Les notes, c’est pas le problème
Une vingtaine de personnalités ont signé une pétition pour supprimer les notes à l’école primaire. J’en ai assez de ces appels à la con, parce qu’il faut vraiment appeler les choses par leur nom. C’est comme la conférence sur les rythmes scolaires. On s’en fout. Ce n’est pas le problème. L’enjeu de l’école primaire, ce n’est pas l’usage de notes ou non, mais d’apprendre l’écriture et la lecture. C’est ce que Bayrou répond aussi à la vingtième minute de son entretien avec Bourdin, hier matin sur RMC ; je partage globalement son avis, c’est à dire que cela mériterait d’être expérimenté sans pour autant en faire une religion.
Bref, les pédagogos de service détournent une fois de plus l’attention des citoyens des vrais problèmes. Isabelle, que j’invite à écrire un billet sur le sujet, commente l’entretien sur le site du MoDem en observant que le vrai problème, ce n’est pas la note mais la stigmatisation publique.
Ce qu’il faudrait interdire, c’est d’annoncer publiquement la note d’un élève sans son consentement. Ça, c’est quelque chose qui me gêne. Parce que la note, c’est la relation de l’enseignant et de chaque élève individuellement, pas l’affaire des autres. Libre à chaque élève ensuite de la faire connaître à l’encan ou non.
La deuxième chose que l’on devrait bannir du vocabulaire de l’école, et elle m’horripile, c’est les adjectifs "bon" et "mauvais" quand on parle d’un élève. Ce sont des mots qui renvoient au champ de la morale. Un élève n’est ni bon ni mauvais. Il est en difficultés ou non à l’école, pour des raisons qui sont diverses.
Au final, ce qui compte, ce ne sont pas les mesures pédagogolâtres à deux sous, qu’on se le dise bien, mais la bienveillance, la benevolentia ou encore l’humanitas, comme diraient nos Anciens Romains.
Ce qui compte, pour un enseignant, c’est d’abord de vouloir le bien de son élève. Ensuite, il faut qu’il ait les moyens de lui faire du bien, donc qu’on ne lui colle pas 30 enfants et plus en classe de CP, comme cela commence à se voir en France, tant Nicolas Sarkozy et consorts méprisent l’école.
Mais les enfants n’ont pas besoin d’idéologues de tout poil et de leur idéologie lénifiante, dont on trouve une belle brochette de représentants parmi les signataires de l’appel pour la suppression des notes, et, plus généralement dans une large partie de la gauche (pas toute, heureusement).
Qu’ils nous lâchent avec leurs propos vaseux et convenus sur la confiance en soi. La note n’a rien à voir avec cela. C’est le rapport humain qui prime, dans l’établissement de cette sécurité. On ne trouve dans leur appel qu’un nouvel avatar de leur vieille antienne, l’égalitarisme.
Accessoirement, les notes permettent aux enfants de se donner des repères, repères dont on sait à quel point ils sont indispensables pour que chacun trouve le moyen de se positionner, ne serait-ce que par rapport à lui-même. L’appel parle de pression scolaire, mais on voit bien en le lisant que pas l’ombre d’une once de réflexion sur le rôle de l’école n’a effleuré les signataires. La pression ne vient pas de l’institution elle-même mais de ce qu’on lui demande, et ça, il faudra bien se le fourrer dans la tête une bonne fois pour toutes, un jour, et commencer à y réfléchir sérieusement. Ça n’en prend manifestement pas le chemin, chez les pédagogols.
C’est tout de même comique de considérer tous ces abrutis qui nous parlent tous les jours d’objectifs chiffrés et qui veulent enlever ces mêmes chiffres de l’école...Allez, halte à la dissolution des variables... !
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