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Accueil du site > Tribune Libre > Les avanies d’un footballeur s’aventurant sur le terrain... (...)

Les avanies d’un footballeur s’aventurant sur le terrain... des choses de l’esprit

Dans l’encens que les thuriféraires ne cessent de faire monter aux narines d’une des « personnalités les plus appréciées des Français avec l’abbé Pierre », peut-on oser envoyer sur l’icône quelques effluves de bombe désodorisante ?

Je me souviens, en effet, d’une publicité de Ford, de janvier 2001, montrant le footballeur Zidane en train de conférer sur la primauté du faire par rapport au dire. « L’important n’est pas ce que l’on dit mais ce que l’on fait ! », martelait-il, en plantant ses yeux dans les vôtres. Cette publicité n’était pas passée inaperçue : on avait même parlé d’un contrat rapportant à la star au moins 5 millions de francs de l’époque, pour cette unique leçon philosophique. Mais avait été alors méconnu le caractère nouveau de cette campagne.

À la façon d’un gourou, la star que le public avait contribué à fabriquer lui était retournée en directeur de conscience. Jusqu’alors, la star vantait les vertus d’un produit. Désormais, elle quittait le terrain de foot pour s’aventurer sur celui de la morale. Certes, sa leçon était banale : elle se limitait apparemment à traduire une variante d’un vieux proverbe romain : Res, non verba : des actes et non pas des paroles ! La star ne prenait pas de risque, elle était assurée de gagner l’adhésion de tous, ce qui était le but recherché. Mais la banalité affligeante du propos était maquillée par une mise en scène qui, par intericonicité, rapprochait le footballeur de l’intellectuel : mal rasé pour faire peur sans doute à l’adversaire et le pousser à tout donner de sa force brute sur le terrain, son visage n’était pas plus soigné que celui de l’intellectuel que les choses de l’esprit distraient du souci de son apparence. Mieux, l’éclairage assombrissant l’arcade sourcilière, le regard en ressortait plus intense, plus dru et plus fixe, à la façon de celui d’un gourou.

Un anti-intellectualisme bien connu.

Le réflexe d’identification que déclenchait la star chez ses fans se limitait jusqu’alors , faute de pouvoir pénétrer « plus avant » dans son intimité, à leur faire opérer un transfert sur les produits vantés par leur idole. La publicité de Ford usait désormais de la paralysie de la raison du fan, abandonné à la séduction de sa star, pour lui faire admettre l’inadmissible.
- Passe encore un premier amalgame entre la firme et la star : Ford et Zidane étaient censés avoir une même règle de conduite, "faire" et non "dire". Cela restait à voir ! Car il s’était trouvé certains cas où Zidane eût été mieux inspiré de "penser" avant de "faire", par exemple, essuyer ses crampons sur l’adversaire ou lui donner un coup de tête, laquelle tête, on le voit, était réquisitionnée par le footballeur-moraliste, elle aussi, non pour "dire", mais pour "faire". Concédons-le : Ford valait mieux que ça !
- Un second amalgame était un détournement insinué du vieux proverbe romain qui, à la différence du footballeur-moraliste, ne postulait pas une dissociation entre "dire" et "faire", mais plutôt une imbrication où les actes sont les preuves des paroles et montrent qu’on ne triche pas. Du coup, insensiblement, par mise hors-contexte, cette dissociation de la pensée et de l’action ne glissait-elle pas vers un culte de l’action et un anti-intellectualisme bien connus, puisqu’ils sont un des traits caractéristiques majeurs de l’idéologie fasciste ? Cette célébration frénétique de l’action était, on le sait, pour les membres du parti, la... contrepartie de la confiscation de la pensée par le guide suprême, duce ou führer. Voilà qui ne conduisait pas à traiter cette publicité à la légère ! On avait vu déjà à quelle extrémité conduisait la fièvre nationaliste entretenue par le football, certains soirs de victoire. Voici qu’un acteur de ce divertissement, qu’on prétendait innocent, usait de son charisme et de son audience auprès des « simples » pour se convertir en moraliste au service d’une des composantes de la pire des idéologies qui soient. Son inexpérience de moraliste, heureusement, tendait à atténuer la gravité du propos. Ne disait-il pas lui-même que "l’important, ce n’(était) pas ce que l’on (disait), mais ce que l’on (faisait)." ? Et ce faisant, que faisait-il ? Il disait ! Donc, ce qu’il disait n’était pas important. Ford aurait tout de même pu lui donner quelques leçons de logique formelle sur le paradoxe, pour lui éviter cette bévue de néophyte et faire en sorte que cette publicité ne se détruisît pas elle-même !

