Les prédateurs d’internet
Internet n’offre pas que de belles histoires. Pirates et corsaires naviguent dans le cyberespace pour voler notoriété et achalandage.
Je suis écrivain. Par curiosité, je tape mon nom dans les moteurs de recherche. Belle surprise, j’y vois mon premier livre, Après la pluie... le beau temps, affiché. Par curiosité, je décide d’aller voir ce que l’on dit de mon livre de pensées à méditer.
Surprise ! Je me retrouve sur un site américain qui vend des bouquins. Il y est mentionné que mon livre ne peut être retracé dans leurs archives, mais que sur leur site plus de 100 000 autres titres sont disponibles et pourraient faire mon affaire. D’une part, mon livre est toujours disponible en librairie. D’autre part, ce vendeur de livres internet n’a aucun droit de vendre mes livres et jamais ne m’en a demandé l’autorisation. Fausse représentation pour attirer une clientèle sur leur site internet. Ce site que je dénonce est bookfinder.com.
Choqué, je continue ma recherche. Comme vous le savez sûrement, je m’implique et m’investis très fort pour notre organisme communautaire. Nous publions avec cœur et passion un magazine d’informations et de sensibilisation. Je cherche le nom de Reflet de Société dans le moteur de recherche Copernic. À ma grande stupéfaction, j’y découvre que le site amazon.com vend des abonnements à Reflet de Société. Les abonnements prennent 12 semaines à être livrés et la livraison ne se fait qu’aux États-Unis. Jamais le site amazon.com n’a demandé à nous représenter. Ils n’ont même pas accès à notre magazine. Tous les abonnements sont gérés directement par le Journal de la Rue. Quand on entre sur leur site, ils nous offrent des milliers d’autres magazines. J’ai tenté d’acheter un abonnement pirate de notre magazine. N’ayant pas d’adresse américaine à leur offrir, ils ont refusé de m’abonner.
Je pousse plus loin mon enquête. Un organisme communautaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Vastringue, avait réalisé un projet intéressant de réinsertion pour les jeunes. J’avais décidé d’en faire un article qui a été publié en septembre 2004. L’organisme la Vastringue a présenté sur son site le reportage que j’avais réalisé. Pour une raison que j’ignore, ils ont décidé, en février dernier, de fermer leur site. Le lendemain, une agence de voyages américaine reprend leur nom et transfère l’achalandage sur son site ! Ils bénéficient d’un bon positionnement dans les moteurs de recherche que la Vastringue avait réussi à gagner avec les années.
J’ai écrit un article, « Le décrochage scolaire ; histoire de sexe », publié en août 2003. Ce texte parlait de décrochage scolaire et tentait d’aider les gens à mieux comprendre la problématique. Croyez-le ou non, trois sites pornos ont fait des liens à partir de mon texte pour profiter de l’achalandage de notre site et présenter leurs cochonneries ! Quand on va voir leur site, on voit apparaître, sans notre permission, le nom de notre organisme communautaire et le titre de mon texte. Imaginez ce que je peux ressentir. J’ai des jeunes de 12 ans qui vont sur notre site pour participer à des débats de société !
Et nous ne sommes pas les seuls médias à s’être fait jouer le tour. Sur ces sites pornos, nous nous retrouvons avec Le Devoir, Science Presse, Radio-Canada, Cyber-Science ou encore des institutions telle l’Université de Montréal !
Toutes ces magouilles américaines sur internet me choquent et me renversent.
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