Les effets secondaires tuaient 197 000 citoyens européens annuellement
De plus en plus de scientifiques considèrent que les tests sur des animaux sont à peu près aussi prédictifs des réactions humaines que de jouer à pile ou face.
Selon un article publié récemment dans le périodique médical The Lancet, les “effets secondaires de médicaments ont atteint des proportions épidémiques et augmentent à un rythme double de celui des prescriptions. La Commission européenne a estimé en 2008 que les effets secondaires tuaient 197 000 citoyens européens annuellement, avec un coût de 79 milliards d’euros.” Les auteurs signalent également : “Il est de plus en plus évident qu’un important facteur contribuant à ce problème est la confiance de l’industrie pharmaceutique dans l’utilisation d’animaux pour prédire les effets des médicaments sur l’homme. Les énormes différences entre espèces animales, non seulement dans les maladies mais aussi dans la façon de répondre aux médicaments, sont maintenant bien connues. Plusieurs études ont montré que les résultats des tests sur des animaux échouent fréquemment à fournir des applications cliniques ; leur aptitude à prédire les effets sur l’homme est de l’ordre de 37 à 50%, soit une fiabilité aussi aléatoire que de jouer à pile ou face.” (1)
Dans une lettre adressée au commissaire Dalli, André Ménache, directeur d’Antidote Europe, met en lumière cette situation étrange dans l’Union européenne où les tests sur des animaux sont requis par la loi comme préalable à l’autorisation de commercialiser des médicaments destinés à l’homme, alors que les tests fondés sur les méthodes modernes, sur du matériel humain (cellules, ADN, etc.) ne sont que facultatifs.
Mentionnons que des milliers de chercheurs dans le monde développent déjà la médecine personnalisée de demain afin d’établir l’effet thérapeutique et les effets secondaires d’un médicament chez un patient donné. Qu’attendent nos autorités de santé, qui prétendent avoir le souci de la santé de la population ? Qu’ils s’emparent des possibilités offertes par la science moderne pour enfin éradiquer le fléau des effets secondaires des médicaments, 4ème cause de mortalité en France (3 ou 4 fois le nombre de tués sur la route) et 6ème cause d’hospitalisation. Qu’ils changent sans délai une réglementation à l’évidence totalement insuffisante, encore moins fiable que de jouer à pile ou face ! Qu’ils obligent l’industrie pharmaceutique à produire des données réellement scientifiques pour étayer leur dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché, au lieu de continuer à mettre en péril notre santé en imposant des tests sur des animaux.
1) “Open letter to UK Prime Minister David Cameron and Health Secretary Andrew Lansley on safety of medicines.” The Lancet, Volume 377, Issue 9781, Page 1915, 4 June 2011.
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON