Les élèves en grève de l’école pour le climat
Tout a commencé en août dernier quand une jeune suédoise de 15 ans (elle en a 16 aujourd’hui) désormais célèbre, Greta Thunberg a décidé de faire la « grève de l’école pour le climat » au motif que pour un jeune cela n’a aucun sens de préparer son avenir alors que l’inaction des adultes quant à la crise climatique prive précisément la jeunesse d’avenir.
Dans le sillage de Greta
Comme une véritable héroïne, elle était seule assise sur les marches du parlement suédois. Elle est revenue avec sa pancarte semaine après semaine. Puis elle a été rejointe, puis des élèves en Australie ont fait grève eux aussi, puis elle est allée à la coop 24, puis des élèves en Allemagne, en Suisse, en Belgique… se sont mis en grève et on manifesté pour le climat en se revendiquant de ce mouvement de grève de l’école pour le climat, agissant de façon explicite dans le sillage de Greta. Curieusement alors que ça bouge dans les pays limitrophes, tout reste encore à peu près tranquille en France. Les jeunes belges sont en particulier impressionnants. Ils ont décidé de se mobiliser tous les jeudis. Ils sont passés de 3000 à 35 000 en 3 semaines à défiler pour le climat à Bruxelles. Certains manifestants n’ont pas plus de 10 ou 12 ans ! Greta à fait sensation à Davos, le mouvement ne cesse de se renforcer.
Les profs entrent en action
En France un collectif des enseignants pour la planète s’est constitué. Ils se sont rencontrés dans le tout nouveau mouvement extinction rébellion. Ils disent « L’urgence écologique n’est plus à démontrer. Elle est à enseigner, et elle doit nous mobiliser à chaque instant, dans nos salles de classe, salles des profs mais aussi dans la rue et dans nos luttes ! C’est le sens de la création de ce collectif Enseignant.e.s pour la planète ! » Ils sont déjà en quelques semaines 1700 à avoir signé.
Un appel circule dans les milieux de l’éducation
"...nous déclarons que nous ne voulons plus être les instruments d’une propagande rassurante, qui rend invisible la catastrophe écologique. Nous devons au contraire dire à nos élèves que la situation est gravissime, sur le climat qui s’emballe, la biodiversité qui disparaît, la pollution qui pénètre jusque dans nos cellules, et qu’aucun diplôme ni aucune formation ne les protégera contre cela...". L’excellent quotidien de l’écologie Reporterre a publié un article sur le sujet.
Le développement durable en question
Nous pouvons aussi lire dans l’appel : "...Les médias, les scientifiques nous l’ont assez répété. Nous le savons mais nous nous taisons. Dans nos salles de classe, nous avons accepté trop longtemps d’enseigner le « développement durable », entretenant chez les élèves l’illusion que la situation était sous contrôle, prise au sérieux par les gouvernements du monde...". Beaucoup d’acteurs de l’éducation à l’environnement apprécieront cette remise en question du développement durable. Ce concept, parachuté du haut dans les années 90, a encombré les réflexions, les échanges et les actions en faveur de l’environnement dans le monde éducatif depuis plus de 20 ans. Adoptons pour de bon le terme « transition » qui lui vient de la base et clairement aujourd’hui, à toutes et tous, s’impose.
Les Educations nationales n’ont pas assuré
De voir tous ces enfants et ces jeunes dans l’émoi cela devrait nous alarmer au plus haut point. Ils disent l’incapacité des adultes à mettre en œuvre ce qu’il faut pour stopper l’effondrement que nous vivons. Il n’y a pas qu’en France, il semble bien que ce soit dans tous les pays que les systèmes éducatifs étatiques n’ont pas assuré. Ils n’ont pas tenu compte des recommandations faites par les grandes conférences internationales sur l’environnement. Dés à Stockholm en 1972, il avait été dit et acté dans le principe 19 qu’il est « essentiel de dispenser un enseignement sur les questions d'environnement aux jeunes générations aussi bien qu'aux adultes … »cela n’a pas été fait ou alors vraiment du bout des doigts. Il faut totalement repenser l’éducation.
En nous, on le sent, l’espoir renait.
Nous n’avons pas besoin de jeunes obéissants qui savent apprendre par cœur et bardés de diplômes. Nous avons besoin de jeunes autonomes, confiants en eux, sachant prendre des initiatives, sachant travailler en groupe, des jeunes créatifs, proches de la nature pour l’avoir beaucoup fréquenté dès leur plus tendre enfance. Il y va maintenant de la survie de l’espèce humaine. Soit nous savons prendre les bonnes initiatives, nous-mêmes, pour notre économie domestique et celle de nos territoires locaux partout dans le monde ou alors nous continuerons d’aller à la catastrophe. Avec Greta, avec ces dizaines de milliers de jeunes qui se lèvent dans tous les pays, en nous, on le sent, l’espoir renait, aidons les !
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