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Accueil du site > Tribune Libre > Les imprimantes 3D et le déclin de l’industrie

Les imprimantes 3D et le déclin de l’industrie

On parle depuis longtemps de l'ére post-industrielle dans laquelle nous serions déja. Pourtant, si le rôle de l'industrie est allé en décroissant en occident, ceci est du au fait qu'une grande partie de la production industrielle était réalisée dans les pays émergents. L'arrivée des imprimantes 3D pourtant va révolutionner la production d'objets physiques. En détruisant totalement le lien entre les mains de l'homme et les objets qu'il consomme, l'ére de l'impression 3D va créer une révolution sociale au moins égale à celle que fut la révolution industrielle.

C'est quoi une imprimante 3D ?

Une imprimante 3D est un appareil qui se comporte comme une imprimante, sauf qu'elle peut superposer de fines couches de matériaux les unes au dessus des autres pour construire à la demande des piéces. Il suffit de relier un PC équipé d'un logiciel de CAO à une telle imprimante et celui ci peut imprimer la piéce mécanique de son choix.

Cela n'est pas de la science fiction, ce genre de machines existe depuis les années 90. Elles se perfectionnent par contre de plus en plus, certaines savent imprimer des circuits électriques fonctionnels, et d'autres savent travailler avec de nombreux matériaux. L'industrie les utilises déja pour réaliser des prototypes avant de lancer une production de masse.

Au cours des années 2000, le prix de ces machines a baissé et une nouvelle application commence à rentrer dans les habitudes. Un magazin de meubles "design" situé à Amsterdam vous permet par exemple de choisir votre meuble sur catalogue. Ils sont ensuite imprimés sur place. Cela permet aux propriétaires du magazin d'offrir un vaste choix de meubles sans grandes contraintes. Si ceux ci ne plaisent pas ils ne seront jamais fabriqué. Vous pouvez également remporter un fichier chez vous, le customiser ou même fournir vos plans au magazin qui vous imprimera votre meuble sur place. A l'heure ou la standardisation envahit l'ameublement au travers des chaînes comme Ikea, ce positionnement ravit les clients et les designers.

Les imprimantes 3D sont un sujet de recherche active. Ce dont on est sûr, c'est que les coûts et la vitesse d'impression vont augmenter à grande vitesse dans la décennie à venir. D'ici à 2020, il est fort probable que leur utilisation soit compétitive sur des moyennes séries, une fois l'avantage du coût de transport pris en compte. 

En quoi l'imprimante 3D va révolutionner l'industrie ?

L'industrie consistait jusque à présent à fabriquer efficacement des piéces standardisées. Cette démarche a réussi au point de quasiment éradiquer l'artisanat. Mais petit à petit les industries se sont éradiquées entre elles et il en a résulté une standardisation de plus en plus grande des objets en vente ainsi qu'une baisse du choix proposé au client final. Couplé à des capacités de production de plus en plus grandes, ceci a créé une baisse de valeur de l'objet physique dans la société. Le poids financier des meubles, de la vaiselle, de l'habillement et de façon générale des objets manufacturés diminue dans le budget des ménages. Les industriels se retrouvent à se battre sur le seul terrain du prix et sur ce terrain, la fabrication dans des pays à faibles coûts de main d'oeuvre est la seule option. Dans le même temps, si la CAO a mis le design industriel à la portée de beaucoup d'entreprises, configurer une chaîne de montage garde un coût tel que réaliser des expérimentations sur des designs innovants n'est à la portée que d'une poignée d'entreprises. Et même pour les entreprises riches, le risque les fait souvent hésiter.

L'arrivée de l'imprimante 3D promet de changer cela, vu qu'elle va permettre de produire des piéces uniques et des petites séries pour un coût largement plus faible que celui de l'artisanat. A terme, il est même probable que des pièces de série soient "imprimées" et assemblées par des installations spécialisées.

Ceci va changer plusieurs choses :

  • Tout d'abord, l'utilisation d'une imprimante 3D étant très peu intensif en main d'oeuvre, la relocalisation de la production va se faire de fait. Bien sur, cela ne créera pas d'emploi chez nous (ou très peu), mais cela va en détruire énormément dans les pays à faible coût de main d'oeuvre.
  • A partir d'un certain point, il sera envisageable d'avoir les imprimantes 3D dans l'arriére boutique du magazin et les objets vendus pourront être produits sur place en quasi flux tendus. Et c'est la que vous attaquez un important centre de coût : la chaîne logistique. Le volume de marchandise qui transite par les ports devrait ainsi aller en diminuant, de même que la consommation d'hydrocarbures nécéssaires à cette activité. Les grandes surface elles vont probablement se doter d'un atelier d'impression attenant et imprimer les articles au fur et à mesure qu'ils sont vendus : le scannage aux caisses pourra déclencher automatiquement la commande d'impression.
  • Le marché des objets physiques devient de fait dominé par la propriété intellectuelle et devient confronté au mêmes problémes que d'autres marché : le premier est le piratage.
  • Un mouvement similaire au "logiciel libre" devrait permettre de partager les plans d'objets complexes et d'y apporter des améliorations. Le client final ne paie alors plus que son impression.

