  », regrettait Paul Ricœur. C’est encore plus vrai dans la France d’aujourd’hui. Et cette « démocratie représentative » à reconstruire doit être intrinsèquement participative, délibérative, consultative, constructive. Vivante. Donc (ce n’est pas une évidence pour tout le monde) pleinement citoyenne.

Le constat de Jacques Derrida doit être, au MoDem, un vrai mot d’ordre, et une préoccupation permanente : « Etre démocrate, ce serait agir en reconnaissant que nous ne vivons jamais dans une société assez démocratique »...

Rupture éthique et morale : la démocratie élective telle que nous la pratiquons n’est qu’un mode de sélection des « élites ». La démocratie effective est d’abord une grille de valeurs. Des valeurs qui n’ont de sens que dans des actions qui les illustrent, les concrétisent, les incarnent. Pour reprendre le mot que Chantal Cutajar a érigé en devise personnelle, ce qui doit être prioritaire, c’est « l’utile et le juste », deux mots indissociables en politique. Des mots qui ne sont ni de droite ni de gauche. Et qui reflètent bien la finalité du MoDem. L’une de ses raisons d’être, même. Avec ce que Bayrou incarne bien actuellement par ses rébellions pacifiques, son esprit de résistance et sa ténacité : En politique, la morale ne doit pas se découper en tranches.

« Pour moi, morale et politique doivent être synonymes  » confiait Pierre Pflimlin. Et, en politique, la morale doit précéder et dépasser le droit. Le « réenchantement » de la politique passe par là. Par cette exigence. Et par cette pratique.

Rupture philosophique : La droite met en avant la liberté, la gauche privilégie l’égalité. Le centre veut lier les deux. Par cette fraternité sans laquelle liberté et égalité restent antagonistes, inconciliables. Par cette prise en compte de la personne, cet individu reconnu comme porteur d’une transcendance, d’une « égale dignité », d’une « irréductible liberté » trop souvent réduit à une carte d’identité, à un numéro, à une étiquette, à un dossier, voire à une marchandise...

Ce n’est pas un hasard si Bayrou, porteur des valeurs du christianisme social, de l’esprit laïc et républicain et des idéaux que recouvre l’expression "principe d’humanité", se recommande volontiers de Jacques Maritain et des philosophes dits « personnalistes ». Des philosophes trop oubliés, y compris dans les facs de philo où la mode reste à d’autres courants de pensée qui, à force de décortiquer le nihilisme, finissent par le propager. Et qui ont tant contribué à ce que Finkielkraut appelait voilà près de quinze ans « la défaite de la pensée ». Une défaite accentuée par le primat de l’image sur le mot, du paraître sur l’être, du virtuel sur le réel.

Ce retour en politique du personnalisme implique une « déconstruction  », selon l’expression de Jacques Derrida, de ce que recouvre cet « humanisme » plus proclamée qu’analysé et des « doxa » du XXe siècle. Le « Centre central » implique une philosophie du doute, du questionnement, de l’interrogation. « Une philosophie érigée en système cesse d’être philosophique », soulignait Paul Valéry.

Il implique aussi une philosophie d’action qui donne la priorité à une finalité claire : améliorer le bien-être de la communautés des femmes et des hommes, un bien-être qui doit être élargi au plus grand nombre et être durable, au-delà du présent. "Un politicien pense aux prochanes élections, un homme d’Etat pense aux prochaines générations". Nous manquons d’hommes d’Etat.

Il implique encore et surtout peut-être une philosophie qui repose sur la perfectibilité de l’homme et de la société. "La seule perfection de l’homme, c’est sa perfectibilité", disait André Neher. On n’y songe pas assez. Comme on oublie trop, croyant ou non, le mot de Bernanos : "Les seules mains de dieu, ce sont les nôtres".

Rupture économique : La droite privilégie l’efficacité, la compétitivité, la production de richesses. La gauche donne la priorité à la qualité de vie partagée, à la solidarité, au partage des richesses (même inexistantes). Le centre veut agrandir le gâteau pour mieux le partager. Comment ? En repensant le libéralisme économique, trop diabolisé à gauche, où l’on oublie que "libéral" vient de "liberté", et trop caricaturé à droite où l’on oublie que « la main invisible » ne régule le marché que si des règles du jeu précises et bien lisibles sont respectées. Et que l’argent les valeurs marchandes ne sont que des moyens, non des fins. Le capitalisme n’est pas un cannibalisme.

