Les odieux crimes de guerre de Poutine en Syrie (Géopolitique, France Inter)
Ceci est une parodie.
“Bonjour Bernard, aujourd'hui, comme une fois par semaine environ, vous allez nous parler de Vladimir Poutine...”
“Oui, Patrick, et ne croyez pas que je sombre dans une routine que nos détracteurs qualifieraient de subventionnée, non, non et renon, c'est notre idéal des Droits de l'Homme qui me fait bondir de mes pantoufles chauffantes et massantes, offertes gracieusement par Sa Majesté l'Émir du Qatar. Non, je le répète sur tous les toits de France, dans tous les transistors de Navarre, par tous les autoradios de la francophonie : non, le service public ne dispose pas d'un cahier des charges secret, qui serait édité secrètement par la police secrète américaine et destiné à la propagande anti-Poutine, anti-Trump et pourquoi pas anti-Le Pen et Cie. Non, ce nouveau Protocole fantasmé n'existe pas malgré l'acharnement compulsif des complotistes de tous poil à le démontrer sans succès. N'est pas NSA qui veut. Cependant une fois affirmée cette évidence, à savoir que ma chronique ne prend aucunement ses ordres auprès du Pentagone ou de ses relais otanesques en France ; non plus que je n'omets de parler environ 5 secondes par mois de la guerre au Yémen, où les braves soldats saoudiens, pardon les mercenaires payés à prix d'or noir et armés par le Pentagone, écrasent les terroristes chiites qui représentent la majorité de la population civile ; une fois cela dit par honnêteté intellectuelle, je peux concentrer mes att... hum... mes critiques sur le tsar russe. Oui, vous l'avez deviné, vous l'avez compris, cet infâme despote, tueur froid et méthodique, est encore une fois à la manoeuvre et cette fois les massacres sont acharnés, le sang coule par toutes les ruelles d'Alep, ville martyre. L'Europe mourrait jadis à Sarajevo ; le Proche-orient meurt aujourd'hui à Alep. Retenez-bien ce nom, Alep, car cette ville réduite en cendres restera jamais associée au nom du dictateur, Vladimir Le Terrible. Et l'Occident me direz-vous ? Et quid des Américains ? On ne comprend plus ou plus exactement : on ne comprend que trop bien ; on n'espère plus rien ou tout au contraire : on espère encore... hum ! On espère encore.... hum, hum, Patrick ?”
“Heu, Bernard, je n'ai pas la relance...”
“Ah oui, pardon... tendez...hmpf... la voici... je la garde dans ma chaussette gauche pour ne pas l'égarer dans ce labyrinthe qu'est la Maison ronde ! Ma chaussette fétiche, vous savez Patrick, celle que je garde en tant qu'ancien combattant de mai 68, quand nous courions nus, Rue des Écoles...”
“Oui, je sais Bernard, excusez-moi si j'ai une voix nasillarde mais votre chaussette est une vraie relique biensentante ; vous nous avez déjà raconté tout ça dans votre chronique sur le Caucase ... donc je vous lis ... Quelle est l'erreur commise par la Communauté internationale ?”
“Ô fatale erreur ! Incommensurable erreur que d'avoir cru aux mensonges du satrape anté-ouralien ! Cette communauté internationale, qui rappelons-le regroupe environ 30 pays sur 300, dont presque tous dans l'OTAN ou ayant choisi la démocratie états-unienne plutôt que la dictature à l'Orientale ; ces pays du monde aussi démocratiques et divers que le Rwanda, le Panama et l'Arabie Saoudite ; cette communauté internationale donc, s'est littéralement fait berner par le pacha du complotisme et son mentor, l'inénarrable Lavrov, toujours à l'affut pour envoyer des coups bas durant les négociations diplomatiques.”
“Heu... et donc, dans quel piège, sommes-nous tombés, Bernard ?”
