Les masques tombent
J'envisage l'hypothèse que des citoyens normaux pourraient, un jour prochain, témoigner d'une sorte d'agacement devant certains comportements. Il n'est pas impossible que ces quidams soient même nombreux, voire même se coordonnent et deviennent une fois réunis un peu bruyants, limite revendicatifs ou vindicatifs. Bref, le policé pourrait devenir un peu moins docile, un peu plus rétif.
Mais d'abord ma déclaration en déni de responsabilité : je ne roule pour personne, mes opinions sont personnelles, que ce soit sur la démocratie en général ou la façon de la mettre en pratique du pouvoir actuel, et si vous ne les partagez pas, ce n'est pas délictueux. La durée des mandats électifs des personnes qui en sont titulaires est fixée, et je ne crois pas que des fraudes massives entachent la légitimité de ces personnes. Donc le pouvoir est légitime et je ne suis qu'un immodeste quidam qui ose vous importuner en abusant de sa liberté de pensée et d'expression.
Juste un petit téléscopage de faits de ce jour 12 février 2013 :
Le Collectif « La Manif pour Tous » se voit en quasi-dernière minute notifier hier par la Préfecture de Police l'interdiction de manifester pacifiquement devant l'Assemblée Nationale, le jour du vote de la Loi Taubira en première lecture. Cette manifestation était prévue jusqu'à 18:00. L'interdiction est motivée parce qu'un groupe « Gouine comme un camion » (dont j'ignorais jusqu'à aujourd'hui qu'il existât, de même que j'ignorais que les camions a priori de genre masculin dans notre langue eussent des tendances homosexuelles, lesbiennes plus précisément) souhaitait manifester presque au même endroit à partir de 19:30. Le risque de rixe entre des groupes de manifestants antagonistes a peu-être motivé cette décision, mais c'est peu vraisemblable : La Manif pour Tous est pacifique, tous les CRS et Gendarmes Mobiles qui ont été confrontés à cette graine d'anarchistes vous le diront ! Hasard, le référé intenté pour faire annuler la décision de la Préfecture de Police est tombé à 17:00, le quartier de l 'Assemblée était bouclé avec les cohortes des forces de l'ordre qui interdisait tout passage aux piétons, et la Manif pour Tous a sombré dans l'illégalité la plus sournoise. Pensez donc, avant de se disperser, cette manifestation a poussé l'audace et la provocation jusqu'à entonner un champs révolutionnaire : la Marseillaise !
Monsieur Bartolone, Président de l'Assemblée Nationale, traite d'abrutis des députés de l'opposition qui manifestent leur illégitime mécontentement : ils ont été snobés par le Premier Ministre qui n'a pas daigné leur répondre en personne, jugeant peut-être indigne de répondre à des députés de l'opposition. C'est tout de même un comble que d'imaginer un seul instant que si des ministres sont présent dans l'hémicycle lors d'une séance de l'Assemblée Nationale intitulée « Questions au Gouvernement », c'est pour répondre à ces questions ! De qui se moquent ces députés rebelles ?
Respect des contre-pouvoirs, impartialité de l'Etat : J'ai cru lire ça dans un document électoral du Moi-Candidat de naguère devenu Moi-Président-Normal actuel. Les faits sont cabochards : quel beaux exemples nous ont été donnés aujourd'hui de cette respectueuse et impartiale normalitude, pour pasticher un néologisme de gauche !
Plus sérieusement, et ce n'est pas neuf, mes récriminations et mes jérémiades ne sont que l'expression de mon exaspération devant ce délitement de la démocratie, devant ce show affligeant, et devant le mépris partisan affiché par ce pouvoir en place dont la pratique autocratique et les errements chaotiques vont finir par lasser d'autres que moi, de plus en plus nombreux. Et j'aurais presque envie de prendre pour pseudo Cassandre, vous savez, la sœur d'Hector, l'augure qui prévoit tout mais n'est jamais crue.
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