Une inoculation indolore.

Ces galipettes de logique formelle, cependant, n’enlevaient rien à la gravité du sujet : cette publicité représentait un nouveau pas dans l’utilisation du football pour familiariser de façon indolore la masse de ses supporters à une idéologie que l’on ne croyait pas revoir de sitôt.
- On savait déjà que ce divertissement innocent stimulait le chauvinisme et le nationalisme avec ferveur à Paris, jusqu’à jeter sur les Champs-Élysées une foule jamais vue... depuis la Libération de Paris ( !), et parfois avec morts d’hommes, comme au stade du Heysel à Bruxelles, en mai 1985.
- On avait vu aussi que le racisme (ou mieux, l’ethnisme) se donnait libre-cours, dès que l’occasion s’y prêtait , à l’encontre d’un entraîneur de culture juive, dont on réclamait la tête, comme à Strasbourg, ou encore envers un gardien de but d’origine antillaise ou africaine, pour l’intimider.
- Avec stupeur, on avait ensuite assisté au développement d’une mode de crâne rasé (ou skin head), bénie publiquement par un baiser du président de la République lui-même sur le caillou prosterné d’un gardien de but, pendant la Coupe du monde de 1998.
- Avec consternation, on avait vu des bras tendus se lever dans certains virages de stade, comme au Parc des Princes de Paris.
- Voici qu’une star, cousue d’or, était maintenant utilisée pour discréditer la pensée au profit de l’action. Quelle serait la prochaine étape ? L’ovation d’un stade tétanisé devant son chef suprême ?

On voit ce qui, en cette occasion, a manqué à notre sublime jongleur : mettre ses pieds au service de sa tête, et non l’inverse. Aussi vaudrait-il mieux que ces stars aient encore un peu de modestie et moins de cupidité pour ne jamais s’aventurer en dehors du champ clos de leurs compétences qui mesure la taille exacte d’un terrain de football, et pas plus ! Paul VILLACH


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30 réactions à cet article    


  • etonne (---.---.53.58) 27 avril 2006 11:48

    Les français sont étonnants :

    « d’une des « personnalités les plus appréciées des Français avec l’abbé Pierre » »

    L’association est intéressante : d’un coté le défenseur des pauvres, de l’autre un homme d’affaires, accessoirement joueur de football qui gagne 14 millions d’euros par an (autant que le salaire annuel de près de 1000 smicards quand même).

    (http://pangloss.blogspirit.com/archive/2006/03/05/sport-business.html)

    Ces RMI (Revenus Monstrueux Inaceptables) font que je n’ai aucune sympathie pour ce genre de personnages.


    • Jojo (---.---.2.219) 27 avril 2006 12:51

      Il gagne quand même 5 fois moins que Choumachère qui brûle plus de pétrole que de sucres lents...


    • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 27 avril 2006 13:13

      A la limite, le salaire de Zidane, je m’en fiche (sauf quand quelqu’un me sort que Zidane travaille presque bénévolement). Il va finir sa carrière à 35 ans, il aura donc 50 ans de retraite à assumer derrière. Et puis, tout dépend comment il utilise son argent (si les footballeurs pouvaient investir leurs revenus pour faire en sorte qu’il n’y ait plus d’enfants qui fabriquent leurs ballons...)

      Et même pour Schumacher, je m’en fiche un peu. Je trouve juste cela indécent vis à vis du salaire des mécanos qui bossent pour lui, et sans qui il ne serait rien. De toutes façons, il y aura toujours des salauds de pauvres et des braves riches....


    • eaglefoot (---.---.241.73) 27 avril 2006 11:59

      Bravo pour cet article. Je suis content de voir que sur Agoravox on peut ne pas être en phase avec l’idôlatrie zidanesque ambiante.

      Je mettrais simplement un bémol à votre constat stupéfait de la mode crâne rasée dans laquelle je ne vois rien de répréhensible.


      • harakiri26 (---.---.93.211) 27 avril 2006 12:51

        Zidane n’est sans doute pas un ange ... mais il me semble assez modeste et mesuré dans ses propos ...

        Quitte à allumer des gros salaires, il me semble y avoir assez de gros cons prétentieux dans le secteur ... Mais c’est sans doute plus facile de s’attaquer à quelqu’un de gentil ...

        Dis-moi qui sont tes adversaires, je te dirai qui tu es ...


        • NGK NGK 27 avril 2006 13:04

          Il vaut mieux sans nul doute que les jeunes aient pour référent, pour modèle, pour idole, une personne aussi saine d’esprit que Zinedine Zidane dont l’ascension et l’engouement est spectaculaire, que bien d’autres mauvais exemples...


          • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 27 avril 2006 13:09

            C’est vrai. Mais devenir Zidane, ce n’est pas donné à tout le monde... Azouz Beggag est passé des bidonvilles de Villeurbanne à un ministère (fictif, il est vrai) sans avoir de ’don’ particulier, juste à force de travail et de patience. L’image que donne Zidane en public est, il est vrai, correct. Par contre, il se disperse beaucoup dans les campagnes de pub, et en fait peut-être un peu trop (ceci dit, Guy Roux lui avait fait ce genre de reproches, et c’est un peu l’hopital qui se moque de la charité...).


          • eaglefoot (---.---.241.73) 27 avril 2006 14:12

            Je ne qualifierai pas Zidane de « personne aussi saine d’esprit », l’article pointe certaines zones d’ombres dans ce joli tableau (coup de tête, manque de réflexion quant à l’utilisation de son image...).

            Si il a « ses oeuvres », il fait aussi preuve d’un silence assourdissant sur les dérives d’un sport « qui lui a presque tout appris » : corruption des instances dirigeantes, trucage des matches, racisme des foules, dopage et maintenant prostitution.

            Comme référent, je trouve qu’il y a mieux.


          • Ludovic Charpentier (---.---.68.113) 27 avril 2006 14:40

            D’un autre côté, ça peut se comprendre. En football, il y a des coups ’légaux’ qui sont quant même un peu limite (c’est une spécialité à Eindhoven...). Les joueurs techniques sont naturellement les cibles privilégiés de ce traitement de faveur, on ne compte plus le nombre de tacles aux chevilles (voire plus haut) qu’ont pu recevoir des Zidane, Thierry Henry, ou Junhinho (la cible privilégiée des tondeuses à gazon de Eindhoven). Qu’une personne impulsive ait envie de répondre plutôt que de se laisser marcher dessus au risque d’y laisser un genou, ça peut se comprendre. Un coup de boule, c’est toujours moins dangereux pour celui qui le reçoit qu’un tacle ’Van Dammien’ (ou Van Bommelien...) les deux pieds décollés du sol...

            Ceci dit, c’est vrai que s’il est un agneau en interview, Zidane est plus proche du tigre sur le terrain...


          • SmeagolGollum (---.---.86.1) 27 avril 2006 14:42

            « Comme référent, je trouve qu’il y a mieux » : Qui par exemple ? Je ne vois pas de meilleure référence en matière de football qu’un homme qui a eu d’une part la gloire la plus extrême, le salaire parmi les plus extrêmes, et d’autre part qui a toujours montré un détachement et une simplicité exemplaire, quelqu’un qui a toujours gardé son calme en public, qui n’a jamais pêté les plombs en public.

            Alors soit c’est le meilleur acteur de tous les temps, soit c’est le footballeur exemplaire par essence.

            Quant à comparer les campagnes autour de Zidane et le fascisme, c’est un peu (beaucoup ?) osé quand même ! Le grand public a toujours eu besoin d’Icônes, de gens à admirer, à qui se comparer. C’est en effet cette nature qui a pu pousser au pouvoir certains dictateurs. Mais cette nature fait partie de l’homme. L’homme du peuple d’aujourd’hui admire Zidane, les croyants admirent le Pape, les amateurs de cinéma admirent des réalisateurs, des acteurs, c’est dans la nature humaine : globalement, c’est inéluctable. Et mieux vaut des Icônes comme Zidane, non ?

            Quant à la citation d’origine : « L’important n’est pas ce que l’on dit mais ce que l’on fait ! » : c’est bien simple, Zidane a beau être très présent à l’écran, il a beau parler, mais jusqu’à aujourd’hui il a « fait ». Sur le terrain, il a prouvé, jusqu’à cette année. Et celui qui « fait » est bien celui qui peut se permettre de « parler » ! ;)


          • Bernard Dugué (---.---.116.14) 27 avril 2006 18:22

            Zidane ne peut qu’être sain d’esprit vu qu’il n’en a pas


          • Rocla (---.---.178.87) 27 avril 2006 18:42

            Zidane ne peut qu’être sain d’ esprit vu qu’ il n’ en a pas

            je serais curieux de voir ce que vous avez en guise cerveau pour dire une phrase pareille,

            les neurones sont elles enclenchées ?

            çela vous est-il désagréable que l’ on puisse gagner beaucoup d’ argent avec ses pieds,alors que d’ autres n’ y arrivent pas avec leur tête ?

            rocla


          • Bernard Dugué (---.---.116.14) 27 avril 2006 19:48

            Oui ça me gêne, c’est le signe d’une société qui marche sur la tête


          • (---.---.162.15) 28 avril 2006 00:26
              Zidane ne peut qu’être sain d’esprit vu qu’il n’en a pas

            Chic ! Enfin de l’humour... de l’esprit pas « sain »...

            Am.


          • rocla (---.---.52.105) 27 avril 2006 13:33

            Mais c’ est-y quoi donc,l’ intericonicité ?

            Ne disait-il pas lui-même que "l’ important, ce n’ (était) pas ce que l’ on (disait),mais ce que l’ on (faisait).") Et ce faisant, que faisait-il ? Il disait ! Donc ce qu’ il disait n’ était pas important.

            C’ est un peu comme la différence entre le communisme et le capitalisme, Le communisme c’ est l’ exploitation de l’ homme par l’ Homme,

            tandis que le capitalisme au contraire,c’ est l’ exploitation de l’ Homme par l’ homme.

            Fortuitement

            rocla


            • paul villach (---.---.36.207) 27 avril 2006 14:36

              C’est-y quoi « l’intericonicité » ? Un procédé très simple, si simple qu’il se fait oublier. Il consiste à faire penser inconsciemment ou non à une image connue dans une image nouvelle . Le but est de faire transférer inconsciement sur l’image inconnue que l’on présente, la charge culturelle (en particulier affective) de l’image connue. Ainsi, voyez la photo de Zidane ! « Elle fait penser à »... un intellectuel par sa tenue négligée, mais plus encore à un gourou, avec ce regard qui vous « transperce » du fond sombre de l’arcade sourcilière. Autre exemple : combien de fois une image n’a-t-elle pas fait penser à la photo de Marilyn Monroe retenant mal sa robe sur une bouche d’aération (« 7 ans de réflexion » de B. Wilder), soit pour vendre un climatiseur qui ventile, une mousse au chocolat très aérée, voire une compagnie... aérienne... ? Paul VILLACH


            • Rocla (---.---.178.87) 27 avril 2006 16:59

              Me voilà éclairé,

              Merci,

              Rocla


            • cupiflo (---.---.127.216) 27 avril 2006 15:04

              Je pense qu’il faut arrêter de voir des choses là ou il n’y en a pas. La phrase qu’il dit n’est pas de lui, ni même la mise en scène, mais de Ford. Le slogan utilisé fait plus référence à Ford qu’à Zidane. On propose à Zidane 5 millions pour jouer 10 secondes dans un spot TV, il faudrait être bien bête de refuser. Et dire cette phrase sans sens plutôt que « Je roule en Ford c’est le top » permet mieux au consommateur d’associer l’image de Zidane à Ford, il ne faut pas aller chercher plus loin.

              Quand Guy Roux dit « doucement malheureux, la Christalline elle est si bonne », faut il y voir des connotations quelconques. Bref si Zidane avait écrit ca dans un bouquin de philosophie on pourrait en effet se poser des questions sur le message, or là il n’y aucun message.


              • simplet simplet 27 avril 2006 17:57

                ok sur le principe...

                Zidane est un dieu du foot, il a grandement participé à la victoire en coupe du monde ( et d’europe.. ) mais çà fait un moment qu’en équipe de France c’est pas gégé.. alors moi perso çà me saoule à fond de le voir partout dans des pubs ( mais ya pas que lui.. Henry Pirès et les autres c’est le même topo.. ) çà dernière pub pour je ne sais plus trop quelle assurance.. ou il tient un globe dans sa main... faut arrêter de sniffer les lignes du terrain !

                par contre faudrait m’expliquer le truc avec le crâne rasé de barthez quand on connait l’année d’apparition des skin heads et le lieu... faudrait voir à pas tout mélanger... quand à chercher une explication ou un message philosophique à une pub Ford la çà devient nimp...

                enfin bon..


                • Eric (---.---.155.26) 27 avril 2006 18:13

                  Tout à fait, mon bon Cupiflo,

                  La publicité n’est pas là pour faire sens, mais pour faire vendre. Voir du sens là où il n’y en a pas, voilà une belle activité pour un « intellectuel ».

                  Paul Villach me semble accumuler une belle série de poncifs :
                  - L’intellectuel est mal rasé et a un regard intense, ce que n’est pas censé avoir un footballeur
                  - On glisse d’un modeste slogan publicitaire (« L’important n’est pas ce que l’on dit mais ce que l’on fait ! », me permets de rappeler) à « un culte de l’action et un anti-intellectualisme bien connus, puisqu’ils sont un des traits caractéristiques majeurs de l’idéologie fasciste ? »

                  Irresponsables publicitaires ! Ils choississent pour support un fasciste dans ces dires et dans les faits (n’a-t-il pas le crâne rasé ? N’a-t-il pas frappé un autre joueur ?

                  - Le football stimule le chauvinisme et le nationalisme (ah bon ? Je croyais que c’était la bière, la bétise et le grégarisme)
                  - Avoir le crâne rasé rend raciste
                  - Les footballeurs sont trop payés... surtout comparés aux intellectuels mal rasés et au regard pénétrant.

                  Autodérision, se dit le lecteur... Mais non, tout cela est asséné au premier degré ! On se dit alors que « la banalité affligeante du propos » a beau être « maquillée par une mise en scène », mieux vaut passer son chemin.

                  Last but not least, le titre de cet « article » (« Les avanies d’un footballeur s’aventurant sur le terrain... des choses de l’esprit ») témoigne du mépris de Paul Villach pour qui n’est pas un penseur patenté. Quelle interprétation y donner, sinon « que les ouvriers oeuvrent, et que les penseurs pensent, et les moutons seront bien gardés ».

                  Très rafraîchissant, sur un site qui « est un espace de débat civique et civilisé ».


                  • paul villach (---.---.36.207) 27 avril 2006 19:22

                    Éric, Vous paraissez avoir longuement réfléchi sur « la notion d’information », dont la publicité n’est qu’une modalité. Mais vous n’êtes pas au bout de vos peines. « La publicité n’est pas là pour faire sens, dites-vous, mais pour vendre. Voir du sens là où il n’y en a pas, voilà une belle activité pour un »intellectuel«  » De grâce, ce ton magistral ne vous sied pas ! Vous m’accusez d’accumuler les poncifs. Mais que dire alors de vous ? Vous me paraissez les enfiler comme des perles avec une inconscience sidérante. Et la plus belle est celle que la publicité a réussi à vous mettre dans le crâne à votre insu : « Je ne suis pas là pour faire sens, mais pour vendre ! » La belle rigolade ! Qui donc vous a appris ça ? Donnez moi vos références ! Elles méritent d’être diffusées pour que d’autres ne tombent pas dans le panneau !
                    - Sachez tout de même que pour vendre, la publicité sait vous inculquer les sens adéquats qui vous feront agir... dans le bon sens ! Y compris au prix de la perte de votre bon sens, à votre insu, comme le montre votre malheureuse critique.
                    - Sachez encore que, depuis au moins 70 ans la subornation des esprits est devenue une science dont la plus grande réussite est de savoir passer inaperçue aux yeux des gens « simples », ou de ceux qui ont suivi votre cursus...
                    - Ne vous en déplaise, le Zidane n’est jamais qu’une des multiples stratégies disponibles pour orienter « les simples » dans le bon sens, sans qu’ils s’en aperçoivent. Remerciez le ciel qu’il existe encore des « intellectuels » pour tenter de vous dessiller les yeux ! Mais je crains que le cas ne soit désespéré ! Paul Villach


                  • simplet simplet 28 avril 2006 10:52

                    n’enpêche... vous vous la pètez grave là nan ??? il a pas tort, une fois de plus vous sous entendez bien que les intellectuels sont une main tendue aux simples d’esprit...

                    Pour moi ( humble simple d’esprit ), celui qui se trouve « intellectuel » et dénigre les autres n’est pas objectif, et surtout n’est pas forcemment plus malin que cette peuplade de neuneus que vous voulez sauver...

                    un intellectuel digne de son rang sait rester humble et c’est a çà qu’on remarque son intelligence...


                  • paul villach (---.---.98.216) 28 avril 2006 11:21

                    Réponse à « Simplet ». Je vous donne à méditer ce mot de Jacques Monod (Prix Nobel de médecine des années 60) « La modestie sied au chercheur, pas aux idées qui l’habitent ». Une idée dépravée de l’égalité a conduit à l’égalisation des opinions ! Comme si toutes se valaient ! Style « C’est mon choix ! »... Excusez-moi, mais il y a des opinions qui sont meilleures que d’autres, tout simplement parce qu’elles offrent une représentation plus fidèle de la réalité. Et ce travail qui vise à rechercher la représentation la plus fidèle de la réalité, convenez que c’est le cadet des soucis d’une majorité de nos contemporains, pour diverses raisons, je vous l’accorde, sinon nous n’en serions pas là ! Est-ce si compliqué à admettre, cher Simplet ? Paul Villach


                  • simplet simplet 28 avril 2006 16:39

                    on parle bien ici d’un point de vue personnel sur un footeu et une pub Ford et non d’une découverte qui va révolutionner le monde non ??? je sais pas pourquoi mais cette phrase ne vous colle pas pour autant ! mais comme dit, ce n’est que mon avis...

                    et pour moi malgré cette merveilleuse comparaison avec l’émission qui a sans doute abruti des légions de bofs, chacun a le droit à son point de vue, et chaque point de vue mértie d’être écouté ( d’ou ce style de forum citoyen d’ailleurs... ), et ce n’est pas parce que vous pensez avoir raison que votre point de vue est plus objectif ou plus dans le vrai que celui d’un autre...

                    comprenez que je ne critique pas forcement votre analyse sur cette publicité, mais plutôt votre tendance à ne pas prendre au sérieux une personne qui n’a pas votre niveau d’étude ( quand on l’arbore si fièrement c’est un premier filtre que l’on applique à ses interlocuteurs... )

                    bien à vous...


                  • cotcodec (---.---.194.246) 28 avril 2006 01:42

                    J’ai trouvé cet article très intéressant. Merci M. Villach, un peu de réflexion sur les ressorts psycho-sociologiques actionnés par les publicitaires et leurs influence sur les esprits ne peut qu’être bon pour la santé publique !

                    On peut discuter sur la moralité de la manipulation publicitaire, mais certainement pas nier son existence ni celle d’effets secondaires potentiellement dangereux pour les consommateurs... bien au-delà de leur compte en banque ! Nous baignons en permanence dans les messages publicitaires et leur sens, bien que caché, influe sur nos pensées et modifie nos raisonnements. Alors, autant que les consommateurs-citoyens en soient conscients.

                    D’ailleurs, le même type de mécanismes est utilisé par les hommes politiques. Le dernier discours de Sarkozy sur l’immigration en est l’illustration la plus retentissante actuellement.

                    A lire « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens » et aussi « Psychologie des foules ».


                    • vincent (---.---.101.98) 28 avril 2006 10:14

                      Bravo à M. Villach pour avoir retrouvé une publilicité vieille de 5 ans pour arriver à des conclusions bien hasardeuses( Je ne crois pas que zizou est jamais joué sur les terrains des intellectuels, il est bien souvent resté muet sur des sujets brulant) Cette phrase, malheureusement, lui va à ravir. 3 faits pour illustrer mon propos : > Il marque en finale de la coupe du monde et embrasse son maillot en allant au poteau de corner le point rageur. > Il va au réal de madrid pour selon lui « gagner la coupe d’europe »(seul titre manquant à son palmares à l’époque). Résultat : Il marque l’un des plus beau but de sa carrière en finale(reprise de volée somptueuse) offrant à son équipe le trophée aux grandes oreilles. >Lors du match contre l’angleterre lors de la derniere coupe d’europe, il vomit sur le terrain avant de frapper le pénalty victorieux(il réalise ainsi un doublé dans le temps additionel)sans trembler .

                      Eh bien oui, notre zizou est bien héros, mais un héros timide qui ne s’est exprimé par ces actions que sur le rectangle vert. Pour le reste, il a bien souvent laissé au pubilicitaires le soin de véhiculer/utiliser son image moyennant finance, en tombant parfois dans la niasierie d’un Gui Roux.

                      Votre analyse sur le rapprochement avec un gourou n’en est pas moins pertinente, le reste l’est beaucoup moins.

                      Sans doute voudriez que je livre à otre sagacité, une autre de ces apparitions pubilicitaires qui a eu sans doute beaucoup plus d’impact que celle dont vous parlez. Il s’agit de la campagne d’adidas, « la victoire est en nous » quelques mois avant la coupe du monde 98l’image était quasiment la même. Je pense qu’il préfigurait la victoire fascite de 2002 mais peut etre que je me trompe...

                      cordialement

                      Vincent


                      • vincent (---.---.101.98) 28 avril 2006 10:16

                        Bravo à M. Villach pour avoir retrouvé une publilicité vieille de 5 ans pour arriver à des conclusions bien hasardeuses( Je ne crois pas que zizou est jamais joué sur les terrains des intellectuels, il est bien souvent resté muet sur des sujets brulant) Cette phrase, malheureusement, lui va à ravir. 3 faits pour illustrer mon propos :

                        > Il marque en finale de la coupe du monde et embrasse son maillot en allant au poteau de corner le point rageur.

                        > Il va au réal de madrid pour selon lui « gagner la coupe d’europe »(seul titre manquant à son palmares à l’époque). Résultat : Il marque l’un des plus beau but de sa carrière en finale(reprise de volée somptueuse) offrant à son équipe le trophée aux grandes oreilles.

                        >Lors du match contre l’angleterre lors de la derniere coupe d’europe, il vomit sur le terrain avant de frapper le pénalty victorieux(il réalise ainsi un doublé dans le temps additionel)sans trembler .

                        Eh bien oui, notre zizou est bien héros, mais un héros timide qui ne s’est exprimé par ces actions que sur le rectangle vert. Pour le reste, il a bien souvent laissé au pubilicitaires le soin de véhiculer/utiliser son image moyennant finance, en tombant parfois dans la niasierie d’un Gui Roux.

                        Votre analyse sur le rapprochement avec un gourou n’en est pas moins pertinente, le reste l’est beaucoup moins.

                        Sans doute voudriez que je livre à otre sagacité, une autre de ces apparitions pubilicitaires qui a eu sans doute beaucoup plus d’impact que celle dont vous parlez. Il s’agit de la campagne d’adidas, « la victoire est en nous » quelques mois avant la coupe du monde 98l’image était quasiment la même. Je pense qu’il préfigurait la victoire fascite de 2002 mais peut etre que je me trompe...

                        cordialement

                        Vincent


                        • citadelle (---.---.113.240) 28 avril 2006 15:33

                          son salaire je m’en fous,de toute façon personne ne fairait sa benevolement,et je pense qu’il est guidé par d’autre dans les affaires par contre revenir dans l’equipe de france alors que l’ancienne équipe part un par un ,sa c’est son choix et j’espére qu’il va finir en beauté !!!


                          • Antoine (---.---.16.155) 2 mai 2006 11:21

                            Article bien écrit....

                            Disons que Zidane est un produit qui sert un produit.

                            Et donc, quel produit sort de la machine socio-économique ?

                            Outre que le sport de masse est un dispositif social, il sert aussi de dispositif régulant aussi d’éxutoire aux nationalistes et attitudes politiques (les nazis l’avaient bien compris).


                            • marcel thiriet, (---.---.85.170) 28 mai 2006 08:05

                              Bonne analyse. Mais Zizou n’est qu’un symtome d’une époque,celle d’un effondrement de la pensée et de la culture ,d’une pensée gravement colonisée par les marques, les intérêts privés,le néo-libéralisme. L’analyse serait à poursuivre dans bien d’autres domaines...En ce sens, bien que je ne partage pas toute sa pensée, Finkelkraut a raison...

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