“Ne soyez pas naïf, Patrick, c'est un formule réthorique pour empêcher que les auditeurs s'assoupissent ; l'irrationnalité de Poutine l'a conduit à renverser la table alors que les négociateurs de la Coalition internationale étaient bardés de bonne volonté quant à jeter une dizaine de bombes, tout au plus, sur les camps désertés de Daesh, face à l'avancée en direction de Mossoul ou à ne pas livrer inconsidérément plus de 5000 tonnes de fusils d'assaut, de lance-roquettes et de sous-munitions aux rebelles modérés ; lesquels ont promis sur la tête de leurs prisonniers de ne plus prêter à long terme et sans intérêt autre que tactique, leur matériel sophistiqué aux rebelles non-modérés. Poutine et Assad bombarent indistinctement les modérés et ceux dits non-modérés ; et pourtant rien à voir entre les barbus coupeurs de tête par sabre aiguisé et les barbus coupeurs de tête par couteaux de table hallal : ces derniers qui portent un uniforme vert plus seyant que celui noir de Daesh, ont été formés par nos services spéciaux à utiliser une guillotine portable, ce qui est sans contexte un progrès dans le respect des conventions de Genève. Ils ont par ailleurs consenti à échanger, provisoirement, leur flamboyant drapeau vert “Allah Akbar” par le drapeau plus discret du Mandat français de 1920 à 1944. De plus, les Casques blancs, humanitaires agréés par la Coalition, qui font la liaison logistique entre toutes les factions rebelles, ont accepté d'enterrer en fosse commune les malheureuses victimes collatérales des avancée de la Rébellion. Bref, le Monde libre doit savoir que l'abominable régime syrien et son mentor russe ont sciemment sabordé la solution diplomatique, tandis que nos efforts de conciliation commençaient à porter leurs fruits. Rappelez-vous mes précédentes chroniques depuis la Rentrée, Patrick : Poutine au pays de l'Or noir, Le sceptre de Syrie, L'affaire Lavrov, On a marché sur Mossoul, Vol MH17 sur l'Ukraine... À chaque fois, j'avais mis en garde nos auditeurs sur ce que manigançait l'ancien KaGéBiste car je savais, nous savions, vous saviez, bref inutile de m'étendre sur la conjugaison du verbe savoir à l'imparfait. En revanche, je ne savais pas, nous ne savions pas, vous ne saviez pas non plus, vous Patrick et vous chers auditeurs, que la forme négative de politesse... heu, pardon je m'égare dans mes fiches, celles-là sont celle de ma petite-fille qui vient d'entrer au CM2. Que disais-je ? Excusez-moi, Patrick, car je me gratte un instant la chaussette droite, celle que je conserve précieusement depuis mon admission à la French-American Foundation dont je garde un souvenir ému après mon auto-critique en public quant au gauchisme, maladie mentale et infantile...”
“Abrégez votre fine analyse, Bernard, car le temps nous est compté...”
“Donc, je disais, avant que vous ne m'interrompiez avec cette relance imprévue, que nous récoltons les graines de notre naïveté, semée face à un régime sanguinaire qui a emprisonné sa propre population dans la Syrie heureuse, donc à l'Ouest, uniquement pour pouvoir ensuite affirmer que les malheureux Syriens préfèrent Assad à Daesh ; un pouvoir totalitaire qui a libéré ses prisons de farouches islamistes pour ensuite larmoyer en disant éhontement que c'était l'Occident qui le lui imposait ; un Bachar El Assad, ô combien cynique, qui dévoile sa jolie femme en public, alors qu'il pourrait avoir la décence de la dissimuler derrière un rideau comme le font fort à propos nos amis du Qatar et d'Arabie qui nous veulent des biens. À ce propos, le beau-frère de notre mécène à tous, l'Émir du Qatar, vient de racheter le Parc des Batifolles, à côté de chez moi. Je ne sais si c'est lié à la vie dissolue qu'on lui porte, rumeur sans fondement, cela va sans dire... Aïe, voilà que mes hémorroïdes me reprennent en pleine chronique... ouille... c'est à désespérer de tout... j'ai encore perdu le fil, mais voila que je le tire et retrouve de fil en aiguille le contresens salutaire de ma pensée : oui, Patrick, j'affirme haut et fort que nous fûmes que trop trompés par ces deux, pardon trois énergumènes qui mènent la vie dure à la civilisation ; j'ai nommé Assad le tyran, Poutine le marionnettiste, et Lavrov, l'homme de l'ombre. Je n'évoquerai pas ici la Chine et l'Iran, qui feront l'objet d'une autre chronique incisive ; pas plus que de la Turquie, que je préfère ne plus évoquer de peur de dire une bêtise et de me faire taper sur les doigts ensuite. Vous savez comme ça fait mal de se faire taper sur les doigts ? Bien sûr que non, vous êtes né après 1960, n'est-ce pas Patrick ? Donc, vous ne pouvez pas savoir. “
“D'accord, Bernard, on a bien compris que Poutine et son affidé, Bachar, nous ont trompé. Et maintenant que fait-on ?”