Alors d'une certaine façon, le lieu de production se rapproche du lieu de vente, les piéces redeviennent uniques ou en petite série. On se rapproche de l'artisanat que l'on avait quitté à la révolution industrielle. Sauf qu'il n'y a plus besoin de savoir faire particulier pour produire des objets physiques. Il faut juste de la matiére premiére et de l'énergie, il n'y a plus besoin d'humain. En fonction des coûts des machines, et de leur rapidité, il sera potentiellement possible d'arbitrer pour les faire fonctionner aux heures ou les énergies renouvelables sont abondantes.

En quoi l'imprimante 3D va changer la société ?

L'imprimante 3D va interagir avec la mondialisation :

  • D'un coté en réduisant les échanges marchands.
  • De l'autre en augmentant les échanges culturels. Un bon produit pourra rapidement voir son design exporté à l'autre bout du monde. Il sera fabriqué sur son lieu de vente. Le risque pour le designer est nul.

L'imprimante 3D va interagir avec l'emploi en détruisant massivement des emplois industriels, para-industriels et artisanaux. La catastrophe sera nettement plus grande dans les zones géographiques encore dépendentes de boulots industriels "bas de gamme". En Europe c'est plutot les emplois liés à la chaîne logistique qui vont être menacés, l'industrie restante étant plutôt haut de gamme et non concurrencable par les imprimantes 3D à court terme.

En terme purement esthétique, le spécial va redevenir la règle et les gens vont probablement mettre un point d'honneur à avoir des objets originaux chez eux. Une poignée de designers "stars" feront probablement des grosses fortunes en offrant leurs objets, même s'ils souffriront du piratage.

Le rêve de Marx

D'une certaine façon l'imprimante 3D est le rêve de Marx. Son coût est déja abordable et elle va permettre de produire une variété de biens physiques quasiment sans aucun travail humain. Ceci est à rapprocher de l'expérience hollandaise annonçée ce jour : Un hamburger crée à partir de cellules souches de viande qui promet d'offrir de la viande sans avoir besoin de travail agricole complexe. Lorsque ces deux innovations seront arrivées à maturité, on va se retrouver avec une large partie de l'humanité désoeuvrée et avec les moyens financiers de leur offrir le minimum vital. La création d'un revenu universel sera alors la seule solution pour permettre à ces gens de vivre. Ce débat ne pourra être évité.

Car en même temps que le monde approche du stade ou il n'aura plus besoin de se préoccuper de la production d'objets physiques et de nourriture, les métiers intellectuels seront mis au défis par l'arrivée de la singularité qui devrait arriver de façon convergente. Les progrès de l'intelligence artificielle ont été très rapides ces derniéres années. En couplant ces progrès avec la technologie du cloud-computing, il est clair que de nombreux emplois administratifs intermédiaires auront totalement disparus d'ici 2030. Et le couplage d'une intelligence artificielle avec des capacités de production laisse entrevoir des possibilités étonnantes.


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44 réactions à cet article    


  • bakerstreet bakerstreet 21 février 2012 10:15

    Il est des articles que l’on lit comme des parodies, d’autres comme des élucubrations, des essais philosophiques, celui ci ressemble à un scénario de science-fiction.
    Sauf qu’il est en trois D !
    Cette fois ci, c’est sur, la petite singer à pédales que m’a filé ma mère est définitivement démodée.
    Espérons que ces nouvelles imprimantes seront capables de nous sortir une nouvelle planète-mère, identique à l’ancienne quand elle était neuve.
    Mais tout cela va nous rendre terriblement méfiant.
    Voilà déjà un moment que j’ai des doutes sur l’existence vrai de ce petit président, qui semble composé d’un tas d’agglomérats sortis d’une machine.


    • Gasty Gasty 21 février 2012 11:05

      Le rêve de Marx....il doit en effet s’agir d’une parodie.

