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Accueil du site > Tribune Libre > Les économistes sont-ils des imbéciles ??

Les économistes sont-ils des imbéciles ??

Les économistes se parent du titre de scientifiques ! Mais sont-ils rationnels ?

Les économistes rationnels ??

Jacques-Robert SIMON

 

Rationnel : cartésien, cohérent, conséquent, raisonnable, raisonné, sensé, suivi, théorique, rigoureux, clair, logique, méthodique.

 

 Il est intéressant que la définition de rationnel puisse être associée au nom de René Descartes, philosophe, mathématicien et physicien français du XVII siècle. Un exemple de ce que proposèrent plus tard des cartésiens est illustratif du type de questions posées dans ce cadre :

 « Ils demandèrent aux partisans de l’âme des bêtes ce que devenait l’âme d’un polype coupé en cinquante morceaux, dont chacun reproduit un individu complet. L’âme avait-elle été divisée aussi bien que le corps, ou bien était-elle restée tout entière dans un fragment. » (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau en 1856).

 Question intéressante encore non résolue de nos jours.

 Les cartésiens, de tous temps, s’opposèrent aux croyants qui préféraient un mystère à toute explication du domaine de l’entendement. Une méthode rationnelle devait être utilisée pour répondre aux questions les plus inattendues. La méthode employée se devait pour le moins d’être cohérente, logique et méthodique afin de se mettre à l’abri des pulsions ou d’une contemplation béate. Le degré de cohérence dépend bien évidemment de l’individu qui propose cette méthode et il peut donc être rencontrés divers degrés, diverses « élévations » de la pensée.

 Toute entreprise humaine est faillible, c’est d’ailleurs à ce trait qu’on la reconnaît, pourtant ce qui découle de la raison semble présenter une certaine universalité. Il n’existe pas des sciences, il n’existe qu’une Science, du moins pour celles que l’on qualifie d’exactes : Mathématiques, Physique, Chimie, Biologie. Indépendamment des dieux locaux, des habitudes vestimentaires, des principes politiques appliqués pour diriger le ou les peuples, la Science ne propose qu’une seule possibilité d’explication, la plus probable, celle que personne au sein d’un certain milieu ne conteste. C’est la raison pour laquelle on considère généralement que la Science fournit une vérité indépendante de celui qui la propose. Cette vérité émerge car elle est soumise à la sagacité de toutes les personnes « éclairées » afin qu’elles puissent tester sa solidité. Est-ce à dire que l’on tient là l’arme absolue qui permet de se mettre à l’abri de l’erreur ? Est-ce à dire que l’on possède une voie royale vers les plus extraordinaires découvertes ? Est-ce à dire que toutes les autres approches doivent être bannies ? Est-ce à dire que la perfection est possible pour trouver un chemin vers la vérité ? Est-ce à dire qu’il faut assimiler Science et rationalité ?

 Evidemment non !

 Lorsqu’on a réussi à se débarrasser de la science livresque que l’on doit subir durant d’innombrables années d’études, on a tôt fait de se rendre compte qu’elle est faite d’essais, d’erreurs, d’intuitions, d’imprévus, d’objets trouvés plus que d’objets cherchés. Ce n’est que bien après que ces errements sont gommés pour fournir au commun des mortels une image lisse et parfaitement déductive donc rationnelle, propre à éduquer les jeunes âmes. Ce n’est que lorsque la Science a été débarrassée de sa substance qu’elle est proposée aux profanes.

  Mais la question posée est différente : le rationnel est-il un absolu qui permet des affirmations qui ne peuvent pas être remises en cause ? C’est à cet aspect que nous allons maintenant nous attacher !

 Empédocle est un philosophe, ingénieur et médecin grec du Ve siècle av. J.-C.. Il fut un personnage important d'Agrigente. D'après la légende, il termina sa vie en se jetant dans les fournaises de l'Etna. Empédocle fut sans doute le plus étrange et le plus excentrique des savants de son époque : Il s'habillait de vêtements de pourpre avec une ceinture d'or, il portait des souliers de bronze et une couronne delphique. Il avait les cheveux longs, et se faisait suivre par des esclaves bien que défenseur de la démocratie (telle que définie en son temps). Sa doctrine fait des quatre éléments, le Feu, l'Air, la Terre, l'Eau, les principes composant toutes choses :

« Connais premièrement la quadruple racine

 De toutes choses : Zeus aux feux lumineux,

 Héra mère de vie, et puis Aidônéus,

 Nestis enfin, aux pleurs dont les mortels s'abreuvent. »

À ces Éléments s'ajoutent les Forces de l'Amour et de la Haine : l'Amour rapproche même ce qui est dissemblable, et la Haine sépare ce qui est joint.

