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Les 35 heures réhabilités

 

N'en déplaise à la droite et au Medef, les 35 heures est la politique la plus efficace et la moins coûteuse depuis les années 1970 selon un récent rapport parlementaire.

Le rapport qui vient d'être adopté par la commission d’enquête parlementaire sur « l’impact sociétal, social, économique et financier des 35 heures », présidée par le député UDI Thierry Benoit, et dirigée sous la houlette de la rapporteure et députée socialiste Barbara Romagnan, ne sera certainement pas de trop pour remettre les pendules à l’heure sur le sujet, en tordant le cou aux principales fausses idées reçues colportées inlassablement.

 

Barbara Romagnan, résume : « Entre 1997 et 2001, il n’y a jamais eu autant d’heures travaillées partagées par tous en France. Deux millions d’emplois salariés dans le secteur marchand ont été créés sur cette période. Aucune politique ne s’est révélée plus efficace par le passé. » 

39 personnalités issues du monde politique, syndical, universitaire, de l’administration et de l’entreprise ont été auditionnées. 

Selon le rapport, « presque aucune des personnes auditionnées ne demandait une remise en cause des 35 heures ». Dans un propos liminaire, Thierry Benoit, le président de la commission souligne « le travail sérieux accompli par notre rapporteure Mme Barbara Romagnan, même si je ne partage pas les conclusions de son rapport. Chacun pourra se forger sa propre opinion ».

 

Voici un résumé de ce rapport :

 

● La réduction du temps de travail décidée par la loi de 1998 a contribué à ce que l’économie française crée davantage d’emplois qu’elle ne l’aurait fait sans cette loi sur la même période. Le chiffre de 350.000 est le plus communément admis. Entre 1997 et 2001, l'Insee estime à 2 millions les créations d'emplois salariés dans le secteur marchand. Il n’est aujourd’hui pas possible de dire combien d’emplois supplémentaires auraient pu être créés si le processus de réduction du temps de travail n’avait pas été interrompu en 2002.

Cette réduction n’a pas coïncidé avec une dégradation de la compétitivité de notre pays notamment parce qu’elle s’est accompagnée d’une accélération des gains de productivité.

La France reste ainsi attractive et se place régulièrement dans le trio de tête des IDE (investissements directs à l’étranger).

 

• La réduction du temps de travail, comparée à d’autres politiques publiques mises en œuvre pour stimuler l’emploi, notamment celles qui reposent sur des baisses de cotisations sociales sans conditions, apparaît moins coûteuse pour les finances publiques, au regard du nombre d’emplois qu’elle a permis de créer.

 

• Elle a permis une réorganisation du travail dans les entreprises de plus de vingt salariés grâce à la relance et au dynamisme du dialogue social pour aboutir à des accords.

 

• La réduction du temps de travail s’est traduite, pour la majorité des salariés qui en ont bénéficié par une amélioration de l’articulation entre le temps passé au travail et le temps consacré aux activités personnelles, familiales ou associatives. Elle a également permis un rééquilibrage, limité mais réel, des tâches ménagères au sein des familles.

Les études disponibles laissent penser que ce processus, s’il avait été mené à son terme, pouvait constituer un puissant élément de recomposition des temps au service de l’égalité hommes-femmes.

A l’aune de ces auditions et des documents à notre disposition, il apparaît que la réduction du temps de travail a constitué un outil pertinent et efficace de lutte contre le chômage, un outil de transformation de la société et d’amélioration de la qualité de vie.

Quinze ans après, il convient de tirer lucidement les leçons des expériences passées de réduction du temps de travail, de leurs conditions, de leurs effets positifs mais aussi de certains effets négatifs qui peuvent expliquer les critiques.

L’objectivation de ces derniers est l’un des acquis majeurs de ce rapport, et a pu également faire l’objet d’un large consensus au sein de la commission.

 

On peut évoquer à ce titre :

 

• l’intensification du travail, repérée dans plusieurs secteurs, et qui s’est parfois accompagnée de souffrance pour les salariés ;

• les fortes tensions dans la fonction publique hospitalière en raison d’un décalage entre l’application de la loi et le temps des recrutements importants, étalés de 2002 à 2000. Elles ont été incontestables mais les difficultés ne résultaient pas uniquement de la RTT ;

• les difficultés qu’aurait pu engendrer l’application de la loi aux entreprises de moins de 20 salariés.