      Produire du vent, de l’illusion, des rolex aussi pendant que vous y etes. Comment peut-on vouloir à ce point détourner des personnages pour faire valoir son excrément en 3D.1

      Le .1 correspond à l’odeur en plus. Un peu comme pour le son 5.1 ( caisson de basse)


      • Jola 21 février 2012 11:16

        Je trouve que cette vision et un peu simpliste et s’attarde essentiellement sur la forme des objets. Elle et ne tiens pas compte du choix des matières, des couleurs etc... En suivant votre point de vue, on peu dire adieu au bois, à la faïence, la pierre, le cuire... Le mot matière n’y est même pas cité une seul fois. Je pense qu’il y a plus à creuser de ce coté là pour tenter une meilleur prédiction sur les usages et les modifications au niveau de la société.


        • Traroth Traroth 21 février 2012 15:00

          Il est déjà possible produire de plusieurs couleurs et avec plusieurs matières différentes.



        • Jola 21 février 2012 17:44

          Bon Ok pour les couleurs, mais pour la matière... j’ai encore de gros doutes. Oui peut être qu’on aura droit à différents types de plastiques. Plastique dur, souple... Cela dit, je continue sur ma lancée de mauvaise fois !-) et je suis curieux de savoir si ces imprimantes marcheront aussi longtemps que les modèles 2D. D’ailleurs, ne vaut il mieux pas acheter une assiette basique à 2euros, plutot qu’une machine a 1000 euros qui vous claque entre les doigts après avoir imprimé 100 assiettes. Et dont les fournitures vous auront couté plus de 2 euros par assiette.


        • Traroth Traroth 21 février 2012 20:57

          On arrive à utiliser plusieurs dizaines de plastiques, dont des matériaux conducteurs électriques, ce qui permet de créer des circuits électriques.

          Comme je le disais plus bas, c’est un des enjeux de cette technologie : le recyclage. Si on arrive à faire un système qui permet de recycler les matériaux en questions, ça sera un formidable progrès. Sinon, ça sera un désastre écologique encore pire que maintenant.


        • wesson wesson 21 février 2012 11:41

          Bonjour l’auteur,
          votre article est d’un insondable simplisme.

          Pour vous faire plaisir on va balayer tout l’aspect faisabilité technologique, car quoiqu’il en soit, les imprimantes 3D possèdent de très sérieuses limites qui les cantonnent à des pièces mécaniques certes irréalisables autrement, mais relativement simples et surtout avec des cotes très peu précises.

          Il n’en demeure pas moins que à la base des imprimantes 3D il y a une résine liquide que l’on polymérise soit par un laser, soit par un vidéoprojecteur. Et c’est d’ailleurs la qualité de cette résine qui fait toute la précision et la tenue de votre pièce.

          Tout ça pour dire que vos pièces 3D ne sortent pas par génération spontanée mais depuis une matière qui n’est pas simple à produire d’une part, et a aussi des coûts logistiques importants d’autre part.

          Bref, vos imprimantes 3D n’ont pas remédié à un problème, elle l’ont juste déplacé.


          • Marc Bruxman 21 février 2012 19:35

            "Pour vous faire plaisir on va balayer tout l’aspect faisabilité technologique, car quoiqu’il en soit, les imprimantes 3D possèdent de très sérieuses limites qui les cantonnent à des pièces mécaniques certes irréalisables autrement, mais relativement simples et surtout avec des cotes très peu précises."

            C’est l’état de l’art d’aujourd’hui. Mais ce qui est intéréssant c’est l’état de l’art de demain. Et si vous vous renseignez un peu vous verrez que les imprimantes 3D sont promises à une très grande progression technique sur 10 ans.

            Par ailleurs, aujourd’hui vous transférez la matiére premére sur le lieu d’assemblage, vous réalisez la piéce puis la transportez au supermarché. Economiser un transport n’est pas si anodin. Pour le reste, je n’ai pas parlé de zéro production mais d’une très forte réduction de l’activité productive à sortie constante. Cela est suffisamment significatif pour avoir un impact social majeur.


          • Aldous Aldous 21 février 2012 12:51

            Article intéressant Marc.


            Je vois qu’il laisse sceptique les lecteurs ayant réagit.

            Cependant il y a des choses intéressantes dans votre article.

            Évidemment le champ d.application de l’impression 3D n’est pas et ne sera jamais totalement superposable avec celui de l’industrie.

            On ne va pas imprimer des avions en 3D, ni des voitures et sans doute pas des frigos ou des ordinateurs  !

