Les électeurs de l’UPR…
26 Mai 2019 , 20H00… Les électeurs de l’UPR…
… découvrent avec stupeur les scores de leur liste "Ensemble Pour le Frexit" conduite par Francois Asselineau. C’est la déception qui l’emporte malgré une nouvelle progression en terme de nombre de voix. Des raisons d’espérer... encore … mais à la déception s’ajoute le dégoût de voir RN et LREM se tailler la part du lion en terme de siège au parlement. Les électeurs sont vraiment trop stupides d’être une nouvelle fois tombés dans le panneau et dans la rhétorique des beaux parleurs qui monopolisent, corrélativement à leur score, les apparitions sur les plateaux TV. La démocratie française a vraiment de quoi être, encore une fois, en berne. Pourtant ce n’est pas le sentiment qui prédomine dans les reportages en direct des chaines d’information continu ou, au siéges des grands vainqueurs, on se félicite plutôt « du choix démocratique fort exprimés par les Français », tandis que certains commencent déjà à modérer et nuancer leurs promesses de campagne pour une « Autre Europe ».
Du côté des représentants de l’UPR, les motifs de satisfaction sont mis en avant : le parti grossit et prend de l’ampleur comme le montre le score de 1.85% (soit près du double des scores aux élections précédentes). Lors de l'allocution rituelle (sur FB Live car non reprise par les chaines tv), son président en profite pour passer un énième message de mise en garde, expliquant soigneusement comme á son habitude, les conséquences néfastes qui vont continuer à s’abattre sur les français suite au résultat de ce scrutin. Un mot pour réconforter les plus désemparés et il est déjà temps de remotiver les troupes : "de nouvelles échéances arrivent à grand pas et tout le monde doit rester mobilisé pour garder le cap sur notre objectif, le Frexit pour sauver la France". On en profite aussi pour se féliciter du choix de ne pas avoir constitué de liste commune du Frexit avec un Florian Philippot sur le déclin. Ce dernier n’obtenant que 1.6% des voix, bien loin des 2.5% qu’il annonçait initialement …confirme, encore une fois, le peu de crédit que l’on peut accorder à sa parole. Bien nous en a pris de ne pas s’aventurer sur ce chemin glissant !!!
Alors certes, c’est une nouvelle traversée du désert de quelques années qui s’annonce avant la remobilisation pour un nouveau scrutin… Mais ce n’est pas si grave. Ces sentiments de déception ne sont pas nouveaux pour qui suit l'UPR. On les connait même très bien. Mais il ne s’agit que d’un mauvais moment à passer. Pas si long d’ailleurs : après quelques jours seulement, les nouvelles décisions et prises de paroles qui vont fleurir dans le paysage politique suite aux derniers résultats du scrutin ne manqueront pas d'immédiatement raviver la soif de justice des électeurs UPR dévoués : militer, commenter, contester, expliquer, démontrer, occuper le paysage sur les réseaux sociaux, combattre les incohérences et l’injustice...tout cela va rapidement redevenir la mission passe-temps prioritaire, un beau devoir de citoyen, justifiant tous les sacrifices et toutes les déceptions… Et peu importe si le résultat décevant entraine un départ des adhérents les moins aguerris pour les joutes verbales ... l'important est de continuer et de ne pas faillir ...pour la France !
"Quand le choix de gagner ensemble... l’emporte sur la peur de perdre seul"
… n’y croient pas en voyant les estimations tomber sur les écrans des différents médias. La liste commune Frexit pourrait obtenir des députés au parlement européens ! Quelle angoisse ! Il est encore pour l’heure trop tôt pour se prononcer car les marges d’erreurs des instituts ne permettent pas de déterminer l’ampleur du résultat. Les décomptes finaux seulement pourront déterminer si le cap fatidique a bien été atteint. Le remboursement des frais de campagne qui autrefois pouvait passer pour un succès inespéré, semble désormais bien insuffisant pour combler l’angoisse et la soif de victoire de tous ces militants. Tant d’années, d’efforts sur le terrain mais aussi financiers, suspendus encore pour quelques heures …
En attendant, on ne décolle pas des écrans tv, on s’acharne au téléphone portable pour activer toute piste, tout contact utile à l’autre bout de la France, histoire de glaner la moindre information pour se rassurer, pour oser y croire, les plus anciens militants pour oser « ne pas y croire ».
Sur les plateaux tv, les débats font rage et la campagne continue tandis que l’on commente les résultats de cette liste Frexit tombée comme un pavé dans la marre. LREM, LFI et RN en décousent, Francois Asselineau et Florian Philippot s'empressent chacun de leur côté de faire honneur aux invitations de dernière minutes sur les plateaux tv. Ils savourent leur succès et répondent avec sourire de manière détachée à tous les tracas électoraux et politiques de leurs concurrents : tous ces problèmes d’Autre Europe n’ont effectivement pas lieu d’être dans une France indépendante et souveraine, maître de sa monnaie.
Pourtant, on était loin de présager raisonnablement ce type de situation, quelques semaines plus tôt quand les 2 chefs de camps de l’UPR et des Patriotes pointaient péniblement leur nez à 2% au niveau des sondages. Il a fallu essuyer quelques banderilles de part et d’autre pour permettre l’établissement de cette liste commune.
Si de nombreux anciens électeurs du FN ont rejoint sans problème l’UPR, les réticences des partisans étaient fortes face au projet d’amalgame de leur mouvement à un autre mouvement conduit par l''ex-numéro 2, certes démissionnaire, du FN. Pas question de l'encarter à l'UPR. Au final, sa position extérieure constitue sans doute ce qui a permis de réunir les 2 listes. Un Insoumis fidèle à ses convictions ? C’était finalement plutôt une bonne nouvelle pour quelqu’un qui veut prôner le Frexit, non ?
Certains partisans ont rendu leur carte, ont crié à la trahison quand d’autres avaient menacé de le faire si, à l’inverse, la liste commune n’était pas déposée. L’intérêt national a prévalu, heureusement pour eux, et le choix de gagner ensemble l’a emporté sur la peur de perdre seul.
Les désaccords (qui d’ailleurs n’ont de raison d’être que dans une France du Frexit) ayant été mis de côté, le rassemblement a pu s’opérer. Les journalistes ont eu beau caricaturer cette union ad hoc l’objectif commun mis en avant a su séduire les électeurs à la recherche d’authenticité : enfin des responsables politiques prennent le choix de défendre les intérêts de la nation, de leurs électeurs, pour se rassembler dans l’intérêt commun avant leurs propres (petits) intérêts personnels.
Les résultats montrent aujourd’hui que même les démissionnaires n’ont finalement pas reporté leurs voix ailleurs, faute de 3e candidat au Frexit. Le vote de la Liste Frexit restant la moins mauvaise solution pour eux, la synergie a ainsi pu opérer. Il en émerge á l’heure des décomptes finaux que les partisans du Frexit seront finalement bel et bien présent au parlement. Nul doute qu’avec la vague de députés du Brexit élue au Royaume Unie, les nouveaux « Frexiters » auront de quoi faire valoir leur position et trouver des soutiens puissants pour faire entendre et défendre les intérêts de la France et des Français. Le Frexit n'est plus un discours mais un mode d’action, une vague qui risque de déferler à Strasbourg et d’inonder toute l’Europe.
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