Ces effets, s’ils doivent être pris en compte et corrigés, n’invalident en rien le principe de cette politique. Pour se poursuivre, elle devra s’ajuster à un contexte qui n’est plus celui des lois Aubry. Il nous appartient aujourd’hui, au travers de la négociation sociale, d’accélérer l’amélioration de la qualité de vie au travail, dans le secteur privé et dans le secteur public, de permettre aux jeunes de construire leur parcours professionnel et de ramener de nombreux chômeurs vers l’emploi.

Laisser perdurer un chômage de masse serait faire courir à notre pays le risque d’une explosion sociale prochaine.

 

En conclusion comme l'a dit la députée Barbara Romagnan, les 35 heures sont "un pacte de responsabilité qui a réussi"

 

Arnaud MOUILLARDhttp://hern.over-blog.com


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32 réactions à cet article    


  • gruni gruni 16 décembre 2014 18:50

    Ce débat sur les 35 heures, malgré ce rapport, n’est pas prêt de se refermer. Sans doutes d’autres modifications sont à prévoir dans les prochains mois et années. Mais je crois que ce qui préoccupe les Français, c’est plutôt le financement des retraites que la durée de travail hebdomadaire.


    • Imagine 16 décembre 2014 20:39

      Plus qu’à instaurer la semaine de 4 jours (32 heures) et on n’aura à l’avenir plein de petits rapports vantant les bénéfices tirés de cette vrai réforme ! J’ai hâte !


      • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 16 décembre 2014 22:03

        C’est de la foutaise.

        Avec le travail à domicile évitant aux banlieusards de perdre des heures interminables dans le train, avec des notions comme la disponibilité, entre le travail et le repos, toutes ces histoires de 35 heures n’ont plus de sens.

        C’est un débats d’abrutis qui, vivant au XXIem siècle, se croient encore au XIXem !


        • Tillia Tillia 17 décembre 2014 06:35

          Je suis pour une retraite à la carte, je suis également pour un travail à la carte, les 35h c’est complètement dépassé ! 


          Arrivés à un certain âge, il y a des salariés qui demandent un mi-temps, il est anormal que ce ne soit pas toujours possible à accorder. C’est mal foutu ! Des salariés qui sont à temps plein voudraient passer à mi-temps et des salariés à mi-temps voudraient passer à temps plein ... Le système n’est plus adapté, ni au travail, ni aux salariés, aucune cohésion ! Et pourquoi imposer 5 semaines de congés ? Des salariés prennent des vacances contraints et forcés et d’autres qui n’ont jamais assez de vacances, sans compter toutes les personnes qui se sont mises en « décroissance ». Il existe de nombreuses pistes pourtant pour réorganiser le travail, c’est une tâche titanesque, c’est pourquoi personne ne veut s’y coller ! 

          La frontière entre le travail loin de chez soi et chez soi, devient de plus en plus poreuse, il faut donc réorganiser tout ça, les 35h c’est encore du travail organisé à la Dickens ! 

          Passons à autre chose... 

          • Gasty Gasty 17 décembre 2014 10:29

            Les 35 heures c’est la base. Le mi temps qui voudrait travailler à plein temps et le plein temps qui voudrait travailler à mi temps n’a pas de rapport avec ces 35 Heures.

            Des salariés contraint de prendre des vacances, fallait osé « Tillia » l’a fait.

            Nous attendons les commentaires avisés de Rocla sur le travail, d’abord se lever tôt le matin...


          • Nicolas_M bibou1324 17 décembre 2014 11:24

            Des salariés contraint de prendre des vacances, c’est une réalité qui arrive chaque année dans ma boite. Certains ont cumulés plus de 80 jours, le patron les incite très fortement à poser leurs jours (c’est dans son intérêt, car en cas de démission, ça lui coûterait trop cher).


            Généralement ces gens viennent au boulot y compris pendant leur congés, y compris le weekend gratuitement quand il y a besoin.

            Les gens qui aiment leur travail plus que leur vie de famille (souvent inexistante), il y en a pas mal. Je dirais 1/5 de ma boite de 130 personnes environ, ce n’est pas un comportement isolé. Et c’est environ 90% de certaines boites, comme Atos WorldLine à Lyon par exemple, où j’ai travaillé. La norme, c’est de travailler pendant les vacances là bas !

            Des gens comme moi qui flinguent tout leurs congés en anticipé pour des vacances et du temps en famille, il y en a pas mal aussi.

            A chacun sa façon de vivre.

          • Gasty Gasty 17 décembre 2014 12:19

            Ou qui refusent de vivre, ou qui n’en peuvent plus de vivre ainsi.

            Pour Atos WorldLine je serais curieux de savoir pourquoi cela se passe ainsi à Lyon et pas ailleurs ( dans le même groupe). Il doit y avoir un sérieux problème la bas( 90%).


          • Le p’tit Charles 17 décembre 2014 08:20

            La majorité des Français travaillent bien plus que 35H...en fait 39H... ?


            • Tillia Tillia 17 décembre 2014 09:02

              Ceux qui travaillent à dom’ font beaucoup plus que 39h ! 


              • Francis, agnotologue JL 17 décembre 2014 09:19

                Les médias étant tous aux mains de la droite, il est dans l’ordre - le désordre en l’occurrence - des choses que l’on n’y ait entendu que des critiques négatives sur les 35 heures.

                Une absurdité n’étant pas un obstacle en politique, on a vu l’ancien président instituer cette ineptie qu’était la défiscalisation et exonération de charges sociales sur les heures supplémentaires !


                • Julien30 Julien30 17 décembre 2014 15:18

                  75% des journalistes (au moins) dans les medias dominants sont de gauche et leurs patrons, supposés de droite, ne les virent pas et les laissent continuer à répandre leurs idées (pro-métissage, pro-immigration, pro-UE, pro minorités, pro mariage gay, etc.), étonnant non ?


                • Julien30 Julien30 17 décembre 2014 15:22

                  Et la défiscalisation ne la matière n’était pas du tout une mauvaise idée, elle permettait à un grand nombre d’employés à bas salaires de mieux finir les fins de mois. 


                • Julien30 Julien30 17 décembre 2014 15:23

                  « en » la matière.


                • Francis, agnotologue JL 17 décembre 2014 15:27

                  Il y en aurait 99% que ce serait pareil, puisque l’on entend toujours que les mêmes 1% !

                   smiley


                • Francis, agnotologue JL 17 décembre 2014 15:29

                  pour l’argument sur la défiscalisation, on y a répondu mille fois.

                  Moi-même, il y a déjà 8 ans , .


                • Robert GIL Robert GIL 17 décembre 2014 09:58

                  Surprise au pays du « modèle allemand » : dans une lettre ouverte aux syndicats et aux partis politiques, des économistes allemands demandent une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine. Il n’y aura « jamais plus de plein emploi sans réduction du temps de travail », défendent les auteurs de l’appel déjà signé par plus de cent économistes, chercheurs, responsables syndicaux et quelques personnalités politiques de gauche ou indépendantes (Die Linke, SPD et Pirates). L’initiative a été discutée dans des grands journaux nationaux, de gauche comme de droite.
                  .
                  voir :
                  DES ECONOMISTES PROPOSENT LA SEMAINE DE 30 HEURES


                  • Francis, agnotologue JL 17 décembre 2014 11:45

                    Quand j’ai commencé à travailler, on assistait à l’essor phénoménal des gains de productivité et on envisageait la semaine de 16 heures.

                    On n’imaginait pas à quel point délirant les très riches pourraient capter la plus-value et en faire ce qu’ils en font : la ruine de la planète.