            Les imprimantes 3D suivent une évolution qui ressemble à celle des imprimantes classiques qui sont parvenues à imiter le tirage photo mais restent différentes de ce dernier.

            Il est vraisemblable que l’impression multi-matériaux va bientôt complexifier le type d’objets qu’on pourra imprimer, ce qui permettra sans doute de faire des pièces électro-mécaniques complexe, voire plus complexes que celles produites par les méthodes industrielles, notamment des formes creuses incluant des complexités intérieures non usinables autrement.

            La fourniture de pièces de rechange sera révolutionnée car tout ce qui est petite mécanique n’aura plus à être stocké. D’ailleurs je pense que ça va commencer par des sites internet répertoriant toutes sortes d’engrenages, raccords etc. « pirates » qu’on imprimera soi même au lieu d’aller acheter la pièce chez le concessionnaire.

            On va aussi voir apparaître un mode de consommation do it yourself du genre ikea-chez-soi.

            Ça existe déjà pour fabriquer sa propre imprimante 3D en imprimant les pièces depuis une autre imprimante.

            Bon. Ça fera en premier la joie de Geeks et des amateurs de produits vintage dont les pièces détachées n’existent plus.

            Mais ça n’a aucune chance de supprimer les usines.



            • mimusops 21 février 2012 14:26

              Je suis d’accord avec toi Aldous,


              Cependant les usines vont aussi changer, s’automatiser jusqu’à devenir des immenses imprimantes 3D (d’ailleurs je trouve le terme imprimante 3D impropre, avis aux néologistes...)
              De nombreux emplois seront créer pour les créer et les entretenir. 

              Aujourd’hui le problème c’est comment on va organiser un modèle social et économique qui soit démocratique dans le cadre de cet automatisation.

              Ce modèle doit aussi se développer en open source et sur un fonctionnement en coopérative, c’est primordial, si nous ne voulons pas être écrasé pour quelques uns. 

              Mais oui, nous pouvons désormais créer une société mondiale du partage !





            • Aldous Aldous 21 février 2012 14:50

              C’est déjà largement le cas. Il y a des robots ou des Fraiseuses numériques un peu partout.


              C’est une bonne part du PIB allemand.

              Resta que pour la fabrication en série on préfère l’emboutissage a la chaine et la sérigraphie à la fabrication numérique a la piece qui reste lente et chère.

              Les deux continueront donc à exister.

              Le problème c’est le coût de l’énergie qui va grimper, et donc le modèle économique du consumérisme de ma ses qui va chanceller.

              Alors, les imprimantes 3D, ça va être secondaire.


            • mimusops 21 février 2012 18:38

              oui bien sure l’énergie,

              j’ajouterai le réseau 

              un autre modèle de production coopératif d’énergie et d’information à faible coût est possible, voir indispensable

              Croyez bien que j’y travaille !

              La clé ? le partage des coûts et des bénéfices entre consommateur/producteur assemblés en coopérative.

              Dépêchons-nous, la société civile doit reprendre en main son avenir, son énergie et son réseau et c’est maintenant ou jamais ! 

              N’attendons rien des institutions, créons nos nouvelles structures de production d’énergie et d’information et partageons les !

              Tout le reste en découlera... 



            • Walid Haïdar 21 février 2012 13:10

              Il n’est bien entendu pas venu à l’idée de Marc que l’abondance induite par ce type d’avancée technologique rendait caduque la société marchande en l’atrophiant (vous avez dit que ça réduirait les échanges marchands, mais vous ne voyez pas ce que cela signifie on dirait : comme un gars qui dirait qu’on aurait toujours besoin d’yeux si le monde était plongé dans une obscurité quasi totale : peu à peu, les yeux disparaissent, en tant que fonction inutile, du moins totalement inadaptée, et les autres sens prennent le pas pour compenser cette perte).


              Les imprimante 3D font partie de tout ce que la science peut apporter à l’humanité pour s’épargner du travail inutile, et déplacer le travail vers l’esprit. Elles ne remplaceront sans doute pas avant très longtemps les usines, mais forceront au moins dans un premier l’industrie à revenir à l’essentiel.

              Ce que vous évoquez quant à l’intelligence artificielle ne fait que mettre l’accent sur l’impériosité pour les masses de prendre le pouvoir, de contrôler leur destin. Si on laisse la science sous le joug d’une minorité de dominateurs, il ne fait aucun doute que l’objectif est l’esclavage universel. C’est à dire le paradis pour quelques uns, l’enfer pour tous les autres, un enfer anesthésié grâce à la science, mais un enfer tout de même, c’est à dire la régression de la condition de l’humain vers le légume sous perfusion. Priver de la masse de sa faculté de donner un sens à sa vie c’est la priver de son humanité, c’est à dire pousser au bout la tendance actuelle.

