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Les Rohingyas... Tragédie humaine et Problème ethnique

Les atrocités et les massacres des musulmans Rohingyas sont récemment à la tête d'un large éventail d'opinions publiques dans les pays arabes et islamiques. Le nombre de personnes fuyant au Bangladesh augmente de peur de la violence contre eux au Myanmar, qui semble avoir profité de l'atmosphère mondiale pleine de problèmes et de tensions internationales, pour mettre en œuvre ses plans pour la minorité musulmane dans le pays.

Jusqu’à présent, les autorités du Myanmar n'ont pas fourni au monde des preuves convaincantes pour nier ce qui a été soulevé au sujet des violations envers les musulmans Rohingyas, et ne font que parler de « l'exagération et l'intimidation des médias ». Tous les rapports officiels et médiatiques soulignent une tragédie humaine et un terrible désastre à la frontière avec le Bangladesh. Mme. Aung San Suu Kyi, conseillère d'État, est confrontée à une position internationale extrêmement embarrassante car elle n'a pas réussi à mettre fin aux violations et aux massacres, bien qu'elle ait été honorée à l'échelle internationale pour son « prix Nobel de la paix » pour ses efforts pour apporter la paix à son peuple et lutter contre la dictature !

Aung San Suu Kyi a mené une longue lutte politique contre le régime dictatorial du pays et a été en isolement cellulaire et en résidence surveillée pendant presque 16 ans, et elle est sensée rejeter la discrimination, la violence et les persécutions ethniques et religieuses, mais elle a ignoré la violence contre les Rohingyas musulmans. Elle a parlé de terrorisme bien qu'elle ait déjà subi la persécution et la répression par la dictature au Myanmar. Mais quand elle a remporté les élections, elle n'a rien fait pour débarrasser son pays de la persécution pour des raisons ethniques ou religieuses, en particulier contre la minorité Rohingya, qui a subi la violence de la majorité bouddhique d'Aung San S. Kyi, qui a répudié les principes des droits de l'homme. Elle a eu une occasion historique de sauver son pays de la stigmatisation tout au long de l'histoire.

Suu Kyi est le conseiller d'État du Myanmar, un poste équivalent au Premier ministre, et sa position reflète un dilemme moral et de valeurs parce qu'elle ne croit pas sérieusement à la persécution des Rohingyas et a souvent mis en question dans les interviews de presse le fait que les Rohingyas sont des citoyens birmans ! Elle a également rejeté la condamnation de la violence, de la discrimination et des violations contre eux, et l'a justifié de manière banale, faisant preuve d’un biais racial et religieux des adeptes de sa religion.

Cette leader birmane n'a pas réussi à résoudre le problème le plus complexe dans son pays. Plus d'un million de musulmans ont été dépouillés de leur nationalité et n'ont pas tenté d'affronter les extrémistes du mouvement nationaliste bouddhiste extrême connu sous le nom de Mapatha ou la Ligue pour la protection de la race et de la religion, qui est un mouvement d’éradication ethnique comparable au mouvement nazi et aux mouvements nationalistes extrêmes en Europe.

Le leader spirituel des bouddhistes du monde, le Dalai Lama, a été surpris par le silence de Suu Kyi sur la persécution de la minorité Rohingya, qui représente environ 4% de la population du Myanmar ou de la Birmanie. !

Certains attribuent la faiblesse de Kyi à l'influence de l'armée, dont le gouvernement a officiellement pris fin en 2011, mais a encore le pouvoir au sein du gouvernement actuel. L’armée détient 25 pour cent des sièges au Parlement et d'importants portefeuilles ministériels, y compris l'armée, la police et les frontières, ainsi que sa position dominante sur les questions de sécurité nationale.

Certains analystes occidentaux expliquent le silence et la réticence de Kyi à faire face à l'influence de l'armée sur les Rohingyas à la lumière de son statut constitutionnel actuel. Bien qu'elle soit le chef du parti majoritairement gagnant, elle ne peut pas diriger efficacement le pays parce qu'elle s'est mariée avec un étranger décédé en 1999, En 2008, une clause de la constitution du pays semble viser à restreindre l'ascension politique de Kyi. Selon cette clause, tout ressortissant birman qui est marié à un étranger ou étrangère ou dont les enfants ont une nationalité étrangère ne peut pas devenir président. Mais cette analyse semble irréaliste parce que Suu Kyi a une énorme influence populaire pour traiter les problèmes sensibles ethniques et religieux si elle le désire. C’est elle-même qui a dit qu'elle peut gouverner d’une position « au dessus de la présidence ». Bien que la pays a un président, Htin Kyaw, qui a pris ses fonctions depuis mars 2016, et qui dirige le premier gouvernement démocratiquement élu après des décennies de règne militaire, et après avoir été constitutivement privée d’être candidate à la présidence, le contrôle de Kyi sur le gouvernement birman est clair. Elle a même précisé que quiconque gagne la présidence sera son bras droit, ce qui reflète son pouvoir et son influence, populaires et partisans. Mais la vérité est que Kyi oublie les principes des droits de l'homme et le soutien mondial pour elle, comme beaucoup la considéraient comme un symbole de la liberté et des droits de l'homme dans le monde !

En fait, Kyi est le chef de l'autorité du parti birman, bien qu'elle soit formellement interdite de prendre le pouvoir, mais elle est le chef de facto comme décrite par le journal britannique The Daily Telegraph. Ce journal estime que San Suu Kyi a le pouvoir moral et politique d'inviter ses concitoyens hommes et femmes à mettre fin au massacre des musulmans Rohingyas .

La question au Myanmar n'est pas liée aux musulmans Rohingyas d'un point de vue religieux islamique. Il s'agit essentiellement d'une question ethnique. Le monde arabe et musulman doit s'occuper d'un génocide ethnique et pas seulement d'une question de minorité musulmane. La plupart des Rohingyas sont privés de leur droit à la citoyenneté. Les chrétiens de Kachin, Carin et d'autres se sont battus pour les droits et l'égalité depuis l'indépendance de la Birmanie, a rapporté The Daily Telegraph.

La question est donc une question ethnique par excellence et doit être traitée politiquement et au niveau des médias en ce sens. C'est une tragédie humaine, un crime inacceptable et une catastrophe morale pour le monde entier, car elle constitue une violation de toutes les lois, principes et chartes des droits de l'homme universellement convenus : la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966) et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (1948).


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14 réactions à cet article    


  • Jonas Jonas 23 septembre 2017 17:07
    Il faut replacer ces persécutions dans le contexte social et politique du pays.
    Les rohingyas sont issus en majorité de l’ethnie du Bangladesh de confession musulmane, venus progressivement peupler la côte ouest de Birmanie (province d’Arakhan) à partir des années 1980.
    A ne pas confondre avec l’ethnie des musulmans de Kaman, historiquement présente sur le territoire birman, et reconnue officiellement par les autorités birmanes.
    Ces rohingyas arrivés en masse en Birmanie (par exemple, le port de pêche de Thandwe a vu sa population de confession bouddhiste devenir minoritaire, en moins de 30 ans, remplacée par les rohingyas), une partie s’est constituée en communauté militante, et a construit plusieurs mosquées, financées par l’Arabie Saoudite, transformant le mode de vie des populations locales, en voulant imposer le Califat sous la charia, la loi islamique.

    Pour arriver à leurs fins, des attaques de villages sporadiques par des jihadistes rohingyas ont lieu afin de terroriser la population : filles mutilées, violées et massacrées, villages pillés et brûlés.
    On se souvient par exemple, entre autres, des habitants de plusieurs villages près de Maungdaw, attaqués par des centaines de musulmans rohingyas le 8 juin 2012 :

    Les armées jihadistes rohingyas expliquent qu’elles vont brûler et décapiter toutes les statues de Bouddha (hérésie en Islam).
    Les bouddhistes birmans ont réagi négativement, entraînant des conflits.
    Pour contenir ces violences face à la situation devenue catastrophique (état d’urgence décrété dans la province d’Arakhan en particulier), le gouvernement birman ne veut plus de migrants rohingyas afin de stopper l’avancée du jihad.
    sources :

    • Cateaufoncel 23 septembre 2017 17:33

      « Jusqu’à présent, les autorités du Myanmar n’ont pas fourni au monde des preuves convaincantes pour nier... »

      S’il est, en règle générale, relativement facile de trouver des preuves de quelque chose qui s’est passé, il est assez compliqué de prouver quelque chose qui ne s’est pas passé...

      C’est une question de logique élémentaire.


      • antiireac 23 septembre 2017 17:57

        Comme d’habitude les criminels musulmans dès qu’ils atteignent un certain pourcentage essayent de s’imposer par tout les moyens mais là ils sont tombés sur un os.


        • antiireac 23 septembre 2017 20:40

          @HOMO
          Quand on n’a pas grand chose à dire on raconte n’importe quoi

          n’est ce pas HOMO

        • antiireac 23 septembre 2017 20:44

          @HOMO

          Quand on a pas grand chose à dire on raconte n’importe quoi
          n’est pas HOMO

        • antiireac 23 septembre 2017 21:53

          @HOMO

          Tu fais que ça
          n’est ce pas HOMO

        • Trelawney 24 septembre 2017 08:05

          @OMAR
          Comme en Irak, en Afghanistan, en Somalie, au Soudan, en Libye, etc, etc...

          Ne pas oublier le Yemen

        • antiireac 24 septembre 2017 21:10

          @Trelawney
          Il s’en fout de Yémen et ce n’est pas un hasard cet pseudo aubli.

          En effet ce gens ne font pas parti de sa communauté sunnite eux ils sont des chiites donc des êtres inférieurs.

        • Esprit Critique 23 septembre 2017 18:40

          Après des années de terreur militaro-communiste le Birman n’a pas envie de voir des islamistes armés chez lui.

          Le Français lui malgré les attentas semble en redemander (D’après la merdiocratie Parisienne)

          Etonnant non ! ?