“Oui, merci de votre question et cessez de vous pincer le nez quand vous lisez les relances ! A moins que vous ne signifiez par là votre dégoût pour le criminel Poutine. Que fait-on ? Que pouvons-nous faire que nous n'avons pas pu faire auparavant ? Que pouvon-nous faire que nous ne pourrons pas faire plus tard ? Telle est le dilemme devant lequel nous nous trouvons aujourd'hui. Devons nous faire ce que nous pouvons faire ou bien devons nous faire ce que nous devons faire ? L'important, c'est sans nul doute de le vouloir. Je vous vois sceptique Patrick, et pourtant au delà d'un chapelet de verbes modaux conjugués par tous les temps, nous devons réagir au plus tôt avant que le monde entier se défie de nos valeurs et retourne à la préhistoire culturelle en compagnie du clan russe et ses dictatures proches et lointaines orientales. Alors, que fait-on ? Ne rien faire, c'est laisser se propager cette idée dangereuse que le monde peut se gouverner sans la tutelle bienveillante des États-Unis, grâce auxquels tant de guerres furent évitées et sans qui nous parlerions tous hongrois aujourd'hui ; puisqu'ils nous ont aidé à nous débarasser du petit nerveux dont ils avaient perdu la télécommande tout en nous refourgant au change un ex-chiraquien de synthèse, crispo-souriant, droit dans ses santiags et compatible avec les crânes... pardon casques blancs. Il faut donc agir. Oh j'entends déjà les lamentations sur les Yaka fokons, et pourtant, et pourtant l'heure est à l'action. Obama restera-t-il dans l'histoire comme le seul président américain qui aura plié face aux Soviet... heu.. aux Russes ? Ou au contraire se dressera-t-il comme un seul homme de paille, imposera sa no-fly-zone afin de protéger les 500 conseillers militaires états-unien, canadien, français, britannique, israéliens, danois, néerlandais, quataris et bellatchitchis ; de soutenir les 185 rebelles modérés de l'Armée Syrienne Libre et les 30 000 rebelles moins modérés du Front Al Foutouar, de l'Unité islamique pour la Paix dans la douleur, du Mouvement Charia pour tous et du Parti Démocratique Populaire pour les femmes à la maison, le mouvement leader chez les modérés basés à Londres dans l'appartement voisin de l'Observatoire syrien pour les Droits de l'Homme avec qui ils partagent les mêmes compteurs d'eau et d'électricité et dont les factures sont payées grâcieusement par les services de Sa Majesté ; ceci faisant tout en continuant le combat contre l'État islamique, plus connu sous le nom de Daesh, par exemple en bombardant l'armée d'Assad ou les milices Kurdes non coopératives qui, personne n'en doute, prêtent bien volontiers appui à ces barbares vêtus de noir, simplement pour faire croire qu'ils en sont les seules victimes...”
“On n'a plus le temps, Bernard !”
“Je termine, Patrick, ne vous inquiétez pas. Sans sombrer dans le complotisme, je sais, nous savons et vous savez ou vous devriez savoir que Poutine et ses sbires tirent les ficelles d'une effroyable machination au Proche-Orient. Obama ou pas, ou plus devrais-je dire, nous savons avec certitude que tout sera mis en oeuvre pour que Madame Clinton accède au plus vite aux manettes, s'asseoit résolument l'index droit bien dressé au dessus du bouton rouge et la main gauche sur le téléphone de même couleur, afin de bien faire comprendre au tyran russe que le temps où il pouvait dicter sa conduite au monde est bien fini ; que nous avons changé d'époque ; qu'aujourd'hui nos concitoyens, conscient du danger que font peser les missiles russes tournés vers Brégancon et La Rochelle, ne croient plus en cette propagande de bas étage diffusé par les médias, les grands médias subventionnés...ne nous méprenons pas, je parle bien entendu des médias russes ou de la complosphère bien sûr. Hillary, nous t'attendons ! Le monde est suspendu, en un mot. Que l'heure des Démocrates vienne ! Que les Poutinistes brûlent en enfer !”