              Aucune surprise n’est à attendre d’un ordre oligarchique si on lui laisse les manettes. D’ailleurs cette oligarchie aurait tord de se priver : chacun doit poursuivre ses désirs comme il l’entend.

              • Marc Bruxman 21 février 2012 19:30

                "Il n’est bien entendu pas venu à l’idée de Marc que l’abondance induite par ce type d’avancée technologique rendait caduque la société marchande en l’atrophian."

                Je ne crois pas au contraire que cela signifiera la fin des échanges marchands. Les bons designs vont continuer à se vendre. Si l’abondance devait signifier la fin de l’ére marchande, cela ferait longtemps que l’on aurait vu les marchands s’appauvrir car nous n’avons jamais eu autant de tout. En fait cela n’a pas été le cas et cela risque même d’être l’inverse. Car pendant un temps, l’ordre marchand était contrebalancé par l’ordre productif (il faut bien produire ce que l’on vends), l’ordre scientifique et technique, l’ordre politique et l’ordre religieux. L’ordre religieux est en voie de disparition, l’ordre politique est en train de suivre petit à petit et l’ordre productif n’existe plus dans une société d’abondance. Que reste t’il d’après vous ? 

                Nous arrivons dans une société dans laquelle vont rester essentiellement l’ordre marchand et l’ordre scientifique et technique. Cela n’a pas forcément à vous faire peur. Le marchand est la pour vous vendre des choses (vous faire plaisir) et son bon fonctionnement implique que les gens aient les moyens de consommer. Pour ce qui est de donner un sens à la vie, c’est un autre problème. Certains la trouveront dans la science et les rélisations techniques. D’autres essayerons de se rattacher à une religion, mais faire émerger une religion globale est quasi impossible à l’ére de la communication instantanée.


              • bert bert 22 février 2012 22:17

                marx brucman t’es vraiment un vendu toi !!!!!!!!

                vive le constructivisme mais sans marx smiley


              • foufouille foufouille 21 février 2012 13:27

                "Un hamburger crée à partir de cellules souches de viande qui promet d’offrir de la viande sans avoir besoin de travail agricole complexe"
                pas avant 10 ou 20a
                ca sera certainement infect


                • ecophilopat 21 février 2012 14:08

                  Pour cet automne, bon 250000 € le hamburger tout de même, moi j’attends le prochain il ne sera qu’a 200000 €  smiley

                  J’ai bien compris que l’on remplaçait la vache par une éprouvette mais avec quoi on nourrit-on les cellules souches pour les faire multiplier ?



                • Marc Bruxman 21 février 2012 19:40

                  Il y a effectivement un proto prévu pour très bientot, on en connait pas encore le gout mais il n’est pas dit que cela soit infect comme vous dites.

                  Et effectivement il faudra 10 à 20 ans avant que ce hamburger finisse dans votre assiette, mais à l’échelle de l’humanité ce n’est rien. Regardez la quantité de surface agricole consacrée à la culture de céréales pour l’alimentation animale et faites le calcul. Si ne serait ce que 5% de la viande est artificielle dans 20 ans, cela signifie un EFFONDREMENT des cours et des modifications radicales sur ce marché. Déja que les politiques sont paniqués quand des pécores vont déverser quelques tomates devant la pref, je ne crois pas qu’ils aient anticipés cela. Et 20 ans n’est pas beaucoup pour se préparer à un tel changement.


                • foufouille foufouille 21 février 2012 21:31

                  @ brux
                  pour un bourgeois tu as aucun gout
                  la viande industrielle est deja infect
                  je te parles meme pas du steack aux proteines vegetales


                • Pelletier Jean Pelletier Jean 21 février 2012 14:22

                  malgré les critiques acerbes...je trouve l’article interressant ; il pointe un futur que l’on a peut être du mal à saisir mais qui sera « moderne » et truffé d’innovations difficilse à comprendre, mais néanmoins réelles.
                  http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


                  • OrphelinPolitique 21 février 2012 14:50

                    Les imprimante papier étaient tout d’abord réservées aux entreprises, puis se sont démocratisée au point que chaque particulier en a possède.