          • Yanleroc Yanleroc 24 septembre 2017 19:33

            @Esprit Critique, sauf que les attentas, hum, hum, on ne sait pas vraiment d’ où ça vient..ah si les passeports.. 

            Étonnant !


          • Christian Labrune Christian Labrune 23 septembre 2017 21:37

            Pour être en mesure de juger à peu près sereinement d’une question aussi épineuse dans une région lointaine, il faudrait une connaissance de la situation et de la chronologie des conflits que je n’ai pas, et je ne dois pas être le seul ici.

            Ce qui se passe depuis quelques année, à n’en pas douter, a dû être horrible. Comme je le faisais remarquer sur une autre page, il n’y a guère que les non-musulmans qui puissent, à condition d’être pleinement informés - ce qui n’est pas mon cas, et je tiens à le répétér-, se prononcer là-dessus et monter sur les grands chevaux de l’indignation humaniste.

            Le Myanmar, malgré Aung San Suu Kyi, est à la démocratie ce que le Canada Dry est à l’alcool et on n’y observe pas les mêmes réactions que chez nous. Après deux cent cinquante assassinats en France résultant d’un jihadisme féroce basé à Raqqa, les citoyens en sont encore à allumer des bougies, déposer des fleurs et des petits messages d’un pacifisme bêlant et grotesque sur les lieux des attentats. On aura encore vu ça à Barcelone. De parfaits crétins proches des victimes répètent désormais à l’envi quelque chose qui ressemble à la litote de Chimène : « vous n’aurez pas votre haine ». Autrement dit, on ne vous en veut pas. Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

            Par ailleurs, on n’aura pas vu beaucoup de musulmans, quelques intellectuels mis à part, dont l’auteur de cet article, il faut le reconnaître, qui ne cesse ici de dénoncer le terrorisme, s’émouvoir de ces abominables tueries. Quand des imams, au début de l’été, dans leur grand car sur lequel on pouvait lire « Muslims against terrorism », et qui avaient déjà traversé l’Europe, sont arrivés à la porte de Vincennes pour déposer une gerbe devant l’Hypercacher, ils étaient plus nombreux que ceux qui étaient venus les attendre, parmi lesquels j’étais. Une trentaine de personnes tout au plus, tenues très à distance par des forces de police surarmées et plus nombreuses que tout l’ensemble des opposants au terrorisme réunis là.

            Je n’ai pas le temps de vérifier et on me corrigera si je dis une sottise, mais il me semble bien que cette espèce d’épuration ethnique birmane a dû commencer à prendre une dimension significative après que les jihadistes du Califat eurent tenté d’exterminer les Yézidis sur les pentes du Sinjar, et même après les égorgements et les crucifixions des chrétiens d’Orient, lesquelles auront ont laissé de marbre, il faut bien le dire, les chrétiens d’Occident et le pape lui-même. A la seule manifestation que j’aie connue à Paris, de soutien aux chrétiens d’Orient, nous n’étions pas trois cents dans une ville qui compte deux millions d’habitants.

            Il a donc dû se développer au Myanmar, en raison de tous ces événements qui avaient lieu au Moyen-Orient une islamophobie au sens étymologique du terme : peur de l’islam, et application de méthodes préventives violentes qui feraient horreur dans nos pays, mais qui ressemblent aux exactions commises par un islam aussi proche que possible du Coran, et qu’on aura vu se développer en Irak, en Syrie et même plus tard en France : égorger un vieux prêtre normand dans son église, décapiter un chef d’entreprise ou liquider des consommateurs de spectacles ou de bière à des terrasses, cela peut faire réfléchir un peu partout dans le monde. Sauf en France, apparemment, où on s’est déjà, semble-t-il, très bien fait une raison de ces sortes d’horreurs.


            • ADEL 24 septembre 2017 00:03

              On ne peut cacher le soleil par un tamis.

              Une grande partie des malheurs actuels des Rohingyas vient de la politique de prosélytisme de l’Etat satanique aârabi wahabite de l’arabie saoudite.Cette politique intéressée et hypocrite d’aide et d’accompagnement tous azimuts des factions et sectes salafistes djihadistes wahabites sur plusieurs années a permis la constitution de groupes qui ont commencé à propager de la haine, contre tout ce qui n’est pas musulman à leur façon.Et la multiplication des scènes de violence islamiste wahabite a attisé les conflits inter-religieux et a accentué par la suite les violences inter-ethniques.

              • Matlemat Matlemat 24 septembre 2017 03:37

                Si seulement on pouvait faire cesser toute ces religions qui décervele les individus et ne servent qu’à fabriquer des soldats qui vont sacrifier inutilement leur vie.


                • popov 25 septembre 2017 02:28

                  @salem alkatebi

                  Quand des bouddhistes combattent une bande de wahhabistes, il s’agit d’un génocide.

                  Quand une coalition de cosanguins wahhabistes dont fait partie votre pays bombarde des populations chiites, il s’agit de quoi ?

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