Rupture sociale : Pour la droite, le « social » reste de l’ordre compensatoire du caritatif, de la charité. Pour la gauche, il demeure de l’ordre protecteur de l’étatisme et de l’assistanat. Pour le centre, le social s’inscrit dans l’ordre de la justice, allie protection et promotion et devient la finalité même de l’efficacité économique. « Remettre l’homme, le principe d’humanité, au cœur de toute action » : ce n’est pas un vœux pieux. C’est un programme d’action.

Rupture programmatique : A droite comme à gauche, on a pris l’habitude (comme dans les programmes scolaires et universitaires, d’ailleurs) de découper les problèmes en tranches, les champs d’activités en parcelles, les politiques en secteurs. Le temps des cases, des étiquettes, des rayonnages, des oeillères, des frontières intellectuelles, des « spécialistes », des « experts »...

Tout ne doit évidemment pas être dans tout n’importe comment  : c’est l’évidence. Le niveau des connaissances, la variété des activités, la diversité des problèmes à régler et des défis à relever imposent des classements, des rangements, des spécialisations. Mais le politique, par définition, pour reprendre une métaphore d’Edgar Pisani, est un médecin généraliste : il doit s’occuper de l’ensemble du corps social, de tout l’organisme, et non d’un ou de quelques organes...

Un programme politique ne doit donc pas être un catalogue de mesures, de promesses, d’engagements. Il doit d’abord être un projet cohérent, avec la prise en compte de données verticales et horizontales, de dimensions qui s’imposent dans tous les secteurs et à tous les niveaux.

C’est ce qui a fait la véritable originalité du « projet présidentiel  » de Bayrou, une originalité bien mal mise en relief par des commentateurs trop figés dans des schémas dépassés. Une originalité qui ne l’a pas condamné aux oubliettes avec sa non-réussite électorale. Lier l’économique, l’écologique et le social. Tenir compte de la dimension européenne dans tous les domaines. Placer l’éducation au cœur de toutes les actions. Globalité et cohérence. Avec des modalités définies en fonction des finalités. C’est cela, entre autres, la social-économie (plus chargée de sens et d’avenir que la social-démocratie), l’éco-économie, la « démocratie sociale »...

Rupture étatique : Les débats entre le « trop d’Etat » déploré par la droite et le « plus d’Etat » toujours réclamé par la gauche sont dépassés  : c’est l’art et la manière de construire un « mieux Etat », selon la formule d’Edgar Pisani, qui importe.

Quel beau chantier ! Au-delà des frontières fatalement mouvantes entre le « public » et le « privé » qui ne doivent en aucun cas se décider par décrets, ce chantier engage toutes les forces vives du pays. Et il touche les différentes formes de fonctions publiques, les découpages administratifs, les structures nationales, régionales et locales, la mise en place d’une « société civile organisée », le soutien au tissu associatif... Sans oublier les auxiliaires indispensables à un Etat plus « éclaireur » et « stimulateur » que gestionnaire : les structures de consultation, de coordination et d’anticipation ...

Quel crime d’avoir tué le Commissariat au Plan crée par De Gaulle et Monnet ! Quelle faute d’avoir réduit le rôle et les moyens de l’aménagement du territoire ! Quelle bêtise d’avoir transformé le Conseil économique et social en « placard à sucettes » ! Quelle lacune de ne pas avoir un observatoire du futur chargé d’évaluer les conséquences directes et indirectes des lois décidées ! Quelle honte de ne plus avoir (les fonctionnaires n’en sont pas responsables) les thermomètres indispensables aux prises de température des prix, de l’emploi, du chômage...

Ce « mieux Etat » implique également un assagissement de notre délire législatif et de notre étouffoir bureaucratique et technocratique. Il implique surtout un retour aux principes de base définis par ce cher Montesquieu, plus cité que suivi : la séparation des pouvoirs est en France aujourd’hui plus de type russe que de type américain...