“Heu, merci Bernard, pour votre chronique rassérénante. Vous avez change de pilule ?”
“Comme vous savez Patrick, mon frère s'est fait dérober son stock d'Harpagon lors d'une session DJ à Beyrouth. J'ai dû m'approvisonner sur Amazon, en Salmiggedon Mega 2, une nouvelle molécule produite à Salt Lake City. Je vous la recommande : ça vous remonte le Shakira des portes de la palpation à l'inconscient correctif et vous le redescend direct aux orteils impairs, en passant par la moëlle pépiniériste et ainsi fait vous êtes plus à même de détecter les complotistes, même ceux masqués qui sont encore invités à la télé. “
“Non sans façons, Bernard, vous savez bien que je n'ai nul besoin de pilules pour reconnaître les esprits malades, étant un spécialiste du profilage à Radio France...”
“Rassurez-vous Patrick, je ne mettais pas en doute votre extraordinaire capacité. Mais, voyez-vous, à mon âge, bien que je ne sois pas tellement plus ancien que vous, il faut bien user de petites pilules, couleur pomme en l'occurence, pour s'ériger vertement, si j'ose dire, en parangon des Droits de l'Homme. “
“Certes. Personne ne met en doute votre ludicidé, Bernard. Dans ces moments où le vent mauvais du conspirationnisme et de la guerre souffle jusqu'à nos oreilles, il est bon d'écouter votre loghorée argumentée et jamais assoupissante. Merci encore Bernard et à demain. Non pardon, demain pas de chronique...”
“Oui, Patrick, demain, la French American Foundation organise une sauterie que je ne manquerai pour rien au monde : quelle joie d'y retrouver tous mes amis réunis pour partager nos opinions convergentes, femmes comprises ! Nous recevrons aussi nos éléments de language en cas de victoire de Mme Clinton ou en cas fort improbable de victoire de l'immonde Trump. Je ne peux pas me permettre de faux pas ; surtout que sachant que beaucoup convoitent mon poste et mes célèbres pantoufles à France Inter, je ne laisserai personne me ravir ma chronique à l'occasion d'une bévue imprévue...”
“D'accord, merci encore Bernard et maintenant Sophia Aram, qui a troqué son burkini de la dernière fois contre un monokini incongru !”
Bonjour Patrick, bonjour Bernard, bonjour cher public auditif ! Hé oui, comme vous le voyez sur moi, le monokini ne dépare pas sur mon corps aussi plat que mes vannes !”
[rires]
“Et nous recevons notre invité, Nadine Morano, asseyez-vous ici. Bonjour, pour commencer par un probable futur buzz sur Youtube : un commentaire sur la tenue provocante de Sophia ?”
...
Articles précédents :
La matinale de l'été (les attentats, ce que l'on sait), France Inter (15/09/2016)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/la-matinale-de-l-ete-france-inter-184608
La Norvège, 22 ans après le non à l’Europe, Le téléphone sonne, France Inter (13/07/2016)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/la-norvege-22-ans-apres-le-non-a-l-182766
Géopolitique II, Poutine et le Caucase, France Inter (11/04/2016)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/geopolitique-ii-france-inter-179805
Boomerang - France Inter (22/03/2016)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/boomerang-france-inter-179088
La Russie, le grand jeu dangereux, 7/9 de la semaine, France Inter (27/02/2016)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/la-russie-le-grand-jeu-dangereux-7-178176
7/9 du dimanche, France Inter (8/02/2016)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/7-9-du-dimanche-france-inter-177412
Sarkozy invité de la Matinale, France Inter (19/12/2015)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/sarkozy-invite-de-la-matinale-175603
Valls invité de la Matinale, France Inter (24/11/2015)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/valls-invite-de-la-matinale-france-174526
Géopolitique I, France Inter (27/10/2015)
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/geopolitique-france-inter-173390
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