                    On pourrait envisager que les imprimantes 3D pour particulier utiliseraient un plastique hautement recyclable : une fois l’objet dont on a besoin utilisé, on le remet dans le bac d’alimentation de l’imprimante. Par exemple, vous organisez une soirée, et vous vous rendez compte que vous n’avez pas assez de couverts pour tous vos invités. Au lieu d’acheter des couverts en plastiques qui auraient parcouru la moitié de la planète pour finir dans votre poubelle une fois utilisé, vous les imprimez simplement, et une fois utilisé, vous les faite refondre pour qu’il réintègre le bac d’alimentation de l’imprimante 3D !

                    Ainsi, nos rapports aux objets pourraient être complètements boulversés : tout ce qu’il faudra, ce serait une imprimante 3D - et les plans dont vous avec besoins, récupéré sur un équivalent de Megaupload !


                    • Aldous Aldous 21 février 2012 14:55

                       et une fois utilisé, vous les faite refondre pour qu’il réintègre le bac d’alimentation de l’imprimante 3D


                      Chéri ? C’est toi qui a mis les couverts dans l’imprimante sans les rincer ?

                      T’as encore bouché la buse d’impression avec des petits pois !

                      Combines de fois faudra que je te dises de laver les couverts avant de les remettre dans le bac de l’imprimante !
                       smiley


                    • Traroth Traroth 21 février 2012 14:58

                      Les imprimantes 3D vont effectivement changer énormément de choses. Toutefois, leur impact me parait mal évalué dans cet article. Comme d’autres personnes l’ont signalé, il faudra bien conserver des flux logistique pour permettre aux gens de se procurer les matières premières nécessaires au fonctionnement des appareils. Ensuite, même si je pense qu’on pourra à l’horizon de 10 ans produire des objets d’une complexité et d’une précision remarquable, certaines matières, comme le verre, resteront durablement hors du périmètre de ce qu’une machine de ce genre pourra mettre en oeuvre. Dernier point, un impact très important à mesurer est l’impact environnemental : si on trouve des solutions pour que chacun puisse recycler les matériaux qu’il utilise, les imprimantes 3D seront presque le Graal environnemental. Autrement, ça sera un désastre entrainant une explosion de la quantité de dechets.


                      • Traroth Traroth 21 février 2012 15:05

                        Je me rends compte que mon commentaire est involontairement critique. Votre article attire l’attention sur des sujets (imprimante 3D, mais aussi Singularité) dont la plupart des gens n’ont aucune conscience et qui vont un jour ou l’autre bouleverser nos modes de vie. Ensuite, pour évaluer les conséquences exactes, nous ne confrontons que nos spéculations...


                      • FYI FYI 21 février 2012 18:26

                        « La création d’un revenu universel sera alors la seule solution pour permettre à ces gens de vivre. Ce débat ne pourra être évité. »

                        C’est étrange que vous en arrivez à cette conclusion. D’habitude vous mettez en avant que tous ceux qui sont au chômage ne sont pas assez formés ...

                        Ceci dit ce que vous décrivez est la société de l’abondance, donc le système de monnaie actuelle sera in fine caduque et non avenue.
                        Nous rentrons dans l’ère de la gratuité ou du coût modique où seul les créatifs continueront à « travailler », mais pas dans le sens esclavagisme volontaire comme actuellement mais comme artiste du monde de demain.
                        C’est un changement de paradigme, où les critères de pouvoirs vont voler en éclat.
                        Il ne manque plus qu’une énergie nouvelle, abondante biensûr et non polluante et tout va s’accélèrer, avec elle tout deviendra en mode distribué ou décentralisé, chacun pourra produire chez lui ce dont il a besoin et le proposer aux autres en troc ou gratuitement ou quasi-gratuit.
                        Nous sommes en transition, tout se met en place progressivement.
                        Ensuite la cybernétique fera le reste...


                        • Marc Bruxman 21 février 2012 19:13


                          "C’est étrange que vous en arrivez à cette conclusion. D’habitude vous mettez en avant que tous ceux qui sont au chômage ne sont pas assez formés ..."

                          Les deux ne sont pas incompatibles. Une société ou tout le monde touchera un RU ne peut pas fonctionner. Le RU c’est la soupape de sécurité pour lui permettre de ne pas exploser, mais il est nécéssaire que le maximum de gens ait un complément de revenus en plus de leur RU. La seule solution pour que cela soit le cas, c’est la formation.

                          Le RU est un palliatif au chomage vu qu’il y aura des gens qui ne pourront plus travailler et qu’il y en aura beaucoup. Il faudra leur permettre d’avoir le minimum vital sans pour autant les stigmatiser comme c’est le cas aujourd’hui (c’est pour cela que le U est important). Mais si toute la population ne touchait que le RU la société s’effondrerait rapidement, il faut donc valoriser dans le même temps la formation et le travail.