Rupture sociétale : Pour la droite, le temps de la « luttes des classes » est terminé alors que tout est mis en œuvre pour que le slogan de Guizot « Enrichissez-vous » ne profite qu’aux plus nantis... Pour la gauche, la lutte essentielle demeure celles des opprimés contre les oppresseurs.

Pour le "Centre central", le « vivre ensemble » se fondant sur le respect de la personne repose sur le dépassement des tatouages sociaux par une « démocratie sociale » à approfondir en permanence. Par la prise en compte et non de gommage ou la hiérarchisation des différences. Par le refus des idéologies, des comportements, des réflexes qui, selon la formule de Finkielkraut, transforment « la culture de l’Autre en négation de l’Autre ».

Autant dire que Bayrou a tout à fait raison de parler de « révolution citoyenne » en évoquant les objectifs du MoDem. Une révolution qui est d’abord d’ordre culturel. Changement des modes de penser et d’agir. Refondation de la démocratie...dans les têtes. Et dans les faits !

- C’est ce qu’a bien compris... Nicolas Sarkozy qui voudrait le tuer dans l’œuf. En ne se privant pas de piller (comme le PS, d’ailleurs) quelques pièces détachées du "moteur du MoDem". Des pièces détachées qui perdent évidemment de qualité et de leur utilité quand on les greffe sur d’autres concepts et d’autres conceptions... Surtout avec une UMP qui redeviendra vite une coalition hétéroclite "complexée" dès que les réflexes bonapartistes du moment se seront émoussés...

- C’est ce que n’ont pas compris les ex-UDF qui par vagues successives ont quitté ou trahi le « paquebot Bayrou », par opportunisme politicien, par calcul alimentaire, par peur de devoir assumer concrètement deux mots chargés d’exigences : indépendance et liberté.

"Penser libre", ce n’est pas simple... "De la servitude volontaire" : La Boétie à rééditer...

- C’est ce que n’ont pas compris tous les responsables du PS en panne d’idées novatrices, prisonniers des poussières structurelles accumulées depuis 1905, des pesanteurs accrues depuis 1920, de la domination intellectuelle de "la gauche de la gauche", de la non-révision d’Epinay, des virus des utopies de l’échec.

Pris de vitesse par des évolutions sociales et sociétales qu’ils n’ont pas vu venir, les éléphants en sont à courir après une social-démocratie déjà modernisée par les vrais sociaux-démocrates européens, ceux qui n’ont pas le complexe du "social-traitre". "Le train fantôme Vichy-Moscou", pour reprendre une expression coproduite avec Philippe Sollers, n’a pas fini de traverser nos villes... et nos partis de gauche et de droite.

- C’est ce que n’ont pas (encore) compris nombre de politologues et autres commentateurs qui font leurs analyses « le nez dans le guidon ».

- C’est, surtout, ce qui explique que le MoDem prend vie dans l’enthousiasme des militants qui le rejoignent en nombre et dans l’angoisse des notables de la politique en place.

Pour eux, le MoDem est un emmerdeur qui brouille les cartes, fait bouger les lignes, secoue le paysage politique, bouscule tout. Un emmerdeur qui le sera plus encore si ce Mouvement démocrate sait vraiment rompre avec cette cacophonie, cette insuffisance de rigueur et cette mollesse internes qui faisaient la faiblesse de l’UDF. S’il sait éviter les pièges dans lesquels sont tombés le PS et les Verts... S’il sait muscler son positionnement encore trop perçu (à tort) comme celui d’un distributeur de bons et de mauvais points.

Avec ces "si", le Mouvement démocrate va devenir une force incontournable de contestations, de mobilisation et surtout de propositions, indépendamment de la faiblesse (temporaire) de sa représentation parlementaire.

La réussite du MoDem se jouera d’abord sur son aptitude à devenir un parti d’un type effectivement "nouveau", un parti de citoyens ou plutôt de militants d’une citoyenneté active, et non de petits notables aux ambitions d’apparatchiks, de maîtres de chapelles ou de ce que de Gaulle nommait "politichiens".