 Il peut être considéré que le modèle proposé est rationnel selon les observations disponibles à l’époque. Il peut même être affirmé que ce modèle contient de substantielles quantités d’éléments que l’on peut traduire en termes contemporains (pour ne pas dire modernes). Les états actuels de la matière sont le gaz (l’air), le liquide (eau), le solide (terre) et la transformation des uns dans les autres fait intervenir de l’énergie (le feu). L’Amour rapproche prétend-il ! La formation de liaisons covalentes, les forces de van der Waals (ou hydrophobes), les interactions anion-cation font de même. La Haine déchire comme la solution dissout le cristal, ionise les acides, rompt les complexes ligand-substrat. Le modèle d’Empédocle est, selon les critères de l’époque, parfaitement rationnel et si l’on s’écarte d’une traduction trop étroite de ses textes, il permet d’entrevoir de très réels morceaux de ce que l’on considère aujourd’hui comme un réel rationnel. Toutefois, cette rationalité n’est pas la seule possible et une autre fut proposée, différente et surtout complémentaire.

 Démocrite (460 av. J.-C.- 370 av. J.-C.) philosophe grec avait la conviction que l’univers était constitué d'atomes et de vide. Ce fut un grand voyageur et de retour d’un de ses voyages, ayant dilapidé sa fortune, ses ennemis l'accusèrent d'avoir dissipé tout son patrimoine pour satisfaire une vaine curiosité. Le Philosophe parut devant le Sénat d'Abdère, et pour toute défense, il se contenta de lire les premières pages d'un Traité nommé « Grand ordre du monde » qu'il venait de finir. Les juges lui accordèrent leur grâce. Ce grand ordre décrivait deux principes : les atomes (ce qui est plein) et le vide (ou néant). « Rien ne vient du néant, et rien, après avoir été détruit, n’y retourne. » Il y a ainsi toujours du plein, c'est-à-dire de l’être, et le non-être est le vide. Selon Démocrite, les atomes sont des corpuscules solides et indivisibles, séparés par des intervalles vides, et dont la taille fait qu’ils échappent à nos sens. Les atomes sont décrits comme lisses ou rudes, crochus, recourbés ou ronds, ils ne peuvent être affectés ou modifiés à cause de leur dureté. En dehors de l’attrait pour le mot atome, qui entre pleinement en résonance avec le terme utilisé en notre temps, il faut souligner qu’il permet de mettre en évidence la discontinuité de la matière visible, discontinuité ne pouvant être détectée par une observation commune. Contrairement à l’approche d’Empédocle, aucune expérience ne permet d’étayer cette proposition ; il s’agit donc d’une notion hors sol, indépendante de toute espèce d’observation. Plus tard, la notion d’atome de Démocrite tendit à rejoindre les propositions d’Empédocle. Les atomes sont pensés être à l'origine de tous les composés (du soleil à l'âme), ce qui comprend également tous les éléments (feu, eau, air et terre). Ils entrent parfois en collision et rebondissent au hasard ou s'associent selon leurs formes, mais ne se confondent jamais. La génération est alors une réunion d’atomes, et la destruction, une séparation, les atomes se maintenant ensemble jusqu’à ce qu’une force plus forte vienne les disperser.

 A l’origine deux explications auto-cohérentes et rationnelles émises par deux penseurs distincts. Le temps permet peu à peu de les réunir et fournit un schéma explicatif plus général sans être plus rationnel que celui proposé originellement. Les Sciences exactes dites modernes permettent de traduire les éléments contenus dans l’une et l’autre en révélant les aspects les plus pertinents et les plus immuables : une vérité, une rationalité devrait-on dire, se développe.

 Le processus de formation du rationnel est maintenant peut-être plus clair. Des propositions sensées sont faites. Seul leur auto-cohérence permet de les distinguer d’éventuelles aberrations ou affabulations. La confrontation avec l’expérience permet de mettre à l’écart des scories de la pensée pour ne conserver que le cœur le plus logique. Ce décapage n’est plus l’œuvre d’un seul mais de tous, ce qui permet aux notions dégagées d’avoir un certain degré d’universalité : un tout rationnel peut alors être proposé sans trop d’inquiétudes quant à son pouvoir explicatif et sa sagacité pour la prédiction d’événements.

 Mais alors, pourquoi doit-on toutefois se méfier de propositions qualifiées de rationnelles ? Une certaine rationalité serait-elle relative voire trompeuse ?