                    Comment les riches détruisent la planète (Hervé Kempf)  : « La dégradation de l’environnement est intimement liée à la crise sociale. En effet, ceux qui détiennent les leviers politiques et financiers sont aussi les promoteurs d’un modèle de consommation à outrance, dévastateur pour la planète... mais imité par les couches moyennes. Que ceux du haut de l’échelle misent sur la décroissance, et l’effet d’entraînement est assuré... La préservation de la planète passe par l’égalité. ». « Stupéfiante enquête d’Hervé Kempf sur cette oligarchie planétaire richissime qui ne cesse de prospérer sans conscience sur la grande misère du monde. Fort de ses reportages en Amérique latine ou en Inde, entouré de penseurs éclairés tels Hans Jonas ou James Lovelock, l’essayiste décrit comment le capitalisme, à mesure qu’il devient fou, tue la terre et les mers tout en minant subrepticement la démocratie. Contrepouvoir et prospective, autant dire du grand journalisme." - Anne Crignon - Le Nouvel Observateur, 22 février 2007. » http://www.reporterre.net/spip.php ?article2272http ://www.reporterre.net/spip.php?article2272


                  • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 17 décembre 2014 10:27

                    Ce rapport prouve surtout que l’on peut faire dire tout et son contraire à partir de quelques chiffres. Il rassemble une belle brochettes d’ambiguïtés présentées comme des certitudes.

                    "Cette réduction n’a pas coïncidé avec une dégradation de la compétitivité de notre pays notamment parce qu’elle s’est accompagnée d’une accélération des gains de productivité.« 

                    Un haut fonctionnaire face aux réalités de l’entreprise, c’est un poule qui a trouvé un couteau.  »Gain de productivité« , ça fait classieux, voire compétent  ! Sauf que le mec qui a écrit ça refuse de considérer deux choses : la façons dont il a été obtenu (pauses réduites voire supprimées, chiourme fouettée pour produire autant en moins d’heures) et le fait nos concurrents bénéficient aussi de gains de productivités, sans ces 35 heures. Notre balance commerciale, qui s’effondre, porte de plus en plus douloureusement les traces de la dégradation de nos »gains de productivités" . (D’ailleurs, la phrase citée, qui assemble une affirmation et son contraire démontre l’imposture initiale de la proposition).

                    La France reste ainsi attractive et se place régulièrement dans le trio de tête des IDE (investissements directs à l’étranger).

                    Foutaise ! La France intéresse les investisseurs étrangers d’abord et avant tout parce que nos entreprises sont sous-capitalisées. En d’autres termes, elles ne valent que dalle par rapport à leurs concurrentes alors qu’elle disposent de bureaux d’études extrêmement performants. Les entreprises sont achetées, les brevets piqués, les actifs immobiliers bradés et les travailleurs rendus à la rue, enfin libérés de toutes servitude ! Grosse victoire du gros capital. 

                    Et c’est pas les 35 heures qui rendent les BE performants : ils s’adressent à des cadres qui sont priés de finir le boulot sans compter leurs heures, supplémentaires ou pas. Les RTT y ont seulement un peu foutu la merde. Et combien ne sont pas prises !!! Le rapport ne le dit pas.

                    Elle a permis une réorganisation du travail dans les entreprises de plus de vingt salariés grâce à la relance et au dynamisme du dialogue social pour aboutir à des accords.

                    Des semaines de négociation pour aboutir à des RTT, ce n’est pas un dialogue social « dynamique » ni « relancé ». Encore une fois, on se paye de mots. Ces négociations sont surtout considérées par les DRH comme un solde de tout compte sur lequel on ne reviendra pas. On observe surtout un enterrement de première classe de toute possibilité de nouvelles négociation : http://www.alternatives-economiques.fr/la-fin-des-35-heures—les-entrepris_fr_art_633_69297.html

                    Enfin, 22 milliards par an - le coût annuel de la mesure pour l’État - divisé par 350 000 emplois, cela fait près de 63 000 euros par emploi « créé ». C’est loin d’être une performance ! Combien de PMI-PME, artisans ou commerçants seraient capables de créer un emploi si on leur proposait le quart de cette somme ? Aucune enquête ne sera jamais réalisée dans ce sens : on exploserait le chiffre de 350 000 ? Tabou.
                    On relèvera que ces financements rapportent surtout aux multinationales (effet de masse). C’est la raison - la seule raison - pour laquelle il faut dire du bien des 35 heures. Ce n’est pas pour rien qu’Aubry, à l’origine de la mesure, dîne tous les mois au Siècle avec ces messieurs-dames du CAC 40.


