Les grands méchants Loups ?
Le grand méchant loup en robe noire d’abbé, connue pour son attrait pour les femmes, au point qu’il leur était demandé d’éviter de se trouver seule en sa présence.
Décédé en 2007, déposer une plainte ne peut pas aboutir, alors les médias l’exposent au pilori, et des citoyens se précipitent sans recul intellectuel, pour moudre du grain avec, dirait Bergeron. Et il n’en a pas manqué. C’est con ça, de constater qu’un abbé a des désirs sexuels malgré ses vœux. Merde ! moi qui croyais que ceux-ci protégeaient, même de l’onanisme. Moralité, quand l’on a sa statue, les désirs d’un petit bout de queue peuvent vous déboulonner.
Tout a commencé en juin 2023, lorsqu’une femme a pris contact avec des responsables du mouvement Emmaüs, pour témoigner. Elle fait part de gestes graves, que le très célèbre fondateur de cette organisation, ami proche de ses parents, lui a imposés. Elle raconte que lorsqu’elle était âgée de 16 à 17 ans, l’abbé Pierre, de près de cinquante ans son aîné, touche à plusieurs reprises sa poitrine. Quelques années plus tard, en 1982, il lui impose un baiser, introduisant de force sa langue dans sa bouche. Emmaüs a demandé au cabinet Egaé, cofondé par la militante féministe Caroline De Haas, de mener l’enquête, pour savoir s’il s’agit d’un cas isolé ou s’il existe d’autres victimes.
Et il en a trouvé, comme en témoigne le rapport publié mercredi 17 juillet 2024.
Dans une société, qui dans sa lutte contre les exactions en tous genres subit par les femmes, se puritanise à l’excès, allons-nous créer une brigade des mœurs, ou légiférer pour que chaque femme qui consent à un rapport sexuel atteste par écrit de celui-ci. Je pense qu’il ne nous a pas échappé que dans notre société si nous ne pouvons pas faire état d’un écrit attestant nos dires nous ne sommes pas crus. Au point que son absence permet de douter de toute exactitude formulée.
L’autre problématique que soulève cette affaire est qu’en droit une loi n’a pas d’effet rétroactif. Entré dans le Code pénal en 1791, le viol n'a été défini et véritablement puni qu'à la fin des années 1970. Une évolution du droit et des mœurs qui doit beaucoup à la campagne menée par les féministes du MLF. De nombreuses propositions sont déposées au Sénat et à l'Assemblée nationale par les différents groupes politiques. La loi est finalement examinée au Parlement le 11 avril 1980 et publiée au Journal officiel en décembre de la même année. C’est dire si les agressions commises par l’abbé avant cette parution officielle ne peuvent être en droit répréhensible. Mais il en va autrement avec notre mémoire qui, pour des actes, non consentis avant la loi, s’actualise avec l’évolution des mœurs et donne une résurgence à des souffrances enfouies dans le temps.
Était-il nécessaire de déboulonner l’abbé Pierre faute de pouvoir condamner un mort ?
Son œuvre n’est-elle pas au-dessus de ses faiblesses ?
Tous nos hommes célèbres dont les statues s’élèvent ici et là, avant 1970 ne risquent pas d’être mis au pilori des médias, car toutes les femmes qui ont dû passer sous leurs verges ne sont plus de ce monde, ou avec leurs raisons se taisent. Pour en savoir plus, https://www.lhistoire.fr/.
C’est ainsi que sur une estimation de 84 000 agressions sexuelles estimées, seulement 7000 ont donné droit à une condamnation.
Nous pouvons tout de même nous interroger sur les réactions émotionnelles de certains citoyens qui semblent au travers des médias découvrir la vie, et ils devraient se méfier, car sous de bonnes intentions se cache souvent le pire à venir. Il suffit de lire les sorcières de Salem.
L’autre méchant loup est cet époux qui a prostitué son épouse en la droguant durant dix ans sans en retirer une rémunération, car à ce jour nous ne savons pas ce qu’il advenait des vidéos qu’il a réalisées.
L’écho médiatique de ce dossier qui se caractérise par le nombre d’hommes accusés de viol sur madame Pélicot depuis dix ans ressemble à une industrialisation de l’utilisation de la pilule du viol, qui généralement n’est abordée que par une seule victime.
Que madame Pélicot ait subi les perversités de son mari, confirme ce que nous savons, que la majorité des actes de viol se passent intrafamilialement.
Quand cela concerne une personne sans lien familial, nous qualifions cela de prostitution et l’acteur agissant de proxénète.
Si monsieur Pélicot avait reçu une rémunération des participants, il tomberait sous le coup de proxénétisme.
En France, en 2023, pour l’ensemble des infractions relevant de l’exploitation sexuelle, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 11 470 victimes mineures et majeures. 84 % de ces infractions ont été commises hors du cadre familial.
Nous l’avons compris, ces 11 470 personnes ont été contraintes d’une manière ou d’une autre et 16 % l’ont été dans le cadre familial, comme monsieur Pélicot, c’est pour cela que j’ai écrit, il est passé à un mode industriel, c’est ce qui le différencie de ces 16 %.
Une fois de plus les associations féministes trouvent là du grain à moudre et s’ingénient à en mettre du pilori, en publiant sur le Net les noms des participants aux perversités de monsieur Pélicot sans aucune réserve, sans attendre que les juges aient rendu leur verdict sur tous les acteurs de ce drame, et sans mesurer les conséquences de leurs actes sur les familles de ces participants préjugeant de leur condamnation. Voilà les conséquences d’une analyse émotionnelle, que n’emporte pas la lutte pour la liberté des droits des femmes.
Nous trouvons là le comportement inversé des Sorcières de Salem.
Le proxénétisme direct, défini comme le fait « d'aider, d'assister ou de protéger la prostitution d'autrui ; de tirer profit de la prostitution d'autrui, d'en partager les produits ou de recevoir des subsides d'une personne se livrant habituellement à la prostitution ; d'embaucher, d'entraîner ou de détourner une personne en vue de la prostitution ou d'exercer sur elle une pression pour qu'elle se prostitue ou continue à le faire. »
Le dernier grand méchant loup que j’ai listé est ce citoyen qui a tiré sur un employé municipal et autour du décès duquel c’est organisé une marche blanche d’empathie et de compassion.
Il y a comme cela des morts qui émeuvent plus que d’autres, pour peu qu’ils soient utiles à la démonstration de l’existence de l’insécurité, comme l’affirmait une dame dans le radio-trottoir télévisé.
Combien de chance que ce type d’événement se produise, qu’un acte civique se transforme en un meurtre ? Était-il judicieux d’en témoigner comme preuve de l’insécurité.
La journaliste était-elle obligée de choisir cette opinion parmi d’autres qu’elle a forcément recueillis en sachant qu’il ferait tache et accroitrait le sentiment d’insécurité au point où les services de sécurité privés trouvent du grain à moudre pour vendre leurs services.
Tous les jours ont lieu 10 137 crimes et délits depuis 1995 et nous vivons avec l’impression que nous découvrons ceux que rapportent les médias, comme tous leurs reportages sur l’usage sécurisant des vidéos de surveillance, alors qu’existe des études scientifiques qui démontrent leur peu d’efficacité sauf pour les sots qui commettent leurs délits sous leur œil.
Une étude commandée par les gendarmes montre la relative inefficacité de la vidéosurveillance. Menée par un universitaire, l'étude met en lumière un faible taux d'élucidation des infractions et des effets quasiment nuls en matière de prévention de la délinquance.22 déc. 2021
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