                        • hpspt 21 février 2012 19:01

                          Article intéressant...

                          D’autant plus que je possède deux imprimantes 3D (une à poudre, une à fil chaud) : le rêve du bricoleur...
                          La plupart des critiques disent que ce n’est pas assez ceci, trop cela, pas assez précis, trop lent.... Mais tout ça progresse, vite !

                          Comme d’habitude, avec la technologie, le problème n’est pas vraiment de savoir ce que l’on peut faire mais quand on pourra le faire...
                          Pirate Bay vient juste d’ouvrir une section pour télécharger des objets 3D (en STL)
                          Pour info, l’armée américaine, qui a certes, de gros moyens, sait imprimer (frittage laser) par exemple, des pignons de boîte à vitesse. (pour limiter le stock des pièces détachées sur les lieux de conflits).
                          Dans 3 ou 4 ans, on trouvera des imprimantes 3D de la taille d’un micro ondes au supermarché, guère plus cher qu’une imprimante 2D (mais les cartouches de matériau ne seront pas données.
                          A court terme le plus gros problème posé par l’impression 3D sera le Copyright...

                          • Marc Bruxman 21 février 2012 19:48

                            Le problème c’est que les gens se focalisent sur le présent, sans savoir ce qui est déja possible dans les labos. D’ici 10 ans vous verrez les mêmes manifester...


                          • foufouille foufouille 21 février 2012 21:34

                            « D’autant plus que je possède deux imprimantes 3D (une à poudre, une à fil chaud) : le rêve du bricoleur... »
                            et ca coutes ?
                            a la piece


                          • Abou Antoun Abou Antoun 23 février 2012 00:20

                            A court terme le plus gros problème posé par l’impression 3D sera le Copyright...
                            Sans doute puisqu’il semble (voir vidéos) que tout objet puisse être ’scannocopié’ avec une précision telle que distinguer un original d’un fac-similé sera pratiquement impossible surtout si la même matière première est utilisée, ou alors il faudra avoir recours à des ’filigranes 3D’ mais s’ils sont détectables à l’œil ils le seront encore plus facilement au scanner.


                          • clodius clodius 21 février 2012 20:04

                            Bien des gens ont de la peine à imprimer une feuille A4 centrée. Perso j’imprime souvent du lenticulaire 3d, c’est toute une histoire pour faire de la qualité. Alors j’ai quelques doutes, sur la rentabilité des imprimantes 3d...


                            • ArizonaHew 21 février 2012 21:13

                              Super article !
                              Ça me fait plaisir de lire quelque chose sur les imprimantes 3D, puisque je m’occupe d’opérer et d’entretenir celle de mon groupe de recherche !

                              Alors voici mon expérience avec cette machine :
                              - depuis que nous l’avons, elle nous a permis de créer des pièces qu’on n’aurait jamais pu créer auparavant puisque beaucoup trop difficile à usiner. Avec l’imprimante, on peut tout faire... ou presque.
                              - notre principale utilisation est pour la création de matériel médical spécifique, d’outils de calibration de nos systèmes d’imagerie médicale, etc etc.
                              - une de nos nouvelles utilisations, c’est la fabrication de moules. Je m’explique : on veut fabriquer plusieurs pièces en tungstène et en platiné qui sont beaucoup trop compliquées à usiner vu leur géométrie. Alors on conçoit un moule, on l’imprime, on coule du tungstène dedans, et le tour est joué !

                              En revanche je pense que pour des applications long-terme, les résines utilisées jusqu’ici ne sont pas d’assez bonne qualité. Mais il y a énormément de développement sur de nouveaux matériaux. Par exemple j’ai entendu récemment une équipe qui a été capable d’imprimer directement en tungstène ! Pas mal...

                              L’énorme avantage, comme cet article le dit bien, c’est pour fabriquer des pièces uniques et spécifiques. Beaucoup de prothèses dentaires sont fabriquées comme ça par exemple. Mais je ne pense pas que ce sera utilisé pour de la production en masse et pas chère.

                              Bref, my two-cents sur le sujet.


                              • Gasty Gasty 22 février 2012 09:33


                                Et vous dites vouloir couler du tungstène dans un moule ? Déjà que l’usinage du tungstène n’est pas possible, il est moulé par compression (très très hautes) ou utilisé en cémentation sur des pièces mécanique car les propriété mécanique du tungstènes tel quel sont inutilisable car trop fragile. Je n’ai jamais vu la fabrication d’une pièce mécanique en tungstène.