                    • Trelawney 17 décembre 2014 13:32

                      http://www2.assemblee-nationale.fr/14/commissions-d-enquete/reduction-du-temps-de-travail

                      Dans ce rapport on y parle de « ressenti », de « convictions », de « préjugés », de « sentiment ». Pas d’enquête chiffrée, pas d’analyse en profondeur. un de mes collaborateurs m’aurait soumis un rapport de la sorte, je le lui lançais à la figure et il finissait sur la champ sa carrière professionnelle dans mon entreprise. heureusement que maintenant je suis retraité

                      Ce lien est un rapport d’enquête réalise en 2003 par l’OCDE. Comparé à celui cité dans l’article il nous permettra de se faire une meilleure opinion des 35 heures.

                      http://www.oecd.org/fr/els/emp/25806219.pdf

                      Il faut déjà constater qu’on apprend dans le rapport de l’AN qu’en France on travaille en moyenne 39.5H (donc on fait 4.5H supplémentaires). Si on enlève les fonctionnaires, on peut constater donc que les 35H n’apporte rien en terme de progrès social.

                      La loi a été crée en 1998 et a été mise en application branche par branche en 2000. On nous annonce 300 000 emplois crée entre 1998 et 2002. C’est 300 000 emplois proviennent en partie de l’augmentation de la croissance entre 1997 et 2000 (taux supérieur à 3% par an) et à la fin de la crise immobilière de 1995 et à une forte hausse du travail dans le bâtiment. Dire que la réduction du chômage est du au 35H est réducteur. A partir de 2002, 35h ou pas, la croissance a baissé et le chômage a augmenté sans discontinuité depuis.

                      La financement du système de protection social français (retraite, maladie, chômage, allocation familiale etc.) est calculé sur le nombre d’heures travaillées. Diminuer ce nombre d’heure n’est pas sans conséquence sur la pérennité du financement des aides sociales..

                      Il est dit dans le rapport : « Au final, les sociétés françaises ont réalisé d’importants gains de productivité : entre 1998 et 2002, la productivité horaire du travail a augmenté de 2 à 3 %. »

                      Mon expérience personnelle des 35 heures : Patron d’une entreprise de 45 personnes, (en fait 120 personnes dont 45 en France et le reste en Belgique) le passage au 35 heures me donne un réduction globale de 180 heures par semaines soit 5 personnes. Pour conserver ma productivité, il faut soit que j’embauche 5 personnes ou soit trouver un moyen pour remplacer ces 5 personnes. J’ai opté pour la seconde solution en investissant dans une chaine automatique de production, qui m’a économisé l’embauche de 10 personnes. J’ai ensuite redéployer les 5 personnes sur d’autres chaines de montage. J’ai ainsi conservé mon personnel sans embauche supplémentaire. Les économie faites par les 5 personnes redéployé m’ont permis de payer le surcout de cotisation sociale du aux 35 heures. Je n’ai donc rien gagné et aussi rien perdu dans l’histoire. J’ai aussi prétexté des 35 heures pour bloquer les salaires pendant 4 ans. L’investissement m’a été en parti payé par des subventions de l’état et aussi européenne. C’est leur contribution aux 35 heures.

                      Mon opinion sur les 35 heures : C’était une riche idée car l’homme n’est pas fait pour se tuer à la tâche, mais les heures supplémentaires ont tué l’idée dans l’oeuf. Il aurait été utile d’accompagner cette réduction du temps de travail par une taxation complémentaire des cotisations sociales pour éviter que 15 ans après on se retrouve face à un mur.


                      • titi titi 17 décembre 2014 16:52

                        Et sur une entreprise de 5 personnes avec

                        1 x agent administratif
                        3 x informaticiens en clientèle chez 3 clients différents
                        1 x technico co en balade dans toute le France.

                        Le passage aux 35h permet de créer quoi comme poste ?