François Bayrou porte un projet trop chargé de vraies espérances pour se permettre de décevoir. "Le MoDem de toutes nos forces" : c’est la grande bataille de l’été pour celles et ceux qui, jeunes, fraîchement engagés dans un parti ou venant du PS, des Verts et d’ailleurs, ont adhéré ou vont adhérer au Mouvement démocrate. 45 000 cotisants, autant de pré-inscrits, c’est un vrai trésor. Pas de "traversée du désert" pour le Béarnais : un jardin de l’Espoir à cultiver !


Moyenne des avis sur cet article :  4.7/5   (27 votes)




Réagissez à l'article

16 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 18 juin 2007 13:14

    « Ce qui doit être prioritaire, c’est l’utile et le juste ». Oui mais les débats sur les plateaux de télé hier ont montré la victoire du discours polémique et femré entre droite et gauche : caricatures en avalanche dans les propos des uns et de autres, dans le face-à-face entre Rachida Dati et Elisabeth Guigou qui s’invectivaient, dans la discussion sourde entre les deux jeunes (dont je n’ai pas retenu les noms : il y avait une jolie femme de couleur de l’UMP) qui incarnent les nouvelles générations des deux partis domiants, et qui reprenaient les mêmes discours que leurs anciens, des poses et des répliques nous ramenant 40 ans en arrière.

    « Ce qui doit être prioritaire, c’est l’utile et le juste ». Oui mais les camps se sont partagés le gâteau ! L’utile est revendiquée par la droite (l’économie, le travail) et le juste par la gauche. Chaque camp appliquera SA conception de ces notions de façon hémiplégique et dogmatique. La guerre aveugle droite-gauche est relancée pour 5 ans. Sans le Modem, ce serait à désespérer...


    • Benoit Adam adam0509 18 juin 2007 13:17

      La vérité c’est que l’UMP a pillé le MoDem de ses idées :

      L’ouverture, le fait de donner du pouvoir a l’opposition, voir même l’idée de « travailler ensemble ».

      Et même après tout ça, Xavier Bertrand se targue d’une arrogance remarquable, d’ailleurs énoncé par F. Bayrou lui-même (hier soir sur FR2), vis-à-vis du MoDem...


      • Eon 19 juin 2007 04:44

        C’est la même logique que pour dominer le FN. L’assimiler assez, du moins en façade pour que les électeurs les plus persuadés de la différence soutiennent vraiment le modem. La pluspart se satisferont de l’ouverture de l’UMP.


      • funram funram 19 juin 2007 23:53

        C’est exactement la même tactique politicienne qu’a fait le PS avec le PCF.

        Introduire des éléments d’un courant autre, qui se veut novateur et bienfaisant dans un gouvernement d’obédiance néo-socialiste (ou néo-libéral dans le cas de l’UMP), de simples personalités, et faire en sorte que jamais ces éléments ne soient dénoncés et spoliés par ce courant, du moins pas suffisament pour totalement les en désolidariser. Ensuite, faire constater que non, définitivement, ils ne parviennent pas à mettre en oeuvre leurs promesses, alors qu’ils sont au gouvernement ! Et le fait de n’avoir que deux ministères secondaires sous la férule des ministres de la majorité n’est pas une excuse, non mais !

        Après ça, c’est le discrédit, le rejet des élécteurs et des sympathisants et la fin éléctoral du parti. Le FN a su se maintenir vingt ans en refusant systématiquement de s’allier avec la « droite républicaine » (sauf dans le cas de Dreux), car ce parti était tenu d’une main de fer par son dirigeant. Bayrou n’ayant pas la carure ni la personalité d’un leader incontestable (limite dictatorial), il lui faudra compter sur l’intégrité de ses cadres pour ne pas sombrer dans le manège décrit plus haut. C’est quelque part une chance pour lui que ce Nouveau Centre qui s’est suffisament éloigné de lui pour que tout le monde comprenne bien qu’ils ne sont plus liés que par quelques points sans importance. Il faut espérer pour le MoDem que cette ligne de conduite reste strictement la même, car au contraire de Lepen, il sera extrêmement difficile de diaboliser Bayrou et son mouvement, lequel pourra donc plus facilement s’imposer à l’avenir.