 Lorsque quelqu’un met en avant sa rationalité, son bon sens, le caractère évident du bien fondé de ses propositions, il est hautement recommandé de se méfier. Les plus prolixes en ce domaine sont les hommes politiques. Il est rationnel de baisser les salaires des uns, tout en augmentant les privilèges des autres, il est rationnel de détruire une industrie pour créer des chômeurs en un endroit pour générer des emplois dans d’autres, il est rationnel de ne rien faire qui puisse promouvoir la production d’énergies renouvelables trop onéreuses par rapport au gaz de schiste, à l’électricité nucléaire, au pétrole résiduel des pays arabes … , il est rationnel d’élire soit des républicains, soit des démocrates, soit des gens de gauche, soit des gens de droite, soit des Whigs soit des Tories, même si personne ne pourrait énoncer une quelconque différence entre eux … etc … etc … Cette rationalité n’a rien à voir avec celle évoquée précédemment ! Dans ce cas, des brainstormings permettent de construire des scénarios susceptibles d’être crus par des électeurs afin qu’ils apportent leurs suffrages à ceux qui désirent exercer un quelconque pouvoir. Le nombre, les années d’études amassées par les intéressés et leur « science » des médias leur permet d’être efficaces pour présenter comme sensés les spectacles les plus pitoyables.

 Mais les Hommes politiques ne sont pas les seuls à construire ces apparentes rationalités : les publicitaires, alliés de nos élus, excellent également ! Les journalistes obligés de séduire coûte que coûte une multitude afin que leur titre survive ! Une partie non négligeable des psychologues, psychanalystes, psychothérapeutes qui essaient surtout de se convaincre eux-mêmes qu’ils servent à quelque chose ! Les industries pharmaceutiques pour promouvoir leurs médicaments princeps ! Et aussi bien malheureusement de nombreux scientifiques.

 Car les scientifiques doivent de plus en plus arracher des subsides à d’innombrables commissions peuplées de personnes inaptes à comprendre leurs travaux ! En effet, si vous ne révolutionnez pas l’ensemble de la Science, si vous n’apportez pas une solution à tous les problèmes de la terre, si vous n’avez pas compris tous les mystères de la création, si en d’autres mots vous n’êtes pas le Newton de votre temps, un « génie » universellement reconnu ou qui mériterait de l’être … votre travail ne vaut rien !

« Ou n´est-ce que le vent

Qui gonfle un peu le sable

Et forme des mirages

Pour nous passer le temps ? »

 

 Nous allons présenter maintenant un cas de genre, un cas limite. Il nous sera cependant utile pour comprendre des processus essentiels de falsification. Si les scientifiques se référent à des lois et à des concepts, ils savent que ceux-ci ne sont qu’un pâle reflet de la complexité du réel. Si les gaz considérés sont quelquefois parfaits, l’expérience a tôt fait de les débarrasser de leur apparente simplicité de comportement. Il ne faut en aucun cas « croire » en une loi ou en modèle, il convient de les utiliser pour mettre de l’ordre dans une succession d’événements confus si on ne les présente pas d’une façon plus ou moins cohérente. Chacun sait, ou devrait savoir, qu’enfermer le comportement humain dans un tissu de lois et de concepts est condamné à un échec certain. Pourtant ce sont les sociologues et les économistes qui appliquent avec le plus d’application des schémas théoriques. Il ne viendrait à l’esprit d’aucun scientifique de prendre comme argent comptant des théories datant du début du XIXième siècle, non pas qu‘elles soient plus fausses qu’une autre plus récente mais seulement parce qu’on a eu le temps de s’apercevoir de ses limitations. C’est pourtant ce que fait le très prestigieux responsable de l’économie mondiale qui cite récemment un ouvrage de l'économiste anglais David Ricardo paru en 1817 :

  « La valeur d’échange d’un produit n’est pas fonction de son utilité, la preuve en est que des produits très utiles comme l’eau n’ont aucune valeur d’échange ».

 L’utilité de l’eau doit-elle être examinée avec ces principes prétendument logiques ?

 La ressource en eau comprend toutes les eaux accessibles, c'est-à-dire utiles et disponibles pour l'Homme et les écosystèmes. Cette ressource est limitée en quantité et en qualité. Elle est indispensable à la plupart des activités humaines (agriculture, industrie, alimentation en eau potable…).

Si l'eau est abondante, elle n'est pas répartie uniformément sur la Terre. Neuf pays se partagent ainsi 45 % du débit annuel mondial. L'eau est, en outre, irrégulièrement répartie d'une année sur l'autre ou d'une saison sur l'autre. Plus de 60 % du débit annuel mondial est engendré lors d'inondations suivies de sécheresses. Une importante variation géographique des ressources en eau douce s’accompagne donc d’immenses disparités dans le temps. Il n'y a peut-être pas un problème global de l'eau (quoique l’on puisse commencer à en douter), mais plutôt une grande variabilité des disponibilités locales qui engendrent périodiquement des situations critiques.