                      • Gasty Gasty 17 décembre 2014 17:22

                        « Si on enlève les fonctionnaires, on peut constater donc que les 35H n’apporte rien en terme de progrès social »

                        Au moins ceux qui ne sont pas fonctionnaires devraient maintenant savoir grâce à qui ils doivent leurs déconvenues.
                        « J’ai opté pour la seconde solution en investissant dans une chaine automatique de production, qui m’a économisé l’embauche de 10 personnes. J’ai ensuite redéployer les 5 personnes sur d’autres chaines de montage. »

                        L’important, c’est que n’ayez rien perdu dans l’histoire.

                        C’était en effet stupide de croire en une unité sociale.
                         


                      • Trelawney 17 décembre 2014 18:02

                        L’important, c’est que n’ayez rien perdu dans l’histoire. C’était en effet stupide de croire en une unité sociale.

                        Monsieur Gasty je vais vous faire un cours d’unité sociale. Comme le passage au 35H coute à l’entreprise, elle lui fait perdre une somme d’argent, cette somme d’argent devra être réintégrée dans le prix de revient des produits fabriqués. Donc le produit devra être vendu plus cher. Le problème quand on vend un produit plus cher est qu’il devient trop cher et ne se vend plus. S’il y a moins de produits qui se vendent, il y aura moins d’activité donc un coup main d’œuvre plus important à re-répercuter sur le prix ce vente et vous voyez la spirale infernale.

                        Je n’ai pas eu à me poser ce cas de conscience car j’ai trouver une solution (des machines) pour compenser le coup de ce passage au 35H

                        Je n’ai pas embauché comme l’esprit de la loi le laissait entendre, mais je n’ai pas débauché. Elle est là l’unité sociale


                      • Gasty Gasty 17 décembre 2014 18:52

                        La spirale infernale du capitalisme, oui je la vois très bien et je dirais même que vos démonstrations sont clair.

                        Seriez-vous alors d’accord pour en changer ? Puisque vous semblez aussi vous intéresser au social...maintenant que vous êtes à la retraite.Mais qu’on soit bien d’accord, ce n’est pas aux prochaines élections ni aux suivantes que les mentalités auront suffisamment évolués.
                        Donc pas de délais, c’est une tache de longue haleine.
                        Êtes-vous prêt ?


                      • Trelawney 18 décembre 2014 11:20

                        La spirale infernale du capitalisme

                        Ce n’est pas la capitalisme qui est en cause, c’est un changement de société qui nous amène vers plus d’injustice.

                        Vous pensez que le système capitaliste n’a pas évolué depuis l’époque où des patrons faisaient travailler des ouvriers pour réaliser des profits commerciaux. L’évolution (qui n’es est pas une pour moi) vient du fait qu’il n’est plus nécessaire d’avoir des ouvriers, de produire des biens de consommation (énergie, aliments, produits divers) pour s’enrichir. Aujourd’hui il est très facile de s’enrichir tout en ayant la bonne conscience de n’avoir exploité personne. Voila un exemple pour démonter mon propos.

                        Imaginez que vous soyez un oligarque russe que vous possédez grâce au nickel, pétrole, gaz, une fortune de plusieurs milliards de rouble ou pire, que vous ayez la caution financière des politiques en place. Vous faites appel à un trader diplômé de polytechnique (90% des polytechniciens sont traders). ce dernier va vous trouver des placements rentables à court termes. Vous vous servez de vos milliards comme caution à un prêt de 10 fois la caution. Avec cela vous achetez en roubles le portefeuille d’actions étrangères que vous propose le trader. 6 mois plus tard votre portefeuille à bondi de 20% (en $) pendant que le rouble à chuté de 60%. Ce qui vous fait un bénéfice de 80% de la mise de départ. A cela il faut ajouter que du fait de la baisse du rouble votre caution ne vaut plus rien aussi vous laissez votre caution et ne remboursez plus le prêt de départ. Ce qui fait que vous passez de 80 à 200% en 6 mois. Vous convertissez la moitié de ce pactole en roubles (l’autre partie reste en suisse bien au chaud). Comme bon nombre d’entreprises russes sont en difficultés, vous les achetez à bas prix pour les revendre à des dépeceurs qui auront vite fait de revendre les terrains à droite, les brevets à gauche. Vous voyez que la chute d’une monnaie ne profite jamais à qui l’on pense. Ca été pareil pour le dollars, idem pour le yen japonais. Quand certaines personnes se plaignent d’un euro trop fort, pensez à cela. Donc au fin fond de sa datcha, un oligarque s’enrichi sans avoir un seul employé et sur le dos d’un pays qu’il contribue pour son profit à détruire.

