Les MOOC : ces nouvelles formations qui bousculent l’apprentissage
Proposées aujourd’hui par les plus grandes universités, les MOOC (« Massive Open-line courses ») ou plateformes de cours en ligne gratuits se font de plus en plus connaître en Europe. Tout droit venues des Etats-Unis, ces nouvelles formations en ligne offrent des ressources infinies et bouleversent les modes traditionnels d’apprentissage.
Précédées par le E-learning et pourtant encore peu connus en France, les MOOC gagnent du terrain auprès des universitaires. Selon Jean-Marie Guillot, enseignant à Télécom Bretagne et initiateur d’un premier MOOC expérimental : « ce phénomène est en train de gagner toute la planète universitaire : chaque semaine des colloques sont organisés sur ce thème. Les établissements sont en ébullition ».
Alors, face à la dématérialisation croissante et à l’ère du 2.0, la quasi-totalité des acteurs de l’enseignement supérieur se pose la question de l’adoption des MOOC dans leurs établissements.
La question de la gratuité et de la certification
De plus en plus d’universités réfléchissent à adopter les MOOC en proposant une grande diversité de cours à distance à partir de leurs propres sites internet ou à partir de plateformes privées telles que Coursera et EdX. Les cours sont proposés sous formes de modules de 10 à 20 minutes et peuvent faire l’objet d’exercices d’auto-évaluation.
Cependant, si le MOOC est gratuit à l’entrée, il peut devenir payant à la sortie pour donner droit à des certificats. Se pose alors la question de la valeur de la certification et de la validité du diplôme : les cours dispensés pourront-ils être convertis en crédits et accorder un diplôme totalement en ligne ?
La course aux plateformes
Pour les universités, les MOOC représentent un réel avantage compétitif qui permet d’accroître la notoriété et l’attractivité de la structure : la mise en ligne de cours qualitatifs fait connaître la qualité de l’enseignement et constitue un produit d’appel encourageant les internautes à venir en cours traditionnel pour écouter les professeurs en face à face. Aussi, être partenaire des plateformes collaboratives Coursera ou edX c’est faire connaître son établissement auprès des 2,8 millions d’étudiants pour Coursera et des 700.000 étudiants pour edX. Impossible donc d’échapper à cette vitrine qui permet de remplir les rangs d’école.
Malgré les coûts élevés compris entre 20.000 et 30.000 euros pour créer un module diffusé sur les plateformes, les plus grandes universités mènent une course aux MOOC. L’objectif : rester en avance afin de rester dans la compétition mondiale et maintenir sa réputation.
La question des méthodes pédagogiques et de la standardisation des cours
Si les frontières entre formations en ligne et formations en face à face tendent à s’estomper, il est évident que les échanges, les partages d’expériences,les études de cas ou mises en situation sont indispensables à l’apprentissage pratique. Au contraire, les MOOC dispensent des cours standardisés sans aucune interaction où l’étudiant reste passif. Face à cette diffusion de masse de l’enseignement, il est légitime de s’interroger sur leur valeur ajoutée. Les MOOC ne consistent-ils pas à standardiser l’apprentissage ? Allons-nous vers un enseignement massif et formaté à défaut d’un enseignement collaboratif et personnalisé ?
Pour en savoir plus :
http://orientation.blog.lemonde.fr/2013/04/18/mooc-y-aller-ou-pas/
http://www.internetactu.net/2013/02/20/mooc-la-standardisation-ou-linnovation/
Claire Leduc
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