Le transfert vers le privé des retraites des sociétés publiques
Salariés du secteur privé, vous avez pu suivre dans ces messages le
transfert laborieux des retraites des salariés de l’EDF du secteur public et
gouvernemental, vers les caisses de retraite du privé. Il le fallait pour
pouvoir privatiser EDF (ou ouvrir le capital, en termes plus corrects), et c’est
Nicolas Sarkozy qui s’en est chargé. A ceci près que dans l’opération, il avait
minimisé le coût de ce transfert pour EDF, et donc sacrifié les salariés du
privé. Heureusement, la présidente de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), Madame Danielle Karniewicz, s’est battue pour faire évaluer
le transfert de cette charge à son juste prix. Seul l’avenir dira si elle y est
totalement arrivée, ce genre de calcul (dit calcul actuariel) sur des périodes à
venir longues et très hypothétiques étant très difficile, mais, tout au moins,
elle a obtenu une augmentation substantielle de la somme versée par EDF à la
caisse. Bravo pour elle donc.
Je vous avais signalé que cette méthode de transfert vers le privé des
engagements de retraites des sociétés publiques préfigurait celle qui serait
appliqué dans un avenir proche à la RATP, à la SNCF, à La Poste ou à d’autres
entreprises publiques privatisables. Le pire des transferts à venir étant celui
des engagements de retraites de la Poste, évalués à 77 milliards d’euros !
La prochaine opération à venir semble concerner la RATP, dont l’adossement
des retraites au privé devrait faire l’objet bientôt de décisions
gouvernementales par voie réglementaire. La voie réglementaire étant bien
entendu celle qui offre le plus de liberté au gouvernement, et qui pourrait se
faire avec la discrétion la plus grande. Salariés du privé, méfiez-vous donc !
Madame Danielle Karniewicz, se prépare à ce nouvel affrontement, et veut donc
que cet adossement se fasse par voie législative, et non pas réglementaire. Elle
va donc proposer aux parlementaires un amendement au projet de loi de
financement de la Sécurité sociale pour 2006, afin de permettre l’adossement des
retraites RATP au régime des salariés du privé. C’est, d’après elle et la CNAV,
la seule manière d’assurer la neutralité financière de l’opération pour les
salariés du privé.
Soutenez-la, et parlez-en à votre député. Sinon, c’est encore une fois le privé
qui paiera pour le public et ses avantages. Décidément , dans la majorité ou
dans l’opposition, le privé n’a pas beaucoup d’amis ! Et pourtant le privé fait
vivre le public.
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