                        Ces milliardaires oisifs, on les retrouve dans les arcanes du pouvoirs à user de leur pouvoir pour toujours plus s’enrichir. Ils possèdent les médias et ont mis en place une cohorte de politiques tous plus incompétents que serviles. Pour ces gens là, la machine à cash continue de bien fonctionner. Pour encore plus verrouiller le système, ils ont même mis des gens à eux dans les partis dit populaires et les syndicats (Lepaon, Mélenchon, Lepen, Berger, Notat etc). Et quand un patron de PME parle de ses difficultés, il se trouve toujours un syndicaliste pour lui dire qu’il a bâti sa fortune sur le dos des ouvriers. Ca permet de ne pas mettre le doigts sur le vrai problème et pour reigner il n’y a rien de mieux que le clivage.

                        Alors oui, la tâche est de longue haleine, mais il faut bien cibler nos ennemis et je doute que vous soyez bien informé pour cela.

                        Pour la petite histoire, j’ai revendu mon entreprise à mon concurrent hollandais. le prix était correct et leur ambition était de conserver un monopole sur le produit en question. Je devais les accompagné 2 ans après la vente. Quand la vente fut finalisé, j’ai été purement mis à la porte et l’on m’a annoncé que les hollandais fermerait la boutique et 60 personnes plus les sous traitants au chômage. Je suis parti dans une longue procédure judiciaire en arguant d’un abus de position dominante et au bout de 2 ans, j’ai gagné mon procès et reçu des hollandais le prix de la vente en dommage et intérêt et j’ai pu conservé l’entreprise que j’ai revendu à bas prix à mon principal client qui avait comme obligation de conserver le personnel. Cet allemand a profité du bas prix de l’entreprise pour investir, s’est attaque au concurrent hollandais et l’a purement et simplement détruit (200 employés hollandais au chômage). Dans cette guerre il n’y a aucun gagnant !


                      • Gasty Gasty 18 décembre 2014 14:32

                        mais il faut bien cibler nos ennemis et je doute que vous soyez bien informé pour cela.

                        Doutez que je ne sois pas bien informé mais je doute que vous aillez envie que cela change, d’ailleurs vous le dites « ce n’est pas le capitalisme qui est en cause ».Ce serait la société, mais la société évolue dans quoi ? Cela ne permet-il pas de ne pas mettre ici non plus le doigt sur le vrai problème.


                      • Rmanal 17 décembre 2014 15:10

                        Très bon article qui montre encore une fois la pensée unique du libéralisme économique dans les journaux : qui va relayer cela ?
                        Sur les 35h : sachant que contrairement à l’idée stupide des libéraux, il ne sera jamais possible de fournir du travail pour tous, sauf à accepter le retour de l’esclavagisme (ne riez pas, j’ai vu des dirigeants en parler, bien sûr pas encore dans nos pays, mais bon). Le partage du travail est donc une obligation si on veut arrêter de couper la société entre ceux qui travaillent, et les « assistés qui profitent du travail des premiers » (notez bien les guillemets, merci).
                        Les 35h ont apporté beaucoup, même si pas autant que prévu : chez les cadres cela a été le travail à la journée de 13h. Je ne connais pas encore de société de service ou de Bureau d’étude (comme ATOS cité auparavant) qui voudrait revenir en arrière et refaire pointer les cadres, avec le paiement des heures supp.
                        Maintenant il est clair aussi que cela ne s’appliquait pas partout tel quel, notamment pour les officines qui doivent assurer une ouverture continue dans la journée, sans vraiment pouvoir embaucher une personne à plein temps en plus, ou payer des heures supp. C’est l’erreur d’Aubry, de ne pas avoir négocier par branche, ce qui n’aurait fait que des ravis. Mais bon il n’est jamais trop tard, d’ailleurs les syndicats eux-mêmes ne sont pas contre ces négociations par branche. Le point bloquant est en principe le MEDEF qui refuse toute idée de rester à 35h. Rendons à César ce qui est à César.