 Quelle erreur de raisonnement peut-on déceler qui peut expliquer ce désaccord entre la valeur vitale de l’eau et sa faible valeur marchande : le fait que les constantes de temps des deux observables ne sont pas les mêmes. La valeur d'échange — ou prix relatif — définit le taux auquel une marchandise s'échange. Il s’agit donc d’un phénomène restreint dans le temps, approximativement celui qui permet de tirer un bienfait quelconque de l’argent récupéré par la vente. Mais l’eau est le plus utile à long terme. C’est elle qui fait la différence entre une zone aride où personne ne peut vivre et une région verdoyante où une population pourra s’épanouir, cultiver les champs mais aussi créer des écoles, puis des industries et enfin toute une gamme de richesses. Un observable est basé sur le court terme, l’autre à l’échelle de plusieurs générations. Une théorie scientifique ne peut évidemment pas ignorer ni l’un ni l’autre des aspects. C’est pourtant ce que font les adeptes du scientisme, opinion philosophique qui affirme que la science nous fait connaître la totalité des choses qui existent et que cette connaissance suffit à satisfaire toutes les aspirations humaines. D’où les terribles dégâts engendrés qui peuvent même atteindre l’intégrité de la notion de rationnel.

 Les secteurs qui se sont emparés du terme Science pour récupérer sa rationalité réelle et donc sa respectabilité ont prospérés au delà de toutes leurs espérances.

 Ainsi, pour les sciences économiques, les choses se sont aggravées en 1968, non pas que quelques barricades aient pu mettre en péril des institutions. Mais cette année là, le prix Nobel d’économie fut institué : même si quelques intellectuels de renom purent ainsi être mis à l’honneur, la création de cette récompense ne fit qu’institutionnaliser, voire de sacraliser, un domaine d’étude. Tous ceux qui ont expérimenté « l’effet Nobel » peuvent en témoigner : se battre pour un prix même prestigieux a des aspects dévastateurs : le savant devient un maître. George Bernard Shaw (Prix Nobel en 1925) en avait fait l’expérience puisqu’il déclarait :

 « Je peux pardonner à Alfred Nobel d’avoir inventé la dynamite. Mais seul un ennemi avéré du genre humain a pu inventer le Prix Nobel ».

  L’alliance du prestige associé au prix Nobel avec un domaine qui est tout sauf scientifique a permis de faire la confusion entre logorrhées et raison, entre constructions branlantes mais rentables et rationalité.

 Ce qu’il advint c’est que ces constructions branlantes faites pour briller commencèrent à envahir les véritables sciences elles-mêmes : l’apparence des choses est tellement utile pour s’emparer de lambeaux de notoriété et …

« Sur la plaine là-bas

À hauteur des roseaux

Entre ciel et moulin

Y a un homme qui part

Que nous ne saurons pas »

 


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37 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 13 mars 2014 15:22

    ,ce sont des magnétophones en mode lecture, en fonctionnement aléatoire sur quelques fonctions de base tres évasives pour faire croire que tout va bien même si ca va mal, ou le contraire car demain ce sera mieux ou pire.....il s’agit de faire prendre des vessies pour des lanternes. oui OK et alors ? alors on se brule !


    • howahkan Hotah 13 mars 2014 15:25

      Merci à l’auteur, j’ai bien aimé à la fin, la citation de Georges Bernard Shaw.....


    • séraphim 14 mars 2014 00:08

      Tout à fait, d’ailleurs un « bon » économiste vous expliquera demain pourquoi ce qu’il avait prévu pour aujourd’hui ne pouvait pas fonctionner


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 00:34

      Heureux de vous retrouver. J’aime beaucoup George Bernard Shaw moi aussi !


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 00:53

      Ma réponse à votre commentaire s’est retrouvée à un autre endroit. ??


    • jako jako 13 mars 2014 15:40

      Bonjour, qu’est un imbécile ? pour moi non ils ne le sont pas mais beaucoup présenté comme tel sont en fait des lobbyistes libéraux, en ce moment ils tapent fort sur les salaires, les couts sociaux , les retraites, les chomeurs ils arrivent même à faire passer ses noms pour des insultes.


      • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 00:37

        C’est vrai que certains imbéciles peuvent être très dangereux.


      • Inquiet 13 mars 2014 15:52

        Ah enfin. Enfin un article mettant en garde contre les dangers du scientisme et son apparente caution objective.