                                Le fusion du tungstène étant de 3422°, j’aimerais connaitre le point de fusion de votre résine ? Et quel four vous employé pour fondre votre tungstène ?

                                Ce sera une grande avancée tecnologique que vous nous dévoilerez.


                              • Gasty Gasty 22 février 2012 09:34

                                Les pièces mécaniques ne se limite pas à la difficulté d’usinage mais aussi aux performance mécanique. Rupture, torsion, écrasement, usure.


                              • herbe herbe 21 février 2012 21:44

                                Moi aussi je trouve cet article très intéressant.

                                L’industrie s’y met en tout cas voici un exemple concret :

                                Pour en savoir plus ce super article avec vidéos :


                                • bert bert 21 février 2012 21:46

                                  euh marx brucman faudrait arrêter de lire marx c’est de la daube maconik


                                  ton article c’est du bullshitt en 2d
                                  faudra que tu m’expliques comment tu fabriques un sous marin diesel avec arme nucléaire dans ton fab lab de bisounours pour imposer ton impérialisme






                                  • herbe herbe 21 février 2012 22:03

                                    Euh, avec la techno EBF3 (voir la vidéo dans mon lien précédent) on commence à envisager autre chose que du fab lab de bisounours.... :

                                    là on est dans la fabrication de pièces en Titane par exemple ...

                                    Par contre le terme « déclin » du titre n’est pas très heureux, on assiste à un bouleversement plutôt...
                                    A suivre...

                                  • bert bert 21 février 2012 22:46

                                    oui une industrie d’oppression est bien en place (a suivre)


                                  • herbe herbe 22 février 2012 09:52

                                    il y a bien évidemment une révolution politique à faire en parallèle sinon nous deviendrons tous luddites : http://fr.wikipedia.org/wiki/Luddisme



                                  • bert bert 22 février 2012 22:29

                                    une newrévolution maconikjudaîk-protestante hahahahahah


                                  • Abou Antoun Abou Antoun 22 février 2012 00:14

                                    Article très très intéressant.
                                    Cependant revenons à la 2D.
                                    Les machines à jet d’encre ne coûtent plus rien. On pourrait croire que tout un chacun pourrait imprimer ses photos à la maison.
                                    Cependant, si vous prenez en compte le prix des fournitures particulièrement du papier spécial photo et des cartouches d’encre, vous obtenez des prix qui ne sont déjà plus concurrentiels avec ceux de l’industrie.
                                    Maintenant, si vous ne maîtrisez pas complètement votre logiciel d’impression et votre machine vous risquez dans ce cas de faire des macules augmentant encore le prix du tirage.
                                    En définitive je fais maintenant comme tout le monde je me rends dans un supermarché avec une clé USB et j’utilise une borne avec écran tactile. Le travail est vite fait, bien fait et coûte moins cher que le ’home-made’.
                                    J’ai peur que les rêves de démocratisation des machines 3D ne tournent court. Mais on pourra toujours s’en servir pour la conception sinon pour la production.
                                    On peut imaginer que pour la production (en série) des machines industrielles pourront être acquises par des entrepreneurs (et non pas des particuliers). Le coût des matières premières et leur recyclage sont des problèmes qui n’évoluent guère par rapport à ceux que nous avons actuellement, et je crois que les différentes réactions y font allusion. Le problème des pics de Hubbert reste entier. Le coût énergétique est également à prendre en compte, de même que le recyclage des machines elles-mêmes et leur amortissement. On peut donc craindre un accroissement du chômage dans la droite ligne de ce qui se produit avec l’avancement des technologies, le personnel d’environnement de ces machines et de leurs consommables (création, entretien , etc...) sera beaucoup moins nombreux et plus qualifié que celui qui est à présent affecté à la création des objets sur des machines outils conventionnelles.
                                    Enfin pour un bureau d’étude c’est vraiment l’idéal surtout pour les problèmes d’usinage qui étaient de véritables casse-têtes.
                                    La téléportation devient également possible car on peut imaginer qu’un ordinateur situé à des milliers de kilomètres pilote une imprimante 3D pour créer un objet sur place, on peut alors imaginer un dépannage en astronautique par la génération presque spontanée d’une pièce défectueuse.
                                    Des applications sont également possibles à la création artistique, la sculpture vient d’acquérir un nouvel outil.
                                    Ces inventions font rêver mais il faut se garder d’un optimisme béat.
                                     

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