                        • soi même 17 décembre 2014 15:55

                          Surtout certain élus comme certains chefs d’entreprise ne savent visiblement pas comptés 35 plus 35 fait 70 heures  !
                          30 heures de plus sur une semaine de 40 heures !


                          • titi titi 17 décembre 2014 16:47

                            Création de 2 millions d’emplois dans le secteur marchand entre 1997 et 2001.

                            Ce serait intéressant d’avoir les chiffres du secteur industriel.


                            • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 17 décembre 2014 18:59

                              Depuis les « 35 heures », la rengaine des gens, c’est :
                              - « j’ai pas le temps »,
                              - « j’ai pas le temps »,
                              - « j’ai pas le temps »...
                              Ils n’ont plus le temps que faire quoi que ce soit...

                              Et des millions de Français « arrondissent » les fins de mois. 
                              Pour ça, ils ont le temps, comme c’est étrange.

                              Et s’ « il n’y a plus de travail » (sic), comment arrivent-ils à « arrondir » ?

                              Que de paradoxes !
                              Que de foutages de gueule, surtout.


                              • Le chien qui danse 18 décembre 2014 14:10

                                Mais de l’activité ce n’est pas ce qui manque, le travail lui ne sert de nos jours (et depuis un moment quand même) qu’a faire de l’argent pour permettre à ceux qui ne travaillent pas de vivre décemment et mieux que ceux qu’ils exploitent. L’activité et la créativité humaine se trouvent bridées par la nécessité de les faire entrer dans un ordre de rentabilité imposé par une somme de gens qui ne s’intéressent que très peu, voir pas du tout à ce qui est produit.
                                Le travail comme régulateur de la vie sociale est un leurre entretenu par les puissances d’exploitations comme le fait de lui attribuer aussi la « dignité » individuelle.
                                Réduire le temps de travail revient à faire perdre du pouvoir sur la société par les forces d’exploitations.
                                Mais elles peuvent compter sur l’esprit de « servitude volontaire » qu’entretiennent les exploités en faisant du travail une rigueur morale et en se classant eux-mêmes et par là même verticalement, y’a les bons travailleurs, les moins bons, les nuls, les fainéants et au final les parasites qui ne travaillent pas.

                                Tant qu’on travaille par une raison morale, on ne pense pas, c’est toujours ça de pris pour les exploiteurs.


                              • tonton17 18 décembre 2014 16:34

                                passer de 39 à 35 heures a permis de créer 350000 emplois !

                                passer de 35 à 30 heures permettrait de créer 350 000 emplois
                                passer de 30 à 25 heures permettrait de créer 350 000 emplois
                                passer de 25 à 20 heures permettrait de créer 350 000 emplois
                                passer de 20 à 15 ....................................créer 350 000 emplois
                                passer de 15 à 10 ......................................créer 350 000 emplois
                                passer de 10 à 5 .......................................créer 350 000 emplois
                                passer de 5 à 0 .........................................créer 350000 emplois

                                tout le monde aurait un emploi mais personne ne travaillerait plus ...le PARADIS ENFIN


                                • soi même 18 décembre 2014 18:09

                                  Et bien , les socailiste sont bien des anateurs et des escrots politiques, car avec une tel loi, il aurait due aussi engager une réforme d’ampleur sur la fiscalité et si il ne l’on pas fait, c’est en réalité, ce sont les plus grand fervent de l’alliance altantiste .

                                  t
                                  Il y a pas de secrét, la gauche a un atrait et ce qui est dramatique c’est cette conerie humaine qui ne veux rien voir et qui croit toujours socailisme est l’hunamiste de la politique, non ils sont aussi beaux dans leurs hypocrisies que cette extrême droite qui joue aux cocardier des valeurs de la république !


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