        Les dernières théories scientifiques « sembleraient » signaler que même la connaissance scientifique « balisée » et « certaine » est pauvre. En effet, si cela s’avère juste, la quantité d’énergie noire et de matière noire en proportion de l’énergie et de la matière qu’on connait, indiquerait qu’on ait eu connaissance jusqu’à présent d’uniquement 5% de l’Univers (ou Multivers, Cosmos, rayez les mentions inutiles).

        En conséquence, il existe un « piège de la raison » qui fonctionne un peu de la même manière que le « piège de la monnaie » où le moyen devient l’objectif.
        Et comme la raison, n’est finalement qu’une explication « temporelle » (dialectique ?) et bien souvent héritée de la tradition socio-culturelle (occidentale, asiatique, africaine ...), elle ne peut être le résultat à droite du signe égal pour conclure une solution satisfaisante pour l’intérêt humain.

        En ce qui me concerne, j’estime que la raison n’est plus l’alpha et l’oméga de la quête de la sagesse, et je lui substitue plus volontiers la philosophie du choix.

        La sacralisation de la raison (dont je rappelle qu’elle n’est qu’une représentation temporaire de la Vérité) est une arme redoutable qui veut faire accepter des choix inhumain comme inéluctables.

        D’ailleurs, les économistes bardés de raison « raisonnable » n’hésite pas à y associer la morale pour appuyer là où ça fait mal.
        Ainsi, on se doit de rembourser ses dettes, car il est à la fois moral et raisonnable de le faire.
        Moral, parce qu’on ne revient pas sur une parole donnée, et raisonnable parce que si plus personne ne rembourse ses dettes, alors plus personne ne prêtera de l’argent dorénavant.
        Cela donne bien sûr l’impression d’un carcan incassable : on se doit en toute circonstance rembourser ses dettes puisque, et la raison et la morale l’impose.

        Cependant, nous sommes davantage face à un choix que devant une fatalité (qu’on voudrait nous imposer).
        En effet, il nous est arrivé à tous à devoir transiger entre 2 situations déplaisantes qui faisait que quelque soit la solution retenue, on sacrifiait un peu de raison et de morale au profit de l’unique choix qu’on avait du faire.
        Car, concernant la dette d’état, il serait tout autant immoral et déraisonnable de la payer vu que des millions de personnes risquent la mort sociale, voir la mort tout court.

        Et c’est là que la philosophie du choix, prend tout son sens :
        choisiriez-vous de sauver votre honneur en honorant votre dette ou sauver les gens ?
        Les deux peuvent se défendre avec des arguments,
        mais seul le choix nous fera basculer ou pas dans l’humanité smiley


        • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 00:41

          La philosophie du choix est une approche intéressante mais elle ne peut remplacer une approche scientifique bien menée.


        • Inquiet 14 mars 2014 08:46

          Il ne s’agit pas de discréditer une « approche scientifique bien menée », mais de relever l’impossible humanisme d’un rigorisme scientiste.


          Mes « ennemis » ne sont pas les scientifiques qui cherchent, mais ceux qui veulent prouver avant d’avoir chercher parce qu’ils se focalisent sur les connaissances du moment qui leur permet entre autre d’avoir la caution de leurs pairs, puisque justement « l’admis » est la seule chose « admissible ».
          Il en résulte que la quête de l’« admissible » devient l’objectif à atteindre, et c’est en ce sens que même si UNE vérité en découle, elle ne saurait indiquer la « fin de l’histoire » comme une Margareth Tatcher avec son « TINA » voulait le faire.

          On pourrait se battre comme des coqs en critiquant chacune de méthodologies scientifiques (falsifiées ou pas) mais on sait d’ors et déjà que la caution scientifique ne peut pas s’exonérer d’erreurs lorsque la généralité est confronté aux particularismes majoritaires dans la vie de tous les jours.

          Je pense que la conscience humaine est un habile mélange de « cerveau » et de « cœur », et en conclusion je rappellerai la citation qu’on attribue à Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

          Savoir, qu’on a raison c’est une chose, savoir qu’on aide à faire le bonheur c’est beaucoup mieux smiley


        • Scual 13 mars 2014 16:20

          Les économistes ne sont pas imbéciles et ont très souvent raison...

          Si vous voulez profiter des menteurs qui se font passer pour des économistes qui passent à la télé pour vous aider à discréditer « les » économistes comme s’ils disaient tous la même chose et que l’habit faisait systématiquement le moine, je crois que vous ne convaincrez que les con vaincus.

          J’imagine que les fanatiques de la théorie du « scientisme », chose qui n’existe que dans leur tête... comme beaucoup d’autres d’ailleurs, seront ravis. 


          • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 00:43

            Le titre est évidemment provocateur. Certains économistes sont effectivement très intelligents et quelquefois même honnêtes.


          • credohumanisme credohumanisme 13 mars 2014 16:20

            L’économie n’est pas une science.
            Les théories économiques sont plus des dogmes que des assertions vérifiables, et reproductibles. Il ne suffit pas que le tenant de telle ou telle position soit rigoureux pour que ses conclusions soient des vérités immuables et universelles. On reste dans le modèle, la théorie, l’opinion.

            Il suffit pour s’en convaincre de faire le constat que les économistes sont en contradiction les uns avec les autres.
            En mathématiques, physique, chimie, 98% (chiffre arbitraire qui ne résulte pas d’une expérimentation mais d’un avis approximatif) de la connaissance est commune, vérifiée et admise par tous. Les 2% restants seront un jour infirmés ou confirmés et d’autres « découvertes » seront l’objet de discussion.


            • Scual 13 mars 2014 16:36

              L’économie est une science « sociale » : ce n’est pas une science, ça utilise la méthode scientifique.

              Ça ne prévoit pas, ça aide à prévoir. Ça n’est pas du sur, c’est du probable.

              Le moindre changement de législation, de politique, de règlementation, des progrès technologiques, presque n’importe quel évènement peut changer les prévisions.

              Pourtant grâce à ces études on arrive à avoir des quasi certitudes. SI on ne donne pas les moyens à la population de se nourrir, il y a de très forte chance que sa productivité diminue par exemple, surtout si ils meurent.

              Par exemple, on sait aussi que l’offre ne crée pas la demande, c’est aussi une certitude et tout économiste (ou Président...) qui le dit est un menteur, un incompétent où un faux-nez.


            • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 00:45

              Je suis parfaitement en accord avec ce que vous écrivez.


            • Loatse Loatse 13 mars 2014 17:25

              Le système économique actuel s’apparente à un mix du monopoly, du cluedo et du poker...

              un économiste peut prétendre connaitre les règles du monopoly seulement voilà, certains joueurs peuvent imposer à tout moment les leurs comme seules valides selon certains paramètres comportant quelques impondérables. sans compter que d’autres sont venus avec leurs photocopieuse et leur ramette de papier...

              généralement les mêmes.. :)

              La donne peut aussi changer ou pas lorsqu’on assassine le colonel moutarde...

              et donc quand à savoir ce que l’adversaire-partenaire a en main...ou ce qu’il aura demain sachant que Mademoiselle rose peut aussi piéger la porte de la bibliothèque assiégée tandis que la mise voyage, s’évapore, réapparait......et tous les joueurs se retrouver en slip

              Reste les jeux d’écriture, mais là encore il faut posséder quelques bases dans le domaine de la prestidigitation pour retrouver le lapinoux annoncé...ou prévoir un bon collyre...

              Vous dire si j’épouve une immense admiration pour tous ces hommes pleins de bonnes volonté qui tentent de nous dresser un état des lieux le plus approchant de la réalité possible avec des prévisionnels à la schrodinger...

              C’est de l’ordre de l’économie quantique...

               smiley








              • howahkan Hotah 13 mars 2014 17:59

                salut,j’ai trouvé ça vraiment excellent smiley


              • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 00:47

                Je ne connais pas le Colonel Moutarde mais le texte est amusant.


              • tf1Groupie 13 mars 2014 21:51

                Tout comme la meteorologie n’est pas une science, mais c’est quand même un outil très utile.


                • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 00:49

                  C’est une excellente remarque. Mais j’ai seulement fait remarqué que les économistes avaient tendance à ignorer le « long terme ».


                • claude-michel claude-michel 14 mars 2014 09:06
                  Les économistes sont-ils des imbéciles ??...en posant la question vous y répondez...Ils calculent avec des règles propres au système dans lequel nous sommes...et comme notre système économique est pipé..leurs conclusions ne peuvent que l’être.. !

                  • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 10:13

                    Parfaitement exact !


                    • ZEN ZEN 14 mars 2014 11:12

                      Bonjour

                      « Attérés » ou non, les économistes sont aussi presque tous formatés par un enseignement dont les prémisses et les postulats (ou l’impensé) sont rarement remis en question.
                      La quantophrénie (comme disait Gurvitch) y tient une place démesurée.
                      Certains le reconnaissent


                      • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 11:32

                        Je ne connais pas la quantophrénie : je vais regarder.


                      • Peretz1 Peretz1 14 mars 2014 11:22

                        « C’est une excellente remarque. Mais j’ai seulement fait remarqué que les économistes avaient tendance à ignorer le « long terme ». C’est probablement parce qu’ils savent ce qu’à dit Keynes à ce sujet : sur le long terme nous serons tous morts »

                         Si ! Les économistes sont rationnels quand il fondent leurs analyses sur les chiffres. Mais ils deviennent irrationnels quand ils en font la synthèse, car ils oublient l’aspect psychologie de l’Economie. D’où la réponse de Keynes, qui lui l’avait compris.


                        • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 11:31

                          Lorsque vous construisez des centrales nucléaires :
                           - vous mettez en oeuvre un savoir débutant avec M. Becquerel et M. Curie
                           - vous choisissez la technologie adaptée
                           - vous construisez un réacteur qui durera au bas mot 30-40 ans
                           Entretemps beaucoup de gens seront morts ... mais pas la République Française. Citer Keynes n’a pas de sens dans ce contexte.


                          • Mao-Tsé-Toung Mao-Tsé-Toung 14 mars 2014 13:35

                            @ Jacques-Robert SIMON
                             
                            Après vous
                            être attaqué à Dieu avec une inconscience proche de celle du camarade Bakounine ,vous revenez sur terre !
                            Là , vous dénoncez ses comparses modernes qui concourent pour les Prix Nobel d’Économie ! Vous passez gaiement de la Théologie Ontologique Éternelle à notre Crise des subprimes !
                            Pourquoi pas ?
                            Sauf que le premier thème permettait de dire n’importe-quoi sans risquer la Correctionnelle ,tandis que le second nous renvoie à l’immédiateté de notre condition humaine et a donc comme corollaire l’obligation de résultat ! La tchatche n’est plus de mise malheureusement !
                             
                            David Ricardo ,né en 1772 ,serait leur guru !
                            Incroyable ...on dirait que nous sommes toujours dans le premier thème qui permettait de dire n’importe-quoi !
                            Évidemment
                            ,Ricardo ne pouvait imaginer les subprimes ...encore moins le TRADING HF ,sans parler des équations pour GOGOS dont nos futurs prix Nobel raffolent avec leurs dérivées partielles et autres joyeusetés qui épatent tellement les décideurs des banques ( asset management ) et leur richissime clientèle !
                            Donc diagnostic évident : c’est de la FOLIE DOUCE !
                            Pourquoi parler d’imbécilité ?

                            FIN de l’Introduction !...passons aux choses sérieuses :

                            -----------------------------------------

                            Jacques-Robert SIMON : Chimiste, Chercheur au CNRS, Professeur à l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de la ville de Paris (ESPCI). Devenu auto-entrepreneur afin d’éditer des textes scientifiques en Français et des commentaires politiques sans a priori militant. 

                            ------------------------------------------

                            J’ai beau lire et relire votre « CV » , je ne vois RIEN qui pourrait me permettre de comprendre votre Légitimité à nous amener vers des sujets aussi abscons !

                            1 )Nulle dérogation comme par exemple ,les autorités universitaires se voient dans l’obligation d’accorder pour cause de pénurie !

                            2 )Le Naturel revient au galop ,suite à une mauvaise orientation initiale !

                            3)........................etc

                            4 )Ne trouvant rien , je me suis dit : c’est probablement un défroqué de nos universités ,comprenant enfin que les religions du progrès ,après avoir élu leur nouveau Dieu HASARD ,permettaient enfin de s’émanciper de tout pré-requis réactionnaire !

                            Et que courageux plus que téméraire vous avez osé sauter le pas !

                            Je ne peux conclure !

                            Merci


                            • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 23:43

                              Vous avez eu au moins le courage de lire mon texte.


                            • Mao-Tsé-Toung Mao-Tsé-Toung 15 mars 2014 06:34

                              @ l’auteur

                              « Vous avez eu au moins le courage de lire mon texte. » EXACT !
                              ---------------------------------------------
                              Justement ,c’est bien là le minimum que la plupart ne font pas !
                              Je ne parle pas spécialement de votre article !
                              Caractéristique de notre temps , bien comprendre ça est essentiel !
                              Nous vivons une époque ,un moment charnière tellement formidable, la fin de l’homme sur la terre ,que j’envisage dans la fourchette 2014 / 2025 ,comme je l’explique par ailleurs !
                              Mon objectif est ici de trouver des personnes capables d’élever le débat au niveau de notre circonstance !
                              De laisser tomber tous les poncifs , images d’Épinal , stéréotypes divers et donc le blablablablabla quotidien qui s’ensuit !

                              EN CE QUI CONCERNE MON POST PRÉCÉDENT , MON BUT ’EST DE VOUS ENCOURAGER A ABANDONNER VOS CONDITIONNEMENTS ( formatages en vérité ) UNIVERSITAIRES QUI DATENT ,pour les plus anciens ,DE LA COMMUNALE SI CE N’EST DE LA MATERNELLE !