      • moebius 18 juin 2007 15:56

        Dans la 8eme circonscription de Paris le modem s’est révélé etre majoritairement de gauche, ce qui en fait était loin d’etre une révélation pour qui connait un tant soit peu l’électorat du 12eme arrondissement. Entre les deux tours, le candidat UMP donnait le sentiment qu’il était absolument évident que les électeurs du centre allait se reporter sur lui, celui ci, parachuté, a fait preuve d’une méconnaissance totale de cette électorat. Vaincu il persiste dans cette méconnaissance et attribue sa défaite à un manque de chance c’est à croire qu’une certaine logique lui à complétement échappé...


        • moebius 18 juin 2007 16:00

          L’oreille de Sarkosy devrait se reconvertir ou s’investir un peu plus dans une écoute un peu moins nonchalande


        • vivelecentre 19 juin 2007 10:14

          on pas le moral au modem !!

          vu sur leur forum :

          "quand je suis rentré à l’udf, pour participer à la rénovation du pôle républicain, nous avions 113 députés.

          de victoire en victoire, nous sommes passé de 113 députés a 29 pour terminer glorieusement a 5, en ayant perdu au passage la région rhone alpes.

          et notre stratégie d’enfermement fera de nous, après les municipales et cantonales qui arrivent, les supplétifs obligés de la gauche pour 2012.

          comme nous sommes une minorité a l’avoir dit des le congres de Lyon, la chevenementisation de notre mouvement est en marche.

          Dommage.«  »

          en plus les pauvres , c’est même pas sur qu’ils aient 5 députés !

          déjà deux ce sont désolidarisés ( Jc lagarde et Benoit d’ile et vilaine), celui de mayotte est plutot fantaisiste , apparenté avec tout le monde !

          reste plus que les deux gaillards des pyrénées, l’un qui est prêt a se ridiculiser et ridiculiser l’assemblée et la France par une grève de la faim et l’autre qui n’a qu’une obsession : être calife a la place de tout les califes !!!

          Avec ça, ils sont bien parti

          Les municipales vont leur donner le dernier coup de grâce avec l’obligation de choisir leur camp sous peine de ne plus exister !

          on sait d’avance que pour le modem et son leader , ce sera la gauche et pour la poignée d’élus qui n’ont pas encore coupé le cordon avec l’ex udf déguisé en modem, ce sera l’ump !


          • citrus citrus 20 juin 2007 14:18

            Je vois que comme certains puritains udf, godillots traditionnels du parti de RPR puis UMP, la perception de l’idee de centre central ou extreme centre fait piquer aujourd’hui les yeux de ces memes personnes.

            Que le centre droit de desolidarise de la droite, on a du mal a imaginer que le centre soit central et on parle de centre-gauche parce que plus à gauche que le centre droit. Ne vous faites pas de noeuds aux cerveaux, le MOdem est désormais le vrai parti du centre ni gauche, ni droite avec des adherents/militants/cadre venu de tous bords.

            Si vous avez des problemes avec cette notion, le niveau a bulle est a 4,90 € chez un Leroy Merlin.


          • Sébastien Sébastien 19 juin 2007 11:30

            Hehe, evidement que le modem est un emmerdeur, c’est un parti de plus dans la course aux elections. Cela dit je pense que vous en exagerez la portee, cf le resultat des elections. Sincerement, je ne vois pas comment se rejouir du si faible score du modem aux legislatives apres un score, je dois l’avouer, tres bon aux presidentielles.

            Mais une bonne dose de methode Coue doit faire l’affaire. Francois organise-t-il des stages de remotivation des troupes ?

            Par ailleurs, je trouve toujours plutot amusant de voir un Bayrou denoncer une pseudo hegemonie de l’ump alors que son reve est qu’il n’y ait plus qu’un parti en France, le modem, qui synthetiserait la droite et la gauche... Faites ce que je dis mais pas ce que je fais en quelques sortes...


            • citrus citrus 20 juin 2007 13:25

              @sebastien « Sincerement, je ne vois pas comment se rejouir du si faible score du modem aux legislatives apres un score, je dois l’avouer, tres bon aux presidentielles. »

              Je ne suis pas du meme avis que vous. Tout est une question de mode de scrutin qui avantage un systeme bipolaire. Je suis persuadé qu’avec plus de triangulaire, le nombre de (vrai) centristes auraient augmenté au parlement. Certes, votre jugement s’arrete au chiffre « 4 sieges » mais sachez que le Mo dem avec 2 mois d’existence réelle (0 mois juridiquement) compte 45000 adherents a représente le 3eme parti de france en termes de voix (que ce soit a la présidentielle ou Legislatives).

              En effet, NS prie pour que FB traverse le desert, mais en réalité il un jardin d’espoir et bio.


            • Max Pintcy 19 juin 2007 11:45

              Croire une seule seconde qu’un vieil éléphant politicien catho-centre-droitiste, et donc ultra-conservateur dans son âme profonde, puisse incarner une révolution en quoi que ce soit, relève d’une fantasmatique surréaliste qui aurait étonné Salvadore Dali lui-même. smiley

              Un vrai révolutionnaire, c’est Besancenot, par exemple.


              • citrus citrus 20 juin 2007 14:26

                Ca fait joli de mélanger de mots entrespacé de tiret. Cela donne un vrai genre tres bobo. Mais en finalité, cela ne veut rien dire.


              • vivelecentre 20 juin 2007 15:00

                non, moi je trouve pas

                je rajouterai :

                catho-centre-droitiste-conservateur-tartuffe-demago-populiste-autoritariste-antidémocratique

                et encore, je dois en oublier !


              • vivelecentre 20 juin 2007 15:02

                attention, tous ces qualificatifs ne sont pas des défauts !!


              • ernst 19 juin 2007 18:19

                Que nous le voulions ou non, l’évolution est en marche. Pas la révolution au sens victorieux, revanchard et sanglant du terme.

                Avec ou sans Bayrou. Son « idée », qui n’a rien de personnelle, est en marche parce que c’est l’évolution normale d’une société profondément démocratisante par essence et par vocation.Qu’est donc le feu christianisme sinon une forme religieuse des droits de l’homme ?...Cela fait partie de notre nature européenne, troyenne, et dépasse largement la carrure du charmant François Bayrou.Comment envisagerions-nous les prochaines élections sur le même modèle que celles que nous venons de subir ?... N’y a-t-il pas déjà dans cet ajustement gaucher, in extremis, de l’Assemblée une prise de conscience du pouvoir individuel ?...Je ne crois pas du tout que les MoDem soient de gauche, pas plus que de droite (ces deux notions sont à la limite du barbarisme politique tant elles sont démodées ). Les électeurs du MoDem, sans élus, ont simplement compris que dans l’équilibre un peu retrouvé des forces en présence, leur position, même ténue à l’extrême, jouerait son rôle de pivot dentaire. C’est ainsi que j’ai voté, sans aucune séduction pour la gauche. Et je n’étais pas seul !...N’oublions pas que derrière ces quatre malheureux députés, il y a une force intacte de 19 millions de personnes !... Bien vivantes, pugnaces, enthousiastes et combatives. Et pas plus cons que d’autres mieux en place...

                Ce n’est donc pas pour François Bayrou que j’irai au combat - et Dieu sait que j’irai - mais pour que dans un jour peut-être plus proche qu’on ne le croit, il y ait une Assemblée à la proportionnelle, un 49.3 rendu au vote populaire, un Budget soumis à contrôle et sanction, des députés intègres sinon en taule, une Justice tenant compte des Lois..

                Vaste programme. Démocratique.


                • vivelecentre 24 juin 2007 09:54

                  si vous dites que l’évolution est en marche ,je veux bien vous croire mais Svp, sans Bayrou !!

                  qu’en ont voit l’expertise de Bayrou sur les grand sujets !!

                  Rappelons quand même pour ceux qui n’ont pas suivit :

                  Mr Bayrou a été l’un des plus fervent défenseur de l’inversion du calendrier !
                  - quand on en voit les conséquences...

                  Mr Bayrou dans l’entre deux tours a affiché son choix entre Royal et Sarkozy !
                  - certainement l’une des meilleurs candidates de tout les temps largement à la hauteur de la mission....

                  On frémit d’avance lorsque l’on sait que mr Bayrou a la prétention de nous dire quand c’est bien et quand ce n’est pas bien !!!!!!!!!

                  mais rassurons nous ! Bayrou a jugé nul et stérile les interventions de Sarkozy a l’international...

                  de plus en plus clairvoyant, tout autant que de sa gestion de l’udf... !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès