Les dessous cachés du FN

En premier lieu parce que ses valeurs sont fondées sur le repli national selon une approche non pragmatique qui comporte des touches de démagogie et d’incohérence. Les lignes idéologiques de son programme le montre puisqu’il se défend d’être à la fois favorable à l’ultra-libéralisme économique, il se trouve sceptique vis à vis de la démocratie, il refuse la mondialisation, il est anti-européen ; et il est ouvertement opposé à la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

L’analyse des discours du FN le confirme, puisqu’il ne remet pas en cause l’économie de marché ni les bienfaits de la concurrence internationale, il ne conteste pas non plus ceux qui dirigent le capitalisme ; et ne remet pas en cause les inégalités sociales. Le modèle de société qu’il propose est d’ailleurs dirigé contre les syndicats qu’il appelle de ces vœux à briser pour détruire le Droit du Travail qui protège les salariés. De cette façon il voudrait que soient d’une part abaissées les normes juridiques qui régissent les relations entre un employeur et un employé ; et d’autre part il aimerait soumettre les salariés à la course à la compétitivité et à la concurrence mondialisée. L’objectif de cette stratégie étant de relancer l’activité économique en diminuant la charge des entreprises, mettre en œuvre une révolution fiscale pour baisser massivement l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les successions ; et réduire les dépenses publiques en appliquant une politique sociale au rabais. Afin de rendre viable son programme il pointe du doigt avec brio l’immigré et la mondialisation qui sont pour lui les responsables des maux de notre société. Pourtant ; il oublie de dire qu’il est opposé à l’émancipation des femmes, qu’il soutient la discrimination fondée sur les liens du sang, et qu’il se soucie peu de la dignité des êtres humains.

S’autoproclamant comme le seul parti politique au service des classes populaires et moyennes qui subissent les politiques austéritaires libérales qu’il souhaiterait voir s’accélérer, il leurs promet un meilleur niveau de vie (salaires, prestations sociales, baisse du chômage…) en propageant dans la société son discours de la préférence nationale ; et il se retranche de la mondialisation derrière des barrières protectionnistes quand elles lui sont favorables, mais souhaite pérenniser le libre échange pour conquérir des marchés. La mise en place de cette politique se traduirait par l’interdiction de bon nombre de manifestations (sans-papiers, droits des femmes, liberté de la presse…), de nombreux citoyens seraient obligés de ne plus pratiquer leur religion, les individus seraient forcés à abandonner leur culture sauf si elle est « Française » ; et l’affrontement entre classes socio-économiques serait favorisé. Avec les autres Etats-Nations le FN effectuerait alors ces échanges économiques en Franc provoquant ainsi une inflation qui ferait chuter considérablement le pouvoir d’achat ; et les barrières douanières censées limiter les importations auraient pour conséquence de réduire fortement nos exportations, puisque les autres pays adopteraient des sanctions envers nos produits « made in France ». Dans une approche humaniste, le FN n’aurait aucunement l’intention de revenir sur les politiques néocoloniales de la France qui sont une arme pour la compétitivité des entreprises françaises sur la scène internationale.

Il existe pourtant des alternatives progressistes fondées sur des valeurs humaines qui consisteraient à mieux répartir les richesses nationales et internationales, à reprendre le pouvoir sur les multinationales pour les obliger à rendre des comptes ; et à favoriser le « protectionnisme solidaire » au niveau mondial pour favoriser la mise en place de normes sociales et écologiques émancipateur pour l’être humain. Au final, le FN prône l’individualisation de la société au niveau national en utilisant le communautarisme, alors qu’il serait possible de construire un programme de solidarité internationale entre les peuples.

SaeD