                              Le TÉMOIN de sortie est le NON « ANONNEMENT » ( ne pas répéter comme un âne) et aussi de ne parler qu’avec un minimum de citations de gurus que l’on idéalise !

                              Merci


                            • Julien Julien 14 mars 2014 13:50

                              Texte intéressant. Quelques remarques :

                              « C’est pourtant ce que font les adeptes du scientisme, opinion philosophique qui affirme que la science nous fait connaître la totalité des choses qui existent et que cette connaissance suffit à satisfaire toutes les aspirations humaines. »

                              Si j’en crois Wikipedia, le scientisme (dont Auguste Comte est un des pères), est toute autre chose :

                              « Le scientisme est une vision du monde apparue au XIXe siècle selon laquelle la science expérimentale a priorité pour interpréter le monde sur les formes plus anciennes de référence : révélation religieuse, tradition, coutume et idées reçues. Le scientisme veut, selon la formule d’Ernest Renan (1823-1892), « organiser scientifiquement l’humanité »1. Il s’agit donc d’une confiance (le terme de foi ne s’applique pas dans le domaine expérimental) dans l’application des principes et méthodes de la science expérimentale dans tous les domaines. »

                              Derrière il y a aussi l’idée qu’on parviendra (dans le futur, pas dans le présent) à expliquer de plus en plus de choses avec la méthode scientifique (dont la définition est compliquée, comme vous le soulignez).

                              Ainsi, vous écrivez :

                              « Une théorie scientifique ne peut évidemment pas ignorer ni l’un ni l’autre des aspects. »

                              Le scientisme n’a pas pour vocation d’ignorer les phènomènes à plus long terme comme celui que vous décrivez concernant l’eau potable.
                              A la place de scientisme, n’auriez vous dû pas utiliser plutôt « application aveugle et partiale de la science, maximisation des profits en se réfugiant derrière ce qui n’est en fait qu’une application partiale de la science » ?

                              « d’innombrables commissions peuplées de personnes inaptes à comprendre leurs travaux »

                              C’est inévitable, du fait de la spécialisation toujours plus grande. Auguste Comte en parlait déjà au début du 19ième siècle.
                              Un texte fondateur pour ma pensée :

                              http://web.archive.org/web/20041206050924/http://moire4.u-strasbg.fr/JHideas.htm

                              Les personnes dans les commissions sont généralement des « managers », ou avec vocation à le devenir. Ils ne peuvent avoir les connaissances de tous les « obscure workers ».

                              « En effet, si vous ne révolutionnez pas l’ensemble de la Science, si vous n’apportez pas une solution à tous les problèmes de la terre, si vous n’avez pas compris tous les mystères de la création, si en d’autres mots vous n’êtes pas le Newton de votre temps, un « génie » universellement reconnu ou qui mériterait de l’être … votre travail ne vaut rien ! »

                              J’ai travaillé dans la Recherche (le Big Science System), et je n’ai pas ressenti cela. Pour moi, tout ce qu’ils veulent, c’est que les chercheurs publient (peu importe si c’est incompréhensible, ou quasi-inutile, ou mal reviewé, le principal étant l’impact factor). Ensuite il y a les budgets en baisse : alors on demande aux chercheurs d’aller chercher les crédit eux-mêmes.
                              A mon avis, on devrait au contraire laisser du temps libre (e.g. 50%) aux chercheurs pour faire ce qu’ils veulent, en incitant à faire de l’épistémologie pour se replonger dans les fondamentaux et se poser des questions de fond.


                              • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 18:52

                                 Merci de la référence que je vais lire.


                              • Julien Julien 14 mars 2014 19:22

                                Oui, j’aurais dû préciser que ce texte est d’un ancien prof à Strasbourg (ENSPC), décédé il y a quelques années, Jacques Harthong. Le site a été disponible pendant des années, mais ce n’est plus le cas depuis peu. Heureusement, Internet a une archive, voici la page principale de ce qui était son site :

                                http://web.archive.org/web/20050121043607/http://moire4.u-strasbg.fr/Jacques.htm


                              • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 23:40

                                J’ai pu consulté la page !



                                • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 14 mars 2014 18:48

                                  Je pense que ce n’est pas indispensable de la renouveler.


                                • Peretz1 Peretz1 14 mars 2014 17:29

                                  L’auteur. Ce que Keynes a dit sous forme de boutade, c’est qu’en Economie le long terme n’existe pas, du moins dans l’avenir. Mais le passé oui. La preuve est justement que ses analyses sont toujours vivantes.

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